Crédits Genres : humour, romance, drame Rating : PG-13 Résumé : Elizabeth a beau être une élève relativement discrète et anonyme, elle est bien loin d’être ouverte d’esprit. Que ce soit les Moldus, l’homosexualité, les hybrides, rien n’échappe à son mépris. Mais si elle venait à découvrir le secret de Remus Lupin, pourrait-elle oublier son éducation de Sang-Pur ? Serait-elle toujours capable de l’aimer, ou s’en servirait-elle contre lui ? Avertissement : Certains pourraient être surpris ou même choqués par les propos xénophobes, homophobes et autres du personnage principal. Ceux qui me connaissent le savent, mais je précise pour les autres que je ne partage pas du tout les points de vue de Elizabeth. Je suis la personne la plus ouverte d’esprit que vous pourrez rencontrer. Il s’agit donc bel et bien d’un personnage fictif, et pas d’une extension de ma personne. Disclaimer : Pour parler dans une langue que tout le monde comprend, rien n’appartient à la modeste écrivaillon francophone nommée Cassie Black que je suis. Seule Elizabeth Walsh et trois/quatre autres que j’ai inventés sont à moi, rien qu’à moi, les miens, les miens, les MIENS… pour tout le reste, adressez vos réclamations à JK Rowling, Bloomsburry, Warner Bross, Gallimard et j’en passe. Remerciement spécial : A Doxies Curse, mon adorable bêta-lectrice qui a transformé ce truc en chapitre lisible, pour sa patience et son incroyable fidélité ! Son Petit Problème de Fourrure Cassie Black *** Chapitre 01 : La Surprise ***
Pourquoi ? Pourquoi est-ce que ça m’arrivait à moi ? Dire qu’une semaine auparavant, j’étais encore une étudiante anonyme parmi tant d’autres, me fondant dans la masse sans que personne ne me remarque. Alors pourquoi étais-je désormais plantée devant l’entrée de la Grande Salle, morte de honte, et prête à pleurer toutes les larmes de mon corps devant la moitié des élèves et professeurs de Poudlard ? Tout ça c’était la faute de Dumbledore et des enseignants. S’ils n’avaient pas pris cette décision, Ils n’auraient jamais appris mon existence. Parce qu’Ils avaient fait ça, je le savais. Ça ne pouvait venir que d’Eux et de personne d’autre. Mais ce n’était pas de ma faute si j’avais fait une petite erreur, non ? Ils n’avaient pas besoin de me faire ça ! Je Leur ferai payer. C’était décidé, Ils allaient le regretter amèrement… *** Une semaine plus tôt ***
Je soupirai de lassitude en avalant mon toast. Dire que je pensais m’être levée assez tôt pour échapper à ça… « ‘Muuuuuuuus, viens manger avec nooooouuuuuuuuus ! », hurla la voix stridente de Mickaëlla Veber, une pin-up rousse de Gryffondor des plus pitoyables. Je supposai que le garçon avait dû refuser sa si discrète proposition, car son ton devint désespéré. « Maaaaaiiiiiis, ‘Mus ! Hier, tu avais dit que tu étais d’accord… — C’était pour que tu lui foutes la paix, Veber ! », aboya Black, l’un des meilleurs amis de « ‘Mus ». Severus Rogue, mon voisin de tablée, grogna de mécontentement et relâcha sa cuillère dans son bol de porridge. « Faut vraiment que ces débiles congénitaux s’y mettent dès le matin ? » Si j’avais été intéressée par une quelconque forme de socialisation, j’aurais acquiescé et renchéri, et nous nous serions mis à dire le plus grand mal des Gryffondors en général et de quatre Gryffondors en particulier. Néanmoins, je me fichais complètement de l’avis de Rogue, et les scènes ne m’intéressaient pas plus que ça. J’attrapai donc mon sac et me levai de ma chaise. Ou plutôt, je m’en extirpai sans aucune grâce, mes hanches passant difficilement. Fichus accoudoirs !, ronchonnai-je mentalement. Il