Hello, hello 'nd hello!! C'est encore mwaaaaaa! Cette fanfic me trotte dans la tête depuis que j'ai lu l'extraodinaire-fabuleuse-totalement-mortelle-de-rire "Harry Potter et les Enfants du futur", une traduction de Quiproquo... si vous pouvez la lire, n'hésitez pas... vous ne regretterez pas!!
Disclaimers: Et ben non, 'sont pas à moi, tous mes valeureux amis de Poudlard!! Et même Poudlard ne m'appartient pas!! Même pas l'idée originale!! Mais je fais quoi là, alors?? Ah wi, c'est vrai... j'ai sorti de ma tête malade Lily, Juli and co, et aussi à peu près toutes les relations "plus poussées" entre les personnages, que notre vénérée J.K Rowling n'aurait pas osé mettre dans son livre...
P'tits trucs à savoir: 1.Ça fait plus d'un an?! Toutes mes excuses! Le Bac et la Fac m'ont totalement démotivée. Mais ça va beaucoup mieux maintenant! 2. Les passages entourés de /.../ sont des messages télépathiques entre Lily et Juli, de toutes façon les personnes qui parlent "télépathiquement" s'apellent par leur prénom, donc... 3. Cette fic est toujours dédiée à July et Artoung et Nightsky: allez lire leurs fics!!!! 4. Je rajoute DarkPotter à la liste ci-dessus :) 5. Vous devriez relire le début parce que je doute que vous compreniez, depuis le temps... >.<
Autre: Cette fic contient des relations homosexuelles, donc si vous n'aimez pas, bah vous savez ce qu'il vous reste à faire.... :D
Bonne lecture!
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Il fait noir. Très noir.
Il ouvre les yeux.
Il ne sait pas pourquoi il est là. Il se rappelle d’une explosion, de cris, d’un de ses amis en danger… Non. Il a dû rêver. Déjà ces souvenirs-là s’estompent. Il entend un galop derrière lui et se retourne brusquement.
Qu’est-ce qu’il fait dans la Forêt Interdite, par Merlin ?
-Draco Malfoy, tu dois résister.
C’est un centaure qui lui parle. Un centaure magnifique. Sa robe est pommelée, il de longs cheveux blond cendré, et ses grands yeux sont aussi vert que l’émeraude. Son torse est puissant et ses bras musculeux, mais fins. Draco déglutit. Il sait que les centaures sont dangereux. Son père n’arrête pas de le lui répéter.
-Que me voulez-vous ? Souffle-t-il.
Déjà, il a envie de s’enfuir en courant. Il n’est qu’un Serpentard, il ne faut pas l’oublier. Pas un de ces stupides Gryffondor.
-Il ne faut pas que tu oublies pourquoi tu es ici. Il y a des gens qui t’attendent. Des gens qui comptent sur toi. N’oublie pas… N’oublie pas qui ils sont.
-Je ne comprends pas ce que vous dites. Je faisais un rêve bizarre, et puis tout à coup je me suis retrouvé ici… Je ne devrais même pas discuter avec vous.
Le centaure fronce les sourcils et reprend : -Le rêve n’est pas celui que tu crois. N’oublie pas, Draco Malfoy. Ils arrivent. Bientôt, tu ne te souviendras même plus de moi. Mais tu es puissant. Et tu es aidé. Sers-toi de votre force pour revenir à eux.
Draco sent la colère et la frustration le gagner. Il ne comprend pas un mot de ce que peut dire ce centaure, et de toute façon il ne mérite même pas de lui adresser la parole. Après tout, Draco est un Malfoy. Un aristocrate. Cette créature magique n’a pas le rang nécessaire pour oser lui adresser la parole.
-Ils arrivent et tu commences à changer… Soupire le centaure. Essaie de ne pas oublier.
Et puis il disparaît. Comme s’il avait transplané, sans le bruit et sans les capacités magiques… Draco entend des cris et des pas précipités derrière lui. Le temps de se retourner, et il reçoit un poids contre son torse et des cheveux bruns dans la figure. -Oh, Draychou, Draychou, j’ai cru que tu étais mort ! Ne nous refais plus jamais ça.
