La voiture de Tom s’arrêta devant un grand bâtiment. Il releva ses lunettes de soleil et contempla les allés et venus des différents étudiants. Il était enfin à l’université. Il avait atteint son objectif, il était fier de lui. Il sortit enfin de la voiture et la ferma d’une pression sur la clé. Il se dirigea vers le bâtiment principal et chercha le bureau des admissions. Il fallait qu’il s’y présente aujourd’hui, afin d’y récupérer les clés du studio que l’université lui fournissait grâce à sa bourse. Il demanda plusieurs fois son chemin avant d’enfin trouver le lieu recherché. Une jeune femme brune se tenait derrière un bureau, concentrée sur l’écran de son ordinateur. Il alla se placer devant elle. « Excusez-moi ? » La jeune femme releva la tête et lui lança un sourire chaleureux. « Oui ? » « Je suis Tom Kaulitz, je suis là pour récupérer les clés de mon studio. » « Bien sûr. » Elle se repencha sur son écran et tapa rapidement quelque chose, elle scruta plusieurs secondes l’ordinateur avant de se retourner vers un petit meuble, de tirer un tiroir et d’en sortir un petit trousseau de clé. « Vous êtes au deuxième étage du bâtiment B, la porte 105. » « Euh…Merci, mais…Où est le bâtiment B ? » La jeune femme releva la tête, surprise, avant de rire. Tom se sentit un peu gêné et enfonça un peu plus profondément ses mains dans ses grandes poches. « Je suis désolée, j’avais oublié que vous étiez nouveau. Personne n’a dû vous faire visiter le campus ? » « Je l’ai visité avant d’envoyer ma candidature, mais je suis allé que dans le bâtiment principal. » « Hum, je vais appeler l’administration pour faire venir un élève qui pourra vous guider. » « Merci. » « Vous n’avez qu’à vous assoir ici. Ca ne devrait pas prendre beaucoup de temps. » Tom se contenta d’acquiescer et s’assit lourdement sur le premier siège qu’il aperçut. Il tourna son regard vers l’extérieur visible depuis la fenêtre située derrière le bureau. De l’autre côté de la rue, Tom vit une grande maison et un sourit étira ses lèvres lorsqu’il murmura pour lui-même. « Alpha X » Il fallait qu’il arrive à rentrer dans cette confrérie ! [….] Le petit blond qu’on lui avait envoyé pour lui faire découvrir le campus n’arrêtait pas de parler, rajoutant anecdotes sur anecdotes à tel point que Tom avait du mal à comprendre le flot ininterrompu de parole. Il se contentait juste de hocher la tête de temps en temps, faisant croire par là qu’il écoutait attentivement. En réalité, il essayait juste de prendre des points de repères pour pouvoir, par la suite, se diriger dans cette cité U qui paraissait sans fin. « Et là, c’est Lola, toutes les secondes années ont dû lui passer dessus. Pourtant, elle n’est vraiment pas bonne au pieu, crois-en mon expérience. Tiens, lui c’est Luc, l’approche pas, il a tendance à oublier que les douches ça existent. Ah, lui ! Il faut absolument être ami avec lui, il te fait rentrer dans n’importe quelles soirées, arrive à embobiner la directrice quand il y a eu des embrouilles sur le campus, bref, c’est LE mec à connaitre ! » Tom soupira discrètement. La seule chose qui l’intéressait à cet instant précis c’était de trouver rapidement son studio pour pouvoir enfin s’installer. Il désirait aussi avoir quelques renseignements sur la confrérie et lorsque Max, son cher guide, se tourna vers lui pour lui demander s’il avait des questions, Tom se dit qu’il pouvait bien en profiter. « Tu pourrais me dire quoi sur la confrérie Alpha X ? » « Ah, cette confrérie est sûrement la chose la plus convoitée de cette université. Elle a une particularité, elle accepte aussi bien les mecs, que les filles, ça remonte à la création. Du coup, beaucoup plus de personnes qui essayent d’y rentrer. Les sélections commencent dans une semaine, si tu es intéressé. Je te préviens c’est très dur d’y rentrer. Ils sont assez impitoyables. Les actions qu’ils demandent aux candidats de faire sont parfois vraiment humiliantes. » « Ils en prennent combien au final ? » « Ca dépend des années et des candidats. Mais ça dépasse rarement cinq personnes. Et le plus rare soit que les nouveaux puissent directement aller s’installer dans la maison. Ils sont tellement stricts que souvent les nouveaux attendent entre cinq et six mois avant de pouvoir vraiment habiter dans l’antre des Alpha X, comme ils l’appellent tous. Ils sont redoutés et adulés ici. Ils sont considérés comme les plus « cools », font les meilleures fêtes et sont souvent les meilleurs en cours. » Un léger silence prit place. Max poussa la porte d’un grand bâtiment. « Voilà le bâtiment B. Fais gaffe aux ascenseurs, ils ne marchent pas toujours. Allez viens, on monte, faut que j’aille retrouver des amis après. » « J’te suis. » Ils grimpèrent rapidement les escaliers et Max s’arrêta devant une simple porte en bois en lui désignant d’un geste théâtral « Et voici ton nouveau palace. A ceci près que c’est minuscule et que tu es là pour bosser. » Tom esquissa un sourire et le remercia simplement. « Pas de problème. Si tu as besoin de moi, j’suis au premier étage porte 54. N’hésite pas. » Le blond n’attendit pas sa réponse et partit rapidement. Tom haussa les épaules et déverrouilla la porte. Il se retrouva directement dans une grande pièce constituée d’un canapé lit, un bureau, un meuble qui pouvait servir pour poser une éventuelle télévision, une petite table pour manger, avec deux chaises et une grande bibliothèque. Dans le fond de la pièce se trouvait une petite cuisine séparée du reste par un bar. Un petit couloir sur la droite le menait à une petite salle de bain et à des toilettes, d’autres rangements se trouvaient dans ce passage. Ce n’était pas très grand, mais largement assez pour lui tout seul et s’il arrivait à bien agencer le tout, il devrait pouvoir survivre dans ce petit espace. Dans un soupir, Tom se mit à déballer ses affaires et à les ranger dans différents endroits pour donner vie à son nouveau chez lui. [….] Tom essayait tant bien que mal d’accéder au panneau. Il n’avait pas réellement cru Max lorsque celui-ci lui avait dit que la confrérie était si prisée. Il aurait dû, au vu du nombre d’étudiants agglutinés devant la fiche de renseignements pour l’adhésion à la confrérie. Il souffla d’exaspération et poussa d’un coup d’épaule un brun qui sautillait sur place depuis deux minutes. Il parvint enfin à lire les indications. Le lendemain, les personnes souhaitant intégrer la confrérie, avaient rendez-vous devant la maison à quinze heures trente précises, pour le début des épreuves d’adhésion. [….] Le blond examina du coin de l’œil toutes les personnes présentes devant la grande demeure. Il reconnut Max appuyé contre un arbre légèrement en retrait. Il était certainement venu juste pour l’animation que cet événement apportait. La porte d’entrée s’ouvrit enfin et les personnes faisant partie de la confrérie sortirent chacune leur tour. Elles se mirent toutes en ligne droite, et cinq d’entre elles se détachèrent du lot et se placèrent en