Chapitre 1 La porte s’ouvrit. Une jeune femme d’une vingtaine d’années en sortit, en refermant l’appartement derrière elle. Elle se dirigea vers l’ascenseur et appuya sur le bouton. Comme prévu, la porte ne s’ouvrit pas. Elle s’acharna alors sur le bouton comme si l’ascenseur allait arriver plus vite … cela ne servait à rien … et elle en avait conscience, mais, au bout de quelques minutes, l’entrée s’ouvrit enfin. Elle s’y engouffra. Direction le hall. La sonnerie retentit et elle sortit de cet espace étroit où elle avait commencé à s’étouffer. Elle ne l’avait jamais dit à quiconque mais elle était claustrophobe. Elle se dirigea vers la sortie où le concierge, en la voyant, lui fit un sourire coincé, mais ça, elle y était habituée. Pour la peine, elle n’y répondit pas et préféra sortir de l’immeuble. La pluie commença à tomber. - Un taxi, mam’zelle ? Elle sursauta et retourna la tête. C’était le concierge, il commençait à lui taper sur les nerfs, celui-là. Paolo, car c’était ainsi qu’il se prénommait, n’avait jamais eu un accent français correct, ce qui d’ailleurs l’avait fait gloussé lors de son déménagement. Origine créole, qu’il lui avait confiée. - Non, c’est juste à côté. - Oh ! je vois … Il lui tourna le dos et retourna à son comptoir, non sans avoir maugréer légèrement. A vrai dire, elle ne l’avait jamais vraiment aimé, et lui le savait. Elle regarda à gauche puis à droite et traversa en courant, non sans les klaxons des automobilistes. Elle continua sa route vers la droite après avoir remonté un peu le col de son manteau. Les lampadaires s’allumèrent sur sa route, comme un salut venant de la municipalité. Et cela pouvait paraître étrange, mais elle y répondit par un hochement de tête. Peu de personne circulait en ce mois d’hiver pendant lequel un vent froid, presque glacial, traversait Paris. Malgré qu’elle fût à moitié mouillée, elle marcha d’un pas léger, sans empressement. Le piano-bar était à une trentaine de minutes. Dès fois, une brise plus ou moins légère venait chatouiller et soulever ses longs cheveux blonds. Sur sa route, les boutiques commençaient juste à fermer leur porte. L’une d’entre elles attira son attention. La vitre arborait fièrement « Bijoux fantaisies » en lettres capitales rouges. Elle jeta un regard aux colliers exposés dans la vitrine illuminée. Celui à gauche avait un pendentif où était gravé la lettre « K », ce qui la fit sourire inconsciemment, mais le magasin était déjà fermé. Elle continua alors sa route, non sans une pointe de déception. Elle reviendra peut-être demain. Elle se le promit. Bientôt, elle entra dans un établissement, et, en la voyant, un jeune homme, prénommé Lucas, lui sourit. Comme tous les soirs depuis maintenant deux mois, elle s’assit près de la fenêtre, sans bruit. Les lumières tamisées donnaient une impression plutôt familière et chaleureuse à cet endroit. Derrière le bar, un homme approchant la quarantaine essuyait des verres tout en discutant avec les deux serveurs, beaucoup plus jeunes que lui, devant. Le reste de la salle était désert, et on entendait « Cry me a river » d’un certain Justin Timberlake qui émanait des baffles suspendus à chaque coin de la pièce. Peu de gens fréquentaient cet endroit. En face d’elle, juste un couple d’adolescents qui entamait un palabre bruyant sur le pourquoi du comment de leurs notes respectifs en cours. - Bonjour Katrin ! Elle sursauta encore. Décidemment, elle ne faisait que cela de la journée. Lucas, c’était l’un des serveurs. Elle le connaissait depuis qu’elle fréquentait le piano-bar. Grand, brun, il avait l’habitude de lui faire un