Résumé du chapitre précédent : (comme ça fait deux mois.. je vous remets gentiment dans le bain ;) )
Potter et Malfoy viennent de passer leur première journée de cours dans le corps de l'autre. Potter a ainsi découvert avec surprise que les Serdaigles craignaient Draco plus que de raison. De plus les "amis" du Serpentard n'en ont toujours pas fini avec leur idée comme quoi Draco ferait une fixette sur le héros du Monde sorcier et lorsque Harry (dans le corps de Draco) se laisse aller à gribouiller ses initiales (celles de potter donc) sur l'un de ses cours agrémenté de fle..salades ! disons qu'il n'a pas fini d'en baver..
Draco a survécu tant bien que mal de son côté mais lorsqu'il croise Potter (dans son corps) vêtu comme le dernier des plébiens, il n'y tient plus et se jette sur lui... pour lui glisser entre deux injures quelques cours de savoir-s'habiller-et-se-coiffer-comme-un-Malfoy.
Le soir même, les deux garçons ont rendez vous dans la salle sur demande à 21h précise pour officiellement, leur retenue et officieusement, leurs comptes-rendus mutuels..
Chapitre 5:
POV de Draco dans le corps de Potter.
13. 21h13. Soit 13 minutes passées de 21h. 13 fois 60 secondes après l’heure soit 780 secondes de retard. 840 maintenant. Retenez-moi.
- Malfoy je...
- 912 secondes Potter… Dis moi, est ce que le manque flagrant de toute éducation et par extension, de toute ponctualité, est propre à ton statut social inférieur ou doit on l’imputer au sang moldu qui coule dans tes veines ?
Que Merlin me garde d’avoir un jour une expression aussi stupide sur le visage ! Et le voilà qui défigure plus encore mon visage –pour peu que se fut encore possible- d’un rictus furieux et mauvais à souhait. Note à moi-même : ne jamais plisser les yeux en pinçant les lèvres ainsi. Mais à quoi s’attendait-il ce véracrasse ? C’est la deuxième fois qu’il me fait poireauter comme un imbécile ! Et pour un malfoy, c’est deux fois de trop. Surtout après une journée pareille.
Bon, ces quelques minutes grappillées à mon insu (comprendre les 912 secondes de trop) avaient permis à Potter de se vêtir de façon convenable et pour la saison et pour le lieu. Il avait en effet opté pour une chemise de coton (je l’imagine aisément avoir observé chacun des étiquettes que je n’avais pas coupées pour distinguer le coton du lin et le lin du polyester.. ) qui cachait -tout autant que le col en V dévoilait- une parcelle de ma peau diaphane. Potter avait accompagné cette dernière d’un de mes pantalons de toile favori qui savait lui aussi parfaitement me mettre en valeur…
-... FOUTRE DE TOUT CA ! Et Merlin Malfoy ARRETE de me mâter comme ça c’est ton corps merde ! T’as un putain de complexe narcissique, c’est malsain !! C’est comme cet énorme miroir dans ta salle de bain et tous les autres dans ta chambre ! Sérieux y a vraiment un truc qui..
- Tu veux vraiment qu’on en vienne à parler de nos « chambres » respectives Potter ? le menaçais-je d’une voix trainante qui sonnait étrangement avec les intonations potteuriennes.
Ne pas se laisser décontenancer. Jamais, et par pote Potty moins encore. Et puis les miroirs ont beau vous renvoyer votre image, les photos votre allure, c’est quelques chose de tout à fait fascinant que de s’observer ainsi..
- Je n’ai jamais demandé à me retrouver à ta place Malfoy ! Ni même –que Merlin m’en garde- à te laisser pénétrer dans mon dortoir ! Et qu’est ce que tu as fait à Ron d’abord ? Il tirait une tête de six pieds de long lorsque je vous ai croisés ce matin !
Le brusque changement de sujet me fait ravaler la réplique mordante qui me brulait les lèvres, un bref instant décontenancé –le manque de savoir vivre et le peu de tenue de ses conversations est une insulte à mon organisme- Ron ? Weasmoche ? Je haussais les épaules avec nonchalance.
- Les états d’âme du miséreux ne me concernent en rien Potter, il s’est surement accroché avec l’autre rate de bibliothèque et... Humf…
Rappelez-moi de commander des murs matelassés pour notre prochaine retenue.