avant par rapport aux autres. Le grand blond qui était au milieu prit la parole « Bonjour à tous. Je m’appelle Andréas. Je suis le président de la confrérie. Si vous êtes là, c’est que vous souhaitez en faire partie. Sachez que nous n’acceptons pas n’importe qui. Vous serez donc soumis à des épreuves qui se dérouleront sur quatre mois. La dernière épreuve sera une surprise et vous ne serez au courant de la date qu’une semaine à l’avance. Je peux juste vous dire qu’elle aura lieu autour des vacances de février. Je vais maintenant demander à tous les candidats de nous suivre à l’intérieur pour des explications plus poussées et pour vous attribuer les personnes qui vous jugeront au cours de vos épreuves. » Une dizaine de personnes s’avancèrent et commencèrent à suivre les étudiants de la confrérie. Tom était parmi les derniers et en profitait pour observer rapidement les autres candidats. Il n’avait jamais vu aucun d’eux sur le campus. Andreas les mena dans un grand salon où tous les candidats se placèrent en ligne. Les adhérents se mirent face à eux. Andreas reprit la parole. « Bien, maintenant que nous sommes en comité plus réduit, je vais pouvoir vous expliquer plus amplement le déroulement de ces sélections. Les quatre personnes qui sont à côté de moi et moi-même, allons choisir un candidat dont nous voulons nous occuper. Les cinq autres candidats qui resteront seront sous la responsabilité de deux autres membres de la confrérie que vous voyez derrière nous. Pour ceux qui se poseraient des questions, ce système est en rapport avec les années d’appartenance à la confrérie. Vous verrez ceci plus tard. Avant que l’un d’entre nous vous choisisse, je tenais à vous informer de la date de la première épreuve, ce sera environ dans une semaine, pour le jour d’halloween. La nature exacte de cette épreuve vous sera communiquée par le membre ou les membres qui s’occuperont de vous, le jour même ou un peu avant, suivant leurs désirs. Pas de question ? » Comme tous les étudiants présents répondirent non, Andreas fit signe à la personne située à sa droite. « Bill, c’est toi qui commence pour le choix du candidat. » Le grand brun répondant au nom de Bill scruta d’un œil attentif les différentes personnes présentes devant lui. Il avait le privilège de choisir lequel d’entre eux serait sous son jugement, et il ne voulait pas faire le mauvais choix. Pour lui, c’était plus une distraction qu’une réelle envie de choisir la recrue parfaite pour rentrer dans la confrérie. Son regard s’arrêta sur Tom et un sourire en coin apparut sur ses lèvres. C’était le seul qui ressortait de l’ordinaire et c’était une qualité qu’il appréciait beaucoup, étant lui-même plutôt excentrique. « Lui ! » déclara-t-il en pointant le blond du doigt. « Je m’occuperais de lui ! » Andreas se contenta d’un hochement de tête vers Bill pour lui donner son accord, avant de dire à Tom de suivre Bill dans la pièce où ils pourraient s’entretenir tout les deux. Tom ne répondit rien et suivit docilement le brun. [….] Bill s’était avachi sur le grand canapé de cuir noir situé au centre de la pièce, alors que Tom, lui, s’était installé, plutôt mal à l’aise, dans un grand fauteuil en face de lui. « Bon qu’est-ce que tu veux savoir de plus ? » « Combien d’épreuves environ ? » « Ca dépend de nos humeurs, à vrai dire. Mais, en général, une toutes les semaines ou toutes les deux semaines maximum. » « Jamais sur des heures de cours ? » « Non, jamais ! On veut tous réussir nos études, c’est bien plus important que toutes ces conneries. » Un silence prit place. Tom ne savait pas vraiment ce qu’il pouvait demander ou pas. De plus, il n’était pas dans son élément. Il venait de commencer les cours, ne connaissait que Max et maintenant ce Bill, même si le terme ‘connaître’ était un brin trop fort pour ce qu’il savait d’eux. Il ne savait pas quelle genre d’attitude il devait ou pouvait adopter. Bill le perturbait, il avait un côté détaché de tout, hors du commun, qui lui plaisait beaucoup. Et personne ne pouvait le nier, il était très attirant. Bill observait Tom perdu dans ses pensées. Il décida de l’interrompre. Il préférait connaitre les personnes qu’il était sensé juger aptes ou non. « Tu as quel âge ? » « 19 ans. » « Et tu fais quelles études ? » « Lettres. » « Hm. Pourquoi cette université ? » « C’est une des meilleurs, puis j’aimais bien le cadre. » « Hm. » « Et toi ? » « Moi quoi ? » « Quel âge, quelles études et tout. » « 20 ans, lettres aussi et cette université car mon père voulait que j’aille à celle-ci. » « Ca fait longtemps que tu es dans la confrérie ? » « Deux ans. » Bill tourna sa tête en, direction de Tom et éclata de rire face au regard interrogatif du blond. Tom fronça les sourcils et finit par demander, d’un ton quelque peu bougon : « Je ne vois pas ce qu’il y a de drôle. » « Juste ta tête. Et ne le prends pas mal. Désolé. » « Humph, ok. » « Bon, j’ai un an d’avance dans mes études. C’est pour ça que j’y suis depuis deux ans. » « Ah, ok, j’comprends mieux. » Il se tut pendant quelques secondes, avant de reposer une question. « Tes épreuves de sélection n’ont pas été trop dures ? » « Non, vraiment pas. » « Tu dis pas ça juste pour me rassurer ? » « Non. En fait, je ne les ai pas réellement passées. Mon père a créé cette confrérie. Donc mes épreuves étaient un peu une sorte de grosse farce, pour faire croire qu’il n’y avait pas de favoritisme. » « Et, y’a toujours du favoritisme ? Non, mais que je sache si ça sert vraiment à quelque chose que je me présente. » « Qu’est-ce qui te fais dire que ça n’est pas toi qui va être favorisé ? » Demanda Bill en haussant un sourcil et en faisant un léger sourire en coin. [….] Tom claqua la porte de son studio et alla ouvrir la porte de son frigidaire dans le but de trouver quelque chose de mangeable. Après de longues minutes de recherche, il sortit un simple bol de concombre et du fromage. Il les déposa sur la table basse, alla chercher ses cours et s’assit enfin sur le canapé. Il était éreinté. Cela faisait deux semaines qu’il avait commencé les cours et cinq jours que la réunion pour la confrérie avait eu lieu. Il n’avait pas eu de nouvelles de Bill, ne le croisant qu’une fois dans le couloir en coup de vent. Ses cours étaient incroyablement chargés et ses journées se résumaient à se lever, aller en cours, rentrer dans son studio, grignoter en bossant ses cours, se laver et dormir (et encore, le mot dormir n’était simplement pas approprié tellement il passait tout son temps libre à travailler). Ce jour là encore, il avait dû courir entre la bibliothèque et les différents amphithéâtres. Alors qu’il relisait ses cours en picorant des bouts de concombres, des coups furent tapés à sa porte et avant qu’il n’ait eu le temps de dire quoi que ce soit, une tornade de cheveux bruns était rentrée dans son studio et s’était assise à côté de lui. « Tu as une mine affreuse, autant te le dire. » « Bonjour Bill, moi aussi j’suis ravi de te voir, je vais