sourire en coin comme elle les aimait. Elle ne connaissait pas beaucoup de choses de lui, à part qu’il avait dix-neuf ans, qu’il était d’origine algérienne et qu’il était à Paris pour ses études en géologie. D’ailleurs, il travaillait ici pour pouvoir payer une partie de son loyer. - Bonjour Lucas, répondit-t-elle un sourire accroché aux lèvres. - Alors ! Ce sera quoi pour aujourd’hui ? - Je sais pas … Comme tous les jours, elle n’avait que cinq euros sur elle. Avec vingt euros par mois, loyer et repas non compris, ce n’était pas évident, et pourtant, elle trouvait le moyen de ne pas se plaindre. Elle soupira. Il lui restait trois jours avant la fin du mois. Dieu qu’elle était impatiente ! Mais en attendant, il fallait économiser un minimum. - Je ne prends rien, merci … souffla-t-elle. Lucas, bien que un peu déçu, n’insista pas. Il lui fit un sourire compatissant qu’elle ne vit pas, et repartit sans dire un mot. Dès qu’il fut assis à l’un des tabourets du bar, Katrin prit un livre dans son sac et se mit à lire. La sonnette de la porte résonna dès qu’elle tourna la page et elle vit entrer un jeune homme blond, plutôt grand. Il avait de longues dreadlocks châtaines, sous une casquette. Elle le regarda s’attabler près d’elle. Un serveur, dont elle ne connaissait pas le nom, s’approcha de l’arrivant. - Vous prenez quoi ? Le jeune homme releva la tête et le toisa du regard, ce qui valut un petit sursaut du serveur. - Euh …, hésita-t-il, un coca s’il vous plait. - Très bien. Le serveur repartit la commande en main. Katrin ne savait pas pourquoi, mais ce jeune homme la fascinait, et elle le fixa. Pas vraiment discrètement, un sourire en coin s’étira alors sur le visage du jeune homme. Il avait le teint plutôt mat. Sous sa casquette, un bandeau lui recouvrait tout le front. Ses traits fins contrastaient violemment avec ses vêtements deux fois trop grands pour lui car, comme presque tous les jeunes de nos jours, il portait un large T-shirt blanc imprimé qui pouvait faire robe de chambre et un baggy où l’on pouvait rentrer à trois. Cette pensée fit sourire Katrin. Elle se demandait où pouvait-il dégoter des vêtements – si on pouvait appeler « ça » des vêtements – comme ça. Franchement, par rapport à elle, lui avait un look vraiment original. Il se tourna brusquement vers elle. Elle détourna les yeux et rougit. Sa réaction élargit encore plus le sourire du jeune homme. Elle était prévisible, se disait-il. Il la dévisagea à son tour. Katrin était de profil. Sa tête reposait sur sa main droite tandis que de sa main gauche, ses longs doigts fins étaient en train de retourner mille fois un stylo qui n’avait rien demandé. Ses cheveux blonds coupés dégradés recouvraient la moitié de sa figure. Au bout de quelques minutes d’attente qui semblait trop long – pour un coca surtout – pour le dreadé, la commande du jeune homme finit par arriver. Katrin le remarqua, même sans regarder dans sa direction. - Je peux ? Elle tressaillit. Tenant la chaise devant elle, se tenait le jeune homme qui, quelques minutes auparavant, l’avait captivée. - euh … oui, bien sûr … rougit-elle. Il s’assit en posant sur la table deux verres et une bouteille de coca. Katrin évitait de le regarder, ce serait trop indiscret de plus que maintenant, il était en face d’elle et surtout, à la même table. - Je m’appelle Tom, lui informa-t-il, bien qu’au fond, elle s’en foutait pas mal. Elle le regarda surprise. Son accent …. - Moi c’est Katrin, sourit-elle. - Vous voulez du coca … Katrin ? - Non merci Ledit Tom lui sourit de toutes ses dents, Katrin remarqua alors son piercing au niveau de la