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au 31 Mai 21 :
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Par Heavenly13
Originales  -  Romance/Général  -  fr
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    Chapitre 4     Les chapitres     31 Reviews    
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Oui j'aime les mecs et si t'es pas content c'est pareil.

REECRIT 

POV Bastien

Je le savais ! C'était trop beau pour être vrai, je savais que ça finirait mal ! Deux jours. Ça faisait deux jours qu'elle était absente. Deux jours de pur bonheur sans entendre ne serait-ce que parler d’elle et où j'avais Will pour moi tout seul, comme avant. C’était vraiment bien, là j’avais de nouveau l’impression d’être la personne qui comptait le plus dans sa vie … Même lui il n’en parlait pas ! Du coup je suis tombé de haut quand sa copine a débarqué dans notre classe ce matin. Le cours se passait bien, comme d’hab’ quoi, vu que ce prof-là me déteste, mais bref. Elle a ouvert la porte un lançait un bonjour auquel personne n’a répondu et est venu vers nous. Je suis resté con. D’abord elle n’avait rien à faire là puisqu’elle n’était pas dans la même terminale que nous, et ensuite Will ne m’avait pas dit qu’elle devait revenir. Je me suis tourné vers lui. Will la regardait surpris. Ah. Il n’a pas l’air au courant non plus …

- Euuuuh Tiph' ce n’est pas contre toi, vraiment hein, mais … T'as pas l'impression de t'être gourée de salle ?

- Nan mamour j'ai demandé à être transférée pour rester avec toi mais bonjour comme même.

Elle me regarde et se penche pour l'embrasser. Je détourne les yeux. Bon sang là, ça y est, elle m’a vraiment gâché ma journée ! Le pire c’est que je suis sûr qu’elle le sait. Pff je suis trop dégouté … Elle ne pouvait pas rester où elle était ? Elle était très bien là-bas non ?! Ben non fallait qu’elle vienne me pourrir la vie.

‘Spèce de garce.

Et puis c'est moche " mamour ". Faudra que je le lui dise tiens. No c’est vrai, y a vachement mieux comme surnom que ce truc ! Comment ça c’est mesquin ? Pas du tout ! C’est juste que c’est vraiment laid. D’abord si j’étais à sa place je n’oserai pas appeler qui que ce soit de cette manière. Encore moins Will. C’est ridicule. Me sortant de mes pensées, son rire me crispe. Elle remarque mon mouvement.

- Bastien. Je ne t’avais pas vu.

On y croit tous. Comme elle a l'air dégouté en disant ça fada ! Elle s'approche pour me faire la bise, je tourne la tête vers le tableau et l'ignore. Oulala ! Faut surtout pas te donner cette peine ma vieille, je ne veux surtout pas que tu me touches. Elle se redresse vexée et s'assoie à la gauche de Will, qui nous as observer sans rien dire.

Directement elle l'accapare de son blabla inintéressant et Will me fais un petit sourire avant de se tourner vers elle. Mon humeur s’assombrit d’un coup. Je me détourne du « couple parfait » et là, je me rends compte que le prof (et le reste de la classe aussi d'ailleurs) nous observe en silence depuis qu'elle est entrée. Je ricane intérieurement et lance

- C'est bon M'sieur ! On a terminé ces émouvantes retrouvailles, Tiphaine a fini son défilé et faut l'arrêter avant qu'elle commence à nous parler de son poisson rouge !

Nos camarades éclatent de rire. Elle me fusille du regard tandis que Will cache son sourire dans sa main. Ah ah. Tout n’est pas perdu. Le professeur n’a pas l'air content du tout et je sens qu'il va essayer de nous sortir une de ses phrases bien pourries qu'il croit très spirituelles

- Monsieur Maclay ! Puisque vous êtes si intelligent venez corriger cette équation au tableau.

Ah non.

- Et ne croisez pas les jambes ainsi on direz un homosexuel.

Ah si.

Je hausse un sourcil, narquois

- Vraiment ? On m’a toujours dit que je le faisais pas … Mais merci. Faudra que je pense à avertir mon petit copain que je fais homo, il sera content de savoir qu’il n’est plus le seul. Je suis sûr qu'il se fera un plaisir de vous le confirmer ! Surtout depuis hier soir ! Comprenait bien, il en avait marre qu’on nous prenne toujours pour des copains dans la rue, alors il a bien fallu que je le calme hein ?

Je lui fais un clin d’œil et amorce un mouvement pour me lever. Zut y a plus personne qui parle … J'ai dit ça avec tellement d'aplomb et de sincérité dans la voix que le silence s’est fait immédiatement. Bon ok je suis peut être gay, mais j’ai pas – pas encore – de copain … Même si je suis pas sûr que ce soit ce point-là qui les fasse taire … Mais bon.