bien merci et toi ? » « Ca va très bien. » Répondit-il avec un grand sourire. « Tu veux bien m’expliquer pourquoi tu as autant de cernes, pourquoi on a l’impression que t’es plus blasé que le prof de littérature anglaise, ce qui relève sérieusement du miracle, et pourquoi tu manges des tranches de concombres pas assaisonnées et du fromage ? » « Les cours. » « Ranh, Tom faut que t’apprennes à gérer ton temps. Et à acheter des choses mangeables aussi. Y’a pas idée de manger juste ça. » « Qu’est-ce que ça peut bien te faire au juste ce que je mange ? » « Et moi quand j’viens chez toi, comme ça, en espérant pouvoir prendre dans ton frigo parce que j’ai faim, je fais comment s’il ne te reste plus que des concombres ? » « Là, j’suis vraiment blasé. » Bill éclata de rire, alors que Tom se dirigeait vers le frigidaire en soupirant. « Qu’est-ce que tu veux boire ? » « Qu’est-ce que tu as à boire ? » « Eau, coca ou bière. » « Bon. Va pour un coca. » Tom revint avec deux grands verres de coca et se réinstalla à côté de Bill. « Sérieusement, que me vaut l’honneur de ta visite ? » « En plus du fait que je voulais absolument prendre de tes nouvelles.. » « A d’autres Bill. » Rit Tom. « Roh ça va hein. Bref, donc je disais. Outre le fait que je voulais prendre de tes nouvelles, je suis venu pour te parler de l’épreuve pour la confrérie. » Tom se redressa et se tourna complètement vers Bill, dirigeant toute son attention vers lui. « Elle va se passer demain après-midi. Comme tu le sais, samedi c’est Halloween. » Tom se contenta d’hocher positivement la tête. « Donc, comme il n’y a pas cours samedi, l’épreuve a été avancée à demain, donc vendredi. Tu vas devoir être déguisé tout l’aprèm’ et récolter le plus de bonbons ou autres donations possibles. » « Déguisé en quoi ? » « Qui est-ce qui a un chat noir et un nez pointu ? » « QUOI ? J’vais devoir être en sorcière toute la journée ? Même pendant les cours ? » « Calme toi ce n’est pas la mer à boire. A mon époque, on avait dû se déguiser en bébé alors bon. Et oui tu vas devoir être habillé comme ça pendant les cours, enfin, je sais pas si tous les profs vont t’accepter. Tu verras bien. » Tom se laissa tomber contre le dossier en poussant un gémissement plaintif. « Tu veux bien me dire où je vais bien pouvoir trouver un costume de sorcière ? » « Mais mon très cher Tom, pourquoi crois-tu que j’ai un aussi gros sac avec moi, hein ? » Répondit Bill souriant de toutes ses dents. « Mais dans quelle merde je me suis encore foutu. » [….] « Non, non et non ! Bill pose se pinceau tout de suite ! Bill ! Non tu ne me maquilleras pas ! J’ai déjà l’air assez stupide comme ça ! Biiiilll raahhh. » Tom s’élança dans le salon et se plaça derrière le canapé en attrapant un coussin. « Ne m’approche pas ou je ruine ta coiffure ! » « Tom fait pas le gamin, j’suis sûr que ça t’irait à merveille et puis c’est pour que tu sois le mieux déguisé et tout. On juge aussi là-dessus. » « Bill, écoute-moi bien. Tu t’es déjà bien marré à m’habiller comme tu le voulais, à me coiffer comme tu le voulais, même à me donner des accessoires ! Alors le maquillage, tu peux toujours courir, je suis pas une poupée qu’on habille et maquille comme on le veut ! » Bill regardait Tom une palette de maquillage dans une main et l’autre sur sa hanche. Tom, lui, avait les jambes légèrement écartées et lançait un regard noir au brun. Ce dernier essayer de cacher son hilarité, mais lorsque le blond commença à devenir légèrement rouge de colère, il éclata d’un rire bruyant. « To-m, tu n’es vraiment pas convainquant. » Dit Bill entre deux rires. « Avec ta belle longue robe noire et rouge, tes faux seins et ton chapeau pointu. » Et le brun repartit dans son fou rire. Tom sauta par-dessus le canapé, manquant de se casser la figure en se prenant les pieds dans la robe et abattit violement le coussin sur la tête de Bill qui émit un hoquet de surprise. « Tu vas me le payer espèce d’hérisson machiavélique. » Le rire redoubla d’ampleur, alors qu’il commençait à courir dans le studio pour échapper aux coups de coussin. [….] Tom baissa la tête, la rentrant dans ses épaules. Il avait l’impression que tous les étudiants de l’université s’étaient donnés le mot et avaient tous décidé de se réunir dans le hall. A vrai dire, s’il y réfléchissait bien, il avait une idée de qui avait bien put faire circuler la nouvelle. « Tom ! J’te cherchais. » S’écria Bill en passant un bras autour de ses épaules. « Ah, ça te va à merveille, vraiment, surtout avec le balai, ça donne une petit touche en plus. Tom, fais pas cette tête. Tu es génial comme ça. Bon certes, tout le monde te regarde. Mais, vois le bon côté de la chose, maintenant tu seras connu de tous. » Tom n’émit qu’un simple grognement. « Où sont les autres candidats ? » « Pas dans le hall à priori. Ils ont peut-être eu l’idée de passer par les portes des bâtiments spécifiques à leur journée de cours, en gros, ils rasent les murs. » « Et pourquoi moi j’ai pas fais ça. Mais bordel Tom t’es con ! » « Mais non, dis pas ça. Toi tu fais ton défi à fond au moins. » « J’me ridiculise à fond ouais. » « Tss, t’es qu’un rabat joie. Bref, oublie pas que tu dois récolter des bonbons et tout. » « C’est vraiment obligatoire ? » « Maintenant que tu es déguisé en plein milieu du hall en sorcière, tu penses pas qu’aller jusqu’au bout serait bien ? De toute façon un peu plus, un peu moins. » « Okay, okay. » Tom releva la tête et inspira un grand coup. Il fit un tour sur lui-même pour estimer le nombre de personnes présentes. Il se racla la gorge et prit enfin la parole. « Excusez-moi. OUHOUHHH. » Lorsque tous les regards furent braqués sur lui il reprit encore la parole. « J’aurais besoin de votre aide. » [….] Bill regardait Andreas qui venait d’arriver dans la pièce. Il alla à sa rencontre. « Tous les candidats sont là, en costume, et avec tout ce qu’ils ont récolté dans la journée. » « Hm. Bill faudra que je te parle après. » « Okay. » Andreas s’avança dans le salon et se plaça face aux candidats. Ils avaient tous, ou presque, des costumes différents. Deux étaient en fantômes, un en Dracula, un en mort vivant, un en citrouille, un en fille, une en dame blanche, une autre en gothique, une en Marilyn Monroe et Tom en sorcière. « Je vois que vous avez tous respecté la consigne du déguisement. Tous très bien fait d’ailleurs. Je n’aurais jamais pensé à celui de la citrouille. Bref, maintenant, j’aimerais voir le nombre de choses qui vous ont été donné. Donc, mettez vous chacun devant un des plateaux et videz vos sacs. » Tous obéirent et vidèrent le contenu de leur sac. Certains n’avaient quasiment rien, d’autres en avaient à foison. Andreas commença à compter le score final pour chaque candidat. Après quelques minutes, Andreas avait déclaré qui était le gagnant. « Pour aujourd’hui, les points vont à mister citrouille et à la sorcière pour les costumes car c’était les mieux fait. Ensuite, c’est Marilyn Monroe qui a récolté le plus de choses, surtout