En eaux troubles Auteur : Mellya Rating : M Paring : HP/DM, SS/SB Résumé : Aux 18éme siécles, Draco Malfoy, aristocrate ruiné, doit partir pour le nouveau monde rejoindre son père avec Severus Snape. Mais en chemin, des pirates les kidnappent. Jusqu'à quel point sont-ils dangereux ? Et de quelle manière...? Pas de spoilers, U.A. Prologue : Lettre, rupture et voyage. Tout avait commencé par une lettre de mon père. C’est étonnant à quel point une simple lettre peut parfois changer votre vie pour toujours. Et présentement c’est bien plus qu’un changement qui se produisit. Ce fut une apocalypse. Cela faisait quatre ans que je n’avais pas vu mon père. Il était parti sans prévenir, sans un mot, pour faire fortune au nouveau monde, nous laissant seuls, ma mère et moi, face à ses dettes et ses créanciers. Nous avions dû tout vendre et avec le peu d’argent qu’il restait, ma mère acheta un petit appartement dans un quartier moyen de Londres. Elle qui avait connu les fastes de l’aristocratie, dut donner des cours de musique le jour et faire de la couture en soirée pour que nous puissions vivre modestement. Je l’aidais comme je pouvais mais elle insistait pour que je continue mes études. Ce qui me donnerait un bon travail et donc un bon revenu. Elle rajoutait parfois en riant que c’était un investissement pour plus tard. Mais je savais qu’au fond, elle était sérieuse. Il y avait bien sûr une seconde solution. Trouver une fille riche et bourgeoise, à qui mon nom ouvrirait les portes de l’aristocratie. Mais il n’en fut jamais question entre nous. Peut-être trop sentimentale, ma mère ne pouvait-elle se résoudre à un mariage de raison pour moi. Elle avait aimé follement mon père. Ou bien avait-elle deviné le secret que je tentais tant bien que mal de lui cacher. Toujours est-il que je ne l’ai jamais su. Bien que nos « amis » nous aient abandonnés après notre revers de fortune, nous n’étions pas seuls. En dehors des liens que nous avions tissé avec le voisinage, il nous était resté un ami fidèle ; Severus Snape. Lui aussi de l’aristocratie mais de moindre renom et de fortune que ne l’avait été ma famille. Il avait été mon précepteur quand, à court d’argent, ma mère n’avait pu en payer. C’était un solitaire, il ne fréquentait que peu le monde mondain et s’intéressait bien plus à l’alchimie qui était sa passion. Il ne s’était jamais marié, et pour cause ; il préférait nettement la compagnie des hommes à celle des femmes… Il avait eu un compagnon de nombreuses années, mais celui-ci était mort il y a deux ans. Severus se serait renfermé sur lui-même si nous n’avions pas été là pour le soutenir. J’avais 17 ans alors et je décidais alors de lui confier ce secret qui me rongeait depuis un an déjà. A savoir que j’avais, moi aussi, une préférence certaine pour les hommes… Il m’aida à mieux accepter les choses, car si ma mère est tolérante, le monde dans lequel nous vivions ne l’était pas. Je pus, grâce à lui, faire la connaissance de jeunes hommes qui m’apprirent bien des choses agréables… Pour en revenir à la lettre de mon père, celui-ci m’écrivait qu’il avait fait fortune en Amérique, grâce aux plantations de tabac et de café. Il me réclamait auprès de lui pour l’aider à gérer sa société qui ne cessait de croître. Je ne sais comment il avait obtenu notre nouvelle adresse et cela m’était égal. Tout ce que je voyais, c’était que nulle part il ne mentionnait son épouse, Narcissa. J’étais en rage et bien que j’aie une grande maîtrise de moi-même, ma mère remarqua mon changement d’humeur et me prit vivement l’enveloppe. Elle la parcourut rapidement et je vis ses yeux s’embuer. Mais ce qu’elle dit me laissa sans voix. - « Il est vivant. » Fit-elle avec un sourire que j’avais rarement vu. - « Malheureusement. » Répondis-je. - « Draco ne dis pas cela ! C’est ton père. » - « Et bien quel charmant père ! Il nous abandonne sans rien sauf ses dettes. Pas un mot, ni un signe pendant quatre ans. Et puis soudainement cette lettre où il m’ordonne presque de le rejoindre ! Et je devrais être heureux !» - « Il veut te voir, c’est déjà quelque chose. » S’il y a bien une chose que je n’aie jamais comprise chez ma mère, c’est son perpétuel optimisme. Je soupirais. - « Je