- Arrête. De. Les. Insulter. Malfoy. Cracha Potter avec une hargne difficilement contenue en détachant chaque mot comme autant de coups qu’il aurait voulut me lancer à la figure.
Oui je provoque. Depuis le début. Certes, je le cherche.. Mais c’est si facile et outre le fait qu’il m’a fait attendre un bon quart d’heure je pense que j’en ai terriblement envie aussi… Une bonne bagarre, cesser de me faire interpeler toute les 10 secondes, ne plus avoir à supporter les regards d’adulations fanatiques ou de jalousie mal contenue, arrêter de devoir sourire sans cesse, ne plus feindre de s’intéresser ainsi à tout un chacun. Parce que Potter feint, il joue le jeu du gentil petit gryffondor. Il est impossible d’apprécier ainsi autant de monde, de vouloir prendre volontairement ainsi des nouvelles de tous, tout le temps. Et après on dit que c’est moi qui porte un masque ?
Je ricane. Potter pense que je me fous de lui, ce n’est pas plus mal et puis ce n’est pas tout à fait faux non plus... Mais je vois bien à son regard (enfin le mien bien que je ne me souvienne pas m’avoir déjà aperçut avec cette expression lasse d’agacement contenu..) qu’il ne me frappera pas. Vrai que donner un bon crocher du droit à son propre visage doit avoir quelque chose que déstabilisant..
J’ai toujours eut horreur que l’on me défigure, mais je pense que ce soir, j’aurais pu passer outre. Oui, ce soir, j’aurais fait un petit effort.
- Prends garde à ce que je n’apprenne pas que tu leur as fait un quelconque mal sous mon apparence. Physique et psychologique. Tu l’ignores peut être alors je vais te le dire Malfoy : Ron et Hermione sont des personnes à qui je tiens énormément, on compte beaucoup les uns pour les autres. Ce sont mes meilleurs amis. Par con… Silencio ! Par conséquent tout ce que tu peux dire d’un tant soit peu mauvais, où même sans aller jusque là, tout ce que tu peux dire d’irrespectueux, ou toute indifférence que tu peux leur témoigner les blessera profondément alors qu’ils n’y auraient pas prêté attention de la bouche d’un autre.
Je fulmine. Pour qui se prend t-il cet imbécile ?! Un sort de silence !!? Et d’où ce scrout à pétard décérébré a-t-il tiré si rapidement sa baguette ?! De ma main gauche bien en vue, je compte les secondes qu’il lui reste à vivre s’il ne lève pas son silencio dans les plus brefs délais.
- Je ne te demande pas d’être gentil avec moi Malfoy, outre que tu en es rigoureusement incapable, je m’en fous, voir même ça m’emmerderais profondément de t’avoir dans les pattes. Fait un effort, au moins avec eux, c’est tout ce que je te demande. Finite incantatum.
Potter à abaissé sa baguette mais de longues secondes passent avant qu’il ne se décide à la ranger tout à fait. Pendant ce laps de temps je ne l’ai pas quitté des yeux. Un regard froid, hautain et supérieur. Un de ceux qui ont habituellement raison de son calme, la pièce maitresse de mon masque d’impassibilité, mon héritage et ma fierté. Je me demande un instant quelle tête cela fait à saint potty. Il est vraiment dérangeant de se sermonner soi-même, de s’insulter pour découvrir sur votre propres visage des expressions que vous n’auriez jamais imaginer et de savoir que vous en êtes la cause, dans le corps d’un autre. Dès qu’il eut rangé sa baguette, mon visage se fendit d’un large sourire sarcastique et un peu fou. La fatigue sûrement... et les hormones Potteurienne.
- Hum.. je verrais ce que je peux faire pour eux..
°° ..Bien que lorsqu’un animal souffre de telles malformations et déficiences, on fait un geste : on l’achève. °°
Vous remarquerez que je me suis contenté de penser ce que j’aurais put déclamer tout haut. Mais je ne tiens pas à m’éterniser ici en si mauvaise compagnie. Voyez, moi aussi, je suis capable de faire des efforts.
-Bien…
-Bien.
*silence*
- Et sinon ? Monsieur est satisfait de ma tenue? Tu m’as vraiment fait une crise ce matin sans parler du fait que tu t’es à moitié jeté sur moi ! T’étonne pas que tes amis aient des idées bizarres après ça !