des capotes d’ailleurs. Je suppose que le décolleté a dû l’aider. » La dite Marilyn rougit violement. Tom pouffa discrètement de rire, alors qu’Andreas rit clairement. Ce dernier fit un signe à un des membres de la confrérie qui s’approcha, un appareil photo dans les mains. « Allez tous en ligne, on va vous prendre en photo. » [….] Tom chercha Bill du regard et il le trouva au fond de la pièce en grande discussion avec Andreas. Il semblait furieux, faisant de grands gestes et semblant tenter de ne pas crier après le blond. Ce dernier avait les bras croisés et le visage fermé. Tom fronça les sourcils, réfléchissant à l’objet de leur dispute. Tout d’un coup, Andreas pointa un doigt dans sa direction et dit quelque chose à Bill, celui-ci se tourna vers Tom et, en serrant les poings, répondit à Andreas avant de partir vers les escaliers. Une expression de surprise prit place sur le visage de Tom, mais lorsqu’il recroisa le visage en colère d’Andreas, il sortit précipitamment de la maison. [….] Deux semaines plus tard, Tom, emmitouflé dans une grosse couette, essayait tant bien que mal de rester réveillé. Il était malade depuis une semaine, mais continuait d’aller tous les jours en cours. Son téléphone sonna et Tom se traina jusqu’à son sac pour l’attraper et décrocher. « Allo ? » déclara-t-il difficilement d’une voix rauque et enraillée. « Tom ? » Lui répondit une voix inquiète. « Qui d’autre, c’est mon téléphone. » « Ouais, question con. Tu vas bien ? T’as pas une voix normale. » « Malaade. » dit-il en se laissant tomber sur son lit. « Merde. » « Et toi ? Ca fait deux semaines que j’ai pas de nouvelles. J’ai fais quelque chose de mal. » « Mais non, idiot. J’vois pas pourquoi tu dis ça. » « J’te rappelle que j’étais là quand tu t’es engueulé avec Andreas. Et encore mieux, il m’a montré du doigt. » Bill ne répondit rien et un silence pesant prit place. « Tu compte m’expliquer ou j’reste comme un con à pas comprendre ? » Murmura Tom « J’peux pas t’expliquer. »Souffla le brun. « Et on peut pas se voir au moins ? » « Tom, pas maintenant. » « J’comprends pas. » « Y’a rien à comprendre. » « Pourquoi tu m’as appelé alors ? » « Prochaine épreuve dans quatre jours. Faut que tu sois à la maison à 15h30 précises. On vous dira tout à ce moment là. » « C’est tout ? » « Ouais. J’dois te laisser. A plus Tom. » Tom laissa tomber le téléphone à côté de sa tête. Et alors qu’il se recroquevillait sur lui-même, il tenta de se convaincre que s’il se sentait si mal ce n’était pas à cause de Bill. [….] Bill, après avoir raccroché, se retourna vers Lucie, la petite brune assise sur son lit. Il n’avait pas vraiment la tête à ça, plus maintenant. Il l’avait ramené après l’avoir rencontrée dans le bar près de la cité U. Et lorsqu’il avait voulu monter avec elle dans sa chambre, Andreas lui avait dit la date de la nouvelle épreuve et il avait dû prévenir Tom. Mais, la voix faiblarde du blond lui avait miné le moral. Et tout d’un coup, même la compagnie d’une belle femme lui semblait sans intérêt. Il s’approcha pourtant de Lucie et l’embrassa profondément. Au diable les états d’âmes, il avait sérieusement besoin de se distraire. [….] Le blond arriva à l’heure dite à la maison. Il était encore fébrile, mais il ne pouvait pas louper la deuxième épreuve. Il arriva en dernier, ils étaient déjà tous réunis dans le salon, la seule pièce qu’ils avaient vraiment vue de la maison. Tom essaya de croiser les yeux de Bill, mais celui-ci semblait tout faire pour les éviter. Et cela laissait Tom perplexe. Il ne comprenait pas ce qu’il pouvait bien avoir fait de mal. Ses pensées furent interrompues lorsqu’Andreas prit la parole. « Aujourd’hui, vous allez faire quelque chose de simple, et vous allez enfin pouvoir découvrir la maison. Vous allez la nettoyer de fond en comble. Ca fait longtemps qu’elle n’a pas eu le droit à un bon vrai ménage. Donc, chacun va se voir attribuer une partie spécifique de la maison. » Tous les candidats furent surpris par la nature de l’épreuve, mais aucun ne protestèrent. Tom se vit attribuer en dernier le grenier. Et lorsque Bill le conduisit dans ce dernier, il ouvrit des yeux incrédules face à l’ampleur de la tâche. Plus personne n’avait dû ne serait-ce qu’aérer cet endroit depuis des lustres. « Dis-moi, Andreas a un truc contre moi, pas vrai ? » « Non, non… » « Tu mens très mal. » Bill soupira et alla ouvrir la fenêtre. Il savait qu’il devait sûrement des explications à Tom, mais il ne savait pas vraiment comment lui dire. « Tu ne dois pas m’aider. De un, parce que ce n’est pas juste vis-à-vis des autres, je ne pense pas qu’ils se fassent aider par les gens qui les jugent hein. Et de deux, parce qu’Andreas, après ça, va encore moins m’aimer. » « J’m’en fous, t’es encore malade et il te donne l’endroit le plus chiant ! Ce n’était même pas prévu qu’on vous fasse nettoyer le grenier ! » « T’énerve pas pour ça. » Bill se tût et observa la pièce dans son entièreté. Tom mettrait des heures pour donner un semblant d’ordre à celle-ci. En une journée, il n’aurait jamais fini. Tom, lui, observait Bill. Il se rendait bien compte qu’il accordait à ce jeune homme bien trop de place. Il se savait gay depuis des années et n’avait jamais eu de problèmes avec ça. Pourtant, flasher sur Bill était bien là l’une des pires idées que sa personne pouvait bien avoir. Il suffisait de voir comment il prenait à cœur la simple histoire entre Bill et Andreas et la façon dont son cœur se serrait douloureusement quand il le sentait être distant avec lui. « Tu veux toujours pas m’expliquer ? »Demanda doucement le blond. « Je…Je t’expliquerais, je te le promets Tom. Mais pas maintenant et pas ici d’accord ? » « Quand ? » « Samedi soir ? Je ne devrais pas te le dire, mais vous allez avoir une sorte de nouvelle épreuve qui se passera pendant une soirée. Après cette soirée, je t’expliquerai tout. » « Pourquoi pas maintenant et pas ici ? » « Tu l’as dis toi-même, nous n’allons pas donner plus de raison à Andreas de ne pas t’aimer, tu ne penses pas ? » « Ouais, tu as sans doute raison. » « J’ai toujours raison voyons. » Déclara Bill avec un grand sourire. « Idiot. Allez, laisse moi avec toutes ces babioles et la poussière. » Bill hocha la tête, lança un dernier sourire à Tom et quitta enfin la pièce. Tom se laissa lourdement tomber sur une caisse en soupirant. C’était bien trop compliqué pour lui qui n’aimait pas se prendre la tête. La pièce était immense et il n’avait qu’une seule et unique journée, il fallait qu’il se dépêche s’il voulait être bien vu et en boucher un coin à Andreas.Et au fond c’était bien la seule chose qu’il voulait : rabattre le caquet de ce blond peroxydé. [….] Le samedi soir était enfin arrivé. Tom, tout en se préparant pour la soirée prévue par la confrérie, se rappela la tête qu’Andreas avait fait lorsqu’il était monté en fin de journée voir ce qu’il avait fait avec le grenier. Il n’était pas parfaitement rangé, mais le ménage avait été fait. La