Tiens il n’a plus rien à dire d'un coup. Je me lève et passe derrière Will ... qui n'a toujours pas bougé un cil depuis mon annonce. Il a l'air en transe. Et merde. Faudra que j’apprenne à tourner sept fois ma langue dans ma bouche avant de parler … Je ne voulais pas qu’il le sache comme ça … Non en fait je ne voulais pas qu’il le sache du tout mais c’est pas la peine de réagir comme ça !

Je vais au tableau, résous vite fait son opération et retourne à ma place, sans oublier d'adresser au prof mon plus beau sourire triomphant. Will est toujours statufié, je le pousse du coude.

- Wiiiiiillly

Il ne me regarde même pas.

- Eh Pssssst Will t'es mouru ?

Pas un mouvement, rien. Ah si il cligne des yeux. Pauvre con.

Là, on peut dire que je suis horriblement blessé. Beaucoup beaucoup plus que lorsque qu’il m’a oublié à mon anniversaire ! Bordel je croyais que c’était mon meilleur ami ! Faut que je parte. Faut que je parte sinon je vais le frapper ! Sans attendre la sonnerie, je range mes affaires dans le silence le plus complet et me lève, lui adressant un regard noir quand il daigne enfin se tourner vers moi.

- MONSIEUR MACLAY !

Zut je l'avais oublié celui-là. Dommage pour lui, mais je suis trop en colère pour être poli et obéissant.

- Quoi ?

- Où est-ce que vous comptez aller comme ça ?

- J'vais pisser, pourquoi ? Vous voulez m'aider ?

Et j'ouvre la porte. J'entends Will me demander de l'attendre mais quand je me retourne, c'est pour le regarder se rasseoir, la main de Tiphaine sur sa cuisse. Je le fixe quelques instants et quand nos yeux se croisent, je le vois tressaillir, surement surpris de l'intensité du dégout qu'il peut y lire. C'est vrai que je ne l'ai jamais regardé de cette façon. En même temps il ne m’a jamais autant déçu.

Connard. Tu l'as bien mérité cette fois. Et sans m'attarder plus je pars en claquant la porte.

 

Je suis dans la cour, adossé à un mur, en train de fumer ma troisième cigarette lorsque la sonnerie retentit.

 

POV Will

Je tressaille lorsque la porte se referme violemment derrière Bastien. Bordel qu’est-ce qui je viens de se passer ? Qu’est-ce que je viens de faire ? Et c'était quoi ce regard ?! C’est ça, ce truc qu’il y avait au fond de ses yeux qui m'a remué jusqu'au fond des tripes. Je repousse la main de Tiphaine. Elle n'avait pas le droit de me retenir. Pas cette fois. Le prof reprend son cours mais je n'écoute plus. Je réfléchis.

Bastien. Ses paroles. Son regard. Ses aveux. Son regard. Mon malaise. Son regard.

Pourquoi est-ce qu'il m'a regardé comme ça ? Ok je sais que j'ai mal réagi à l'annonce de son homosexualité. Ce n’était surement pas ce à quoi il s’attendait mais il ne devait pas prévoir que je reste stoïque ou que je saute de joie ! Alors pourquoi est-ce qu'il avait l'air tellement déçu et si en colère ? Pourquoi est-ce qu'il avait l'air d'avoir si mal ? Et pourquoi est-ce que ça me touche autant ? Ok c’est mon meilleur ami, je déteste le voir souffrir et encore plus si c’est à cause de moi mais là … C’était comme si … Comme si quand il me regardait, c'était moi qui souffrais à sa place ...

Pourquoi y avait-il autant de haine lorsqu'il a regardé Tiphaine ? Je sais qu'ils ne s'aiment pas – je crois même qu’il se déteste carrément - et qu'elle fait tout pour qu'on ne se voit plus lui et moi, je n'interviens même plus dans leurs disputes, mais cette fois-ci, c'était si intense, si ... violent. Violent et réel.

La sonnerie. Sans rien ranger ni attendre personne, je me précipite vers la porte et dévale les escaliers quatre par quatre. Je déboule dans la cour et le cherche.

Il est là.

Contre un mur, les yeux perdus dans le vide une cigarette à la main. Je déteste quand il fume. Nos regards se croisent, je retiens inconsciemment ma respiration. Le sien se durcit et il écrase son mégot. Il se redresse et marche vers moi. Arrivé à mon niveau il me fixe.

- Oui j'aime les mecs et si t'es pas content c'est pareil.