Draco sourit et repousse une mèche de cheveux du visage de Pansy.
-Oh, ce n’est pas une stupide petite forêt qui va me tuer, Pans’. -Mais quand même… Tu aurais pu rencontrer un centaure, ou pire, un loup garou…
A ces mots, Draco sent comme une pierre lui tomber sur l’estomac. Mais il hausse les épaules. Il était juste venu se promener dans la Forêt Interdite, comme ça, sans but. Parce que c’est le Prince des Serpentard et qu’il ne doit pas être lâche. Il lui semble qu’il oublie quelque chose de très important… Mais Pansy recommence à lui parler à toute vitesse et il se concentre sur ce que dit sa petite amie.
Ils sortent ensemble depuis leur quatrième année, depuis que Draco l’a invitée au Bal de la Coupe des Trois Sorciers. Elle était très belle dans sa robe rose et ce soir-là, il a eu le courage de se déclarer correctement. Comme quoi les évènements comme les Bals peuvent servir à quelque chose, en fait. Penser à ça lui remémore les évènements du Tournoi. Diggory gagnant la Coupe après bien des efforts pathétiques, l’énorme fête qui a suivi la victoire… Et puis la disparition d’Alice Londubat, et l’annonce par le vieux fou du retour du Seigneur des Ténèbres. Draco repense à tout ça en marchant, accompagné de sa bande. Ils sont tous venu le chercher dans la Forêt… braves petits. Il y a Pansy accrochée à son bras bien sûr, Crabbe et Goyle, Nott et enfin Flint, qui a redoublé sa septième année. Ils sont tous là… Il sent à nouveau la pierre dans son ventre, et ça commence à l’irriter. Tout est normal pourtant, et il n’aime pas cette impression de se tromper complètement.
Cette impression le poursuit pendant plusieurs jours. Il a le sentiment tenace que quelque chose manque à Poudlard sans arriver à savoir quoi. Il devient irritable, encore plus que d’habitude. Il n’a pas que ça à faire, en plus. Il doit préparer l’assassinat de Dumbledore… Durant les vacances d’été, lorsqu’il a intégré les rangs des Mangemorts, le Seigneur des Ténèbres lui a donné cette mission, et il doit la mener à bien… Il est fier d’avoir été choisi. Et il est fier de cette mission. Et même si parfois, il se réveille couvert de sueur et doit courir à la salle de bains pour vomir tout ce qu’il a mangé pendant la journée, il ne faillira pas.
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Les Potions ont toujours été son cours préféré, même si cette année est un peu différente. Rogue s’occupe de leur classe et Slughorn de toutes les autres, et Draco pense que c’est en quelque sorte à cause de lui. Son parrain est assez collant en ce moment, comme s’il voulait s’attirer toute la gloire de la Mission du blond. « Mettez-vous par binôme, un Serpentard et un Gryffondor. Millicent vous allez avec Patil, Pansy, avec Brown, Draco, avec Londubat… Oui je suis désolé, je ne vous compterai pas cette note Draco… »
Draco soupire et fait de la place à Londubat sur son pupitre. Pas trop quand même, il ne faut pas exagérer. Il déteste cette tête d’abruti depuis qu’ils se sont rencontrés en première année. Pauvre petit orphelin de mère. Et pourtant, ce n’est pas le pire Gryffondor qu’il connaisse. Il y a l’autre, là-bas… Draco le cherche des yeux. Dans le cachot, il y a Thomas, Brown, Patil, Londubat, … et puis c’est tout. Draco secoue la tête. Pourquoi veut-il qu’il y ait quelqu’un d’autre ? Il n’y a jamais eu personne d’autre. Rogue s’est toujours acharné sur Londubat et les autres abrutis ont toujours été là. Bien sûr les effectifs de Gryffondor ont été réduits après le passage des BUSES, pas grand monde n’a pris l’option Potions. Il manque Finnigan et quelques autres dont Draco n’a jamais su ni voulu savoir le nom. Mais personne de très important… Draco secoue à nouveau la tête et reporte son attention sur Londubat. Qui est en train d’essayer de lire les instructions au tableau.
