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D'Amour et de Sang
Par Alragan
Gundam Wing/AC  -  Romance/Action/Aventure  -  fr
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    Chapitre 1     1 Review    
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Chapitre 1

Disclaimer : J'essaie depuis cinq ans mais toutes mes tentatives d'enlèvement échouent lamntalement... alors toujourspas à moi  T__T

Genre : Un peu gore dans le sens violent mais pas trash, euuh… action, ça oui, et puis drôle, paske trop d’action tue l’action, et… beaucoup d’angst ( du moins, on va essayer^^ )

Pairing : Aucun pour le moment, et puis après… Héhé… !!

 

 

 

 

D’amour et de Sang

 

Prologue :

 

Deux canapés en faux cuir noir encadraient une petite table basse en bois clair tout simple. Le salon – équipé d’une grande télé, lecteur DVD et magnétoscope inclus – s’ouvrait sur la cuisine/salle à manger, les deux pièces de taille approximativement égale seulement séparées par un banal rideau en perles de bois tintantes colorées.

En face de la porte, de l’autre côté du salon et à gauche du mur de la cuisine, un couloir de quatre/cinq mètres menait à une petite porte qui cachait une sorte de débarras, qui offrait une seconde sortie au rez-de-chaussée. Traverser le cagibi encombré pour ouvrir la seconde porte ne demandait qu’une petite seconde, et sitôt la porte ouverte, la lande s’étalait, presque désertique, seulement peuplée de petits arbres et d’herbe un peu jaunasse, parfois encore verte. Etait stocké dans ce cagibis un peu tout et n’importe nawak, en ce moment notamment armes, explosifs et petites bidouilles utiles à un certain natté pour confectionner des feux d’artifice miniatures plus sophistiqués que la dynamite. L’on y trouvait également des choses moins… « surprenantes », telles des boîtes de conserves et des pâtes, du riz, des gâteaux. De même, enfouis dans le coin le plus sombre et le plus bordélique du cagibi, moteurs et batteries en état de marches, joints de culasses, peinture pour voiture, pneus, câbles électriques par centaines, quelques chargeurs en cas de nécessité, et autres joyeusetés.

Avant le réduit, dans le minuscule couloir éclairé d’une ampoule, sur la gauche toujours, se trouvait un escalier colimaçon en vieux bois – autant dire que la maison n’était plus toute jeune. A l’étage ; trois chambres de deux lits chacune et une salle de bains avec étagère, miroir, lavabo, baignoire et pomme de douche.

L’ensemble était relativement chaleureux et largement plus grand que la plupart des maisons de ce type dans une zone pareille, quoique encore et toujours trop petit pour les cinq adolescents guerroyeux rassemblés dans le salon autour d’immenses plans étalés sur les canapés, la table basse et même le sol.

 

*******************************************************************

 

« En bref, lança énergiquement le garçon assis à califourchon sur sa chaise en s’étirant tel un félin paresseux, on entre, on fait péter et on s’taille, c’est bien ça ?

- A peu de choses près, oui, répondit son coéquipier blond.

Il y eut un instant de silence comme chacun se récapitulait l’enchaînement d’actions à effectuer et les détails de leurs rôles respectifs, puis un brun aux yeux glacés replia le plan du concept – militaire, visiblement.

« On décolle dans deux heures, ajouta-t-il de son ton aimable au possible.

- Compris, répondirent mécaniquement trois de ses compagnons.

- Oï, Hee-chan, tu pourrais pas être un peu plus émotif des fois ? lança un quatrième, toujours le même garçon.

Ledit Hee-chan ne répondit pas et continua de plier les divers plans étalés un peu partout autour des jeunes gens.

« J’voudrais me prendre une douche rapido avant d’y aller, des objections ?

Quatre nia doucement de la tête, Trowa posa sur le garçon son regard Expressif™

« Oui, répondit le garçon aux yeux noirs dans le silence général.

- Hm ?

- Ne prends pas toute l’eau chaude, répondit le jeune homme, pince-sans-rire.

 

*****

 

De la fumée montait de la baignoire, sous ses pieds.

Le garçon s’étira lentement, membre par membre, laissant l’eau chaude se couler contre son corps lentement en contradiction avec le petit frisson froid que lui procurait l'allongement. Il bâilla largement, tel un gros chat, et poussa un petit chouinement aigu avant de refermer la bouche.