Et il s'en va. Moi je ne bouge pas, immobile, heurté de plein fouet pas ses mots.

Je réagis enfin quand Tiphaine s'accroche à mon cou. Je lui fais un sourire forcé auquel elle ne fait même pas attention, trop heureuse de s'être débarrassée de Bastien.

La sonnerie. Cours de français. Je ne le vois même pas passer, toutes mes pensées concentrées sur Bastien. Non mais qu’est-ce que j’ai fait ? Y faut que j’arrange ça. Je ne veux pas le perdre pour un truc pareil … Je dois le voir. Il faut que je le voie. C’est primordial. Ou est ce qu’il peut bien être allé … J’ai. Trouvé. C’est forcément ça. Je sais où il est. Il faut que je lui parle.

 

Je regarde les portes du gymnase. Depuis combien de temps je ne les ai pas franchi déjà ? Doucement, je repousse les battements et entre. Jeff me saute dessus immédiatement

- Allons bon qu'est-ce que tu lui as fait cette fois ci ?

Je le regarde, interrogateur. Il continue sur sa lancée

- C'est pire que la semaine dernière ! Je ne l’ai jamais vu comme ça.

La semaine dernière ?

- Il est dans un sal état ?

Il hoche la tête et me montre du doigt la salle 3. Directement, je me dirige vers elle. Sa voix m'arrête, la main sur la poignée. Bastien est à l'intérieur et je l'entends hurler. J'entre.

Il s'acharne sur un des sacs, et s’il ne pleure pas, il a encore les yeux rouges et gonflés. Je m'approche doucement. Il est toujours dos à moi. Lentement, je passe mes bras autour de sa taille et pose ma tête sur son épaule. Il se raidit immédiatement. Le silence s'installe.

- Pourquoi ?

Il murmure. Sa voix cassée me transperce. De brusques secousses font trembler ses épaules et je comprends qu’il pleure. Alors sans bouger je me mets à le bercer en nous balançant légèrement et en chantonnant

« Tomber par erreur comme une belle année
puisqu'elle brille encore de mille feux
on est
pile à l'heure presque nez à nez
partageons les torts, enfin si tu veux
je t'ai vu comprendre, je t'ai vu valser
aux dernières
nouvelles nous allions mieux
je t'ai vu m'apprendre où mettre mes
pieds
aux dernières nouvelles nous étions deux

j'ai perdu le fil tourner les aiguilles
j'ai
fini ma course dans une fumée bleu
échangé les
meubles ou bien refaire le lit
quémander le peuple supplier la
nuit
je t'ai vu souffler dans une bouteille vide
déguisé en celle qui voudrait s'unir
je t'ai vu tomber comme certain décide
aux dernières nouvelles on voulait vieillir

y a plus rien de grave si ça ne dure jamais
je suis le témoin que ta vie cherchait
si les gens le savent, c'est qu'on se trompait
si on n’y peut rien c'est que les
jeux sont faits
t'as cueilli tes
fleurs surtout celles qui aime
t'as choisi les roses moi les chrysanthèmes
t'as
caché ma haine dans une mare de pleure
tu finiras reine qui sera l'empereur
je t'ai vu comprendre, je t'ai vu valser
aux dernières nouvelles tu étais loin

je t'ai vu m'apprendre où mettre mes pieds
aux dernières nouvelles moi j'allais moins bien »

Une fois que je sens qu’il est calmé je reprends doucement

- Je ne sais pas. Je ne voulais pas tu sais ? J'ai mal réagi au début mais après tout pourquoi pas ? Je suis ton ami, je n'ai pas à te juger, pas de cette manière-là. Je voulais vraiment te suivre tout à l'heure ...

J'ai chuchoté tout le long de ma tirade, sur un ton d'excuse, sur un ton de confidence. Je le sens se détendre et s'appuyer un peu plus contre mon torse.

- Et puis, tu peux aimer qui tu veux, une femme, un homme, et même un extra-terrestre si ça te chante, tu resteras comme même mon Bastien.

Il se retourne et enfoui son visage dans mon cou. Mon cœur rate un battement.

- Merci

Il a dit ça très bas, mais je l'ai entendu. Pour toute réponse, je le serre aussi fort que je peux.

- C'est y pas mignon ça !

Je sursaute comme un fou et sent Bastien qui rigole dans mon cou

Jeff. Ou comment casser un super moment.

- Jeff sal con tu m'as fait peur !

Il me tire la langue

- Très adulte Jeff tu m'impressionnes.

Il rigole

- Bah ! Tu t'en remettras ! Mais ça fais plaisir de te voir la limace !

Je souris. Mon dieu ce qu'ils m'avaient manqué !

 

 
 
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