Je reste un instant étonné. C’est moi ou Potter vient véritablement d’essayer de faire un effort pour que l’on en vienne à discuter de ce pour quoi nous sommes ici ? Certes, son impulsivité gryffondoresque maladive à encore tout fait déraper mais tout de même... Par Salazar je rêve ou... non, c’est bien ça. Il rougit. Et ça ne me va pas du tout.
Je ne peux m’empêcher de lui faire la remarque. Certes, ce n’est pas moche en soit, c’est même plutôt mignon objectivement, mais un Malfoy n’est jamais mignon. Il est classe, majestueux, superbe, intimidant, mystérieux mais pas mignon.
-N’importe quoi, j’ai chaud, c’est tout.
- C’est ça.
- Malfoy, je t’emmerde.
- Charmant. Qu’est ce que Blaise et Pansy ont encore trouvé ? Bien que je ne sois pas sur de vouloir savoir à dire vrai..
- On s’en fout c’est pas le problème.. Merlin Malfoy fais un effort je n’ai pas envie de passer la nuit avec toi !
Je hausse un sourcil sarcastique alors qu’un petit sourire en coin se dessine sur mes lèvres mais je parviens néanmoins à retenir le « tu ne sais pas ce que tu loupes » qui a faillit m’échapper. Un automatisme, rien de plus. Un jeu très prisé entre Serpentard notamment, bien qu’il nous arrive de nous amuser des rougeurs des Serdaigles, des balbutiements outrés des Pouffy et parfois même du caractère emporté des griffons. Un jeu dans lequel j’excelle. Un de plus. Mais pas avec Pote Potty. Nous sommes au dessus de cela, oui c’est cela.. Et je ne saurais dire pourquoi mais l’idée même est dérangeante.
- Parce que tu crois que cette situation m’amuse Potter ? Je veux bien comprendre que tu veuilles terminer au plus vite ce rendez vous ridicule, après tout tu disposes de ma chambre de préfet et de l’intimité qui va avec mais moi, je vais être contraint de retourner dans cette tour infernale et trop rouge pour ne pas donner des envie de meurtres, dans un dortoirs rempli de personnes qui me haïssent aussi sciemment que je déteste chacune d’entre elles et en plus j’ai appris que Dean ronflait !
Toutefois j’admets que je fais trainer les choses... Il faut dire pour ma défense qu’une journée passée dans la peau du gentil petit gryffondor défenseur de la veuve et de l’orphelin à quelques chose.. d’urticant. Véritablement. Et il en va de ma santé mentale (la seule chose qui m’appartienne encore à l’heure actuelle, c’est dire si elle m’est précieuse !) de faire payer audit gryffondor un peu de ce que j’ai eus à endurer dans la journée. Alors oui, je traine, oui, je provoque. Mais c’est pour mon bien et celui de mon entourage direct donc les amis de petit pote Potter.
Saint Gyffondor soupire avant de s’affaler dans un fauteuil de la plus grossière des façons. Je ne peux retenir un hoquet de surprise de me voir ainsi négligé et dans une position aussi lascive que dégradante pour le sang pur que je suis. Et soudain tout s’éclaire :
- Tu n’as pas lu ma liste ! L’accusais-je en plissant les yeux suspicieux et mauvais. Après tout ce n’est pas comme si j’avais passé un temps fou a faire cette [censuré] de liste ! Révéler tout ce que les autres ont vu et connaissent, appuyer sur ce qu’il faut qu’ils continuent à croire et à penser tout en continuant de cacher ce que l’on peut encore dissimuler.. Sans parle de l’écriture même de ladite liste : paraître neutre et indifférent alors qu’on se dévoile à son pire ennemi... Montrer ses failles sans en avoir l’air, ses petites habitudes sans être sûr que ce dernier n’avait pris que ne serait-ce que la peine de les noter lui-même. Lui mâcher le travail.
- Une liste ? Ha tu parles de ton roman peut être ? Merlin Malfoy tu n’as tout de même pas véritablement cru que ta vie m’intéressait ? Lâcha-t-il sarcastique et insolent alors qu’il venait à bout du dernier rempart de gel qui tentait encore vainement de me faire ressembler à quelque chose.