n’irai pas mère, je ne supporterais pas de le voir… » - « Draco ne fais pas l’enfant ! Tu as 19 ans. Tu iras là-bas. » - « Mais je ne peux vous laisser seule. Et mes études en faculté de droit ? Je suis un des meilleurs élèves, je ne peux pas tout abandonner. - « Je suis assez âgée pour prendre soin de moi toute seule. Si la société de ton père est si prospère, ce sera une meilleure situation qu’avocat. De plus je vois bien que les études ne te plaisent pas tant que cela. » A croire qu’elle avait réponse à tout. Je voyais bien qu’elle était décidée à ce que je parte pour le nouveau monde. Sûrement croyait-elle mon avenir plus assuré là-bas qu’ici. Je dus donc répondre à Lucius Malfoy que j’arriverai par le prochain bateau. Mais pas seul. Severus, prétextant vouloir analyser les plantes inconnues en Amérique avait décidé de m’accompagner. Mais j’étais sûr que mère n’était pas étrangère à cette décision. Le jour du départ arriva bien vite à mon goût. Je fis ce que je pus pour rester impassible. Ma mère eut plus de mal. Je vis ses yeux briller plus que de raison. - « Je vous écrirai mère, souvent. Je vous enverrai de l’argent jusqu’à ce que vous puissiez nous rejoindre. » Elle hocha la tête et risqua un sourire. Je ne pense pas qu’elle croyait me revoir un jour. Je la serrais fort dans mes bras, conscient qu’elle avait peut-être raison. Nous ne dîmes plus rien, les mots auraient été de trop. Severus vint ensuite et lui murmura quelque chose. Quand le bateau commença à partir, je restais à l’arrière, regardant la silhouette de ma mère devenir de plus en plus frêle et pour devenir inexistante. Des larmes me venaient dans la gorge. Elles n’arrivèrent pas jusqu’à mes yeux. Nous portons tous en nous des chagrins trop lourds. Ceux-là, nous ne pourrons jamais les pleurer… Il nous faudrait un mois pour rejoindre le port où je retrouverai mon père. Nous étions les seuls passagers du navire. Celui-ci transportait principalement des marchandises comme des tissus. Au bout de trois jours seulement, je m’ennuyais mortellement. Severus essaya bien de me prêter les livres qu’il avait emportés. Mais mon intérêt pour les plantes et l’alchimie était très limité. C’est ainsi que le quatrième jour, je finis par sympathiser avec l’équipage. Au début, ils m’apprirent leurs jeux de cartes. J’avoue que cela m’amusa grandement. Et bien que je perdis tout d’abord, je finis par me débrouiller plutôt bien. Mais ils devaient aussi retourner à leurs travaux, et moi à ma solitude. Le capitaine finit par remarquer mon ennui et se fit pour mission de me distraire un peu. Il me raconta alors des histoires de pirates, assez intéressantes, je l’avoue, et ce qu’il savait des navires et des voyages. A mon grand étonnement, j’y portais un vif intérêt et regardais d’un autre œil ce grand navire sur lequel nous voyagions. J’essayais d’imaginer le travail qu’il avait fallu pour faire ce bateau. Des semaines, des mois pendant lesquels des hommes avaient assemblé toutes ces pièces, le soleil bronzant leurs corps, la sueur perlant sur leurs muscles, descendant lentement vers leurs ventres… Hum ! Je m’égare, je m’égare. C’était la nuit et il ne nous restait plus qu’une journée de navigation, quand Severus et moi fûmes enlevés. Je ne sais comment ils firent pour nous accoster sans bruit. Ils devaient avoir l’habitude. Je dormais paisiblement quand le bruit de ma porte qui s’ouvre me réveilla. Je crus d’abord à Severus venant m’éveiller. Mais quand je vis une longue cape brune, au lieu d’habit noir, et un visage à moitié caché, je voulus bondir hors du lit. Mais l’homme fut plus rapide que moi. J’eus le temps de voir une paire d’yeux plus vert que des émeraudes avant d’être assommé. Je ne sais combien de temps, il me fallut pour sortir de ma torpeur. La première chose que je remarquais était que je me trouvais dans un bateau étranger. Ensuite, je vis Severus toujours assoupi en face de moi. Une douleur traversa ma tête quand j’essayais de me relever. J’étais couché sur une banquette de bois et Snape aussi. Je voulus bouger quand je sentis une entrave à mes pieds. Après un coup d’œil, je vis mes chevilles entourées de fer. Un frisson me parcourut. Mais que se passe t-il, bon