J’étais tellement déçue. Je n’voulais pas lui montrer que cela m’atteignait. Je continuais de parler, comme si de rien n’étais, et comme ci je n’avais pas remarqué sa présence. Mes sourires étaient tellement répétitifs et tellement grands, que je venais à m’en demander si je n’en faisais pas un peu trop. La vérité, c’était que quelque chose était sortit de moi en entrant ici. Quelque chose que j’aimais, s’était brisé et ne voulait pas revenir. C’était la première trahison, et contrairement au passé, je n’voulais pas attendre qu’il y’en ai une autre. C’était la chose que je n’voulais pas voir. Elle aurait pu avoir lieu, sans que je le sache, que cela n’m’aurait pas dérangé. Mais le voir de mes propres yeux, c’était trop pour moi. Son sourire continuait de me fendre le cœur, son rire me détruisait progressivement, et ses yeux plissaient par sa joie me tuaient. Elle émanée la joie, le bonheur, et la quiétude. Je me sentie instantanément de trop dans cette pièce, aussi vaste soit-elle. J’aurais voulu fuir, courir vers la sortie le plus vite que j’aurais pu. J’aurais aimé m’enfuir, pour ne pas avoir à regarder tout ceci d’une table de distance. Mais je n’pouvais pas. Les rires m’enveloppaient, me vriaient les tympans, me frappaient par leur résonance. Ils me clouaient au planché, et m’enveloppaient en m’étouffant. J’aurais voulus le regarder droit dans les yeux, mais ma peur de lui laisser toucher mon cœur m’en empêchait. Je n’voulais pas redonner ce pouvoir à qui que ce soit. Je n’voulais pas qu’il sache, qu’il comprenne, qu’il pouvait si facilement me faire mal. Je m’émerveillais du moindre mot qui sortait de la table ou j’étais. J’écoutais les conversations qu’ils y émanait, sans vraiment les entendre, en fin de compte. Mes yeux fixait le garçon qui parlait. Il racontait quelque chose de drôle, me semblait-il, car tous les autres riaient autour de moi. Je les imitais. Pourtant, sans pour autant le regarder de front, je ne voyais que lui dans la pièce. Tout, autour de lui et moi, paraissait comme éteint. Nous étions les personnages principaux d’un drame qui se déroulait en direct, ce soir. Les spots étaient braqués sur nous, et leurs lumières m’aveuglaient. Les larmes me montaient aux yeux, sans que quiconque ne s’en aperçoivent. Elles étaient loin, profondes, et invisibles. Je ne pleurais pas. Jamais. Comme ça, les autres ne pouvaient pas savoir ce qui me faisait mal, ou non. Je me brisais de l’intérieur. Le peu de reconstruction, tout, était progressivement entrain de se détruire. Les briques tombaient une à une, en s’éclatant au sol. Les débris qu’elles produisaient virevoltés de tous cotés , en ricochant sur mes poumons. J’avais du mal à respirer. Mes doigts se crispèrent sur ma jupe, lorsque je sentie son regard se poser sur moi. Je n’voulais pas le regarder. Croiser ses yeux m’étais, en l’instant, bien trop insupportable pour réussir à le faire sans vaciller. Je continuais de feindre l’indifférence. Puis mon cœur eu un spasme. Il manqua un battement lorsque je le vie se lever, pour partir. S’en suivit une accélération des plus douloureuse. La peur de le voir loin de moi. La peur de le voir partir à ses cotés. La peur de le retrouver, le lendemain matin, avec se regard coupable ou accusateur dans les prunelles. Mes yeux se décidèrent alors à admirer son visage. Il souriait, comme d’habitude. Il était toujours aussi beau, même si ce soir, quelque chose de particulier était greffé sur ses traits. Une impression de malaise pouvait s’y lire. De la culpabilité? Aucune raison à cela, puisque dans l’absolue, il ne faisait rien de mal. Et pourtant. Un léger bonsoir, en notre direction ce fit. Pas un regard, pas un geste, pas un signe en ma direction. Les derniers spots se posèrent sur moi, comme pour attendre ma réaction, comme pour être sur de ne pas la manquer, de ne pas louper mon déclanchement d’émotion face à tout ce chapitre qui venait d’être écrit. Mais rien ne vint. Mes sourires s’éteignirent, mes yeux se baissèrent, ma voix rentra dans un mutisme, et mes phalanges se crispèrent. J’attendais 22h, j’attendais de rentrer, je n’étais plus à ma place, je n’étais plus bien ici. |