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Une fois de plus
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Salut tout le monde, me revoilà avec une fic que j'ai décidé de poster en deux fois ( vi je sais c'est pas gentils :p ), la deuxième partit est prête et vous n'attendrez pas longtemps. J'aimerais beaucoup avoir vos avis sur cette première partie, avant de poster la suite...
Disclaimer :Je ne connais pas les personnes réel utilisé dans cette histoire, je ne prêtant pas raconté la vérité, et je ne me fais pas d'argent avec.
Note : Je dédis cette fic à Tatu pour son anniversaire. Et à Lio... parce que c'est elle, et parce que je sais ce qu'elle pense de cette fic. Je vous embrasse fort.
Une fois de plus
Une fois de plus, je me dérobe à leurs regards, d’un pas discret je m’éloigne de la foule. Ils penseront que je suis retourné au tourbus plus vite que d’habitude. En vérité, j’ai un train à prendre, et il ne m’attendra pas toute la nuit. Je fais un geste rapide de la main à Jared, il me sourit, il a comprit. Ça dure depuis assez longtemps pour qu’il n’essaye même pas de m’en empêcher. La salle de concert est toute proche de la gare et c’est en courant tranquillement que je m’y rends. Je n’ai rien prit d’autre que ce qui tient dans mon sac à dos, je n’ai besoin de rien, j’ai tout ce qu’il me faut là où je vais. J’arrive quelques minutes avant le départ du train, et je prends le temps de savourer l’excitation qui s’empare de mes veines. Qu’importe le lieu de départ, l’impatience est toujours la même, intarissable, puisque le lieu d’arrivée, lui, restera toujours identique.
Six heures plus tard je pose les pieds dans un tout autre endroit, une ville où le soleil se lèvera seulement dans quelques minutes. Il est cinq heures et pourtant, je n’ai plus sommeil. Mon corps connaît le chemin par cœur, je pourrais fermer les yeux, j’arriverais à bon port. C’est une maison un peu miteuse, collée entre deux barres d’immeuble, avec un jardin rempli de pierre, où l’herbe pousse seulement rachitique. Où la barrière n’est même pas blanche. Zinzolin… je ne savais même pas que cela existait, une sorte de violet tirant sur le rouge paraît-il. C’est devenu ma couleur préférée. La clé est dans ma poche, c’est là qu’elle est toujours. Elle tourne dans la serrure sans un bruit. Les sensations sont tellement familières, l’odeur un peu vieillie qui se cache derrière l’odeur de propre, derrière son parfum aussi. L’obscurité accueillante de l’entrée, ses couleurs apaisantes. J’entre doucement, il ne faudrait pas réveiller l’habitant de cette maison. Du moins, pas avant que tout ne soit prêt. En bas, il y a la cuisine et le salon, en haut la chambre et la petite salle de bain. Une maison de poupée, qui commence année après année à ressembler à quelque chose.
Il me faut à peine une heure pour tout préparer. Son petit déjeuner préféré, une omelette aux poivrons rouges, accompagnée de pancakes aux myrtilles. La décoration de la maison, je mets la table, avec des bougies dessus, presque comme un dîner aux chandelles. J’aime voir le reflet des flammes dans son regard, même quand il dit que ce n’est pas l’heure. Je me recule pour juger de l’effet et, enfin satisfait, je retourne chercher quelque chose dans mon sac à dos. Je m’arrête un moment, pour contempler le papier brillant de l’emballage, je retrace le bord d’un doigt léger. Cela va faire dix ans aujourd’hui, dix ans que cet homme partage ma vie… Tellement d’année, et en fin de compte si peu. J’en voudrais tellement plus. J’attends nos vingt ans, nos trente ans, avec une impatience fébrile. Je me redresse et viens poser le paquet près de son verre. Je regarde ma montre, il n’est que six heures et demie, il ne se lèvera pas avant deux heures. Je m’interroge, est-ce que je dois aller me glisser sous sa couette, dormir à ses cotés pour voir sa surprise quand il ouvrira les paupières ? Est-ce que je dois attendre dans le salon, pour qu’il remarque, sans en être sûr, toutes ses petites imperfections qui soulignent ma présence, pour qu’il se fige devant la table, avec ses lèvres entrouvertes sur son sourire stupéfait ? Si je m’écoutais, je monterais cet escalier, avec douceur j’ouvrirais la porte de sa chambre, et je resterais un long moment, juste à le contempler. Je l’imagine étendu entre les draps, le torse découvert parce qu’il n’a jamais aimé le poids de la couverture sur lui, ses tatouages, tellement multiples, tellement complexes, sublimant sa beauté.