plupart des cartons avaient été vidés et leurs contenus rangés sur des étagères ; et Tom avait eu le temps de faire le tri dans bon nombre d’affaires, et il en avait jeté la moitié. Le blond avait dû admettre, les dents serrées, que Tom avait fait du bon travail et ça malgré le fait qu’il avait sûrement eu la plus grosse tâche. Juste après il avait tourné les talons et Bill, qui se trouvait derrière lui, avait tenté de dissimuler son rire, ce qui bien sûr n’avait pas marché. Tom secoua doucement la tête en terminant d’attacher ses dreadlocks. Il n’avait pas eu l’occasion de reparler à Bill depuis la dernière épreuve. Mais, il savait que ce soir-là il aurait le droit à une explication et c’est tout ce qui importait. Au fond de lui, il espérait que cette petite discussion ne fasse qu’améliorer leur relation, mais rien n’était moins sûr et le blond avait peur que cela le touche un peu trop. Il fut sorti de ses réflexions par la voix de Bill qui surgit derrière lui. « Encore en train de te pomponner ? Tu vas bientôt me battre sur le temps passé dans une salle de bain. Et pourtant, c’est vraiment pas facile. » « Bonsoir Bill. » « Ouais, ouais, bonsoir. Allez ! Magne-toi ! La fête nous attend Tom. Et les filles. » Le blond répondit à son clin d’œil avec un faible sourire. Leur relation pouvait bien s’améliorer, elle ne serait jamais suffisante aux yeux de Tom. Et Bill ne comprit pas l’éclat de tristesse qui traversa les iris des yeux de son ami. [….] La fête battait son plein et Tom se sentait étouffer. Il avait perdu Bill juste après être arrivé dans la grande maison. Trop de monde, de bruit, de fumée. La première chose qu’il avait faite, c’était d’aller se chercher un verre d’alcool et, à l’heure actuelle, il sentait bien qu’il fallait qu’il sorte d’urgence, sa tête commençant à tourner. Il se glissa entre les corps qui se déhanchaient, parlaient, buvaient et se glissa dehors par la baie vitrée. L’air frais fouetta son visage et un frisson le parcourut. En cette fin novembre, l’air de la nuit était glacé. Au bord de la piscine se trouvaient encore des chaises longues, il alla donc s’installer sur celles-ci et sortit une cigarette. Les effets de l’alcool ajoutés à sa fatigue lui brouillaient un peu l’esprit. De plus, il ne se sentait pas à l’aise parmi tous ces gens qui commençaient déjà à être sérieusement bourrés. Il soupira bruyamment, il m’aimait pas être dans cet état d’esprit où tout vous parait n’avoir aucun intérêt. Il appuya sa tête en arrière et inspira une grande bouffée d’air. Il la laissa brûler sa gorge. Il n’avait qu’une envie : rentrer chez lui. Mais les candidats devaient rester avec ceux qui les jugeaient jusqu’à ce que ceux-là veuillent partir, car ils devaient les servir durant toute la soirée. « J’suis même pas avec Bill, alors j’pourrais très bien rentrer. » Murmura-t-il pour lui-même. Des gloussements lui firent relever la tête. Il se tourna légèrement vers la source du bruit, pour essayer d’apercevoir qui cela pouvait bien être. Des bruits de sucions s’ajoutèrent aux gloussements et Tom se releva un peu plus en fronçant les sourcils. Quel genre de couple allait dehors en plein mois de novembre pour se satisfaire ? « Tu veux pas qu’on monte ? »Demanda la fille. Tom se sentait comme un voyeur, mais mieux valait se taire et attendre que ces deux là partent, plutôt que de se lever maintenant et de passer devant eux. « Toutes les chambres sont prises. » Lui répondit une voix rauque. Le blond se retourna vivement. Même changé par le trop plein d’alcool, il reconnaissait la voix de Bill. « On va quand même pas le faire dehors ? »Questionna la fille en gémissant légèrement. Tom ferma les yeux et serra les poings. Il savait pertinemment que Bill n’était pas gay et couchait avec des filles, mais le voir et l’entendre avec l’une d’elles l’énervait, le blessait et son cœur se serrait dans sa poitrine. Et il se trouvait encore plus pitoyable pour ça. Avant que les choses ne dégénèrent, il se leva en se raclant la gorge pour signifier sa présence. Bill et la fille se retournèrent vers lui et le brun ouvrit de grands yeux. « Tom ? » « Vous inquiétez pas, j’vous laisse tranquille. » Répondit le blond en faisant abstraction de la question du brun. Et sur ces paroles, il partit rapidement à l’intérieur, se renfonçant dans la foule d’étudiants et essayant d’oublier l’étrange regard que Bill avait porté sur lui. [….] Sur les coups de quatre heures du matin, alors que Tom avait commencé à ranger la cuisine, Bill arriva en titubant vers lui. Le blond le regarda, intrigué. « Bill ? Tu vas bien ? » Le brun releva des yeux injectés de sang vers lui et s’appuya comme il le put sur la table. « Mal à la tête, voit pas bien. Me sens pas très bien. » Tom s’approcha rapidement de lui et passa un bras sous le sien pour le soutenir. « Allez, viens avec moi. J’te ramène jusqu’à ta chambre. » Bill grogna et secoua la tête. « Pas ma chambre. Y’a l’autre blonde là qui dort dedans. » Le blond soupira doucement et raffermit sa prise. « Bon. Viens beau brun, j’te ramène chez moi. » Dit-il en plaisantant. Bill acquiesça avec un sourire et ils commencèrent à marcher. Au bout de 10 minutes de marche et après avoir difficilement gravi les marches pour arriver à son studio, Tom ouvrit la porte et ordonna à Bill d’aller s’assoir sur le canapé. Celui-ci obéit et s’affala littéralement dessus. « J’te fais une tisane, et j’vais te donner un aspirine. Tu veux autre chose ? » « J’peux aller prendre une douche ? » « Bien sûr. Les serviettes sont dans le meuble juste à côté du lavabo, prends la bleue. Et pour te rhabiller t’auras qu’à me prendre un boxer dans mon armoire et un de mes grands t-shirts. » « Merci Tom. » « De rien. Dépêche-toi, l’eau va bientôt être chaude. » Lorsque la porte de la salle de bain fut fermée et que l’eau commença à couler, Tom s’assit sur le plan de travail et mit sa tête dans ses mains. Il se sentait vraiment fatigué et redoutait la conversation que, paradoxalement, il voulait avoir avec Bill. Il secoua doucement sa tête. Et se releva quand la bouilloire fit le bruit indiquant que l’eau était chaude. Il sortit une grande tasse, versa l’eau et fit infuser la boisson. Il prépara ensuite un verre et dilua l’aspirine dedans. Il posa le tout sur la table basse et alla chercher un plaid qu’il posa sur le canapé au cas où Bill aurait froid. Il alla ensuite dans sa chambre, se mit simplement en bas de jogging et lâcha ses dreads. Il revint dans le salon pile lorsque Bill sortit de la salle de bain, accompagné par un nuage de vapeur. « Quelle synchronisation. » Rit le brun. « Ouais » Sourit Tom. « Tes boissons sont prêtes et si tu veux, j’t’ai sorti un plaid. » « Encore merci. » « De rien. » Ils s’installèrent côte à côte et Tom attendit que Bill ait avalé son aspirine et ait commencé à boire sa tisane avant de lancer la discussion. « Tu te sens mieux ? » « Beaucoup mieux. » « Si t’es trop fatigué tu me le dis, et on remet ça à plus tard, mais…Tu