Il se mit à genoux dans la baignoire, se soustrayant aux regards d’éventuels spectateurs, et doucement, tendit les bras en avant en plantant ses ongles légèrement dans l’émail de la baignoire, creusant ses reins et tirant vers l’arrière. Le doux frisson le parcourut de nouveau, une décharge d’énergie brute l’anima, et un instant il regretta de ne pas être dans un autre corps.

Un corps de fauve par exemple.

Puissant, tueur, intelligent, souple, agile, implacable, vif…

Il émit une sorte de feulement rauque en pensant que tout cela lui échappait. Bien sûr, il était en excellente situation physique – des muscles souples et toniques, une bonne agilité et un organisme résistant – mais il était toujours largement inférieur à celui… d’un fauve.

Un animal sauvage, indomptable, fier et libre, sans attaches, sans loi autre que celle du plus fort mais /je SUIS le plus fort/ dans ces régions, il n’y avait que des hommes /je n’ai rien à craindre c’est moi, / et un prédateur sage savait s’éloigner de ses propres chasseurs /c’est MOI le roi/.

Il s’imagina facilement, courant sans efforts dans une plaine désertique – celle-la même qui était derrière leur planque actuelle – puis sautant agilement parmi les arbres, les racines les trous –les-terriers, dans la forêt – celle-la même qui était devant leur planque actuelle – respirant profondément, chaque souffle amenant dans son organisme surpuissant une bouffée de liberté, et l’envie d’aller plus loin, toujours, encore, sans jamais la moindre fatigue. Il courut des heures, soufflant régulièrement, profondément, ses pattes martelant le sol à une allure régulière, un rythme rapide qui ne le fatiguait jamais, et le paysage défilait devant lui, tantôt désertique tantôt paradisiaque, des fleurs des arbres mais pas de ville ça non jamais, pas la ville, pas d’Homme pas de vie, juste la sauvagerie, et /l’eau, le soleil, l’effort… ma fourrure, le sable sous mes pattes, je m’enfonce je bondis, l’eau à côté, les oiseaux, les animaux s’enfuient, oui je suis le roi il le savent c’est moi le maître, les arbres sombres, les entrelacs de lianes humides, des ruines incas, un fleuve tout près /je traverse l’eau sur ma fourrure me mouille m’aplatit je suis trempé -libre- je m’ébroue sans m’arrêter, courir, courir encore, loin, m’enfuir… /je suis le roi/ ne plus jamais revenir être / le maître/ libre, enfin, /le plus fort/ pour toujours, à jamais pour la vie, pour la mort, /tout le monde me craint/ pour ma mort, pour La Mort, être libre, frei, free, à la vie /je suis/ à la mort, à jamais être /sans égal/ l.i.b.r.e, oui, je le veux, je le veux, je le veux, je le veux !!, je je veux peux… 

 

« …voler…

 

*****

 

Le garçon dansait souplement, yeux fermés, concentrés, ses mouvements irréels presque invisibles tant ils étaient rapides. Parfois un éclat venait agrémenter le spectacle de ce jeune homme tout de blanc vêtu, donc les cheveux lui arrivant en bas des omoplates formaient comme un voile, tranchant avec la pureté des vêtements. Une auréole noire, d’un noir plus intense que n’importe quel haine, noir comme les rayures d’un tigre, dont il avait en cet instant la souplesse, l’hypnotique et la rapidité.

Le garçon pirouetta souplement sur la pointe de son pied droit, l’autre posé sur son genou, son sabre bien tenu dans une main, les doigts de la gauche suivant parfaitement la ligne épurée de la lame. La lame elle-même semblait être un prolongement de son bras, une griffe géante ornant l’intégralité de sa main gauche. L’éclat du soleil passant par une petite fenêtre faisait briller d’un éclat métallique gris froid le métal poli.

Le guerrier se fendit d’une attaque sur le côté d’un mouvement souple. Son corps tout entier s’arqua sud-ouest, alors que ses mains s’inclinait souplement dans cette même direction ; son pied s’ôta de son genou, l’autre jambe se souleva fluidement, et un instant, le garçon vola. Ses jambes s’écartèrent, la droite s’unie pour se poser loin, la gauche s’allongea verticalement, la lame glissa sans heurt, tirée par la main droite rapide, le buste puissant se plia en arrière, les cheveux noirs corrolant autour du visage fermé – concentré. En un instant, le garçon s’était plié en une attaque fulgurante d’une beauté féline.

