Elle avançait avec difficultés dans cette obscurité, courant sur ce chemin, qui la menait vers une forêt. Le bruit de ses chaussures à talon, clapotait sous chacun de ses pas. Eclairée par le soleil couchant, elle jeta un dernier coup d’œil en arrière, vers ce passé qu’elle voulait oublier. Elle revit le sang étendu sur le sol. Elle tenait encore dans sa main, l’arme... L’arme, qui lui avait servit, l’arme qu’elle n’avait pas lâchée depuis sa fuite, l'arme qui dégoulinait de sang, tâchant un peu plus sa robe beige.

Les yeux levés vers cet horizon, elle sentait les larmes coulées sur ses joues. De ses gants crochetés, elle essuya maladroitement, les traces de sa douleur. Son gilet blanc cassé, réchauffait sa peau battue sous les coups violents des bras réconfortants. Le soleil descendait peu à peu, derrière la colline voisine. Certains de ses rayons éclairaient le visage humide de cette jeune femme. Sa coiffure défaite par sa course, retombait sur chacune de ses épaules. Les fleurs des champs se refermaient une à une, sur ce manque de lumière. Le noir de ses yeux coulait, laissant des traces sur cette peau blanche. Elle revoyait encore, le corps de son mari étendu sur le sol, de sa cuisine. Le soleil n’était plus. L’obscurité régnait à présent sur ce paysage printanier. La lune sortait timidement de son lit, venant éclairer la terre immonde des hommes.

Elle se souvenait de toutes ces fois où une main passée sur son sein, la caressait d’un amour absent. Le regard perdu dans l’obscurité de cette nuit, des images défilaient dans sa tête, des images qu’elle associait, il y avait encore quelques heures à l’amour. Cet amour avait éveillé en elle, une joie indéfinissable, suivie d'un bonheur.

Assise, sur un rocher, les minutes s'accélérèrent, tandis qu’elle restait figée à travers le temps et l’espace, perdue dans ses souvenirs noirs. Les bruits rauques de son mari résonnaient avec douleur dans sa tête... Son corps tressaillit, sous le souffle froid du vent qui passait dans l’air. Un flot de larmes se déversa, quand elle repensa à leurs deux corps chauds, l’un contre l’autre, dans un même mouvement. Elle ressentit ses lèvres embrasser les siennes. Tous ces contacts physiques qu'elle avait eut avec lui, la rendait folle de rage. D’une main elle ôta ses chaussures, qui lui faisaient mal aux pieds. Elle se leva, fière de ses gestes, face à cet homme malhonnête. La lune avait atteint son zénith, le hululement d’une chouette vint briser le silence pesant qui s’était établit autours de cette femme, vêtue de blanc. Elle enleva son gilet ainsi que son dos nu, passa ses doigts sur sa poitrine généreuse, sentant un moment son cœur battre calmement. Elle jetta un regard vers le ciel étoilé, sourrit à cette clarté obscure. Puis, d’un geste sûr, la lame se fit un chemin dans ses entrailles, son corps tomba à la renverse sur le sol noir. Son sang se mêla à la terre, tachant encore un peu plus sa robe de marié.

Le temps de l'inspiration, le temps de l'écriture...

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Bisous,

Tic-Tac. . .