lèvre inférieure à gauche, ce qui accentuait un peu plus son charme qui déjà la déroutait. - J’ai quelque chose sur le visage ? Elle tressauta avant de détourner les yeux et de prendre une couleur tomate. Ce Tom avait un effet fou sur elle. Et lui, de son côté, usait tranquillement de ces effets pour faire « avancer les choses ». - euh … non …- vous avez l’air … comment dire … gênée ! - pas du tout ! objecta-t-elle, en le regardant en face. - Ne me mentez pas ! vous rougissez toujours ! - N’importe quoi ! je ne rougis pas, la chaleur monte c’est tout. - On est en Décembre ! - Vous n’êtes pas Français … je me trompe ? Tom ricana puis finit son verre de coca avant de la regarder droit dans les yeux, une pointe de malice et de charme se voyait dans son regard chocolat. - Vous aimez bien changer de sujet dès que quelque chose vous gêne, on dirait. Vous savez, je ne vais pas vous mordre ! bien que quelque part, ça me déplairait pas … vous êtes sure que vous ne voulez pas de coca ? - Euh … sure et certaine … mais vous n’avez pas répondu à ma question ! - Oh ! mais vous y tenez on dirait ! que je sois Français ou non, on s’en fout non ? s’exclama-t-il en levant les bras vers le ciel. - Et vous, vous tenez à votre coca ! - Oui … bref ! je réponds et vous prenez du coca, ok ? - Si ça vous fait plaisir … - Très bien ! Tout d’abord, tutoie-moi ! je pense qu’on a le même age donc pourquoi se vouvoyer ! Bref, là n’est pas la question ! Il marqua un temps de pause pendant lequel il dévisagea Katrin et lui sourit encore une fois, seulement, cette fois-ci, la blonde ne rougissait pas, elle attendait sa réponse bien qu’il fût presque évident. Tom soupira un bon coup. - Alors ? - Oui … alors ! - Ne tournez pas autour du sujet ! - Tutoie-moi je t’ai dit ! - Si tu veux ! alors ? Il soupira une fois de plus, se versa du coca et but tout le verre en une traite. - Je suis Allemand, révéla-t-il enfin. - Ah ! J’en étais sure ! cria-t-elle avec un sourire jubilatoire arrachant un soupire bruyant à son interlocuteur. - Comment ça, tu en étais sure ? - Bah … je reconnais quand même l’accent allemand ! - Hey ! Je parle bien français quand même !- Ça peut aller ! - Et alors ! au moins je le parle ! - Si tu veux de … - Du coca ? coupa-t-il Katrin soupira à cette proposition, il ne lâcherait donc jamais l’affaire ? Au fond, cela devenait désespérant. Elle ne voulait pas de coca. Et lui, essayait de la charmer … ou juste de faire un peu causette dans ce monde trop ennuyeux à son goût. - Oui, lui répondit-elle. - Ah ! enfin ! Il lui versa un verre entier qu’elle absorba en une seule fois, sous le regard amusé de Tom. Puis, elle regarda à travers la fenêtre sans un mot. La petite averse de tout à l’heure s’était transformée en une grosse pluie. La rue était déserte et éclairée que par les lumières vacillantes des lampadaires. Comment allait-elle rentrée ? Elle ne le savait pas, au fond, elle était bien ici. Tom, quant à lui, ne se souciait guère de ce genre de chose, il disposait d’une voiture garée juste devant le café, il allait être un peu mouillé, certes, mais cela lui importait peu. Leur regard ne croisait pas. Chacun était trop préoccupé pour se dire qu’ils étaient en compagnie de quelqu’un d’autre. En faite, ils se sont oubliés un instant, le temps d’entrer dans leur monde respectif. Un silence gêné s’installa entre eux. En faite, ni l’un ni l’autre ne savait quoi dire. Katrin torturait toujours le pauvre stylo entre ses doigts alors que Tom, lui, semblait porter une grande attention à son verre vide. - En fait, reprit Katrin toujours en regardant la rue, que peut