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au 31 Mai 21 :
23295 comptes dont 1309 auteurs
pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
qui ont générés 24443 reviews
 
     

     
 
Insomnia
Par weirdo
Originales  -  Angoisse/Conte  -  fr
1 chapitre - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     3 Reviews     Illustration    
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Chapitre 1.
Un, deux, trois.
Un, deux, trois.
On ouvre les yeux.
L'esprit embrumé, il leva une main hésitante pour arrêter la grosse horloge de bois qui lui servait de réveil. Tâtonnant à l'aveuglette sur sa commode, la montre en plastique, la bouteille d'eau vide et le papillon mort ayant élu le lieu comme tombeau firent partie des victimes du saut vertigineux qu'on leur infligea. Enfin, les doigts sentirent la texture familière des aiguilles de l'horloge. Un petit mécanisme de métal fut enclenché, et le tic-tac incessant s'arrêta. La forme de ce qui devait être un être humain se devinait sous les épaisses couvertures. Après quelques instants d'inertie, il se dégagea lentement et à contre-coeur de la chaleur de son lit. Assis sur le rebord du sommier, les yeux collés et les membres engourdis, il soupira. Encore une nuit agitée, à courir après des fantasmes. Il se leva enfn, chancelant quelques secondes sur ses jambes frêles, puis prit la direction de la cuisine.
  Longeant les murs des mains de peur de heurter un meuble traître, il mit la bouilloire en marche, et sortit une tasse orange avec écrit 'Daydreamer' dessus. Comme d'habitude, il se versa deux cuillères de café, et deux cuillères de sucre. Il hésita à se préparer un petit-déjeuner digne de ce nom, mais le sentiment que sa gorge soit munie d'un barrage et son état de demi-conscience l'en dissuadèrent. Il versa l'eau chaude sur son café, et remua mécaniquement le breuvage avec une petite cuillère. Il enclencha son broyeur-de-noir avant de laisser la cuisine pour le salon.
  Il sentit quelque chose de doux lui frôler les mollets, et s'emmêla les pieds dans son chat; le tiers du café se retrouva sur le parquet, et le chat disparu avant qu'il n'ait pu lui marcher sur la queue. Grommelant un juron, il finit son trajet jusqu'au canapé. Il nettoierait plus tard. Il s'affala sur le sofa miteux et mité jusqu'à la moelle et alluma la télévision sur une chaîne allemande spécialisée dans les trains, seul produit de consommation 'culturel' qu'il pouvait ingurgiter à ce stade de la journée. Il sirota son café tout en prêtant une oreille distraite au présentateur, s'adressant à ce qui semblait être un paysan du fin fond de la Bavière, qui avait l'air de présenter ce qui ressemblait à un wagon pour transporter du bétail. Toutes ces suppositions évidemment supposées à partir de l'allemand. Il ne comprenait rien à l'allemand.
  La sonnerie du téléphone retentit. Il avait fait exprès de choisir une sonnerie tout à fait irritante, pour l'obliger à décrocher le combiné. Car la plupart du temps, il préferait abandonner le téléphone à son propre sort et le laisser sonner. Il savait que c'était cruel, car au fond, il l'aimait bien son téléphone: le seul problème qu'il avait, c'était la personne à l'autre bout du fil. Et à cette heure-ci, ça ne pouvait pas manquer. C'était elle.
  Sans aucune pitié, il laissa ce pauvre téléphone s'égosiller, augmentant le volume de la télévision, espérant que la délicatesse si gutturale de la langue allemande allait pouvoir couvrir le son de cloches incessant qu'il avait choisi comme tonalité. Au bout de quelques minutes, il ne savait plus lequel lui portait le plus sur les nerfs. Il allait décrocher, lorsque les cloches cessèrent. 'Intervention divine', pensa-t-il. Néanmoins, il ne préférait pas s'attarder dans la pièce: il avait la forte impression que le téléphone dégageait une aura de reproche, qui le faisait se sentir atrocement coupable. Il contourna l'appareil d'une grande boucle, et se décida à aller se rendre présentable.
  La salle de bain était minuscule, comme le reste de l'appartement d'ailleurs; il aurait peut-être pu trouver mieux autre part, mais à chaque fois que cette pensée lui effleurait l'esprit, elle glissait, tout simplement. Un déménagement serait trop de travail. Et le travail... n'était pas sa tasse de thé. Ni de café, d'ailleurs. Quoiqu'il en soit, il avait fini par s'habituer à cet espace réduit qu'il considérait maintenant comme un véritable nid, au sens premier du terme: toutes les  bricoles et autres objets inutiles qu'il ne pouvait s'empêcher de ramener chez lui finissaient par former un agglomérat hétéroclite qui englobait tous les meubles, et donnait l'impression d'un seul grand ensemble reliant les pièces entre elles. Il perdait la tête dans tout ce fatras. Ca lui plaisait.
  Se penchant au-dessus du lavabo, il essaya de distinguer son relfet dans le miroir: il l'avait cassé tellement de fois qu'il était quasiment impossible de pouvoir avoir une vue d'ensemble de soi-même, et que cela ressemblait plus à une mosaïque surréaliste qu'à véritablement l'image d'un humain. Tout ce qu'il réussit à voir fut l'amas de cheveux bruns se dressant au-dessus de sa tête, et qu'il n'était pas même envisageable de vouloir dompter. Le seul résultat serait un peigne de plus à la poubelle et une heure laborieuse à extraire les morceaux restés coincés dans cette indomptable tignasse.  Il sa rabattit donc sagement sur sa brosse à dents, et entreprit la tâche fastidieuse de rendre sa bouche présentable; il fallait dire qu'il n'avait pas eu beaucoup de chance côté dentition. Ca partait dans tous les sens. Pour cette raison, on le voyait rarement sourire, ou même parler. Mais de toute façon, ça ne le dérangeait pas.