était vrai que j’étais un peu trop large pour ces minables petites chaises taillées sur des mesures d’anorexiques ambulantes. Il fallait vraiment que je me souvienne de ça : ne pas m’asseoir sur une chaise ayant des accoudoirs ! Toujours, toujours penser à remétamorphoser les chaises trafiquées en chaises normales ! C’était pas compliqué quand même, franchement… Personne ne remarqua mon petit manège et je pus me sauver de la Grande Salle alors que la petite Veber meuglait contre Black, et que Lupin (alias « ‘Mus ») se dandinait d’un pied à l’autre, mal à l’aise. Quel spectacle navrant… Mais quand on était à Poudlard, il y avait forcément une dizaine de scènes de ce genre par semaine ; c’était un passage obligé dans notre vie estudiantine. Tout ça à cause des Dieux de Poudlard… Qui étaient les Dieux de Poudlard, me demanderiez-vous ? Des imbéciles. Des crétins finis qui se pavanaient dans le château comme s’ils étaient les maîtres des lieus. Quatre garçons qui avaient tout misé sur leur physique et en avaient considérablement réduit leur niveau intellectuel. Quoi que, je suis injuste, ils étaient quand même les meilleurs élèves de Poudlard. Mais les notes et aptitudes ne sont franchement pas la preuve d’une quelconque intelligence. J’avais sincèrement honte de connaître leur nom, mais honnêtement, qui ne les connaissait pas ? Il y avait d’abord James Potter, le tombeur de ces dames. Un type aux cheveux bruns ébouriffés, avec des lunettes, plutôt petit et pas forcément très épais – mais il compensait avec un ego surdimensionné. Potter était capitaine et Poursuiveur de l’équipe de Quidditch de Gryffondor et il en n’était pas peu fier. Il aimait démontrer à quel point il était fort et talentueux, et ne pouvait s’empêcher de parler de ses matchs avec une arrogance non dissimulée. Il était persuadé que toutes les filles étaient à ses pieds et se faisait un devoir de les draguer les unes après les autres. Il n’y en avait qu’une qui lui avait résisté jusqu’à ce jour : Lily Evans. Je ne la connaissais pas personnellement (il n’y a rien de plus ennuyeux qu’une fille de Moldus), mais ça avait rapidement fait le tour de Poudlard et il était de notoriété publique qu’elle était le plus gros défi de Potter. Puis son fidèle acolyte Sirius Black, l’homosexuel du groupe. Bon, j’avoue, avant que ma vie ne devienne un enfer, je ne m’étais jamais posé la question, mais les faits étaient là : jamais Black n’avait daigné poser les yeux sur une fille. Ni sur n’importe quel être vivant d’ailleurs. De toute évidence, le commun des mortels n’arrivait pas à la cheville du Grand Black. Entre lui et Potter, j’ignore lequel était le plus arrogant des deux. Black misait tout sur ses yeux gris et son élégante nonchalance, les profs lui tombant directement aux pieds. Parfois, je me disais qu’il mettait énormément d’effort à être « beau » juste pour le plaisir de voir les midinettes lui baver dessus, et qu’il mettait énormément d’effort à se prendre pour un Dieu juste pour le plaisir de ne pas daigner poser son noble regard sur elles. Le troisième du lot, Peter Pettigrow, l’énergumène. Un intrus au milieu des deux Maîtres de Poudlard. Je supposais qu’il avait dû faire ses preuves pour que Black et Potter l’acceptent à leurs côtés, mais je n’avais jamais cherché à comprendre. Vous savez, si Potter et Black agissaient comme des Dieux, Pettigrow lui plaçait sa fierté à être le sujet de ces deux-là. Il les suivait avec avidité et se marrait comme une baleine à la moindre « farce » de ses maîtres. Si je trouvais Potter petit, sachez qu’il était quand même plus grand