L’histoire ne fait que se répéter  

            Larmes éternelles, larmes pérènes. Laissez-moi en paix, laissez-moi sourire. L’histoire se répète inlassablement. Les joues mouillées par la souillure salée et versée par la tristesse. Le réconfort, lui, ne fait qu’aggraver les choses. Ne pas essuyer. Cela ne fera que rendre ce torrent plus violent.

            Le ciel pleure lui aussi, à travers la fenêtre. Ses joues de verres ruissellent d’eau sans saveur. Ma main effleure cette surface glacée. La vie est si dure à vivre, si longue et si fatigante. L’histoire ne fait que se répéter. Une chaire tendre. Une lame tranchante. Les larmes. Leurs goûts. La pluie. Toute cette tristesse. L’histoire ne fait que se répéter.

            Rouge. Sang. Il ne reste plus que ça sur le sol d’un blanc immaculé. Treize. Ne dit-on pas que c’est un chiffre porte-malheur ? Pourtant… Pourtant c’est ce nombre de coupures qu’il m’a fallu pour me libérer de l’horreur ce monde. Treize entailles profondes dans un même bras. Je croyais que quelqu’un ne voulait pas que je meure. Ou que je l’étais déjà. Mon sang coulait trop lentement pour que ce ne soit pas le cas. L’histoire ne fait que se répéter.

            Noir. Ténèbres. Il n’y avait plus que ça à présent. La douceur de la mort vous entourant comme une mère protectrice. J’aurais pensé voir ma vie défiler devant mes yeux. Mais rien. Juste le noir. Ce n’est pas plus mal. J’aurais pu avoir des regrets. Je n’en ais pas. J’aurais vu l’horreur de ma vie, encore une fois. Je ne le voulais pas. L’histoire ne fait que se répéter.