Disclaimer : Les personnages et la trame sont issus de ma propre imagination, prière de ne pas m’emprunter cette histoire, ou des morceaux de cette histoire, sans m’en parler auparavant. :3 Rating T+ à cause du langage fleuri et des allusions imagées. Bonne lecture ! :D ____________________________________________________________________ « Lost Feelings Maxence, jeune orphelin de 17 ans, est mis à la porte par son tuteur qui a découvert son homosexualité. Pour échapper à la rue, il est forcé de se refugier chez Vincent, son riche professeur, médecin et écrivain à ses heures perdues... » Ludo fixa pendant de longues minutes l’écran de l’ordinateur, se pinça l’arrête du nez, inspira profondément. -T’es pas sérieux, quand même ? -Oh si, je suis tout à fait sérieux, répondit François-Xavier d’un ton léger, sans cesser de tourner sur son fauteuil à roulette. Son ami lui lança un regard lourd de reproche, que le brun ignora superbement. - Tu réalises que ce truc est une superposition de stéréotypes encore plus usés que les culottes de la prof de français ? François ne put retenir un sourire amusé, sous la remarque imagée de son meilleur ami. Avec son t-shirt trop grand et ses mèches dans les yeux, il ressemblait à un adolescent normal, qui collectionnait les jeans de marques avait une petite amie qui s’appelait Cynthia, Jennifer ou Katia, et achevait avec plus ou moins de succès une terminale scientifique. En réalité, il était un spécimen un peu moins commun de jeune adulte en formation, surnommé « geekus litterus » par les milieux initiés. Ludo et lui se connaissaient depuis le collège, depuis cette fameuse récréation pendant laquelle ils s’étaient mutuellement surpris avec un manga dans les mains. Ce genre de rencontre, ça ne trompait pas. Il s’était avéré que les deux garçons avaient exactement les mêmes centres d’intérêts, les mêmes goûts, et presque les mêmes projets d’avenir. Les cheveux blonds et des lunettes sur le nez, Ludovic ressemblait un peu plus au stéréotype du lycéen de terminale littéraire. C’était lui qui était le plus doué en informatique, lui qui passait le plus son temps sur internet (François lâchait régulièrement son clavier au profit de sa manette), lui qui le premier, avait découvert le monde fascinant et sous-terrain des fanfictions, et avait aussitôt partagé sa trouvaille avec son meilleur ami. Cela faisait maintenant déjà quelques années qu’ils s’adonnaient à l’écriture, leur passe temps secret, leur petit pêché mignon. Même s’ils étaient tous les deux assez peu productifs, ils étaient bien forcés de l’avouer. - Mais oui, j’en suis tout à fait conscient, acquiesça tout doucement François-Xavier. Le blond le regarda comme s’il était un genre de martien violet à pois verts, avec huit bras et trois tentacules. - Tu vas vraiment écrire une fic comme ça ? Avec ces prénoms trop clichés, ces persos à la noix et ce scénario d’arlequin ? C’était bien connu qu’en section littéraire, il n’y avait que des filles et des homos. François et Ludo n’échappaient pas à la règle, aussi curieux que cela puisse paraître. Leur coming out mutuel avait d’ailleurs été la source de bien des quiproquos… Une scène mémorable dont ils se rappelleraient sans doute toute leur vie, avec un mélange d’émotion nostalgique et de honte abominable. - Ouais. Y a que des fics comme ça qui ont des commentaires. La fin justifie les moyens, expliqua très sérieusement François. Ludovic fit la moue, outré. - Tu me déçois, FX. En arriver à de telles extrémités juste pour avoir des commentaires… L’intéressé ne releva pas la remontrance et se mit au contraire à sourire de plus belle, ce qui mit la puce à l’oreille à son camarade. Le blond plissa ses yeux noisette, subitement inquisiteur. - Attends, je crois savoir. Il y aura un piège, c’est ça ? Ca sera quoi ? Le visage lumineux, François posa un pied à terre pour stopper la rotation de son fauteuil à roulette –il commençait à avoir mal au cœur. Il haussa distraitement les épaules, avec une lueur malicieuse au fond des yeux. - Tu verras bien quand je l’aurais écris. Ludovic leva théâtralement les yeux au ciel, excédé. Parfois, son ami mettait sérieusement à l’épreuve sa patience légendaire. - A quoi ça sert de me faire lire le résumé d’une fic pas encore écrite ? - C’était juste pour voir ta tête, le railla François avec un sourire narquois. Le blond se jeta sur son ami, toutes griffes dehors. Celui-ci bondit hors de son fauteuil pour échapper à la furie qui tentait de l’étrangler, riant aux éclats. Ils se poursuivirent dans la petite chambre comme deux tigres déchainés, renversant les chaises, bousculant les meubles, remuant le monceau de vêtements qui recouvrait le sol. Puis, un bon quart d’heure plus tard, ils finirent par trébucher sur le lit et s’y laisser choir, les joues rouges et la respiration saccadée. - Espèce de chacal, siffla Ludo en jetant à son ami un regard venimeux. - Moi aussi je t’adore, mon roudoudou, se moqua François d’un air goguenard. Le blond lui asséna un violent coup d’oreiller, qui ne fit que provoquer un nouveau fou rire chez son meilleur ami. - T’es vraiment trop con, bouda Ludo, avant de se redresser. Allez, arrête de rire et viens te prendre une branlée à Soul Calibur. François-Xavier se redressa, s’appuyant sur un coude, et lui lança un regard amusé. - D’une, c’est toi qui va te prendre une branlée, et de deux, c’était pas le moment où on était censé s’envoyer sauvagement en l’air, pour bien clôturer cette fraternelle journée entre folles ? Ludovic, déjà assis en tailleur devant la télévision, un boitier de jeu vidéo dans les mains, lui tira une superbe langue rose. - Tu rêves, mon gros. T’avais qu’à pas me faire lire ton résumé pourri. Un peu déçu, François se leva tout de même et partit le rejoindre devant la console. Il s’arrêta toutefois un instant devant son bureau, le temps de sauvegarder les petites phrases écrites sur son logiciel de traitement de texte, et d’éteindre l’ordinateur. Bien content de son petit méfait, la tête déjà pleine de projets pour la suite des réjouissances, il s’assit au côté de son ami en faisant craquer les jointures de ses mains. ---- Vous y avez cru, hein ? :3 Mais la véritable histoire de Lost feelings commence au prochain chapitre. :D |