que Pettigrow, ça vous donne une idée. Il était plutôt châtain et ses yeux dégageaient une certaine expression bovine. Et le quatrième, Remus Lupin. A l’instar de Pettigrow, il était un suiveur. Il me semblait néanmoins l’avoir vu, une fois ou deux, essayer de calmer les trois autres. Il me semblait que les trois autres le respectaient. Mais il me semblait surtout que Lupin n’avait aucune vraie personnalité et se contentait de coller ses « amis » comme si sa vie en dépendait. Contrairement à Pettigrow, il n’avait pas l’air de considérer Potter et Black comme des dieux vivants – mais en n’était pas loin tout de même. Il fallait aussi ajouter que Lupin était une petite nature : au moindre coup de vent, il passait par la case « infirmerie ». Pitoyable. On peut supposer que, vu qu’il était le préfet des Gryffondors, il était plus « responsable » que ses amis, mais franchement, je pense que ça venait surtout du fait qu’il était le « moins pire » des quatre. Vous savez maintenant qui étaient les Dieux de Poudlard. Et tous les jours ou presque, leur fan-club perturbait la petite vie tranquille des étudiants normaux. Dire que Dumbledore ne les avait toujours pas renvoyés… Secouant la tête, je m’engageai dans les cachots en direction du cours de Potions, le premier de la journée. J’y arrivai un peu essoufflée, grâce soit rendue à mes vingt petits kilos en trop (bon d’accord, vingt-cinq…), et allai m’installer à ma table habituelle, devant le tableau. Je déballai mes affaires et entrepris de corriger un devoir de métamorphose à rendre pour l’après-midi même. La métamorphose n’étant pas ma matière forte, je craignais le pire. Mais si je relativisais la situation, aucune des matières autres que les Potions ne me réussissait, donc… Une demi-heure plus tard, la classe était remplie de vingt-cinq étudiants bruyants qui se calmèrent à peine à l’entrée du professeur Slughorn. Et ce fut là que la nouvelle nous tomba dessus sans que nous nous y soyons préparés. Un premier pas vers l’enfer pour moi. Le corps professoral avait dû y passer les deux semaines des vacances pour en venir à une telle décision, mais pourtant le professeur Dumbledore n’avait même pas pris la peine de nous en informer lors du repas, la veille de la rentrée des vacances de Noël. Notre salle commune souffla ce soir là d’une rumeur selon laquelle il avait eu peur d’une émeute et avait préféré déléguer la tache aux professeurs, pour qu’ils nous informent lors de notre première heure de cours, ceci afin de nous laisser le temps de digérer l’information et de ne pas nous entre-massacrer dans la Grande Salle. « Et maintenant, vous allez vous mettre par groupes de deux pour confectionner cette potion », commença le professeur en allant devant le tableau où il inscrivit le nom de la potion du jour. Un truc des plus simples à réaliser de mémoire, sans vérifier nos notes. Dans un bruissement de chaises, quelques élèves se levèrent pour rejoindre un quelconque camarade, mais le vieil homme se redressa soudainement. « Oh, non non non, les autres professeurs et moi-même avons décidé qu’un rapprochement inter-maison serait bien pour cesser vos querelles idiotes. Nous avons donc organisé tout ça ! » Sous les grognements des élèves, Slughorn se mit à fouiller dans ses poches. « Professeur, vous voulez dire qu’on va devoir être en binôme avec un Gryffondor ? — C’est exactement ce que je veux dire, monsieur Rogue… », répondit distraitement l’homme sous le regard haineux de mon camarade. Je regardai Rogue un instant. Tous deux à Serpentard, nous étions en binôme car nous arrivions à nous