-Tu devrais t’acheter des lunettes, Londubat, soupire Draco. Essaie de ne pas faire de catastrophe, si tu en es capable…
Quelques minutes plus tard, alors qu’il est en train de découper proprement ses filets de Mandragore, il entend une exclamation étouffée. La potion dans le chaudron a tourné au rose fushia alors que sa couleur devrait être vert sombre. Draco sent la colère remplir ses veines.
-Qu’est-ce que t’as fait ? Me dis pas que tu as mis des yeux de scarabée entiers dans la potion … -D’accord, je ne le dirai pas, réplique Londubat dans une tentative pathétique d’humour vaseux. - Par Merlin Potter, tu ne peux pas faire attention ?! S’exclame Draco.
Le silence se fait dans la salle de cours et Draco met quelques secondes à se rendre compte de ce qu’il a dit.
-Eh bien Malfoy, tu commences à devenir gâteux, déclare Londubat tout en le fixant bizarrement. Si tu ne sais même plus mon nom de famille…
Draco ne répond rien et se tourne vers ses filets. Son cœur bat à toute vitesse et il sent une boule se former dans sa gorge. Mais qu’est-ce qui lui arrive ?! Il ne connaît aucun Potter, il ne sait même pas s’il y en a un à Poudlard. C’est un nom tellement commun que c’en est ridicule ! Pourquoi a-t-il appelé Londubat comme ça ? A la fin du cours, il est dans les premiers sortis. Heureusement, ils ont une heure de trou avant la DCFM – encore un cours avec Rogue ! Décidément… - et Draco compte bien utiliser ce temps pour se changer les idées, et si possible entre les bras de Pansy. Qui arrive à toute vitesse derrière lui.
-Draco ! Attends-moi … Fait-elle en lui attrapant le bras. Le blond ralentit et la laisse lui prendre la main. Il sait qu’il devrait être plus froid et distant avec elle, que ce n’est pas ainsi que devrait se conduire un aristocrate, mais il a besoin de ce contact. Pansy lui parle de tout et de rien et pour une fois, il l’écoute à peine. Ce n’est que quand elle aborde le sujet du cours de Potions que son attention est réveillée.
-… cette fille est vraiment insupportable, je te le jure, un véritable démon. Toujours à vouloir faire son intéressante, brrr ! Une vraie Miss Je sais Tout !
-Tout à fait, comme Granger, répond Draco pour encourager sa petite amie à déverser son venin sur les Gryffondor. Mais celle-ci s’arrête brusquement, le forçant à faire de même. Elle lui met doucement sa main sur le front et le dévisage, inquiète.
-Dis-moi mon amour… Qui est Granger ? -Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler mon amour ! Réplique Draco en se dégageant. Mais Granger, c’est Granger ! Tu sais bien ! Elle est… Mais Draco se rend soudain compte qu’il ne sait pas du tout ce que Granger est sensée être. Il n’y a personne de leur promotion qui s’appelle ainsi d’après ce qu’il sait. Le blond se prend la tête entre les mains et s’adosse au mur du Hall principal. Il a l’impression de perdre la boule.
-Et puis le nom dont tu as affublé Londubat, tout à l’heure… Je ne sais plus quel truc banal et sans intérêt… -Oui, Cover ou Rover, je ne me rappelle plus... -Tu devrais aller voir l’infirmière Draychou, vraiment. Tu as peut-être de la fièvre ou… Ou tu es très fatigué. Je t’excuserais auprès de Rogue, ne t’en fais pas.
Draco hoche la tête et embrasse Pansy. Qu’est-ce qu’il ferait si elle n’était pas là, c’est un vrai mystère. Elle est vraiment la femme qu’il lui faut. Personne ne pourra dire le contraire. « Attends, Pansy ?! Dray, me dis pas que tu songes vraiment à te marier avec cette fille… Autant prendre un chien, c’est plus intelligent et au moins quand tu lui dis de te laisser tranquille il le fait ! »
Et voilà qu’il entend des voix maintenant. Pansy a raison, un petit tour à l’infirmerie ne sera pas de trop.