bien faire un Allemand comme toi en plein Paris en hiver ? - Je vais étudier à New York, lui dit-il en s’affalant sur la table. - Ah ! il n’y a pas de bonnes universités en Allemagne ? se moqua-t-elle en reportant son regard sur le châtain. - Pas envie d’y rester, j’ai toujours rêvé de vivre en Amérique ! Le pays de l’or ! répliqua-t-il toujours passionné par son verre. - Tu es un chercheur d’or ? - Non je l’ai déjà trouvé ! mais … je suis en recherche du bonheur ! - On n’est pas heureux, en Allemagne ? - Si … mais ce n’est pas ma conception du bonheur … - C’est quoi ta conception du bonheur alors ? - C’est un secret … - D’accord … et tu étudies quoi ? Tom se redressa et lui fit encore l’un de ses sourires chaleureux, à croquer. - L’art contemporain ! répondit-il - C’est pas vrai ! - Si ! - Tu te fous de moi ? - Non, pas du tout ! Sans savoir pourquoi, Katrin explosa de rire franc et bruyant, ce qui lui valut un regard d’incompréhension du jeune homme en face d’elle. Peu à peu, elle se calma et regarda son interlocuteur avec amusement. - avec ton look, tu es étudiant en art ? laisse-moi rire ! - euh … comment vous dites déjà, vous, les Français … l’habit ne fait pas le moine ! - je ne suis pas Française ! - ah bon ? - oui … - et … tu es quoi alors ? - Autrichienne ! - Attends deux secondes … toi ! Autrichienne ! tu as un accent français pourtant ! s’exclama-t-il avec surprise. - Parfaitement monsieur ! je suis née en Autriche et j’ai vécu en Autriche ! je ne suis ici, moi aussi que pour mes études en photographie ! - Pourtant, on dirait pas ! - Ma mère est française, avoua-t-elle. Tom sourit, vida la bouteille de coca et sirota son verre. - donc, continua-t-il, tu parles Allemand ? - oui ! Il finit son verre, et se leva. - je vais aux toilettes, éclaircit-il. Katrin sourit de sa franchise. Elle reporta son attention sur l’extérieur de l’établissement. Il se faisait tard, mais elle fit semblant de ne pas l’avoir remarqué. Elle ne voulait pas le savoir, pas encore. Peu de temps après, Tom revint, toujours le sourire accroché aux lèvres. Il s’assit et vit que Katrin ne le remarqua pas. Elle semblait plongée dans des pensées tellement profondes que ses sourcils s’étaient plissés et elle fixait la rue ou quelque chose de ce côté. Le sourire de l’étudiant s’agrandit encore plus. - Ça va ? interrogea-t-il. La jeune femme sursauta et regarda le châtain d’un air interrogateur. - Euh … oui ! pourquoi ça irait pas ? - Je sais pas moi … t’avais pas l’air bien ! - Mm … Tom la regarda, amusé. Dehors, le temps s’était calmé. Il faisait nuit et les lampadaires n’éclairaient la rue que partiellement. Elle jeta un coup d’œil son bracelet-montre avant de constater avec regret qu’il était à peu près dix-neuf heures trente et qu’il fallait rentrer avant l’arrivée de son colocataire car celui-ci n’avait pas de clé, quelle bêtise aussi ! Elle se leva donc brusquement arrachant un hoquet de surprise à Tom. - Excuse-moi, mais je dois partir. - Tu t’excuses pour quoi ? de partir ou de me laisser seul ? - Un peu des deux … - Avec ce temps ? - Oui … ça ne fait rien, je dois rentrer maintenant. Sans attendre une réponse, elle se précipita vers la sortie, mais à peine elle le franchit qu’elle sentit une pression se faire sur sa poignée droite. Elle se retourna brusquement et vit Tom. - Ce ne serait pas sympa de ma part de laisser une jeune fille se promener seule dans les rues de Paris à cette heure … lui sourit-il. - Je n’ai pas vraiment besoin de sympathie en ce moment. - Laisse-moi au moins te raccompagner. - Tu n’es pas obligé, tu sais. - Disons que je le fais