La pointe du katana caressa la moquette râpée du sol, et le garçon se redressa bien droit. L’on aurait dit un chevalier devant son seigneur. Sauf qu’un chevalier n’aurait pas eut dans les yeux cette lueur prédatrice, cette flamme de sauvagerie et d’assurance qu’a un fauve face à leur proie. Le garçon, les pupilles dilatées dans ses grands yeux noirs, fixait la porte d’un air farouche, comme s’il avait voulu lui donner le train puis la tuer et la déchiqueter. Ses yeux brûlants n’avaient plus l’air tout à fait humains. Les sentiments s’y reflétant n’étaient que… pulsion meurtrière, puissance, hypnotisme et supériorité. Son dos voûté était parcouru de tremblements, et il n’aurait pas été étonnant de voir une grosse queue de chat fouetter l’air derrière lui.

Soudain, des tas d’odeurs étrangères affluèrent au cerveau du garçon. Du poivre, du citron, de la vanille, du musc, quelque chose de fade et épais, du bois, des odeurs nauséabondes, grasses, piquantes ou légères, prenantes, suffocantes, ravissantes, étouffantes, lourdes, volatiles, effacées, très variées. Le garçon força son cerveau à tout enregistrer, trier puis classer. Il reconnut après un temps d’analyse l’odeur poivrée à mort de la poudre à canon, celle, fade et étouffante, de la poussière sous les meubles, celles des différentes plantes de la forêt – juste en face de sa chambre – celle encore de l’air, mélange d’herbe, d’arbre, de vie animale, d’oxygène frais et presque piquant, de musc – en énorme quantité – accompagné d’une multitude d’autre odeur : de l’ambre, de l’orange, de l’épicé, du suave, de l’agressif ou de l’ingénieux. C’était très étrange et affreusement déroutant. S’appuyant sur sa lame, le garçon se redressa, ferma les yeux puis alla s’asseoir sur son couvre-lit. Il prit la position du lotus, posa ses mains paumes vers le plafond sur ses genoux, et se laissa happer par le vide chaud et réconfortant d’une méditation légère.

Quelques instants plus tard, il rouvrit les yeux avec des cases bien définies dans sa tête.

L’odeur de musc ingénieux et d’ambre, c’était Quatre.

Le musc brut et presque pas coupé, Heero.

Duo avait un musc plus corsé, mais en même temps plus atténué – sûrement sa douche – accompagné d’un léger reste de sang – c’était lui qui était revenu de mission le dernier, hier soir à peine.

Trowa c’était suave et lent, plus tempéré, plus… égal. Le mélange agressivité/ protection/domination semblait mieux géré que chez les trois autres.

Quant à sa propre odeur…

Par déduction et éliminations, il croyait qu’il sentait le métal – sa lame – le musc agressif coupé du parfum de savoir, et quelque chose comme… une envie de tout fuir, tout laisser tomber.

Il sourit légèrement ; il avait toujours su que son odeur était complexe.  

 

*****

 

Le jeune homme leva les bras, visant un ennemi imaginaire. Le barillet n’était pas chargé. Avec soin, il appuya sur la gâchette, écoutant et analysant avec précision et précaution le petit déclic produit lors de la mise à feu. Après une petite vingtaine de tirs, il en conclut qu’il n’était pas enraillé. L’accident pouvait toujours survenir en pleine action avec les balles, mais il était méticuleux et préférait ne pas tenter le Diable quand même. Mieux avalait vérifier avant.

Il recommença avec ses deux autres guns, minutieusement.

Après quoi il se posta inconsciemment devant la glace et enleva sa chemise. Il balança le vêtement sur son lit – il rangerai plus tard, en rentrant de mission, ou le lendemain par exemple. Il ôta aussi son pantalon en toile, et le jeta avec la chemise abandonnée. Il se regarda ensuite rapidement, en chaussette et boxers, dans le grand miroir juste en face de son lit, vers la porte.

Il jeta un coup d’œil à Trowa, occupé à ranger soigneusement ses armes et ses explosifs dans son sac. Il devait assommer un Ozie, prendre sa place et placer les charges dans les hangars de production et de stockage des MS. Bien ; il pouvait prendre juste quelques secondes.

Il plissa les yeux, et s’étudia soigneusement. Au bout de quelques secondes, il se rendit à l’évidence : comme à l’accoutumée, il se trouvait faible par rapport aux quatre autres.