supporter mutuellement. Moi parce que j’appréciais son « professionnalisme » face à une potion, lui parce qu’il appréciait le fait que jamais je ne faisais exploser mes chaudrons. À part ça, je ne l’aimais pas spécialement. Je dirais même qu’il m’écoeurait un peu avec ses cheveux sales et sa peau grasse. Mais pire que tout, il était un sang-mêlé… peu digne d’intérêt à mes yeux. Certes plus qu’un enfant de Moldus, mais il ne fallait tout de même pas exagérer. « Monsieur Pettigrow avec Mademoiselle McGrégor… Mademoiselle Evans avec Monsieur Rosier… » J’observai distraitement mes camarades se lever pour rejoindre leur équipier avec la tête d’un prisonnier se rendant sur l’échafaud. « Monsieur Black avec Monsieur Rogue… » Là, je manquai de m’étouffer avec ma salive. Black et Rogue ensemble ? Les profs n’avaient peur de rien… Parce qu’il était de notoriété publique que ces deux là essayaient de s’étriper l’un l’autre dès qu’ils étaient dans la même pièce pendant plus d’un quart de seconde. « Et pour terminer… » Je fronçai les sourcils, prise d’un soudain mauvais pressentiment. J’étais d’accord pour Evans ou Summer, j’étais même d’accord pour Veber, ses ongles manucurés et sa voix de crécelle, mais il n’allait quand même pas… « Mademoiselle Walsh, vous ferez équipe avec Monsieur Lupin ! » Vraiment, je détestais ce professeur… Je regardai le professeur Slughorn avec une mine qui, je l’espérais, paraîtrait suffisamment meurtrière pour qu’il ne change d’avis. Mais il ne me regarda même pas, le salaud. Ce qu’il faut savoir, c’est que Slughorn avait ses chouchoux dans la classe et que je n’en faisais carrément pas partie. Vous n’imaginez même pas à quel point j’en étais triste… Ne pas être invitée à son club… une horreur… Je restai plantée sur ma chaise, refusant de bouger d’un pouce. Hélas, Lupin eut la présence d’esprit de quitter sa place (où Higgins s’était incrusté) pour venir s’installer à mes côtés. « Tu es Elisabeth Walsh, c’est ça ? Remus Lupin ! » Eh b’en, après cinq ans à suivre quelques cours ensemble, il se présentait maintenant… Je le regardai un instant, avant de me pencher sur ma table pour faire le tri dans les ingrédients. Je le remarquai qui esquissait une petite grimace du genre « que c’est bizarre venant d’un Serpentard… », mais je n’y prêtai pas la moindre attention. Je m’en fichais complètement de lui. N’allez pas croire que j’étais froide ou que je me trouvais trop bien pour les autres. C’est juste que les gens m’indifféraient et les collégiens étaient pires que tout. Chez les filles, seuls comptaient leur maquillage, leurs fringues, les garçons avec qui elles allaient sortir ou étaient sorties, et surtout leur concours de qui glousserait le plus fort et qui aurait le cri le plus haut perché. Chez les garçons, il n’était question que de Quidditch, de filles sexy, de positions qu’ils aimeraient essayer avec elles, et des trente-six manières d’avoir l’air d’un rebelle. Les Dieux de Poudlard, eux, étaient un savant mélange des pires défauts de tous. Et pour mon plus grand malheur, j’allais devoir faire équipe avec l’un d’entre eux… Lupin attrapa une racine de marguerite et se mit à la découper en fines lamelles pas très soignées. Rogue, lui, n’aurait jamais eu ce genre de flemme… Je soupirai de lassitude. « Professeur ? — Oui, Miss Walsh ? — On est vraiment obligé de faire ce genre de groupe pour le cours de potion ? — Oh, non non non, vous m’avez mal compris, Miss Walsh… » Je me redressai sur ma chaise, espérant que peut-être… « C’est pour tous vos cours que vous garderez le même équipier ! » Des cris de protestation