sang ? Severus commença à remuer. Il ouvrit les yeux péniblement et je le vis grimacer. Il avait dû aussi se faire assommer. Je laissais un ricanement m’échapper devant l’air perdu de mon précepteur. Il se tourna vivement vers moi. Un peu trop d’ailleurs puisqu’une nouvelle grimace apparut. - « Bordel, Draco où sommes-nous ? » Je ricanais à nouveau. Severus a toujours tendance à être grossier quand la situation lui échappe. - « Et bien, si je ne me trompe pas, je dirais que nous avons été enlevés. » - « Hum !, connaissant ton père, cela doit sûrement avoir un rapport avec lui. » - « Je ne l’ai pas encore revu qu’il me cause déjà des ennuis. Les retrouvailles risquent d’être charmantes. » A ce moment, la porte s’ouvrit et nous pûmes voir deux hommes entrer. Le premier avait les cheveux courts chatains avec des yeux couleur miel et semblait être le capitaine puisqu’il s’adressa à nous en premier. Le deuxième, les cheveux jusqu’aux épaules avec des yeux gris, devait être le second. Le brun nous parla d’une voix posée mais ferme. - « Chers passagers, avant que vous ne tentiez quoi que ce soit, je vous serais grée de me laisser vous expliquez la situation. D’abord, sachez que nous ne vous voulons aucun mal et qu’il n’y a rien de personnel dans notre démarche. » Il se tourna alors vers moi. - « Vous êtes, je suppose, Draco Malfoy, fils de Lucius Malfoy ? Et la personne qui vous accompagne, Severus Snape ? » J’entendis Severus lâcher un soupir et j’aurais parié qu’il avait levé les yeux au ciel en pensant, je l’aurais juré. C’est grâce à Lucius que nous sommes dans cette galère. - « Oui. » - « Bien, vous n’êtes pas sans savoir que votre père a acquis une grande fortune. Nous espérons, grâce à vous, obtenir une infime partie de sa richesse. Si tout se passe comme convenu, vous reverrez votre père dans trois semaines. Si vous nous jurez de ne pas faire de sottises, vous pourrez vous dégourdir les jambes sur le ponton. Avez-vous des questions ? » Je jetais un coup d’œil en direction de Severus. Il haussa les épaules d’un air résigné. Son flegme m’a toujours impressionné. A croire qu’il avait déjà vécu semblable situation. J’ai secoué la tête et le capitaine est reparti. Le second homme nous a laissé un plateau avec de la nourriture, non sans lancer un regard intrigué vers Severus avant de sortir. A peine la porte refermée Snape se lève, non sans mal, avec des chaînes c’est plus dur. - « Ah je le savais ! Ton père, toujours ton père ! Il faut croire qu’il n’est bon qu’à attirer des ennuis à sa famille. » - « Allons, ne te mets pas dans cet état. Vois le bon côté des choses. Au moins, les retrouvailles sont reportées pour un moment. C’est déjà cela de gagner. » - « Fais attention Draco, tu vas finir comme ta mère, aussi optimiste. Dois-je te rappeler que nous sommes prisonniers de pirates et qu’ils vont sûrement demander une rançon à ton père. » - « Tout ce qui peut nuire à père est une bénédiction. Puis ils n’ont pas l’air trop sanguinaire pour des pirates, je dirais même qu’ils sont charmants.» Severus ricane légèrement. - « Décidément mon pauvre Draco, quelle naïveté. Je ne pourrais être sûr qu’ils nous laisserons partir alors que nous avons vu leurs visages. » - « Et bien nous verrons. En attendant je suis affamé. » Quelques heures plus tard Severus et Draco s’ennuyaient très fortement, ayant fait plusieurs fois le tour de la trop petite cale, essayer d’enlever leurs chaines et Severus avait maudit mon père une trentaine de fois, quand le second avait fait son apparition. Il semblait ne pas vouloir regarder Snape en face, Draco en eut un léger sourire moqueur et pensa qu’il allait devoir travailler la chose. - « Comme vous l’aurez remarqué, ceci n’est pas un voyage de plaisance. Il va vous falloir retrousser vos manches si vous voulez manger correctement. Je vous amène à la cuisine où vous pourrez aider notre cuistot. Je vous prierais de ne rien tenter de stupides, vous n’iriez pas bien loin de toute manière. » Les deux prisonniers ne dirent mot et suivirent le pirate jusqu’à une porte d’où en sortait une étrange odeur. En ouvrant la porte, la première chose que vit Draco fut une montagne de pommes de terre qui ne lui disait rien