Il agrippa le tee-shirt noir sur son lit et le revêtit, ébouriffant ses cheveux avec le col étroit.

Il était même plus petit que Duo, de trois centimètres. Un peu plus maigre aussi, de quatre cinq kilos, et physiquement à la traîne selon lui. Les quatre autres avaient tous une spécialité particulière – piratage, fabrication d’explosifs, don inné pour l’infiltration, corps à corps, sauf lui.

Il tendit la main pour attraper son holster, puis l’enfila souplement. La cambrure de ses reins étant trop douce, il ne pouvait cacher de gun dans son dos. Son holster était donc pourvu de deux étuis en cuir noir, un de chaque côté, juste sous ses bras – pas dans ses aisselles non plus, pour qu’il pût attraper les armes en plein action. Il n’avait qu’à croiser les bras – mouvement lui dégageant la crosse des pistolets – pour atteindre ses armes. Le troisième revolver, il le coinçait dans sa botte gauche ; il y avait un emplacement spécial destiné à cet usage.

Enfin, si, lui aussi en avait une, mais celle-là il ne pouvait leur montrer. Il savait… courir… Fuir la guerre pour aller loin, là où il ne pensait qu’en termes simples et clairs /je suis/, où son corps était /le maître le roi la loi/ surpuissant et ses mouvements plus fluides que l’eau. Il ferma les yeux, et se souvint de ses rêves /mon territoire/. Son corps puissant, souple et léger, ses muscles forts et huilés roulant sous sa peau, sous ses poils d’un noir brillant, et ses yeux jaunes intenses, son corps vibrant dans l’air lors de ses courses dans la forêt, juste devant la maison, /la liberté, enfin/ les arbres, ses griffes plantées dans l’écorce, /la nature, mon monde/ et les lapins détalant devant lui /tu as peur pour ta vie tu fais bien/, presque, raté !

Il soupira lentement, un bruit montant de sa gorge.

Lorsqu’il rouvrit les yeux, ils n’avaient plus rien d’humain.

Des yeux de fauve en chasse, et sensuellement, il se lécha les lèvres en ronronnant.

 

*****

 

Il refit la check-list de leur organisation.

Préparation du matos ?

                                             OK.

Prise en compte de l’élément x ?

                                                         OK.

Rôle et exécutant définis ?

                                                         OK.

Plan B défini ?

                                                         OK.

Le garçon eut l’air plutôt satisfait. Ses compagnons préparaient en ce moment leurs armes et leur matos ; ils seraient prêts à partir dans une demi-heure au grand maximum, le temps que la question qui revenait toujours au dernier moment fût posée. Ils avaient prit en compte le fameux élément x dans leurs calculs, et n’avaient donc, en principe, rien à redouter.

Il résuma le rôle de chacun. Trowa entrait, s’infiltrait, posait les explosifs made in Duo Maxwell sur les piliers de suspente et repartait illico presto. Pendant ce temps, lui, formatait les disques durs, injectait un petit virus sympa, et en profitait pour récolter toutes les infos que les ordis contenaient. Duo pénétrait dans la structure par les bouches d’aération – on avait préféré Trowa tout d’abord, mais le garçon était trop carré d’épaule et trop grand pour être vraiment opérationnel dans les conduits – et faisait le tour du proprio, notamment du labo d’expérimentation qui faisait la fierté de cette base. Un prototype d’armure censé réagir comme un guerrier en tout point ( stratégie, compréhension, analyse et capacité d’apprentissage )  était en cours de développement. Les scientifiques, c’était bien connu, étudiaient et prenaient des notes sur papier avant de tout rentrer via l’informatique. Duo était chargé de récupérer ces précieux documents papiers. Enfin, Wufei, épaulé de Quatre, devait, lui, s’attaquer aux effectifs mobiles de la base – les Léo, Taurus et autre MD – le blond dirigé surtout sur les effectifs en eux-mêmes alors que l’autre garçon se concentrerait plus sur les installations. Malgré l’hypothétique présence de ces nouvelles armures, il n’y avait pas de quoi s’inquiéter outre mesure pour ces deux-là ; Shen Long avait une grande puissance de feu ( dans les deux sens du terme ) et quant à Quatre… Il n’avait pas failli tuer Trowa pour rien.

Le plan était basique mais efficace normalement.