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Pomfresh est fidèle à son habitude. Durant le temps qu’elle l’ausculte, elle lui pose des dizaines de questions sur ce qu’il mange, comment il dort, s’il a des problèmes avec ses amis ou au niveau scolaire, bref elle établit son profil psychologique, et enfin elle le laisse dormir dans un des lits. Le blond soupire et avale d’un coup la Potion Anti-Rêves qu’elle a mis à sa disposition sur la table de chevet. C’est drôle, l’infirmerie lui semble encore plus vide que le château. Il ferme les yeux et s’endort doucement.
C’est un bruit de verre brisé qui le réveille en sursaut. Il se lève précipitamment et va voir ce qu’il se passe. Pomfresh est assise sur un lit, l’air totalement perdu. Elle lui lance un regard vague et s’excuse de l’avoir réveillé.
-Je ne comprends pas… J’allai lui apporter la potion qui fait repousser les os, Poussos, il en avait besoin mais… Chuchote-t-elle. Quand je suis revenue, il n’était plus là. Draco sent l’étrange impression revenir en force et la tête lui tourner. Seraient-ils tous en train de devenir fous ? -De qui parlez-vous ? Demande-t-il quand même. -Aucune idée, répond l’infirmière en se passant une main sur le front. Je n’en ai aucune idée...
Et puis tout redevient normal. Pomfresh se redresse et fait disparaître les débris d’un mouvement de baguette. Elle ré-ausculte Draco et lui donne trois flacons de Potion Anti-Rêves, puis le jette dehors en disant qu’il va mieux. Alors que c’est faux. Il commence à avoir légèrement mal à la tête. Il décide de sécher les autres cours – de toute façon il ne lui reste que l’arithmétique – et d’aller se coucher. Sans Pansy, pour une fois.
Son sommeil est agité. Il a l’impression de courir après quelque chose qui n’existe pas. Il tourne en rond. Encore en rond. Toujours en rond. Et la voix qu’il a entendu dans le Hall le poursuit, en lui demandant comment est-ce qu’il peut oublier ainsi son meilleur ami.
Il se réveille en sursaut et court à la salle de bains pour vomir. Mince alors, il n’a pas de meilleur ami ! Ce qui pourrait s’en rapprocher le plus, c’est Pansy, mais c’est sa petite amie et il ne lui dit rien. Ou plutôt pas grand-chose. Il ferait peut-être mieux d’aller voir Rogue, parce que toute cette histoire commence vraiment à l’inquiéter. Lui saura quoi faire. Il jette un coup d’œil à sa montre : deux heures du matin… Il aura peut-être une chance de ne pas réveiller l’ex Serpentard, s’il se dépêche. Draco enfile rapidement une chemise et un jean et va toquer à la porte des appartements de Rogue, qui se trouvent derrière son bureau. Après quelques minutes d’attente, la porte s’ouvre en grinçant. Draco grimace. -Vous devriez oublier tout ce côté vampirique, ça ne vous va pas du tout, déclare-t-il en passant devant son professeur aux cheveux ébouriffés et à la robe de chambre mal refermée. -Mais je t’en prie, entre… Grommelle Rogue en refermant la porte derrière lui. Tu veux du thé ? Moi j’en prendrais… Il faut à Draco une tonne de patience pour attendre que Severus se prépare un thé, puis rajoute trois tonnes de sucre et enfin qu’il s’asseye en face de lui. -Alors, tu voulais me parler… De quoi au juste ? Personne n’écoute, tu peux me tutoyer tu sais. -Ça ne va pas bien, déclare Draco tout à trac. C’est comme s’il ne s’était jamais méfié de son parrain. Oubliée, l’histoire de la Mission : quelque chose de plus important lui occupe l’esprit. -C’est à propos de ce que… -Arrête avec ça, je ne te dirais rien là-dessus, j’y arriverai tout seul, le coupe Draco. Non, c’est… Tu n’as pas l’impression qu’il y a quelque chose qui manque ? Même