fusèrent dans toute la salle. De toute évidence, je n’étais pas la seule à être ravie de cette nouvelle… « Pourquoi avec des Serpentards ? — Monsieur Black ? — Et les Poufsouffles ? Les Serdaigles ? Ils existent, non ? Alors pourquoi on doit se farcir des Serpentards ? — Il en est ainsi, Monsieur Black. Les Gryffondors avec les Serpentards, et les Poufsouffles, avec les Serdaigles… Vous avez sans doute remarqué que vos n’avez des cours communs qu’avec des Serpentard, non ? C’est pour faciliter les choses… » Je regardai mon « équipier » avec un visage exaspéré. « Franchement, avec des Serdaigles ça irait, avec des Poufsouffles peut-être, mais les Serpentards avec les Gryffondors, ça va finir en homicides… » grognai-je en m’enfonçant dans ma chaise. Lupin eut un petit rire discret. Je levai un sourcil dans sa direction. Depuis quand un des Dieux de Poudlard riait d’un commentaire venant d’un vert et argent ? Je ne cherchais même pas à le faire rire en plus… « Non, je me disais juste… Très perspicace… » Alors quoi, je n’avais pas le droit de commenter ? « Si l’idée de nettoyer le sang et les boyaux de Black et Rogue à la fin de la journée leur fait plaisir… » Lupin se tourna vers son fidèle compagnon pour évaluer les risques. S’ils avaient eu des baguettes magiques à la place des yeux, les deux adolescents se seraient entre-avada kedavrés. Bon, au moins, ils ne s’étaient pas encore jetés l’un sur l’autre pour se massacrer… Je repris mes chenilles pour les couper. « Oh, ça va Lupin, ton chéri sera toujours en vie ce soir… » grognai-je en remarquant qu’il fixait toujours les deux adolescents d’un œil averti. Non pas que je me souciais de le voir s’inquiéter, mais on avait une potion à finir… Il secoua la tête avant de reprendre ses racines de marguerites, non sans jeter de temps en temps un regard vers Black. « Tu devrais les tailler de façon plus homogène ; des morceaux trop différents risquent d’avoir un effet nocif sur la potion… » Il regarda dans ma direction avec une certaine stupeur. Ça m’agaçait un peu, ce type regardait rarement les gens en face. Je mettais toujours un point d’honneur à regarder mes interlocuteurs dans les yeux et lui avait un regard trop fuyant à mon goût. « C’est vrai que tu as fait équipe avec Rogue pendant cinq ans… — Et alors ? — Juste… ça m’aurait étonné qu’il supporte quelqu’un qui n’est pas assez studieux » Je retournai à mes chenilles avec agacement. « J’aime que les choses soient bien faites et les potions sont justement la seule matière où le fait d’être minutieuse m’aide. » Il hocha simplement la tête et s’appliqua à mieux tailler ses racines. Bon, au moins, il ne m’avait pas envoyée chier pour avoir osé critiquer ses méthodes. « Et puis, la potion de ratatinage est d’un niveau de troisième année… » Voilà, maintenant il pouvait m’envoyer chier pour avoir osé critiquer son niveau ! Non mais qu’est-ce que je foutais, franchement… C’était suicidaire de se moquer d’un des Dieux ! Mais il n’en fit rien, et une fois les racines coupées, il alla chercher un foie de rat pendant que je versai quelques goûtes de formol dans le chaudron. Rogue m’avait appris que l’odeur serait plus supportable en ajoutant cet élément, mais si j’en mettais trop, je risquais d’endormir la moitié de la salle. « Qu’est-ce que tu as fait ? » me demanda Lupin avec un air suspicieux en revenant s’asseoir. « Formol. Ajouté à la potion de ratatinage, le formol aide à amoindrir l’odeur aigre de la figue. Et puis, vu ce que tu as fait des racines, la potion sera moins terne grâce à ça. — D’où tu tiens tout ça ? — Ça aide d’avoir fait