par plaisir. - Tu le dis à toutes les filles que tu croises ? - Non, seulement à celles qui sont belles … - Va en raccompagner une autre alors … - Elles ne sont pas toutes comme toi - Tu fais pitié … - Je prend ça pour un oui … attend-moi là ! Il la lâcha et se dirigea vers la caisse où il paya vite sans attendre la monnaie, ce qui fit sourire les serveurs. Il retourna près de Katrin. Quand il arriva à sa hauteur, il rapprocha alors dangereusement son visage de celle-ci. Quelques millimètres les séparaient. Quelques millimètres qui firent battre à une vitesse folle le cœur de la blonde. Le jeune homme s’approcha son oreille. - Tu vois la voiture en face ? dès que j’ouvre cette porte, je veux que tu courres vers là-bas le plus vite possible pour ne pas être mouillée ok ? lui murmure-t-il à l’oreille, de son souffle chaud et clame, ce qui vaut des frissons à la jeune femme. - Euh … oui … rougit-elle. Comme dit, il ouvra brusquement la porte, ce qui fit entrer un courant d’air dans la salle. Katrin et lui s’engouffrèrent vite dehors et se dirigèrent vers la voiture où ils entrèrent, à peine mouillée.La pluie frappait les vitres et les rues étaient vides. Sachant la route glissante, Tom conduisait donc doucement. Il s’informa vite fait de l’endroit où logeait l’Autrichienne. Un silence pesant prit bientôt place dans la voiture. De toute façon, ils n’avaient rien à se dire, et Tom était trop occupé à essayer de discerner un minimum la route, ce qui d’ailleurs l’énerva un peu. Katrin, quant à elle, rêvassait de vacances à plage en regardant par la fenêtre la pluie qui se perdait sur les trottoirs de la ville des lumières. Au bout d’une quinzaine de minutes, la voiture se stoppa. Les deux passagers se regardèrent un moment, sans un mot, chacun cherchait les siens, comme pour faire durer encore plus la soirée. Malgré la lumière presque totalement absente, Katrin constata le sourire triste de Tom. Elle détourna les yeux un moment, gênée. Elle aussi, elle regrettait de partir, mais Tom était un inconnu. - Merci, murmura-t-elle - De quoi ? - Pour la conversation … le coca … et … le reste. - C’est tout à fait naturel, miss. Elle soupira avant de le regarder. Elle se savait pitoyable quand il s’agissait de flirter, mais là ! Le comble ! Seulement, elle n’avait pas le temps de réfléchir. Pourtant, Dieu sait qu’elle aimerait au moins rester une heure en plus. Sauf que cette fois, Dieu décida de l’ignorer. - Je pense qu’on ne se reverra plus … - Pourquoi ça ? questionna Katrin en plissant les sourcils. - Je pars demain pour les Etats-Unis … je ne reviendrai plus ici … Son cœur rata un battement, ou plusieurs, ça elle ne saurait jamais le dire. Tom s’en voulait. Mais il y a des choses que la vie vous prend et ne vous rend pas. Comme cet instant par exemple. - Au revoir, souffla Katrin avant de sortir de la voiture et d’entrer dans l’immeuble, sans se retourner. Tom n’avait pas eut le temps de lui répondre, elle disparut devant ses yeux. - Adieu … Katrin, soupira-t-il, plus pour lui-même. La voiture repartit sur une pointe de mélancolie. Katrin l’entendit quitter la rue. Elle monta via l’ascenseur et se retrouva dix minutes plus tard allongée dans son lit, moitié nue. Elle n’entendit pas Mathieu rentrer dans l’appartement vers minuit. Trop pensive pour entendre. Le sommeil ne vint que vers les trois heures du matin. *** Tom ne trouva pas le sommeil cette nuit-là. Il se retourna mille fois dans son lit. Alluma la télé. Bu une canette de bière. Eteignit la télé. Changea de position. Rien n’y fit. Le sommeil ne le gagna que vers les deux heures du matin. |