ici, j’ai l’impression qu’il manque quelque chose. Où est ton professeur de Défense contre les Forces du Mal ? -C’est moi le professeur de Défense contre les Forces du Mal, Draco… répond Rogue d’un ton compatissant, ce qui ne lui va pas très bien. Je pense que tu es fatigué, non ? -Non, ce n’est pas de toi que je voulais parler ! Je ne comprends pas, il y a des choses qui manquent et personne ne semble s’en rendre compte… Sauf l’infirmière, et encore, c’était totalement bizarre ce qu’elle a fait… Rogue repose sa tasse sur la table basse et ancre son regard dans celui de son filleul. Celui-ci se sent tout de suite un peu calmé. -Bon, fait le Maître des Potions, alors maintenant tu vas tout m’expliquer clairement et en prenant ton temps. Draco commence son histoire. Il lui parle de la ballade dans la Forêt Interdite sans but précis, du fait qu’il ne se souvienne pas vraiment de ce qu’il y a fait, de l’impression de manque énorme, du fait qu’il passe tous les repas à scruter la table des Gryffondor dans l’espoir d’apercevoir quelque chose sans savoir quoi, de ces noms qui lui viennent à l’esprit mais qui n’existent pas, et puis de l’épisode de l’infirmerie… -Je vais t’avouer que je ressens aussi un certain manque, déclare Rogue après quelques minutes de réflexion. Lors de votre cours de Potions, j’ai failli ne pas te mettre avec Londubat. Je… J’avais un autre nom en tête, mais je ne me rappelle plus lequel. Et puis, ici, fait-il en englobant la pièce d’un geste du bras, il me manque… quelqu’un. Je ne saurais pas l’expliquer précisément mais c’est comme si j’avais vécu avec une personne ici et qu’elle avait brusquement disparu. Alors que je n’ai jamais vécu avec personne ici, ça j’en suis certain. Draco se sent rassuré de ne pas être le seul à ressentir ça. -Le truc, fait-il doucement, c’est qu’à chaque fois que je prononce un nom ou que je suis sur le point de trouver ce qui manque, quelque chose vient me déranger et j’oublie. C’est pour ça que je suis tout de suite venu te voir. Pendant que c’est encore frais dans mon esprit… -Le nom dont tu as affublé ce crétin de Londubat tout à l’heure, le coupe Severus. Je l’ai déjà entendu quelque part. Impossible de me le rappeler avec précision. Comment l’as-tu appelé ? -Cover… Rover… -Non non, autre chose. Ça y ressemble mais ce n’est pas ça. Il faut que tu t’en rappelle. Peut-être sommes-nous sous l’effet d’un sortilège ou je ne sais quoi… -Je n’aime pas ça du tout. -Je sais. Moi non plus. Je vais y travailler de mon côté. La solution ne doit pas être bien loin. Draco… Fais attention à toi. Et va dormir, tu as une tête de mort vivant.
La remarque n’arrache même pas un sourire à Draco mais il se lève et laisse son prof se rendormir tranquille. Il est rassuré. Maintenant que Rogue est au courant et travaille de son côté, les choses vont s’arranger, il en est sûr. Severus sait toujours arranger les choses, malgré son côté un peu bourru.
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-Draychou ! Où étais tu passé mon amour ? On t’a encore cherché partout. -Je t’ai déjà dit de ne pas m’appeler mon amour… Combien de fois faut-il que je te le répète… Réplique Draco d’une vois lasse. Il a mal à la tête et le fait que Pansy vienne le déranger en pleine méditation l’embête un peu. Cela fait deux semaines qu’il a parlé à Rogue. Trois semaines depuis l’épisode de la Forêt Interdite, et toujours aucune réponse. Parfois, il ne ressent plus le manque. Et c’est ça qui lui fait le plus peur. Et s’il oubliait vraiment ? Il est sûr que tout ça est très important, mais plus il essaye de se rappeler, plus il a mal à la tête.