  Il finit de faire sa toilette et allait éviscérer sa penderie, quand le téléphone retentit. Encore. Avec un soupir de martyr, il se décida à rebrousser chemin et répondre à cet irritant interlocuteur. Il prit une profonde inspiration avant de décrocher le combiné. Il se lança.
  - Allô?
  - Je savais pertinemment que tu étais réveillé et que tu t'obstinais à ne pas me répondre! Ne vas pas t'imaginer que tu pourras toujours t'en sortir comme ça, tu sais que je tiens ta destinée entre mes mains et que je peux te faire te retrouver à la rue d'un claquement de doigt! Surtout que la dernière nuit n'a pas été fameuse à ce que j'ai cru comprendre, plusieurs personnes se sont plaintes de lambeaux de Nuit qui les avaient empêchés d'avoir une qualité de sommeil optimale! A ta place, j'aurais peur pour mes fesses... Compris?
  - Excusez-moi, je crois que vous vous êtes trompée de numéro. Au revoir.
  - Joshua, je reconnaîtrais ta voix de raton-laveur lobotomisé parmi mille.
  Joshua soupira, encore. Ce stratagème ne marchait donc jamais.
  - Bonjour Margaret. Je vais bien, et toi?
  Margaret était la supérieure directe de Joshua. C'était une femme d'une quarantaine d'années, stricte et possédant une certaine autorité naturelle: sa spécialité était de harceler Joshua après chaque nuit de travail pour le réprimander son manque d'assiduité et lui apporter une autre mission en guise de punition pour la nuit suivante. Joshua n'éprouvait aucun sentiment particulier pour elle, mais la considérait un peu comme un professeur rabat-joie avec lequel il fallait s'habituer. Hélas.
  Joshua était un des rares qui avait la particularité, depuis sa plus petite enfance, de pouvoir évoluer dans les rêves, et de pouvoir les modifier: enfant, il s'était déjà retrouvé dans des positions fort compromettantes, s'étant éloigné de ses propres rêves pour aller se promener dans ceux de ses parents... Il ne les avait plus jamais vus de la même façon.
  Les gens comme lui étaient très recherchés par la Brigade de Répression de l'Imaginaire Vagabond, ou la Briv' comme ceux qui y travaillaient l'appelaient.Cette brigade regroupait tout ce qui pouvait de près ou de loin influer sur la réalité et la rendre plus ou moins malléable: on y retrouvait l'Equipe Spéciale de Sauvetage des Superstitions (séparée en sous-groupes attribués à toutes les superstitions possibles et imaginables, la plus importante étant celle consacrée aux chats noirs: un nombre incalculable de chats faisaient des victimes tous les jours aux quatre coins du globe, à un point tel qu'il était devenu coutume d'emporter un pot de peinture blanche avec soit lors d'une intervention de ce genre. On redoutait à présent une manifestation massive de chats noirs victimes de coups de pinceau.), le Bureau d'Intégration des Reflets en Fuite (souvent suite à la destruction de leurs miroirs: celui de Joshua y avait une place réservée), le groupe très élitiste des Chasseurs d'Ombre (peu en revenaient sans séquelles... Joshua les avait toujours trouvé trop sombres), le Comité d'Aide aux Mécaniques (ceux qui avaient décidé d'abandonner leur coeur: la majorité de la population actuelle), et bien sûr, le Groupe de Traque aux Cauchemars, celui dont Joshua faisait partie, bien malgré lui: la rareté de ses capacités l'avait envoyé d'office dans cette voie, geste considéré comme étant son 'devoir civil'. Il regrettait un peu, maintenant. Bien qu'il ne sache pas ce qu'il aurait voulu faire autrement.
  Son travail, c'était d'anticiper la moindre petite trace de Nuit, avant qu'elle n'ait le temps de se développer et de devenir un Cauchemar, qui est bien plus dangereux: chaque nuit, il vagabondait dans les rêves d'inconnus, ayant pour seule arme son imagination. Depuis qu'il avait commencé son travail en tant que membre spécial de la Briv', il n'avait encore jamais eu l'occasion de se confronter à une forme évoluée de Cauchemar, bien qu'il ait déjà eu le droit à quelques Mauvais Songes qui avaient tenté l'envelopper dans leur Nuit. Il avait eu de la chance et n'en était ressorti qu'avec des yeux d'un brun un peu plus sombre. Mais il n'oublierait jamais cette expérience. Le froid qui vous enveloppe insidieusement, les membres qui s'engourdissent sous l'effet d'une peur qui vous prend aux entrailles. Le souffle qui se bloque. S'il pouvait encore dormir en paix, il serait aussitôt assailli par ces fantasmes, et emmené dans les profondeurs de la noirceur de l'âme humaine.
  - Joshua, arrête donc de faire l'idiot. Passe au QG ce matin, Sally t'expliqueras ce que tu auras à faire ce soir: je n'ai pas le temps de rester discuter, j'ai une masse ingérable de travail, tu peux à peine imaginer. Allez, au travail!
  Margaret avait raccroché. Joshua fixa un instant le combiné, l'esprit vide. Il le reposa, et alla chercher des vêtements propres. Il n'était pas prêt d'être sorti avant midi.
 
     
     
 
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