Un morceau de terre abandoné. . .

Un bout de terre, un bout de vie, un rien du tout... Les mers du sud claquaient sur les rochers. Une chaine de montagne à l’est, délimitait la frontière avec les voisins. Les petites vies de ce bout de terre dormaient, d’un sommeil paisible ignorant le destin de leur Roi.

Cette nuit-là, il pleuvait de fines gouttes sur les collines de la capitale, où se tenait un château gris, aux pierres vieillies. Dans la plus haute tour, sous les draps, une petite boule cherchait son sommeil... Se tortillant dans tous les sens, souffrant de l’intérieur, il se leva avec peine et enfila sa robe de chambre située au pied de son lit. Le Roi de ce monde étroit, où régnait liberté et tranquillité, marchait à présent en direction de son lavabo. Sa tête tombant légèrement sur le côté, sa barbe grise trainait sur le sol. Quelques rides justifiaient son vieil âge dépassé depuis longtemps. Ses yeux luisants laissaient voir une âme abimée et délaissée avec le temps.

Enveloppé, son corps maigrichon transpirait sous la chaleur que lui procurait une mort lente. Un cœur écorché et fragile battait doucement ses dernières minutes à vivre. Ses mains rugueuses, jointes sur son ventre, se tenaient avec difficultés. Le peu de forces qui lui restait, l’entrainaient vers un lavabo large et d’un blanc scintillant. Le bruit sourd et irrégulier de ses pieds sur le sol, rythmait les dernières et innombrables secondes de sa vie. L'homme atteint avec difficultés ce lavabo qu’il l’appelait par la soif. Il posa une main sur le robinet et de l’eau jaillit, telle une source mise à découvert. Dans le creux de ses mains, il récupéra le liquide inodore et transparent qu’il bût sans attendre. Une sensation de bien-être le parcouru quand l’eau descendit dans sa gorge.

Dans un dernier souffle, il jeta un regard en arrière, il sentait son heure approcher à grande vitesse, ses dernières respirations ralentirent aux rythmes des secondes, la lueur de ses yeux ne brillaient déjà presque plus. Des pensées vinrent se rajouter à tous ces évènements, sa femme morte depuis bien longtemps, l’avenir de son royaume, l’unique progéniture inconnue de cette terre, les besoins de son peuple... Des moments forts de sa vie lui revinrent, il se revit, serrant un nouveau-né dans ses bras au cœur chaud, sa femme n’était déjà plus étendue sur le divan, seul son cœur reposait encore sur le dras.

A la suite de ce souvenir terrible des larmes fragiles naissaient aux coins des ses yeux, l’eau salée dégoulina le long de son nez fin. Les cloches de minuit sonnèrent, la vie prenait fin pour cet homme noble et respectueux. Ce dernier tomba en arrière, sourit pour son cœur qui l’avait supporté tout ce temps. Aucun bruit ne se fit entendre quand il atteignit le sol. Dans la minute qui suivit son corps et ses habits se décomposèrent, et seul son cœur restait parterre inerte et sans vie sur le sol froid.

Une remise à neuf de cet ancien texte poussiéreux . . .

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Tic-Tac. . .