- Pas plus que ta misérable existence me passionne Potter... Toutefois j’aurai pensé que tu n’aurais pas l’égoïsme de te foutre (oui foutre ! : le binoclar m’a énervé !) du nombre de rubis que tu ferras disparaître de ton sablier mais c’était sans compter le nombrilisme maladif du garçon-qui-à-survécu ! Mais tu sais Saint Potty, dans ce corps de rêve que tu malmènes, tout tes petits privilèges n’ont plus lieux d’être. Les professeurs ne détourneront pas les yeux de tes conneries, et n’excuseront pas chacune de tes effronteries en prétextant « le fardeau que le monde à osé placer sur les épaule d’un si jeune garçon » jouant sur tes nerfs fragiles de petit névrosé…
- Je n’ai jamais demandé à avoir droit à un traitement de faveur ! Et ne parle pas de ce que tu ne connais pas !
- Ha ça, je ne risque pas de savoir ce que c’est ! De l’élu dont je dois endosser bien malgré moi le rôle je ne connais que sa couleur préférée et le fait que pour celui qui doit nous débarrasser de vous-savez-qui, les petits pois sont trop difficiles à attraper !
- Merlin mais tu veux savoir quoi de plus ? Tu dois te faire passer pour moi pendant moins d’une semaine ! Pas endosser le rôle de l’élu aux yeux du monde sorcier ! Mais peut être que ça te plairait Malfoy ? Tous les regards constamment tournés sur toi, les journaux qui relatent tes moindres faits et gestes, tous ces gens qui ont déjà une opinion sur toi sans jamais t’avoir vu, ces imbéciles qui t’adules parce que tu es censé sauver le monde, rien de moins alors que tu n’es même pas l’étudiant le plus doué une baguette à la main ! C’est ce que tu veux Malfoy ? Parfait ! Je te le laisse avec plaisir ! Mais alors tu prends aussi le revers de la médaille ! Tu comprends, le coup du héros orphelin ça faisait plus classe dans la biographie pour le petit côté martyr ! Mais si ça te va je ne vois même pas pourquoi on s’emmerde encore ici, allons directement demander à Dumbledore que le changement de corps soit irréversible ! Et là en effet si tu veux je te ferais ta putain de liste de tout ce que tu dois faire et savoir en étant Harry Potter !
Je n’avais, de mémoire, jamais vu ni Potter, ni mon propre organisme dans un tel état de fureur. Concentré de rage, si haineux qu’il en faisait blanchir les articulations de mes poings sur les accoudoirs malmenés. Chacun des traits fin de mon visage hurlait d’indignation d’être ainsi malmenés et tordu dans un rictus presque dément. Pour un peu je l’aurais cru au bord des larmes. Mais un organisme Malfoy ne pleure pas, et le héros du monde sorcier non plus. Ou jamais en public.
- Toujours cette propension à l’exagération et à la théâtralisation… Arrête un peu avec ton complexe du héros martyr tu veux ? Répliquais-je de ma voix trainante et froide en balayant d’un geste négligé de la main son beau discours comme on chasse une mouche agaçante.
Mais sa colère avait apaisé mon agacement. J’aurais dû répliquer et enfoncer le clou dans cette plaie béante que j’avais laissé à vif dans sa chair... C’était si facile avec lui et j’excellais à ce jeu macabre. Je le savais. Et les gens me craignaient pour cela. J’aurais dû le pousser à bout, rien que pour m’avoir fait attendre, rien que pour ces deux jours passés à en chier au milieu des rouges et or, juste parce qu’il était Harry Potter et que j’étais Draco Malfoy. Mais contre toute logique, je n’en fis rien. Sa colère avait eu raison de la mienne et je m’étais contenté de l’observer chiffonner mon visage et crisper mes poings comme un scientifique sa dernière expérience.
« Et cesse de dire des bêtises ! Laisser le nom des Malfoy entre tes mains serait une atteinte au bon sens et je n’aime pas le rouge. Alors redresse toi Potter, je vais te montrer comment on s’assied lorsqu’on joue au Malfoy. »
- Et si je n’ai pas envie de jouer ? répliqua t-il du tac au tac, acerbe.
Je choisis de l’ignorer délibérément. Potter m’observa avancer vers lui le corps tendu à se rompre. Tant et si bien que je me demandai quand est ce qu’il allait enfin céder et me sauter à la gorge pour couvrir son propre visage de coups comme semblait le réclamer mes poings que je ne reconnaissais plus.