C’était bien rodé.

Pourtant, il avait un fabuleux mauvais pressentiment.

Du genre méga gros qui vous tombe sur la gueule comme une chiure de pigeon sur un pare-brise.

Il fronça les sourcils et jeta un coup d’œil dans la glace. Il avait cet air d’animal sauvage que tout le monde lui reprochait. Asocial, trop solitaire, trop dominateur. Eh !, qu’y pouvait-il ?? C’était dans son caractère, dans son Moi intérieur. S’il avait envie d’être un animal rustre et brutal, ça le regardait !

En quelque sorte, songea-t-il, les quatre autres étaient les seuls à accepter le fauve indomptable qu’il était. Ça avait bien sûr clashé au début, mais maintenant ça passait. Ils étaient tous un peu pareils, indépendants, sauvages et farouches. Surtout lui…

Un reflet ambré brilla dans ses yeux alors qu’il regardait la glace de sa chambre. Duo étant dans la salle de bains, il y était seul. Il se leva, marcha vers le miroir. Sa démarche était d’une félinité rare, souple et silencieuse. Comme si, sous ses pieds nus, il y avait eu des coussinets comme pour les chats. Il fit jouer sa langue sur ses lèvres, fit bouger ses mâchoires puissantes.

Son regard dévia soudainement sur la fenêtre. Il avait envie de sauter. S’enfuir en direction de la forêt et s’y épuiser. Il leva le nez et respira brièvement, plusieurs fois de suites. Les odeurs de l’aurore l’assaillirent. Les odeurs de vie, de la fraîcheur de l’air, de la forêt. Il aimait ces odeurs. Elles symbolisaient la liberté, le droit de faire ce qu’il voulait. D’attaquer s’il avait envie, de paresser, de courir jusqu’à la douleur ou l’engourdissement.

Il se vit, à quatre pattes, identique et pourtant différent – révélé, c’était le terme exact – galoper à travers une steppe glacée. Sous sa peau nue, la couche de banquise tenait bon. Son haleine chaude formait de petit nuage, rythmant sa course. Ses doigts et ses pieds étaient emprunts d’une maladresse frustrante, et, en même temps, d’un nouveau potentiel inexploré. Son corps recélait des miracles d’énergie, d’endurance. Il n’avait pas froid, oh que non ! Il bouillait d’envie de tester ce corps phénoménal, encore, toujours.

Il le voulait.

Son arrière-train se tortilla soudain lorsqu’il fut à l’appui sur ses membres inférieurs, et l’énergie accumulée fut comme un ressort. Elle explosa, propulsant le corps souple toujours plus vite et plus loin. Heero fonça vers l’horizon bleu pâla se confondant avec la glace blanche, martelant le sol givré en un rythme toujours plus soutenu. L’étendue immense de glace s’étalait sous ses yeux vifs, ambrés. Il était seul. Le seul maître de cette immensité désertique. /Je règne !/

 

*****

 

Le jeune homme préparait son sac avec méthodologie, bien qu’une certaine impatience vînt troubler celle-ci.

Cette mission tombait dans une période de calme presque plat, avec juste quelques missions décevantes ( beaucoup de prépa pour pas beaucoup de frisson ) et même s’ils étaient tous unanimement heureux de ne pas risquer leurs peaux et leurs cheveux à chaque sorties, y avait des limites quand même. Trois mois sans rien faire d’autre que poser un bâton de dyna et de se tailler à pas de loup, ça aurait lassé même le plus peureux des politiciens.

Or, lui-même n’était ni l’un ni l’autre. Il avait plus que hâte d’aller en mission.

Il fourra quatre chargeurs dans son sac. Normalement la mission était courte. Il s’armerait en cours de route. Son holster était déjà positionné par-dessus son pull bleu marine, son colt, déjà glissé dans sa gaine.