qu’y vaille. Un garçon de l’âge de Draco, cheveux roux et parsemé de taches de rousseur était entrain de touiller dans une marmite. - « Salut cuistot, je t’apporte de l’aide comme promis. » - « Ah enfin, je n’aurais jamais pu peler toutes ces patates tout seul. Un coup de main ne sera pas de trop. » Si Severus resta fidèle à lui-même, Draco ne put s’empêcher de pousser un fort soupir. Evidement l’autre homme resta avec eux, plus pour les surveiller que pour aider le cuistot. Et encore, après un moment, surveiller devint un bien grand mot ! Il jetait plus souvent des regards vers Severus qu’autre chose. Cela semblait d’ailleurs beaucoup amuser le concerné. Draco souffla de nouveau. Ce n’était pas juste, il n’y avait que lui qui s’ennuyait. Quelques instants plus tard, on put entendre distinctement un petit cri de douleur. Sirius, à force d’être distrait, s’était entaillé méchamment la main. - « Et merde ! » Un peu de sang commença à couler. - « Hé ! Bouges ta main, tu vas en mettre plein sur mes patates ! » - « Merci pour ta sollicitude Weasley. » Répondit Sirius acerbe. Severus se pencha sur la blessure. - « Hum, le couteau était rouillé, vous devriez faire attention et mettre un désinfectant. » - « Heu, quel genre de désinfectant ? » Demanda Sirius l’air un peu perdu. - « Et bien de l’huile essentiel de lavande devrait faire l’affaire. » Sirius ne sembla pas comprendre et lança un coup d’œil vers le dénommé Weasley. Mais celui-ci lui se tourna bien vite vers ces patates. Le « démerdes-toi tout seul après tout c’est ta faute » était on ne peut plus clair. Severus voyant le manège soupira mais ajouta. - « Bon, vous avez bien une infirmerie ici ? » Le regard de Sirius s’éclaira un peu. Voilà quelque chose qu’il savait. - « Deux portes plus loin il y a une pièce qui sert d’infirmerie parfois. » - « Et bien, nous trouverons peut-être là-bas de quoi vous soigner. » Et Severus sortit l’air de rien, Sirius à sa suite, un brin perplexe. Draco jura entre ses dents. Il était sûr que Severus avait pris ce prétexte pour échapper à la corvée de pommes de terre. Ah le fourbe ! Le sournois ! Il allait le lui payer foi de Malfoy. Pendant ce temps-là… Severus avait fermé les yeux une seconde après être entré dans l’infirmerie. Puis doucement les avait réouverts. Non, il ne rêvait pas. C’était bien ce que l’autre homme osait appeler une infirmerie. Le lieu était légèrement plus grand que leur cale, un lit était en hauteur au milieu et une armoire se trouvait sur la gauche mais Severus doutait qu’elle puisse contenir quoique ce soit d’intéressant. Après une fouille en règle, Snape réussit à dénicher de quoi faire un bandage et de l’alcool pur pour désinfecter. - « Mais vous n’avez donc rien ici ? et s’il arrive un accident grave comment vous allez faire ! » - « Ben on ne fait rien de vraiment dangereux et il n’est jamais rien arrivé. » L’inconscience à ce point là, c’était inquiétant, ça frisait la bêtise se disait Severus. Mais après tout ce n’était pas ses affaires de toute façon. Tout de même ça lui faisait mal au cœur une infirmerie pareille. Lui qui avait fait des études de médecine et avait même plutôt bien réussi avant que… Mais c’était inutile de ressasser le passé. Son patient actuel était bien plus intéressant et il plongea dans ses envoûtants yeux gris. Sirius était troublé. C’est vrai que cela faisait un moment qu’il n’avait pas eu de liaisons mais quand même. Severus Snape le perturbait un peu trop à son goût et ses yeux noirs ancrés dans les siens à cet instant n’aidaient pas vraiment, voire pas du tout. Severus se rapprocha et l’instinct de survie de Sirius sembla refaire surface puisqu’il voulut reculer. Mais cela se révéla inutile puisqu’il était déjà dos au mur. Et Severus se rapprochait toujours. Le souffle de Sirius devint plus erratique. A peine un centimètre les séparait et le précepteur avança ses lèvres vers Sirius. Celui-ci pouvait sentir son souffle contre sa peau et il faillit laisser un gémissement franchir sa bouche avant que, dieu merci, Severus ne reprenne la parole dans un chuchotement. - « Et bien montrez-moi cette blessure… » Sirius déglutit et leva sa main sans comprendre pourquoi elle tremblait