Auteur : Ein Claim : Cet oneshot ainsi que ses personnages m'appartiennent. Merci de ne pas les utiliser sans mon accord. Genre : Shonen-ai Rating : K Note de l’auteur : Voici un petit oneshot ! Mon premier ! ^o^ c'est la fête =p Généralement je n'aime pas lire les oneshots, je l'avoue, je trouve ça trop court ! Mais j'avais envie d'écrire celui-ci... j'espère qu'il vous plaira ! Remarque : les noms des deux protagonistes n’ont pas été choisis au hasard ! Yuki = neige Hikaru = briller, étinceler...
Hikaru by Ein - Yuki ! Mes yeux s’arrachent à la contemplation d’un cerisier en fleur et se portent sur un jeune homme qui arrive en courant vers moi. Hikaru… L’ombre d’un sourire se profile sur mon visage. - Désolé ! Je suis en retard ! T’attends depuis longtemps ? Je secoue la tête négativement mais mon cœur crie au mensonge. J’ai envie de lui dire, je t’attends depuis longtemps, trop longtemps… cela fait combien maintenant ? Deux ans ? Trois ans ? Imbécile, tu sais exactement. C’est vrai, je le reconnais : deux ans, sept mois et quatorze jours. Et cinq heures vingt-sept minutes. Je hoche la tête mentalement. Ça fait beaucoup. Trop longtemps. Pourquoi tout ce temps ? Je secoue la tête. Je ne veux pas réfléchir à ça. Peu importe combien de temps j’attendrai, que ce soit un jour où toute ma vie, tant que je peux être avec lui. - Je viens d’arriver, ne t’inquiète pas. Il parait soulagé et me fait un sourire resplendissant. Je sens mon cœur fondre. Ses joues rougies par l’effort, son souffle court, ses yeux pétillants de vitalité et ses cheveux en bataille suffisent à faire battre mon cœur plus vite que d’ordinaire. Comprend-il l’effet qu’il me fait ? Bien sûr que non ! Comment veux-tu qu’il comprenne ? Tu ne lui as jamais dit. Et je ne lui dirai jamais. Pourquoi ? Il n’a pas besoin de savoir. C’est mieux pour lui qu’il ne sache pas. Je ne veux pas le faire souffrir. Imbécile. Je sais. - On fait quoi aujourd’hui ? Rester ici ou partir à l’autre bout du monde, tout ce que tu veux, je m’en fiche, tant que je suis avec toi… - Tu ne voulais pas t’acheter un nouveau portable ? Il se tape le front en souriant. J’aime son sourire et ses yeux étincelants de joie de vivre, comme un soleil après la pluie. Sait-il que je me lève chaque matin uniquement pour recevoir un peu de sa lumière ? Sait-il que ses sourires me font fondre comme de la neige au soleil ? - Ah oui ! Ma batterie est morte. Heureusement que tu me le rappelles ! Il me presse le bras d’une main, son contact me fait frissonner. Il m’entraîne vers une ruelle commerçante où les enseignes lumineuses accrochent le regard des gens… mais moi je ne vois que lui, je n’ai jamais vu personne d’autre que lui, comme si, avant de le rencontrer, je n’étais qu’un aveugle nouveau né qui n’avait encore jamais vu la lumière du jour. Nous entrons dans une grande surface inondée de monde. Hikaru me lâche le bras pour avoir plus de facilité à avancer, je le suis, tant bien que mal, sans le quitter des yeux. Puis soudain, une vague de clients qui se pressent devant moi, qui me bousculent et je me sens happé par le courant. Hikaru ? Où es-tu ? Je panique, je ne le vois plus. On me bouscule encore, je trébuche et me rattrape avec peine. Hikaru ? Mon cœur s’accélère, je sens une goutte de sueur perler sur mon front. Je n’aime pas le monde, je n’aime pas la foule. Ma tête me crie de sortir d’ici mais mon cœur le fait patienter : pas avant d’avoir retrouvé Hikaru. Ma respiration devient erratique, ma vue s’obscurcit… la nuit m’entraîne, me happe vers ses profondeurs. Non ! Je ne veux pas sombrer ! Soudain une main m’attrape le bras. Je me retourne, le cœur battant. Hikaru. La nuit s’est enfuie, chassée par le soleil de ma vie. Il me regarde, un sourire d’excuse aux lèvres. - Y a trop de monde ! Viens, on s’en va. Ouf ! Sauvé ! Je m’accroche à lui telle une bouée de sauvetage et nous nous dirigeons vers la sortie. De l’air, enfin ! Je respire à grands coups et apprécie l’oxygène qui emplit mes poumons. - Désolé de t’avoir embarqué là dedans… Je secoue la tête. - Ce n’est pas ta faute. Il me regarde, inquiet. J’ai toujours été agoraphobe, Hikaru le sait mieux que personne. - ça va ? Je lui rends son regard et hoche la tête en silence. Je n’aime pas qu’il s’inquiète, surtout pas pour moi. Hikaru est trop gentil, toujours à penser aux autres, sans jamais penser à lui. Moi, je ne pense qu’à lui et rien qu’à lui. Le sait-il, que mes pensées s’envolent auprès de lui à longueur de journée ? Qu’il