- Tu n’as pas plus le choix que moi Potter alors sois un bon élève et avec un peu de chance on pourra quitter cette foutue pièce avant le début des cours.
Saint Potty soupira bruyamment de la façon la plus disgracieuse qui soit avant de s’affaler complètement dans le sofa se contrefoutant royalement de ma leçon de tenue à venir.
- Tu me fatigues Malfoy…
-Je te retourne le compliment Potty mais sache que tu ne sortiras pas de cette pièce avant que je ne me sois assuré que tu sois capable de tromper Blaise et Pansy.
- Tu as vraiment envie de passer la nuit avec moi hein ? Potter avait l’air presque amusé et un peu fou. Les nerfs sûrement. Et la fatigue.
- Tu n’as pas idée... déclarais-je avec une ironie mordante alors que je repoussais la jambe que Potter avait nonchalamment laisser retomber en travers de l’accoudoir du fauteuil. D’un coup vif et agacé du poignet droit je le forçait à redresser le dos tandis que les doigts de mon autre main s’étaient saisis de son menton (le mien en l’occurrence) pour le forcer à tenir ce foutu port de tête ! Au vu des heures que j’avais passés à travailler ce dernier et du nombre de cours de maintien et de bonnes manières que m’avait forcé à prendre Mère pendant mon enfance, j’avais étrangement cru que mon corps, par habitude et automatisme, ne permettrait pas à saint potty de se tenir n’importe comment.
De nombreuses et longues minutes plus tard.
- Potter !! Chaque chose que tu diras de travers sera retenue contre tes très chers amis le miséreux et la sang de bourbe.. Et sois sûr que je me délecterais de chacun de leurs regards out...
- Enfoiré ! Essaye seulement !
- J’vais me gêner... Ah il est beau l’esprit gryffondor ! Tu voudrais que je n’insulte pas tes amis et que je me comporte bien avec eux et regarde ce que tu viens de dire de Pansy !
-Mais j’en ai marre de ton putain d’interrogatoire par Merlin ! Ca fait trois fois que tu m’interroges sur ce que tes soi-disant amis pourraient hypothétiquement me demander ! Je veux aller me coucher bordel !
- C’est peut être parce que tu n’es toujours pas au point Potter.. Si tu avais mieux lu ma liste on aurait passé moins de temps à te la faire apprendre ! Je t’interrogerais jusqu’à ce que tu saches te comporter comme un parfait Malfoy ou presque.
- Mais c’est bon je sais très bien jouer le rôle du parfait petit con finit ! Tes sous fifres n’y verront que du feu ! Et de toute façon ils sont bien trop occupés à se faire des films à notre sujet pour jouer à me passer au détecteur de mensonges ! Ils n’ont aucune raison de me demander de leur raconter je ne sais déjà plus quel épisode vous auriez vécu en 3ème année !
- Tu es trop impulsif, tu t’énerves pour un rien comme un gryffondor à qui on aurait volé son os à moelle!
- Mais je suis un gryffondor !!
- Plus maintenant. Redresse la tête quand tu me parles tu dois toujours avoir l’axe du menton au dessus de la ligne de la mâchoire !
Encore plus tard..
- Décroise les jambes, relâche ton dos... Tes jambes ! Mais par Godric gryffondor lui-même tu va te le sortir du cul ce balai ?!
- Je t’emmerde Potter ! Que l’envie te prennes de te prélasser dans un sofa comme une chienne et de marcher comme n’importe quel moldu décérébré et incapable de faire correctement un pas devant l’autre, soit ! Mais moi, et même dans ta foutue carcasse, il y a des limites que je ne franchirais pas !
- Oh si tu vas les franchir ! Tu m’as fait chier comme jamais avec tes manies et mimiques d’aristo à la mords-moi-le-nœud alors tu vas les franchir ces limites et si je te dis de te sortir le balai du cul eh bien tu vas le faire !
Potter fondit alors sur moi pour me forcer d’une main sur le ventre à m’enfoncer plus profondément encore dans le fauteuil dans lequel j’avais eus la faiblesse de m’asseoir une seconde. Visiblement toujours pas satisfait de ma posture, il m’écarta vivement les jambes en prenant appuie sur mes genoux (enfin les siens) avant de placer son genoux entre ces dernières pour couper court à tout mouvement reflexe qui me verrait les refermer.