équipe avec le premier de la classe. » Je tournai trois fois la potion dans le sens des aiguilles d’une montre, avant que Lupin n’y mette mes bouts de chenilles, et tournai à nouveau cinq fois dans le sens inverse. Je comptai dix secondes et fit signe à Lupin d’y ajouter ses racines. « Attends ! Pas… » Mais avant que je n’ai pu finir ma phrase, il y eut une terrible explosion. Le souffle nous fit tomber à la renverse de nos chaises et je m’écrasai lamentablement sur le sol. Le temps de reprendre mes esprits et de retrouver mes lunettes à tâtons – elles étaient tombées – pour les glisser sur mon nez, je me relevai péniblement pendant que les élèves, choqués, nous regardaient avec de grands yeux ronds. Je jetai un regard noir à Lupin. « Comment avez-vous fait ça ? » mortifié, le professeur Slughorn approchait de notre chaudron avec prudence. « C’est Walsh, professeur, je l’ai vue rajouter quelque chose dans la potion ! » s’écria Potter avant que je n’ai pu dire un mot. « Walsh ? — Attendez, c’était du formol, rien d’autre ! — Du formol ? Dans une potion de ratatinage ? ricana Black. — Elle a dit que c’était contre l’odeur de la figue, intervint Lupin. — Mon cul ouais, elle doit être trop débile pour savoir la préparer… — J’ai la troisième moyenne de la classe, Black ! C’est Lupin qui a mis toutes les racines en même temps ! » Une cinquantaine d’yeux surpris fusèrent dans ma direction. « Heu… il fallait pas ? » Cette voix, hésitante et plutôt timide, ne pouvait appartenir qu’à Pettigrow, Saint Pettigrow, membre de la secte vénérant Potter et Black. « Déjà il est recommandé de les ajouter lentement, mais si en plus il y avait du formol dans la potion, le résultat est… explosif ! », intervint une voix doucereuse. Rogue. « D’où l’utilité de prévenir son… équipier… avant », ajouta-t-il avec un rictus. C’était pas con comme idée, ça. Non, franchement. « Quoi qu’il en soit… je vais devoir vous mettre la note la plus basse… Vous êtes les seuls à avoir fait exploser votre chaudron… » Je jetai un regard noir à Lupin. On pourrait dire que c’était injuste de ma part ; certes, j’avais oublié de l’avertir, mais quand même… Ça me soulageait d’avoir quelqu’un à accuser. Furieusement, je me dirigeai vers ma table et fourrai mes affaires dans mon sac, remplis une fiole de l’épaisse pâte qu’était devenue la potion, nettoyai la table d’un coup de baguette, et m’assis en croisant les bras. Lupin se mit à mes côtés en me regardant d’un air stupéfait. « Tu ne veux pas la recommencer ? — Ça prend une demi-heure à terminer, il nous reste dix minutes de cours ! — Oh… » Il se mit à jouer nerveusement avec ses doigts. « Walsh, je… — Épargne-moi tes excuses ! », répondis-je sèchement. Quand même, cinq ans à avoir dans les meilleures notes, et il avait suffit d’un seul cours pour gâcher tout ça. N’allez pas croire que je tenais tant que ça à mes notes, mais les potions étaient certainement la seule matière que je réussissais sans mal. J’étais nulle pour agiter ma baguette et effectuer quelques sorts. Ainsi donc, piquée dans mon orgueil, j’attendis la fin du cours avec une pressente envie de trucider le jeune homme assis à mes côtés. Cependant, je n’en fis rien. Pas devant vingt-cinq témoins… Peut-être aurais-je dû, parce que ce cours n’était rien comparé à ce qui m’attendait par la suite… A suivre ! Voici donc une nouvelle petite fiction, avec un personnage assez éloigné de ce que j'ai l'habitude d'écrire... Elizabeth et son étroitesse d'esprit représente un véritable challenge pour moi, alors n'hésitez pas à m'apporter vos critiques, bonnes ou mauvaises ! |