Deux semaines et toujours aucune réponse… Deux semaines qu’il n’est pas retourné dans la Salle sur Demande. Pourtant il est sûr que cette idée un peu folle pourrait marcher. Il a bien écouté l’histoire de Montague… C’est obligé de marcher. Avant, il y allait la nuit, mais maintenant, il passe ses nuits à errer dans les couloirs. Il s’en fiche, il est Préfet depuis un an. C’est normal qu’il fasse des rondes… Et il attend… Il attend quelque chose qui ne vient pas. Comme si des élèves allaient sortir la nuit pour faire les quatre cent coups. Mais personne ne sort et Draco se fait de plus en plus l’effet d’être pathétique – et pathétiquement en train de devenir fou. Pansy le sort de ses pensées en l’embrassant goulûment. Un truc qu’il commence à détester. Elle fait un signe aux autres et ils s’en vont. Draco a l’impression que c’est un peu elle le chef de la bande, finalement. La jeune fille se rapproche encore un peu plus de lui en se glissant entre ses jambes. Il est assis sur le rebord d’une fenêtre, tout en haut de la tour d’astronomie. Là où personne ne vient jamais… Elle passe ses bras autour de son cou et susurre : -Tu sais, ça fait presque trois semaines que tu ne m’as plus touchée… Ça commence à faire long.
Comment lui dire qu’il a d’autres soucis que le sexe ? Elle ne comprend pas cette histoire de noms qui s’échappent et de vide à combler. Draco a l’impression qu’elle ne comprend pas grand-chose, en fait. Pourtant, il l’aime… Non ?
-J’ai… J’ai d’autres trucs à faire, j’ai pas la tête à ça. Désolé.
Il se donnerait des baffes. Depuis quand un Malfoy s’excuse-t-il ? Surtout parce que l’appétit sexuel de sa petite amie n’est pas satisfait ? Il est sûr que son père n’a jamais fait ça.
-Pas la tête à ça ? Mais tu n’as pas besoin d’y penser. Je t’attire toujours, n’est-ce pas.
Ce n’est même pas une question. Draco se sent piégé. Et surtout, il ne ressent rien d’autre. Quand il regarde Pansy, son cœur ne bat pas plus vite. Il ne ressent pas de désir, ni rien qui s’approche de près ou de loin à tout ce qu’un amoureux se doit de ressentir… Mince. Depuis quand ? Depuis quand a-t-il cessé d’aimer Pansy ? La jeune fille ne semble pas s’être rendu compte des questions que son affirmation a provoquées. Elle commence à déboutonner la chemise de Draco tout en murmurant des choses qui n’ont pas de sens. Draco attrape doucement ses mains.
-J’en ai pas envie, je te dis… Murmure-t-il. Pansy ne le regarde même pas et siffle, agacée : -Bien sûr que tu en as envie. C’est juste que tu ne t’en rends pas compte. Tu es tellement préoccupé par cette impression bizarre que tu m’oublies. Mais moi aussi, je peux te faire oublier tout ça. -Mais je… -Pas de mais. Je m’en fiche de tes mais.
C’est qu’elle deviendrait presque violente, pense Draco. Il est épuisé, tout à coup. Épuisé de ne pas comprendre ce qu’il se passe, épuisé du combat qu’il va falloir mener pour rompre avec Pansy, épuisé de tout ce qui fait sa vie. Alors il se laisse faire.
C’est la première fois qu’il fait l’amour en pensant à quelque chose d’autre. Ça fait un peu bizarre, en fait. Mais Pansy connaît tellement bien son corps qu’elle arrive à le faire réagir même si son esprit est autre part. Ou alors c’est qu’il l’aime quand même un peu ? Il n’en sait rien… Il ferme les yeux et voit du vert, du jaune et du rouge. Il imagine que Pansy est une Gryffondor et ça le motive. Et puis… A la fin… Il ne sait plus ce qui se passe. Son esprit part dans les étoiles. Tous ses soucis disparaissent. Et il aperçoit brièvement un visage. Un visage de garçon, avec des lunettes rondes et des cheveux en bataille. Et sous les cheveux, une espèce de cicatrice qui forme un éclair. Et il a la certitude que c’est ça qui manque.
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-Draychou… Draychou ! Regarde ce que tu fais ! Le blond sursaute et regarde son cahier rempli d’éclairs et de ‘H’ calligraphiés. Il hausse les épaules et regarde Pansy comme si elle n’existait pas. Il y a un problème. Il est sûr que le garçon qu’il a vu lors de son dernier orgasme existe. Mais où est-il ? Que fait-il ? Et pourquoi Draco ne s’en souvient-il pas ? Cela fait un mois maintenant. Il n’en peut plus de cette situation.