- Ecarte ! Il n’y a que les filles, les homos et les aristos qui serrent les jambes comme ça et jusqu’à preuve du contraire je n’appartiens à aucune de ces catégories.
Furieux, las et agacé, je m’apprêtais à annhiler tout espoir de descendance potteurienne d’un bon coup de genou mais Pote potty semblais avoir prévu le coup et para ce dernier ainsi que les suivants. S’en suivit une courte lutte qui vit l’élu du monde sorcier me grimper à demi sur les genoux pour les bloquer tout en capturant mes mains des siennes.
- C’est bon ? Tu as fini ? Me demanda t-il, narquois, un demi sourire moqueur et méprisant au coin des lèvres. Une expression qui m’allait déjà bien mieux mais que je n’aimais pas me voir adresser.
Toutefois je ne pensais même pas à relever et me contentais de l’assassiner du regard mais Saint Potty se contenta d’accentuer plus encore son sourire arrogant.
Il m’agace. Dans un soupir las et bruyant (la subtilité ne rime à rien avec un gryffondor), je laissais tomber toute tentative de résistance et me laissais aller dans le moelleux du fauteuil. Je n’abandonne pas, je prépare une contre attaque surprise et fulgurante. Nuance.
- Dégage de là Potter. Même dans mon corps le...
- Parfait ! Là, ne bouge plus, tu vois ? C’est beaucoup plus confortable et cool que ta position assise-dos-droit-coude-au-corps-menton-haut-et-jambes-serrées non ?
-…
Retenez-moi.
- Bon c’est pas qu’on s’amuse avec toi Malfoy mais l’heure du couvre feu doit être largement dépassée et je n’aimerais pas vraiment avoir à expliquer à qui que se soit la raison de ...
Je n’ai pas véritablement suivit le reste de ces élucubrations de gryffondor fatigué et stupide. A vrai dire, je ne m’étais même pas rendu compte qu’il s’était redressé et se dirigeait actuellement vers la sortie.
- Ta liste Potter. Et ah oui... une dernière chose..
J’entendis Potter attraper sa liste et s’arrêter.
- Je peux savoir pourquoi Weasley entre dans la salle de bain pendant que tu –en l’occurrence que je-me douche ??! C’est déjà une épreuve assez dégradante que d’avoir à laver ton corps aussi j’aimerais bien que..
- On est dans la même équipe de Quidditch tu sais...
- Et ?
- Donc il arrive que l’on se lave en même temps dans les douches communes après un match.
- Et ? Je ne vois absolument pas le rapp...
- Et c’est tout ! Ron est comme mon frère alors oui il peut entrer dans ma douche même si l’envie lui en prend que ça ne me choquerait pas !
-…
- Quoi ? Les serpentards ont des douches privés dans leurs vestiaires ? Ou tu crains trop pour tes fesses pour..
- Bonne nuit Potter.
- A mon tour de te poser une question...
Instinctivement je me raidis. Il faut dire qu’avec les nouvelles lubies de Blaise et Pansy et l’incapacité de Potter à dévier intelligemment un sujet délicat, j’avais de quoi m’inquiéter sérieusement.
- Qu’est ce que tu as fais à Ron ? On à l’impression qu’il t’en veut...
- Je lui ai piqué sa dernière chocogrenouille. Déclarais-je du tac au tac, soulagé malgré moi et parfaitement agacé d’avoir des comptes à rendre à pote Potter. Il n’était pas spécifié que l’on devait être aimable avec le parti adverse, ce dernier ne devait juste je cite « ne se douter de rien ». règles made by dumby.
- Tu n’aimes pas les chocogrenouille. Page 4, paragraphe 6. Récita l’élu du monde sorcier avant de continuer à avancer vers la sortie. Mais ça aurait pu…
- Je n’ai pas dis que je l’avais mangé Potter... Répliquais-je avec malgré moi, un demi sourire en coin. C’est qu’il allait finir par la connaître cette foutue liste... Je refusais toutefois de trop réfléchir aux conséquences que cela pourrait avoir dans le futur. Bon, ce n’est pas comme si je lui avait révélé autre choses que des futilités... et puis c’était un gryffondor. Et un gryffondor n’utiliserait jamais ce genre d’informations contre son meilleur ennemi de toujours. |