m’avais dit que tu m’expliquerais pourquoi vous vous étiez engueulés avec Andreas. » « C’est une histoire stupide en plus. » Il but un peu avant de poursuivre. « En fait, quand il a vu que tu avais un super déguisement et tout, il a tout de suite compris que je t’avais aidé. Et il a voulu m’en parler. » « T’avais pas le droit de m’aider ? » « C’est bien là le problème ! Y’a jamais personne qui n’a stipulé qu’on ne pouvait pas aider nos candidats ! Bref, il a commencé à s’énerver en me disant que je trichais, que je devais être neutre, que je ne devais pas te favoriser, ni t’aider. Je l’ai écouté parler puis moi aussi j’me suis énervé en lui disant que d’autre avait aussi aidé leurs candidats, qu’il n’y avait pas de mal à ça. Qu’on n’était pas là pour vous voir vous démerder avec les épreuves, que c’est une preuve de fraternité que d’aider nos candidats et que c’est une de nos « devises ». Et puis il a fini par vraiment se mettre en colère, et me dire que je ne devais pas être ami avec toi. Et ça a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. C’est vrai ça ! Pour qui il se prend à vouloir juger mes fréquentations ?! Si je veux devenir ami avec toi, c’est mon problème ! » « Calme-toi, moi j’t’ai rien fait. » Dit doucement Tom. « Oui, je sais, désolé. Mais ça m’a vraiment énervé. Et quand je lui ai répliqué tout ça, il a été méchant et t’as injurié, et j’l’ai pas supporté. Comme s’il valait plus que toi ! Il semblait jaloux, mais ça n’a aucun sens ! » « Bill… »Commença prudemment Tom. « Ca ne t’ai jamais venu à l’esprit qu’Andreas pourrait être attiré par toi ? » « Je…J’y avais jamais réfléchi. Mais ça pourrait être possible. Je l’ai déjà vu avec des mecs. Mais il n’a quand même pas à être jaloux de toi. Je ne suis pas sa propriété et puis moi, je ne suis pas gay ! Alors qu’il arrête un peu. » « Te mets pas dans cet état pour ça, voyons. Ce n’est pas si grave. » « Il n’avait pas à t’insulter ! Je ne supporte pas qu’on s’en prenne à mes amis. » Tom sourit doucement et Bill lui rendit, cela touchait vraiment Tom qu’il prenne sa défense comme ça. Un silence prit place. Il n’était ni pesant ni lourd. Ils profitaient juste chacun de la présence de l’autre. « Changeons de sujet. » Lança joyeusement Bill. « La soirée t’as plu ? » « Honnêtement, pas vraiment. Je n’ai pas été souvent avec du monde. Tout le monde était déchiré et t’es la seule personne que je connaisse réellement sur ce campus, avec Max, alors bon. » « Remarque, avec Max, tu peux connaitre tout le campus en moins de deux heures. » Plaisanta le brun. « C’est sûr. C’est fou comme il peut te donner des anecdotes sur tout le monde. » « Oui. Faudrait que j’aille le voir un jour. Pour voir ce qu’il peut bien me dire sur toi. » Rit Bill en plissant ses yeux. « ca se trouve tu me caches plein de choses. » « Si tu savais. » Répondit Tom en haussant les sourcils. « Qu’est-ce que tu veux savoir de plus ? » « Y’avait plein de belles filles à cette soirée, pourquoi je t’ai vu avec aucune d’elles ? » « Tu m’espionnes en plus ? » « Mais noon. » Répondit le brun en faisant une tête d’ange. « Tsss. » « Bon, sérieusement, pourquoi ? » Tom laissa la question en suspens et baissa un peu la tête. Il savait qu’il devait lui dire, mais il appréhendait un peu sa réaction. Il finit par souffler un grand coup et planter ses yeux dans ceux de Bill. « Parce qu’elles m’intéressent pas. » « Tu as déjà une copine ? » Demanda le brun surpris. « Non. J’suis juste homo. » Bill fut ahuri quelques secondes avant de secouer la tête. « Ca te dérange ? » Questionna incertain Tom. « Non. Non, non ! Pas du tout. C’est juste que ça me...surprend. » T om rit franchement face à l’air gêné de Bill. « J’ai pas vraiment le...look qu’on attribuerait à un homo hein ? » « Non pas vraiment. C’est plutôt moi qu’on prend toujours pour un gay. » Tom haussa les épaules et ajouta. « De toute façon, ce n’est pas ce que les autres disent qui importe, mais que, au fond de toi, toi tu saches qui tu es. » Bill lui sourit doucement, ses cheveux lisses lui tombant devant les yeux. Tom le détailla, avec son grand t-shirt, sans son maquillage et enroulé dans le grand plaid sombre, Bill ressemblait à un petit garçon totalement craquant aux yeux du blond. Il se pencha légèrement en avant et replaça une mèche de cheveux derrière l’oreille du brun. Devant ses yeux interrogateurs, Tom se recula et soupira. « On ferait mieux d’aller dormir. J’te laisse mon lit, moi j’vais dormir sur le canapé. » « Mais non… » « Hey, c’est chez moi, c’est moi qui choisit ! File te coucher, tu vas être crevé demain. » « Tom. » Commença d’une toute petite voix le brun. « Ton lit est bien assez grand pour qu’on y dorme à deux… » Le blond regarda, surpris, Bill. Mais il acquiesça d’un faible mouvement de tête avant de tendre sa main au brun pour l’aider à se lever. Et c’est ensemble qu’ils allèrent se coucher. [….] De gros flocons tombaient abondement sur les rues animées de Berlin. Tom marchait rapidement, la tête enfouit dans son écharpe, tentant vainement de garder sa chaleur corporelle. Son bonnet enfoncé sur sa tête, contenant comme il le pouvait ses dreads, ses mains au chaud au fond de ses poches, Tom scrutait la moindre vitrine qu’il croisait, en quête d’idée pour le cadeau de noël de Bill. Cela faisait trois longues semaines qu’il se creusait la tête sans rien trouver de convainquant. Certaines idées étaient trop banales, d’autres trop poussées pour venir d’un simple ami et d’autres encore ne traversaient que fugacement son esprit et en étaient directement rayées. Le blond décida de faire une pause et alla s’installer dans un café en vitrine. Tout en dégustant un chocolat chaud, il regardait les passants courant dans les rues, riant aux éclats. Il aimait la frénésie, la magie présente autour de la période de noël. Il était perdu dans ses pensées, lorsqu’une enseigne de l’autre côté de la rue attira son attention. Le blond paya vite sa note et, après être sorti du café, traversa rapidement la rue. Il commença par observer les différents bijoux présents en vitrine. Il avait une vague idée de ce qui pourrait bien plaire à Bill. L’un deux finit par accrocher son regard, et c’est heureux d’avoir enfin trouvé le cadeau idéal qu’il pénétra dans la boutique. [….] Ils étaient allés ensemble à la grosse fête de noël organisée par la confrérie. Les dernières épreuves s’étaient bien passées et Andreas n’avait pas été aussi injustes que lors de l’épreuve du rangement. La soirée s’était donc bien déroulée, dans une ambiance chaleureuse. Mais en ce 24 décembre au soir, alors que la plupart des étudiants étaient déjà de retour dans leurs familles, Bill et Tom étaient assis face à face, devant un petit sapin, dans le salon de Tom. Chacun ne devait rejoindre sa famille que le lendemain, ils en avaient donc profité pour se faire un noël juste pour eux deux. Ils avaient chacun un verre de vin chaud à la main, de vieux chants de noël, leur rappelant leurs