Alors il quitte le cours d’Histoire de la Magie pour respirer un peu d’air frais. Il n’entend même pas les chuchotements furieux de Pansy ni les remarques surprises de Binns. Arrivé dans le Hall, il pose son front brûlant contre les grandes pierres froides et se sent un peu moins fébrile. Il faut qu’il aille dans le parc. Il sort presque en courant du château. Là. Il les voit. Sous le saule, de l’autre côté, près du lac. Il aperçoit des silhouettes, une en train de lire, deux en train de se chamailler, et puis une autre qui lance des cailloux dans le lac. Il se met à courir pour de vrai. Et plus il s’approche, plus les silhouettes disparaissent. Il ne reste plus que l’une de celles qui se chamaillaient.
Il n’est plus qu’à quelques mètres lorsque la silhouette décide de bouger elle aussi. Elle se précipite vers la Forêt Interdite. Draco n’hésite même pas et la suit. Il doit savoir. Il doit savoir pourquoi il a perdu le goût à tout depuis que ces silhouettes ont disparu de ce monde.
Ils entrent dans la Forêt interdite. Draco a du mal à suivre le garçon – il est sûr que c’est celui qu’il a vu la dernière fois. Une autre silhouette apparaît juste à côté de lui et calque son rythme sur le sien. Draco l’aperçoit comme à travers un brouillard mais c’est un garçon un peu plus grand que lui, noir, qui porte une chemise blanche et un jean. Il sourit comme un dément. Dray, pour l’arrêter, tu devrais essayer de crier son nom tu crois pas ? , lui fait remarquer le noir. Draco manque de s’arrêter sous la surprise : c’est la voix qu’il a entendu parfois ces dernières semaines ! Ne t’arrête pas, crétin. On t’attend ! Mais je ne me rappelle pas de son nom, réplique Draco en sentant des larmes de frustration s’accumuler dans ses yeux. Cherche alors. Cherche dans ton cœur. Souviens-toi. Puise dans sa force à lui si tu es trop faible. Ou bien dans la mienne.
Cover… Rover… Draco secoue la tête. Ce n’est pas ça. Il se projette dans la classe de Potions, face à Londubat. Par Merlin, est-ce qu’il va enfin se souvenir ?! Mais alors qu’il cherche à se rappeler du nom, d’autres souvenirs lui tombent dessus. Des farces faites en étant enfant. Des fous rires dans le sous-sol du Manoir. La joie d’être dans la même Maison que lui…
Tu es Blaise. Tu es mon meilleur ami. Comment j’ai pu t’oublier ? Le sort est très puissant. Mais tu y es presque Dray. Fais un effort. Tu m’as moi pour t’aider. Tu te rappelles, à un moment je t’ai dit que je pourrais presque craquer pour…
Granger. Oui, je m’en souviens. Miss Je sais Tout.
Une autre silhouette apparaît à ses côtés, celle d’une jeune fille aux cheveux touffus qui sourit de contentement.
Et bien tu en as mis du temps Malfoy. Maintenant rappelle toi. C’est mon petit ami et tu le trouves stupide. .. Ta famille et la sienne se détestent.
Weasley…
Des tonnes de souvenirs envahissent son esprit et Draco commence à avoir du mal à respirer. Mais il ne se rappelle toujours pas du nom du dernier… Le plus important… Celui qui le fait ressentir le fait d’être vivant…
Courage, tu y es presque, fait la silhouette de Weasley qui s’est ajoutée aux autres.
Ils débouchent dans une clairière. Le garçon aux cheveux ébouriffés s’est enfin arrêté, mais ne lui montre que son dos.
-Alors, on m’oublie, Malfoy ? -Jamais. Je ne t’ai pas oublié… J’ai juste du mal à me souvenir, réplique Draco, le cœur battant. -Je pourrais me vexer… -Retourne-toi. -Non. -Allez, Potter, joue pas à ça. Retourne-toi… fait Draco, frustré.