Je me laisse tomber sur le canapé, les yeux dans le vague, la tête remplie de lui. Tout est silence ici, tout est paisible, un coin de calme au milieu du tumulte de nos vies. C’est ce qui m’a fait choisir cet endroit entre tous, cette impression un peu particulière d’être quelque part hors du temps. Mes paupières se ferment toutes seules, je me laisse tombé lentement dans une douce somnolence, je repense à tous ça. Tout ce qui nous a conduit là.
La première fois que je l’ai vu… je m’en souviens comme si c’était hier. C’était l’un des premiers concerts de Thirty Seconds To Mars, si on pouvait seulement appeler ça comme ça. Quelques chansons au fond d’un bar. Mais il était là, accoudé au comptoir, les yeux fixés sur nous, sur moi. Je me sentais brûler, je me sentais étrangement vivant, j’aurais voulu que cela ne s’arrête jamais. J’avais peur de le perdre une fois la dernière note évaporée dans l’air. Il me semblait si jeune, je me suis demandé un instant s’il ne l’était pas trop, il me donnait l’impression de sortir à peine de l’adolescence, et ce n’était pas tout à fait faux. Mais il est venu au devant de moi, avec un air timide qu’il a perdu depuis longtemps. Je me souviens de ses premiers mots, je me souviens même de ma réponse.
« Je sais que ça va sans doute me faire passer pour une groupie à chanteur… - Je suis batteur. - …mais est-ce que je peux vous offrir un verre ? »
Il m’a offert le premier, je lui ai offert les suivants. On a parlé pendant des heures, de mes rêves, de ses rêves, ils avaient quelque chose de semblable. Il voulait monter son propre groupe, créer ses propres chansons, il était doué avec une basse. J’avais déjà un groupe, nous avions déjà des chansons, et j’étais un batteur hors paire, d’après lui. On s’est revu, souvent, aussi souvent que l’on a pu. Il me hantait dès que je le quittais plus de quelques heures. Nous n’avions aucun point d’ancrage, nos emplois du temps concordaient rarement. Mais il m’a suffit de quelques mois pour savoir que je ne pourrais plus jamais le quitter. Nos premières étreintes n’ont pas eu grand chose de romantique, un lit usé, dans un hôtel quelconque. Mais la chaleur de sa peau me suffisait, la douceur de son corps, sa saveur, l’impression que j’avais d’être enfin entier quand je me perdais en lui. Je savourais chacun des murmures qui franchissaient ses lèvres, les gémissements qui s’étouffaient dans sa gorge, ses mains aussi, qui venaient se nouer dans mon dos, ses ongles se plantant dans ma chair. Il m’arrivait d’avoir l’empreinte de ses dents sur mon cou pendant des jours entiers, et je regrettais seulement de ne pas sentir sa langue apaiser leurs brûlures.
Bientôt tout cela n’a plus suffi, ni pour moi, ni pour lui. Nous avions besoin d’un point de repère, j’avais besoin de savoir où le trouver toujours. Et un matin, je suis passé dans cette rue en allant au studio, devant ces immeubles, et devant cette maison… comme pour répondre à mes prières. Elle avait quelque chose de prenant, malgré ses peintures écaillées et ses fenêtres brisées. Le cœur battant, je l’ai regardé, j’ai regardé le panneau « A vendre » attaché à la barrière, et j’ai su ce qu’il me restait à faire.