n’y a pas une seconde sans que je pense à lui ? Je tente de changer la conversation. - Il y a un autre magasin plus loin, tu veux qu’on y aille ? - Non. Allons boire un truc au calme plutôt. J’ai soif. Menteur. Je sais qu’il dit seulement ça pour moi, il veut s’excuser, je sens qu’il regrette déjà de m’avoir embarqué avec lui. Je ne veux pas qu’il s’en veuille. Je suis heureux d’être là. Il ne comprend pas que j’aurais pu affronter des dizaines de magasins bondés comme celui-ci rien que pour être avec lui. Il ne comprend pas qu’il est toute ma vie, que je ne serais plus rien sans lui… ou plutôt que je n’ai jamais rien été jusqu’à ce qu’il arrive dans ma vie. On s’installe à une table, dans un petit bar à l’écart de la vie grouillante de la ville. Il commande un Coca, je prends une limonade. En attendant le serveur, nous bavardons, de tout et de rien. Mes yeux ne le quittent pas un seul instant. J’observe en silence ses mimiques, son visage tellement plein de vie lorsqu’il parle… Je meurs d’envie de toucher ses lèvres, de sentir sa peau sous mes doigts, de glisser ma main dans ses cheveux. Le serveur arrive et dépose notre commande. Hikaru se met à siroter son Coca tandis que le silence s’installe à notre table. Je n’ai jamais été très bavard. Je préfère observer, l’observer. J’aimerais tant être cette paille qu’il glisse entre ses lèvres, ce verre qu’il agrippe fermement, ce siège sur lequel il est assis… - Dis Yuki… Je lève les yeux et croise son regard. Inquiétude et appréhension, c’est ce que j’y lis. Mon cœur s’accélère, je prends peur. Que veut-il me dire ? Que je le dérange à toujours l’observer ? Qu’il en a marre d’être avec moi ? Qu’il me trouve trop bizarre ? Qu’il me déteste ? Je chasse ces pensées de mon esprit et me concentre pour rester de marbre, je ne veux pas qu’il voie mes angoisses. - Tu sais… Une perle de sueur me glisse le long du dos. Hikaru se gratte le front. Il est gêné, hésite à poursuivre. Mon cœur tambourine dans ma poitrine. - Tu connais Satsuki ? Mon cœur rate un battement. Ce n’est pas ce à quoi je m’attendais, mais ça ne me met pas plus à l’aise pour autant, au contraire. Mon ventre se noue tandis que je hoche la tête en silence. Satsuki est dans la même classe que nous. Jolie fille, toujours souriante… - Elle… m’a fait sa déclaration hier. Mon cœur se glace. Ce n’est pas la première fois qu’une fille se déclare à Hikaru, mais c’est bien la première fois qu’il m’en parle. - Et ? Que lui as-tu répondu ? Ma voix est ferme, neutre, comme d’habitude. Une part de moi s’en réjouit. - Je lui ai dit d’attendre, que j’avais besoin de réfléchir… Il hésite à poursuivre, je reste silencieux. Il ne voit pas combien je suis mortifié, tant mieux, je ne veux pas qu’il comprenne ma détresse. - Je crois que je l’aime… Ses joues se teintent de rouge. Qu’il est beau à cet instant ! Et combien j’aurais donné pour être la cause de son état ! Elle a de la chance, cette fille, je l’envie, j’en suis jaloux… pire, j’en crève de jalousie. Trahison ! crie mon cœur, mais Hikaru ne m’a jamais trahi, il n’a fait que suivre ses sentiments… Voleuse ! mais il ne m’a jamais appartenu… Je dissimule au mieux la douleur de cet aveu qui ravage mon cœur et ravale les larmes qui tentent de s’échapper. Je suis doué pour camoufler mes sentiments, mes parents me reprochent souvent le visage taciturne sans aucune expression que j’affiche à longueur de journée. Je ne m’en suis jamais soucié, mais aujourd’hui, c’est la première fois que je me réjouis sincèrement de cette capacité. Je ne veux pas qu’il ait mal par ma faute, je ne veux pas le priver de son bonheur… Je veux qu’il soit heureux. - Et bien dis-le-lui alors… Et dans un ultime effort, pour lui, sous ses yeux ébahis, je lui souris. Il me regarde avec un air ahuri, je ne lui en veux pas. Je crois qu’il ne m’a jamais vu sourire. Cela fait combien de temps d’ailleurs, que mes lèvres ne se sont pas élargies ainsi ? Ah ! Que c’est dur de continuer de sourire alors que mon cœur pleure, que mon esprit se vide et qu’un trou béant s’est formé dans sa poitrine. Mais je tiens bon, il s’est mis à sourire, lui aussi, et les rayons de ce soleil commencent déjà à réchauffer mon cœur qui vient de mourir. J’ai compris maintenant, il est inutile de l’attendre. Deux ans, sept mois, quatorze jours et huit heures trente-huit minutes maintenant, c’est le temps durant lequel j’ai espéré qu’il serait à moi un jour, sans comprendre que son cœur appartenait déjà à quelqu’un d’autre… |