légèrement. - « Attention, ça va piquer un peu. » Severus parlait toujours bas, comme s’il lui confiait un secret. Severus avait détourné le regard pour voir la blessure et pourtant Sirius ne le quittait pas des yeux.Severus pris sa main dans la sienne et une chaleur semblât envahir Sirius. Il sentit un peu de liquide puis une sensation de brûlure mais Severus n’avait toujours pas lâché ses doigts alors ça n’avait pas d’importance. Il sentit un tissu s’enrouler autour de sa plaie mais il ne pouvait contempler autre chose que le visage concentré de son prisonnier… - « Voilà ça devrait tenir. » Severus leva son visage vers Sirius et un frisson le parcourut quand il se rendit compte avec quelle intensité son vis-à-vis le regardait. Ils n’étaient qu’à quelques centimètres l’un de l’autre. Et Severus Snape se rapprochait peu à peu. Cela ne lui ressemblait pas. Il était posé, étudiant son partenaire des jours avant de faire le moindre signe équivoque. Et même après, il avançait pas à pas prudent dans ses moindres démarches auxquelles il avait réfléchi longuement. Mais l’autre était différent de ce qu’il avait connu. Il n’avait pas de masque, ne cherchait pas à cacher ce qu’il était, ce qu’il pensait, ce qu’il voulait. Sirius semblait insouciant comme si aucune chaîne ne l’entravait, indifférent au fait qu’il puisse le juger, comme s’il n’avait rien à perdre. Oui, c’était cela, Sirius paraissait libre. Et dans l’état actuel, qu’est-ce que Severus avait à perdre ? Rien. Sinon un baiser. Celui-ci fut d’abord un peu hésitant, chacun prenant le temps de découvrir les lèvres de l’autre. Puis Sirius passa ses bras autour du cou de Severus tandis que celui-ci enserrait encore plus sa taille. Leurs langues se mêlèrent et un feu parcourut leurs corps… Quand ils se séparèrent à bout de souffle, leurs cœurs battant la chamade, la raison de Severus revint assez désagréablement lui signifiant qu’il s’était laissé emporter et que ce n’était vraiment pas prudent, qu’il valait mieux qu’il arrête tout car cela n’avait aucun sens. Sirius était parfois trop impulsif mais il pouvait aussi réfléchir et savait que Severus était du genre à se prendre la tête pour rien. Il avait donc intérêt à trouver quelque chose à dire et vite avant que l’autre ne lui échappe. Mais bon sang, quand diable son cher précepteur allait-il revenir ?! Les patates ne se feraient pas toutes seules et le tas ne semblait pas vraiment vouloir diminuer. En plus il n’était pas, ce qu’on pouvait appeler doué. Il en faisait une alors que le rouquin en faisait trois. Draco soupira, encore, et s’acharna un peu plus sur le pauvre aliment. Ron Weasley n’aimait pas qu’on gâcha de la nourriture. Avant de rencontrer l’équipage, sa famille et lui avaient souvent connu la faim. Il fallait dire que nourrir sept enfants n’était pas chose aisé. - « Hé ! Mais arrête de massacrer cette pomme de terre ! Tu ne l’épluche absolument pas, tu la réduis en charpie ! » - « Je te ferais remarquer que je n’ai pas demandé à venir ici. Alors si tu n’es pas content c’est le même prix ! » - « Ce n’est pas une raison pour priver les autres de nourriture ! Si tu ne veux pas aider, tu pourras toujours te contenter d’un morceau de pain. » Ron et Draco se regardèrent pendant quelques instants en chien de faïence. Draco, que le bout de pain ne réjouissait pas trop, céda le premier et se remit au travail avec un peu plus de délicatesse. Mais bon sang qu’est-ce que fichait Severus ! Si Draco Malfoy avait su que son précepteur était en train de se noyer dans les eaux troubles des yeux d’un beau brun, serait-il venu le secourir ? Alors que lui-même n’allait pas tarder à sombrer à son tour… A suivre... Hé voilà une nouvelle fic qui s'annonce bande de petit veinard ^^. J'éspére qu'elle vous plaira même si c'est une U.A. Je ne garantie pas que ce soit une two-shot cette fois par contre mais qui lira, verra comme on dit. Merci à ma courageuse Béta sans qui je ne serais rien ^^. Bysss et merci à toutes celle (et ceux ?) qui ont laissé une review pour mes autres fics ça fait toujours plaisir ^^. Mellya PS: j'ai un peu de mal avec la mise en page et je ne sais pas pourquoi mais ma pontuation se fait bouffer donc excusez moi d'avance ><. |