J’y ai passé toutes mes économies, tous les maigres cachets que j’avais déjà perçus. J’entendais mon frère râler parce que j’allais acheter une ruine. Cela n’avait pas vraiment d’importance. J’ai passé toute une semaine à nettoyer comme j’ai pu, à rendre les lieux presque habitables, j’avais le ventre noué par l’appréhension, savoir ce qu’il allait en penser. Oh bien sûr il a crié ! Il m’a accusé de vouloir l’entretenir, de le croire incapable d’avoir un toit sur la tête. Il était aussi fier que moi. Mais il y avait cette lueur d’émerveillement dans son regard. Je devinais sa joie, dans chacun de ses gestes, son désir, quand ses lèvres s’étaient posées sur les miennes. Plus tard, il a dit qu’elle était belle, et qu’il l’aimait déjà. Il m’a traîné dans toutes les pièces, il m’a montré tout ce qu’il voulait changer, tous les rêves qu’il avait. Il m’a amené dehors, devant la barrière blanche, écaillée, et il m’a dit :
« Tu sais à quoi je pensais, tout petit, en imaginant ma maison ? Je ne voulais pas de barrière blanche, je ne voulais pas de rêve américain, de tableaux parfaits à accrocher sur les murs. Je savais déjà que je ne renterais pas dans leur case. Je veux une barrière zinzolin, entre le violet et le rouge, entre la passion et l’amour. Je la veux aujourd’hui, je veux que cette maison nous ressemble. »
Alors nous avons couru au magasin le plus proche, nous avons acheté tout ce qu’il fallait, et nous avons passé les heures suivantes à rendre cette barrière aussi imparfaite qu’il le souhaitait. Il avait encore tellement l’air d’un gamin, quand je rentrais le soir pour le retrouver couvert de poussière de la tête aux pieds, les muscles presque aussi douloureux que les miens, juste parce qu’il essayait de rendre notre chez nous plus vivant. Tout a été très vite au début, il menait tout de front, cette maison et son groupe balbutiant, ses nuits d’insomnies à écrire, ses heures à jouer en sourdine dans le grenier. Et ensuite… Tout a accéléré encore, nous n’avions plus le temps, ni l’un ni l’autre, d’habiter toujours là, les tournées, les concerts, les voyages, se sont incrustés parmi nous. Mais jamais totalement, ou pas assez en tout cas pour réduire nos espoirs de paix et nos instants de calme. Jamais assez pour réduire notre amour.
C’est un bruit presque infime, un murmure d’eau au loin, qui me ramène au présent. Je passe ma main sur mon visage, essayant d’éclaircir mes idées, de me souvenir pourquoi je suis endormi sur le canapé, et pourquoi j’ai le cœur qui bat si fort. Et je me rappel : Notre anniversaire, ma présence, son ignorance. Alors je reste immobile, il est à l’étage dans la salle de bain. Je l’imagine passer sa tête mal réveillée sous le jet d’eau froide, frissonner violemment sous le choc, mais ne pas bouger pour autant. Si j’étais là haut avec lui, je lui murmurais sans doute qu’il est fou, qu’il me gèle rien qu’a le regardé faire. Mais je suis ici et je ne peux qu’écouter sans bouger le bruit de ses pas qui s’avancent dans le couloir. Une vague de fièvre monte dans mon ventre alors qu’il atteint l’escalier, des fourmis naissent sur ma nuque. Je ne le vois pas, pourtant je sais qu’il ralentit, qu’il regarde autour de lui, qu’il voit peut-être mon écharpe posée sur la rambarde, qu’il se demande s’il elle y était déjà avant. Je sens son cœur qui doit s’accélérer, comme s‘il s’agissait du mien, son esprit qui s’interroge, comme si je pouvais lire dans ses pensées. Il reste silencieux, il ne m’appelle pas, trop peur de parler dans le vide, mais je le sens fébrile.
C’est moi qui l’aperçois en premier, un peu hagard, pas tout à fait réveillé, dans son bas de pyjama trop grand, qu’il m’a d’ailleurs volé. Il entre dans le salon, et la seule chose qu’il voit, c’est la table mise, les bougies prêtent à brûler. Il porte ses doigts à sa bouche, il maltraite sa lèvre inférieure alors que son sourire se fait tremblant. Puis enfin son regard me surprend, ses yeux s’accrochent aux miens, pleins de cette surprise émerveillée que j’imaginais si bien.
« Bébé ? »
A suivre.... |
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Par Atsuna le 25 Sept.. 10 - 22:45 :
Chapitre 2
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J'ai lu ! Tout, d'une traite. J'en ai des papillons dans l'estomac, un sourire con sur les lèvres. Parce que c'est mignon, frais, simple, romantique, touchant. Un texte comme on en aimerait en lire plus, toujours plus. J'aime ta façon d'écrire, j'aime cet univers un peu cotonneux, un peu décalé que tu nous offres.
En bref, superbe.
Bonne continuation =) |
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