[if gte mso 9]> Normal 0 21 false false false MicrosoftInternetExplorer4 [if gte mso 9]> [if gte mso 10]> Hey! Ma deuxième fic postée ici, et encore une originale. L'écoute de l'album de The Do est, je l'avoue, pour beaucoup, la cause de ce... truc! Pas ma faute s'ils sont juste géniaux en concert, et que les réécouter me fait remonter plein de souvenirs à la surface, si? Bref, c'est pas tout à fait ce que je voulais en faire, mais c'est sorti tout seul... J'espère d'ailleurs qu'il n'y a pas trop de fautes... et que vous aimerez (c'est assez spé, de mon propre avis, donc bon...) Je vous laisse à votre lecture! ¤*¤*Alma*¤*¤ Un concert rafraîchissant Il faisait chaud. Exceptionnellement chaud pour un mois de juillet. Et le festival en subissait les conséquences. Le soleil écrasait la plaine de ses rayons, et pas un souffle de vent ne venait rafraîchir la foule compacte qui se pressait d’une scène à l’autre. Le sol était si sec que les piétinements de la masse soulevaient la poussière en fins nuages au-dessus de leurs têtes, laissant un léger goût de terre sur la langue à chaque inspiration. Le moindre coin d’ombre était pris d’assaut et les ventes de boisson atteignaient des records jamais égalés. Parmi la multitude, les filles s’éventaient lascivement à l’ombre d’un podium en compagnie de ses amis en attendant les bouteilles d’eau promises par les garçons. Le précieux liquide revigorait un peu les petits groupes malgré sa tiédeur, et les déhanchements reprenaient doucement jusqu’à ce que l’artiste s’éclipse de scène sous les applaudissements apathiques du public. Le prochain concert avait lieu à l’autre bout de l’étendue, là où aucune ombre ne perçait. La plupart des gens se résignèrent donc à le suivre de loin, à l’abri des attaques brûlantes de l’astre au-dessus de leur tête. Des messages défilant sur les écrans géants avertissaient la foule contre les insolations et préconisait les mesures à prendre pour se protéger. Mais quelques spectateurs dont la curiosité n’avait pas encore fondu se rendirent d’un pas mesuré aux abords de la scène, casquettes vissées sur la tête, T-shirt protégeant leurs épaules et bouteilles d’eau à la main. Au bout de quelques minutes d’une attente interminable sous le soleil, une femme très menue vêtue d’une robe légère et pieds nus apparut sur le podium, portant une guitare qui semblait bien trop grande pour elle. Un drôle de bonhomme, démesurément grand, lunettes de soleil sur le nez et chapeau-melon sur le crâne, l’accompagnait et s’assit derrière un assortiment d’ustensiles de cuisine, étrange mariage entre xylophone et batterie. Le public applaudit poliment, sans grand enthousiasme. Et puis la voix de la minuscule femme s’éleva, s’adressant à eux : « Bonjour ! » Elle gloussa un peu, « c’est le cas de le dire ! » ajouta-t-elle, sur le visage l’air malicieux de celle qui vient de faire la blague de l’année. Elle fronça les sourcils devant le manque de réactivité des spectateurs. « D’accord, je crois que vous avez besoin d’être rafraîchis ! » L’affirmation souleva quelques cris d’approbation parmi la foule qui s’attendait, comme dans de nombreux concerts depuis le début de la journée, à se faire asperger d’eau par la sécurité pour éviter toute syncope. Mais cela ne se produisit pas. Le grand bonhomme tapa sur ses plats, ses casseroles et ses bouteilles. La toute petite femme gratta les cordes de sa guitare et ouvrit à nouveau la bouche. Et cette fois-ci, personne ne réalisa vraiment que ce son cristallin était la voix de la chanteuse. Ce fut un peu comme si tout se figeait dans la plaine. Le brouhaha des conversations s’était tu. Les gens s’étaient arrêtés de bouger. Ceux qui étaient restés à l’ombre s’approchèrent, come hypnotisés. Et le couple continua de jouer, comme inconscients de l’effet qu’ils avaient sur les spectateurs. Le géant au chapeau frappait, tapotait ou effleurait tour à tour ses ustensiles, suivant une partition imaginaire issue d’un solfège improbable. De la fille toute chétive s’élevait une voix d’une puissance insoupçonnable, qu’elle accompagnait de caresses de sa guitare. Le rythme inattendu des percussions et la pureté de la voix formaient une étrange harmonie, et la foule grossissait un peu plus chaque seconde. Plus personne ne savait vraiment où il se trouvait, ni où ses proches étaient : le lent mouvement des spectateurs hypnotisés avait brassé la masse, mais ils ne s’en souciaient guère. La seule chose qui importait était cette musique : en perdre une note aurait semblé catastrophique. Et puis le morceau s’acheva, et la petite bonne femme en annonça un autre, plus rythmé. Le colosse reprit son ballet d’ustensiles et demanda à la foule de prendre leur voisin sur leurs épaules. Une forêt de spectateurs s’éleva alors, empilés les uns sur les autres. Tous les porteurs dansaient faisant onduler les portés en une curieuse chorégraphie. Les couples ainsi formés semblaient partager une troublante symbiose, même s’ils ne se connaissaient pas. La musique les transportaient, ensemble. Le concert continua ainsi pendant deux heures… Ou peut-être deux jours ? Le temps n’avait plus vraiment d’emprise, plus de sens. Le soleil semblait taper moins fort, ou étaient-ce les peaux qui y devenaient insensibles ? Toujours est-il que lorsque le couple abracadabrant tira sa révérence, la foule sembla émerger d’un drôle de rêve. Tous se secouèrent, cherchant des yeux leurs compagnons égarés, se séparant de la « moitié » avec laquelle ils avaient partagé le concert. Peu à peu les groupes se reformèrent, repartant à la recherche d’un groupe à écouter, reprenant une activité normale. Mais tous frissonnaient… |