enfances, passaient dans la chaine hi-fi et Bill s’amusait à chanter en même temps. Tom attrapa un paquet, emballé grossièrement, de dessous le sapin et le tendit à Bill. « Premier cadeau. » « Parce qu’il y en a plusieurs ? » « Trois. » Répondit fièrement Tom. « T’aurais pas dû. » Souffla doucement Bill, en rougissant légèrement. « C’est pas grand-chose. Allez ouvreee. » Bill rit devant l’air enfantin de Tom qui trépignait sur place. Il reporta son attention sur le paquet cadeau qu’il avait dans les mains, il était mou, mais cela n’aida pas le brun pour deviner son contenu. « Mais roooh, au lieu de le tripoter, ouvre-le ! » Le brun grommela quelque chose qui ressemblait à « l’oppression, l’oppression ! » et Tom partit dans un grand éclat de rire. Bill lui tira puérilement la langue avant de tirer d’un coup sec sur le papier cadeau rouge avec des points blancs. Le brun découvrit un simple t-shirt rouge avec écrit « The Icon ». « Merciii. Han, il est trop beau. » Tom sourit doucement et accepta le cadeau que Bill lui tendait. « Chacun son tour. Moi j’en ai que deux. » Dit-il en boudant Tom secoua la tête en souriant. Ce mec était bien trop mignon pour lui, il allait vraiment finir par le faire craquer. Il finit par reporter son attention sur le paquet cubique qu’il avait entre les mains. Il haussa les sourcils et commença à enlever consciencieusement le papier cadeau, lorsqu’il eu tout enlevé, il tourna et retourna la boite dans tous les sens, essayant de trouver un indice quelconque. Ceci fit échapper un léger rire à Bill qui avalait par petites gorgées son vin chaud qu’il tenait fermement entre ses deux mains. « Mais arrête de le secouer comme ça, c’est pas une boule à neige. » « Certes. » Il replaça la boite sur ses genoux et l’ouvrit. Au fond de celle-ci se trouvait une casquette noire, une fine bande rouge courait le long de la visière et un logo de la même couleur se trouvait juste au dessus de cette dernière. Le blond la sortit délicatement de la boîte et l’approcha plus près de son visage, la tournant dans tous les sens. « Elle est trop belle. » « J’suis content quelle te plaise. J’étais pas sûr en la choisissant. » Le dreadeux lui lança un tendre sourire et tendit son deuxième paquet à Bill. Le brun l’attrapa et se mit à fredonner la chanson de fond, en se trémoussant et en l’ouvrant. Il en sortit une grande écharpe en laine noire. « Tu arrêteras de grelotter à chaque fois qu’on ira se promener maintenant. Et t’arrêteras de me piquer mes écharpes aussi. » « Tss, je sais qu’au fond t’adore avoir ma si bonne odeur sur tes écharpes. » « Au moins ça, oui. » Répondit en plaisantant Tom. « Bon, puisqu’il nous reste chacun un paquet à ouvrir j’te propose qu’on le fasse en même temps d’accord ? » Tom acquiesça vivement et ils s’échangèrent leurs paquets. Emballés dans les papiers cadeaux, ils avaient exactement la même forme. Ils commencèrent en même temps à déchirer le papier cadeau et lorsqu’ils se retrouvèrent avec chacun un long écrin dans leurs mains, ils comptèrent jusqu’à trois et l’ouvrirent ensemble. Bill découvrit alors un collier en argent fait de mailles fines avec un pendentif en forme du signe masculin, lui aussi en argent. Il le prit délicatement entre ses doigts et le sortit de son boîtier. Il le trouvait magnifique. Tom, quant à lui, avait reçu de la part de Bill, une fine chaine en argent, toute simple. Il releva ses yeux vers le brun et lui lança un sourire chaleureux. « Merci, j’adore. » Murmura-t-il doucement. « Pour mon cadeau, je trouvais que ça t’irait bien. » Ajouta-t-il timidement. « C’est magnifique Tom. Merci beaucoup. Tu me l’attaches ? » Tom hocha positivement la tête et posa son écrin à côté de lui. Il se rapprocha de Bill qui se mit dos à lui. Il prit délicatement le pendentif et l’accrocha autour du cou du brun. Lorsqu’il se retourna il déposa un tendre baiser sur sa joue avant de prendre l’écrin de Tom, d’en sortir la chaine et d’à son tour la mettre au blond. « Tu reveux du vin ? » « J’veux bien, merci. » Tom attrapa la carafe et resservit généreusement Bill. Le reste de la soirée se passa dans la même ambiance chaleureuse et détendue. Ils étaient restés assis par terre, côte à côte, parlant de tout et de rien, riant, chantant même parfois. Tom avait fini par sortir sa guitare et jouer quelque morceaux, Bill l’observant les yeux légèrement plissés, la tête penchée sur le côté un doux sourire dessiné sur ses lèvres. Sur les coups de quatre heures du matin, ils s’étaient levés d’un commun accord, avaient rangé sommairement et étaient allés se coucher dans le lit de Tom, comme ils avaient l’habitude de faire lorsque le brun restait même pour dormir. Le lendemain, ils s’étaient levés tôt car ils partaient aux premiers trains du matin. Ils se dirent au revoir sur le quai de la gare, se donnèrent rendez-vous chez Tom, le trente et un à quatorze heures, et ils partirent chacun de leur côté, des souvenirs plein la tête et cette sensation de cocon toujours présente aux creux de leurs cœurs. [….] Les premiers accords de Road Trippin’ des Red Hot Chilli Pepers, résonnèrent dans la pièce et Tom sortit en courant de sa chambre pour répondre à son téléphone. « Ouiii, ouiii, j’arrive deux minutes rooh. » « Allooo ? » « Toom. J’me les pèle bordel de chiotte à queue. » « J’aime entendre ta douce voix mélodieuse, Bill. » « Je plaisante pas bordel. » « Bon quel est ton problème beau brun ? » « Tom, tu me feras tes coups de techniques de drague à deux balles plus tard et, à la place, bouge ton joli petit cul et viens m’ouvrir la porte d’en bas. Je sais pas pourquoi elle est fermée à clé. Et tu sais quoi ? » « Euh, non ? » « J’AI FROID ! » « J’arrive, j’arrive, t’inquiète. Mais j’tiens à te le dire quand même, t’as enfin avoué que tu bavais sur mon, pour reprendre tes propres termes, joli petit cul. » « TOM ! » Le blond partit dans de grands éclats de rire en dévalant les escaliers. Il arriva devant la porte et découvrit un Bill emmitouflé dans un grand manteau noir, l’écharpe qu’il lui avait offert lui barrant la moitié du visage, un bonnet noir enfoncé sur sa tête, ses cheveux lissés, ses yeux très peu maquillés, sautillant sur place. Lorsque celui-ci aperçut Tom hilare derrière la porte en verre, il lui lança un regard noir qui eut comme effet de faire redoubler les rires du blond. « Je t’ouvre, je t’ouvre. » Lorsqu’il eut déverrouillé la porte. Bill lui sauta dessus, frottant son nez glacé contre la joue de Tom et passant ses mains tout aussi glacées sous le t-shirt du blond. « Pure et simple vengeance. » « Hiiiii , arrêteee, c’est froiiiid » Tom se dégagea vivement de l’étreinte de Bill qui ricanait en voyant le blond sautiller dans tout les sens. « Bill. » « Hm ? » « COURS » Bill éclata de rire et, resserrant sa prise sur son sac, déguerpit en direction des escaliers essayant de prendre de l’avance en les gravissant. Sauf que Tom était plus rapide et moins chargé que le brun et il fut bientôt juste sur ses talons. Leurs