Ne viens pas mon ange, je pars. Il fait nuit, la lune éclaire la route qui me mène à l’endroit tant attendu et tant redouté à la fois. Des milliers d’éclairages illuminent la place. Le vent souffle fort et joue dans mes cheveux. Il n’est pas encore arrivé. Mon coeur bat à une allure folle. Je ne veux pas qu’il vienne, je ne veux pas qu’il assiste à la chose qui le détruira. Ne viens pas mon ange, je pars. Je ne savais pas qu’en amour on pouvait aimer une personne autant qu’on peut le blesser. Je ne sais combien de fois tes larmes ont coulé pour moi, et s’il m’était possible de revenir en arrière pour les éviter de s’échapper, je le ferai. Ce soir encore ton coeur pleure, je le sens au fond de moi. Ne cherche pas à me le cacher, tu sais que personne d’autre que moi ne te connaît autant. Ne viens pas mon ange, je pars. Épargne-toi ce mal, ces larmes. Je veux garder en mémoire ton sourire qui me console, et non tes pleurs qui me désolent. Continue à voler comme tu l’as toujours fait et je te promets que je reviendrai. Souviens-toi de moi, souviens-toi de nous, et n’aie crainte nous serons à nouveau réunis. Tu es pour moi ce que jamais personne ne sera. Ne viens pas mon ange, je pars. Je perds petit à petit toute ma volonté, ne t’accroche pas comme ça à moi car je ne pourrais pas résister plus longtemps à l’envie de rester. Ne me regarde pas avec ces yeux-là, tu sais que j’y suis obligé. L’heure est arrivée, ne m’en veux pas si je ne me retourne pas pour te regarder, je ne pourrais pas retenir ces larmes qui ne demandent qu’à sortir depuis si longtemps. Ne viens pas mon ange, je pars. Sois fort pour moi. Construit ton avenir et je t’aiderai par la suite à construire le notre. Car tu es mon ange, celui qui a emprisonné mon coeur, ma finalité. Je me souviendrais moi, de tes yeux où je voyais briller mille étoiles, de tes lèvres si délicieuses contre les miennes, de la saveur de ta langue jouant avec la mienne, de tes doigts si fins, de ta paume si douce contre la mienne, de la douceur de tes cheveux d’ébène, de nos silences si éloquents, de nos discussion interminables, de nos nuits blanches. Ne viens pas mon ange, je pars. Je rêve éveillé, je sais que dans six mois tu viendras et je ne serai plus seule, je sais que ce ne sera que pour un court instant mais tu seras là. Je crois qu’en fait, le plus faible de nous deux c’est bien moi. Je ne me sens pas capable de construire quoi que ce soit seul, et pourtant j’ai besoin de ça. Besoin de me prouver une chose que je n’ai pas encore déterminé. Profitons des dernières secondes qui nous restent. Il n’y plus que ça à faire car au final... Tu es venu mon ange, et moi je pars... Pardonne-moi. Attends-moi. Pense à moi. Ne m’oublie pas. Ce soir tu es venu, et moi je pars... Mon ultime déprime du samedi soir. |