Il zippa la fermeture Eclair et laissa ses mains reposer sur celle-ci. Son corps tremblait à l’unisson, et il n’aurait pas été surpris de voir son âme elle-même frémir ainsi d’excitation. Ça faisait trois voire même quatre mois qu’ils n’avaient plus effectué de mission ensemble, car celles proposées ne nécessitaient pas l’intervention de toutes leurs compétences et personnes en même temps ; c’était donc juste de la routine : collecte d’info, pose d’une bombe dans un coin paumé, etc…

Une subite faim de combat éclipsa presque totalement son anticipation, et il s’étonna de sa brusque faim de sang. Cela faisait longtemps que ça ne lui était pas arrivé. Il eut un sourire un peu cynique ; il était vraiment à bout de nerfs, eh ! Il s’assit sur son lit et prit un livre – intitulé « Candy au royaume du NC-25 » – et lut distraitement les premières pages en observant Quatre revêtir à son tour son attirail. Le garçon se baladait en l’instant en boxers et tee-shirt noirs, son holster déjà passé. Il s’essayait maintenant à bouger et à dégainer. Un sourire vint relever le coin de ses lèvres et donner à son visage un air de prédateur un peu psychotique à mort, et il choisit charitablement de l’aider un peu ; cet « échauffement » ne leur ferait pas de mal ! A condition qu’il sût se retenir quand même.

Il se leva, et, silencieux comme d’habitude, alla se positionner derrière le garçon accroupi, jambe gauche tendue. Il passa ses bras autour de son buste, emprisonnant ses bras. Le blond se raidit et soudain ses genoux frappèrent brutalement le brun dans le dos, sous les omoplates, près de ses reins. L’aîné bascula en avant et eut le réflexe humain de tout lâcher pour se rattraper au dernier moment. Le nez à trois centimètres à peine du sol dur, il sentit alors le métal froid d’un canon se poser délicatement sur sa nuque, et il eut la chair de poule. Intérieurement, il retint un ronronnement et un grognement. Ce sentiment de « soumission », de défaite méritée, était assez stimulant dans le sens où il le poussait à vouloir sa revanche immédiatement, ce que la partie grommelante souhaitait également.

« Alors, M. Barton, on est d’humeur suicidaire ?

Ledit Barton posa son front sur la moquette et tapa de la main sur la moquette. Le chien de l’arme s’enleva de sa nuque, et, avec un sourire vicieux, il se retourna sur le dos, effectuant un saut de carpe et un balayage qui failli venir à bout de son « assaillant ». Le blond s’échappa d’une puissance détente qui le propulsa à plus d’un mètre, les cuisses collées à la poitrine, reculant près du lit de son aîné. Il se laissa tomber accroupi souplement au sol, et se lécha les lèvres rapidement. Ce geste aiguisa la soif de violence de son compagnon, qui passa brusquement à l’attaque. L’acrobate se soutint des mains sous son côté droit, balaya l’arme de son ami d’un balayage latéral du pied, puis balaya l’ami lui-même de sa seconde jambe, dans le même mouvement. L’Arabe bascula, mais s’accrocha à sa jambe, et une fois sur le dos, déployant une force insoupçonnée chez lui, fit tomber le plus grand sur le flanc droit en lançant sa jambe loin au-dessus de sa propre tête, coinça les hanches de son adversaire avec sa propre jambe enroulée autour du genou de l’ex-mercenaire, alors que ses deux mains dégainaient ses revolvers.

« Game Over, fit-il d’une voix de jeu vidéo.

Lorsque le pilote d’HeavyArms releva la tête, il vit que son ami était mortellement sérieux. Le blond était appuyé de son épaule gauche sur le sol, les deux mains armées dirigées vers son visage. L’acrobate savait que, s’il avait été un Ozie, Quatre aurait tiré sans remord dès qu’il aurait levé la tête. Il s’était mit en condition de combat rapproché, et avait vaincu. Bon joueur, le brun abdiqua.

Quelques instants plus tard, lorsque le blond entièrement habillé sortit de la chambre avec leurs sacs en main, il se regarda dans la glace. Ses yeux d’un vert émeraude marquant avaient viré au jaune grisâtre, caractéristique d’un certain animal à l’épaisse et rêche fourrure grise.

 

*****************

 

Et voici pour le prologue...! Cette fic commence plus rapidement que les autres je trouve, j’aime bien^^

Vous en pensez quoi pour le moment ?

Je vais sûrement paraître prétentieuse, mais… j’adore ce prologue !! Surtout Quatre, je sais pas, je le trouve… Hmmm ! ( la fille qui se trip à peine sur ses propres écrits !! ¤rougit¤ ) J'y tenais énormémen, ce sont des scènes qui signifient beaucup et que je ne voulais pas rater. Par rapport à mon idée d'origine, j'en suis plutôt satisfaite. J'espère que vous aussi !

 

 

Alragan

 

 

 
     
     
 
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