La silhouette éclate de rire. C’est un rire frais, adorable, qui rend Draco heureux. Un sourire vient même jouer sur ses lèvres. Et puis il se rend compte qu’il a retrouvé le nom. C’est comme s’il avait ouvert la porte d’un placard rempli à ras bord. Des masses de souvenirs l’envahissent. Lui et Potter, Potter et lui, se cherchant, se battant, s’insultant… Et puis le rire de Potter. Les yeux de Potter. La chaleur du corps de Potter lorsqu’ils se battent comme des Moldus… L’envie d’avoir Potter rien qu’à lui, d’être le seul à le faire réagir… Mince, comment a-t-il pu oublier Potter ? Comment Potter a-t-il pu l’abandonner ?
-Mon prénom ? -Je… comment t’as pu m’abandonner, Potter ? -C’est toi qui m’a oublié, réplique la silhouette. Draco a l’impression qu’elle prend de plus en plus de consistance au fil de leur discussion. -Mais vous avez disparu, tous… -C’est ton esprit qui nous a fait disparaître. Alors, c’était pas trop dur sans moi ? -C’était infernal. Par Merlin, vraiment. Je… j’avais plus goût à rien. Il n’a même pas honte d’avouer tout ça. Une vérité prend peu à peu forme dans sa tête. Une vérité dont il se doute depuis quelques temps déjà, mais qui ne voulait pas apparaître. Comme si on avait placé un sceau contre son cœur et qu’il avait disparu durant les dernières semaines à se battre pour se souvenir. -Je vais repartir, si tu ne te souviens toujours pas. -Attends ! Attends encore quelques secondes. Mais retournes toi s’il te plaît, pour que je puisse voir ton visage…
La silhouette pivote pour se retrouver face à Draco, qui déglutit. Ces yeux, ces lunettes, ces cheveux… Potter sourit et hausse les épaules comme s’il était gêné. -Alors ? -Tu ne m’abandonneras plus ? -Pas si tu le dis, non. -Harry Potter. Tu t’appelles Harry Potter et j’ai besoin de toi. Je suis désespérément et totalement amoureux de toi et je ne veux plus que tu partes.
Harry éclate de rire et tout devient soudain très sombre. Les arbres se font avaler peu à peu, comme si le monde entier disparaissait sous les Ténèbres. Draco cherche Harry des yeux mais il a disparu. Les autres aussi. Il commence à paniquer. Il ne veut pas disparaître. Pas maintenant qu’il a compris. Pas maintenant qu’il peut peut-être changer les choses.
-Potter ? Potter bordel réponds moi ! Tu m’as dit que tu partirais plus ! Je veux pas disparaître !
Draco se débat. Il a l’impression d’être prisonnier dans des draps serrés, ses mouvements sont ralentis et limités. Il commence à manquer d’air. Il sent des mains qui attrapent les siennes mais ne les voit pas.
Il faisait noir. Très noir. Il ouvrit les yeux et la lumière l’éblouit.
-Potter ? Demanda-t-il, et il détesta entendre sa voix trembler et sembler tellement craintive. -Il est là, dans le lit d’à côté, fit une voix féminine et douce. La vision de Draco s’ajusta peu à peu et il reconnut les lieux et la personne qui lui tenait les mains. Il bougea un peu la tête et reconnut aussi la fille qui lui avait parlé. Un grand poids vint soudain peser contre sa cage thoracique et il eut du mal à respirer. La fille pouffa de rire. -Ah ah, très drôle Granger, grommela Draco d’une voix enrouée. Par Merlin Blaise, tu veux me tuer ? Tu m’étouffes, là…
-Désolé Dray. Tu sais que tu nous as fait peur, enfoiré ? Bon retour parmi les vivants !
***
Voili voilou!!! Ca fait très très très très très longtemps, dites-moi! Encore une fois... x] J'espère que vous vous souvenez de moi...
Et si vous êtes nouveaux... REBienvenue!!!
Voilà, il me semble que ce chapitre est la clé de l'intrigue par rapport aux sentiments de Draco... J'ai mis longtemps à l'écrire et je n'en suis pas pleinement satisfaite, mais j'espère qu'il vous plaira quand même.
£njoy!
(Reviews...? =D)
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