Elle tenait dans ses mains un chiffon, un bout de tissus rose pâle. Couchée dans ses bras, l’odeur la réconfortant, la petite dormait à point fermé. Dans le coin d’une rue, les cheveux trempés, les gouttes ruisselantes sur son visage, les yeux gris en attente d’une réponse. Le blond fixait avec insistance l’homme face à lui. Quelques années s’étaient déroulées depuis sa sortie de Poudlard. Le Lord Noir aurait été, d’après les rumeurs, plus qu’un tas de cendre, depuis quelques heures. La pluie battait sur son visage, l’orage éclatait dans cette obscurité, seule la foudre éclairait un temps soit peu cette scène qui se déroulait dans les rues de Londres. Armé, Draco fixait cette silhouette qu’il n’avait encore reconnue. Grande, élancée, svelte, les cheveux lui tombant sur ses épaules, ce ne devait être qu’un clochard à la recherche d’argent. Des gouttes s’écrasaient sur le petit corps frêle qu’il tenait dans ses mains. La petite allait prendre froid, et ça pour un papa poule, Draco ne pouvait le supporter. - Encore une fois, qui es-tu ? - Draco…Draco, ne me reconnais tu donc pas ? Laisse-moi t’approcher et abaisse ta baguette. De toute façon tu ne pourras rien contre moi. Après un moment de réflexion, Mr Malefoy abaissa sa baguette, permettant à l’inconnu de s’approcher. Les éclairs zébraient encore le ciel, éclairant un peu plus cette scène inquiétante. L’homme s’approcha, pas à pas, une baguette dans sa main droite, pointée vers le sol. Un jeans, un simple pull noir, des baskets à la mode, des cheveux raides et noirs couleur jais, un visage fin, une cicatrice sur le front. - Potter ?! - Oui, Draco, c’est moi… Après toutes ces années, te voilà devenus père ?? Moi, qui pensais que t’aimait les hommes ?! Peu surpris, Draco le regardait encore, pour se rassurer qu’il ne rêvait pas. Oui, c’est vrai, il avait aimé le sexe, les culs, les mecs… Mais tout ça, c’était le bon vieux temps. A présent, il était père, marié, directeur, possesseur d’une grande demeure, et il aimait comme il pouvait sa vie. Sa seule raison d’être rester dans ce monde qu’il haïssait en tant qu’adolescent, était le petit bout qu’il tenait dans ses bras. Un sourire lui vint, quand il se rappela avec délice les plusieurs nuits passées dans les cachots froids de Poudlard en compagnie de l’homme qui se tenait face à lui. - Quoi de neuf, Harry ?? - Oh ! J’ai le droit à un « Harry » ?! Viendrais-tu de te souvenir à un de nos nombreux secrets ? - Il se pourrait bien que oui, mais Potter, c’est fini, toi et moi, à tout jamais. Je suis marié, père, directeur, propriétaire et j’aime ma vie. - Dois-je te croire ? Après tout ce que tu m’as dit sous les draps blancs ! Cette vie, ce destin, qu’il t’a tracé, que tu ne voulais pas suivre car cela ne te plaisait pas. Ce n’était pas ce dont tu rêvais… Tu voulais vivre au jour le jour, pouvoir voler quand bon te semblait, faire l’amour à l’heure que tu désirais, embêter le monde si tel était ton envie… Tu me déçois, Malefoy ! - Et toi donc, qu’es-tu devenu ? - Regarde par toi-même, je l’ai battu et comme je te l’avais promis à notre dernière rencontre, je suis revenu vivant pour toi. - Harry, rien n’est plus comme la dernière fois, regarde ce que je suis devenu après toutes ces années. Harry, je t’ai attendu, mais depuis 2 ans, c’est fini. - Draco, je sais que ça été dur ! Tu sais, moi aussi, j’ai souffert… Moi aussi, je voulais te revoir… Moi aussi, j’ai attendu ce jour avec impatience… - Harry, j’ai espéré… Tous les matins, je feuilletais cette imbécile rubrique du Ministère, à la recherche d’une trace parlant de toi, d’infimes mots qui pouvait être en rapport avec ta quête. Mais rien, rien du tout. C’était le vide, sur le Survivant, sur celui que j’ai aimé… Alors, j’ai arrêté, trop faible. Je me suis tourné vers sa mère, et j’ai suivis le chemin tracé par mon fondateur. - Je vois qu’une haine est encore là, face à cet homme que tu as toujours détesté. - Oui…mais non ! Je ne peux plus, j’ai fais mon choix. - Draco, tu me fais pitié avec cet enfant dans tes bras ! Présente le moi, avant que je parte. - C’est une petite fille, Ambre, elle a 8 mois. - Bonjour trésor, j’espère que ta vie ne sera pas tracée par tes fondateurs et si c’est le cas vient me voir. Malgré son sommeil, la petite sourit aux paroles du brun comme pour confirmer se qu’elle venait d’entendre. - Ne t’inquiète pas pour ça, Harry. - Dans ce cas : au revoir, Draco. Bien des années, plus tard, par un temps d’orage, un homme se présenta à la porte du plus riche sorcier anglais. Les mèches blondes lui tombant sur le front, il réfléchit durant une minute avant d’appuyer sur la sonnette, tenant à sa main, l’enfant. Le Survivant, chamboulé, ce dimanche là, vêtu d’un peignoir, vint lui ouvrir la porte. Etonné par ses invités surprises, il les laissa entrer, admirant la chevelure blonde bouclée de la petite qui devait avoir atteint 7 ou 8 ans, à présent. Draco tomba littéralement dans ses bras, les yeux humides, des bleus sur son visage. Harry les invita à prendre place dans le salon, commandant au passage deux bierraubeures et une limonade. Installé, Draco le fixa dans les yeux et lui dit : - Harry, je n’ai été qu’un idiot… Ma femme m’a battu, moi et ma fille. J’ai pris mes affaires, et je suis parti. Elle est souvent ivre… Oh, Harry j’aurai dû te suivre le jour de notre dernière rencontre !! Harry, je t’aime… depuis toujours ! Un flot de larmes le parcourut. - Draco, Draco… murmura le brun, en le prenant dans ses bras. Tout ira bien. - Harry, j’ai mis cette femme enceinte, j’étais désespéré et un an après tu es revenu. J’aurais du attendre un an de plus. Un an, ce n’est rien !! - Draco, je savais que tu allais finir par revenir, et je t’ai attendu, pendant tout ce temps. Ambre se dirigea vers son père, et se coinça entre les deux hommes. Il la prit dans ses bras et lui murmura tout bas que tout irai bien. Ils firent un procès à la femme de Draco pour coups et blessures. Ils le gagnèrent et vécurent ensemble pour toujours. Une fin courte, juste une inspiration d'un jour sans aucune retouche...C'est un petit baclage à la fin, mais c'était juste pour m'occuper pendant ces vac's. Peut-être qu'un jour, je la reprenderais et l'améliorerais comme il se doit. Bye, T.ii.c-T.a.c. . . |