rires emplissaient la cage d’escalier. Lorsqu’ils arrivèrent à hauteur de la porte du studio de Tom, le blond agrippa Bill par la taille et ils tombèrent par terre dans le salon, toujours en proie à une crise de fou rire. « Fau-Faut...qu’on…se cal-calme. » Tenta de dire Bill tout en riant aux éclats Tom roula sur le dos et essaya de réguler sa respiration. Lorsqu’il eut enfin réussi, le brun se cala sur celle de blond pour lui aussi reprendre un rythme normal. « Fiouf. Alors, c’était comment avec ta famille ? »Questionna Tom. « A part que j’ai été super content de revoir ma sœur et sa gosse trop mignonne, ce fut long et ennuyeux. Mes oncles et tantes ont des balais bien enfoncés dans leurs culs. » « Charmant. » « Et toi ? » « Toi ils ont peut-être des balais dans le cul, mais ce n’est pas mieux chez moi. Ce sont tous des culs bénis. Et sachant qu’ils savent que je suis gay. Et bien les fêtes de famille sont souvent très…comment dire. Sympa ?! » « Je vois. » Bill laissa un léger silence. « Bon, ce soir on fait la fête, petit cul. » « Petit cul ? » Interrogea Tom en se relevant, interloqué. « Tu m’appelle bien beau brun. » Eluda Bill avant de se lever. Il tendit une main à Tom qui, encore sous le choc du sobriquet que son ami venait de lui donner, l’attrapa et se laissa relever sans chercher à opposer de résistances. « Tom remet-en et bouge-toi. Va te doucher, moi j’fais à manger. » « Okay. Mais, Bill, pas de plat infâme s’il te plait. Fais quelque chose de simple. » « gnyagnyagnyagnyah. A la douche » Lui répéta-t-il en lui donnant un coup de torchon. « Oui, oui, c’est bon. La fête n’est qu’à neuf heures. » [….] Bill ouvrit la porte en grand et la musique, qui leur parvenait en étouffée jusqu’à présent, assaillit leurs oreilles, tout comme la chaleur étouffante qui se dégageait de la pièce. Ils se lancèrent un dernier sourire et s’enfoncèrent dans la fête. Le brun alla saluer Andreas, qui le prit dans ses bras et plaça un long baiser sur sa joue. Tom, qui se trouvait derrière, se racla bruyamment la gorge. Bill rougit et se décala sur la droite. Le blond en profita pour serrer sommairement la main d’Andreas qui semblait irrité. « Le bar est au fond près de la baie vitrée, la piste de danse est là » Fit-il en faisant un large geste de la main. « Okay, on se revoit plus tard de toute façon. »Dit Bill en souriant. « Oui. Il faudrait que je te parle, en privé. » « Bien sûr. Mais là j’ai juste envie de m’amuser. Tom tu viens. » « J’te suis. » Ils se dirigèrent comment ils le purent vers le bar, passant entre les corps compressés. Bill se pencha légèrement en arrière et dit à l’oreille de Tom : « Il faut qu’on aille danser après hein ! » « J’aime pas danser Bill. » « Allez, s’il te plait, on va bien s’amuser. » Le brun commença à lui faire les yeux doux et Tom se retenait de ne pas craquer. « C’est de la triche ! T’as gagné ! On ira danser ! » Bill lui fit un grand sourire et ils arrivèrent au bar. Ils se servirent chacun un verre et, après s’être jeté un coup d’œil, ils allèrent dehors. « Brr, fait froid. » « On est le trente et un décembre cela dit. » « Hm. » « Je te l’avais dis pour Andreas… » « Han, m’en parle pas, j’étais pas du tout à l’aise. » « J’avais remarqué. » Rit Tom « Bref, on s’en fiche d’Andreas. On va danseeerr. » « Mais pourquoi je t’ai dis oui » Se lamenta le blond. « Parce que tu ne peux pas me résister. » Et Tom se contenta de suivre Bill à l’intérieur, sans rien ajouter car c’était simplement la stricte vérité. [….] « JUST DANCE » S’époumona Bill en bougeant ses hanches en rythme. Tom, qui n’était pas très à l’aise au début, avait réussi à prendre le rythme et à se lâcher, les effets de l’alcool l’aidant probablement. Ils étaient assez collés car ils y avaient beaucoup de monde. Et Tom sentait que si ça continuait, il ne serait peut-être pas capable de s’arrêter à temps et de ne pas faire une connerie. Bill se tourna dos à lui continuant de danser, faisant abstraction de tout ce qui se passait autour de lui. Il s’éclatait juste. Et alors qu’il sentait la présence de Tom si près de lui, il se recula un peu et se colla totalement contre son corps, imposant son rythme au blond. Tom ferma les yeux et tenta de ne pas profiter de la situation. Il laissa ses bras baissés autour de son corps et se contenta de suivre le rythme du brun. Soudain, Andreas surgit de nulle part et fronça les sourcils. Il agrippa le bras de Bill qui releva des yeux interrogateur vers lui. « Viens, faut que je te parle. » Lui dit-il « Maintenant ? » Questionna Bill qui semblait déçu. « Oui ! Maintenant ! » Le brun se retourna et lança un regard désolé au blond avant de suivre Andreas qui le tirait vers l’étage. Tom les regarda s’éloigner sans rien faire et soupira longuement en secouant la tête. Il fallait qu’il s’aère, ou qu’il boive quelque chose de fort, pour se remettre les idées en place. [….] « Andy, bordel, tu me fais mal au bras. » Gémit Bill, alors que le blond continuait de le tirer à travers les couloirs. « C’est bon, on s’arrête là. » Bill s’assit sur le lit pendant qu’Andreas fermait la porte de la chambre. Le blond alla ensuite s’installer près du brun et posa ses coudes sur ses genoux en soufflant. Bill, lui, s’appuya sur ses bras posés en arrière. « Bon, de quoi tu voulais me parler. » « Tu restes dormir ici ce soir ? » « Euh. Non. » « Tu vas chez Tom, encore ? » « Andy ! Ca ne va pas recommencer ! Tom est mon ami, si je veux passer du temps avec lui, c’est mon problème, je n’ai pas besoin de ton approbation et je ne supporterais pas qu’encore une fois tu l’assailles de tous les noms devant moi ! » Bill s’était levé sous l’effet de la colère. Andreas se leva lentement, à son tour. « C’est juste que…J’te comprends pas. Il a quoi de particulier ce mec ? » « Mais qu’est-ce que ça peut bien te faire ? Où est le problème si je passe mon temps avec Tom bordel ! » « Et moi ! Hein ! Tu y as pensé à moi ? » « Mais, le fait que je sois ami avec Tom ne remet pas en cause notre amitié ! »« Je te vois plus jamais ! Tu es tout le temps avec lui ! » Dit-il de façon méprisante. « Tu m’énerves, ça ne sert à rien de discuter avec toi. Et pour ton information c’est à cause de ce comportement là que je ne passais plus de temps avec toi ! » Bill se retourna dans le but de sortir de la pièce, mais Andreas fut plus rapide et le plaqua brutalement contre la porte avant de l’embrasser violement. Les yeux de Bill restèrent grands ouverts sous le choc et reprenant bien vite ses esprits il poussa durement le blond en arrière. « MAIS CA VA PAS ! Je ne suis pas homo Andreas ! » « A d’autre ! Tu as vu comment tu regardes Tom, comment tu parles de lui, comme si c’était la meilleure personne pouvant exister au monde ? Je suis sûr que tu ne penses plus qu’à lui ! Et en plus ! Tu as vu comment tu te collais à lui quand tu dansais, on aurait dit une pute. » Gueula hargneusement le blond. Bill gifla violement le blond, une marque rouge commençait à apparaitre sur sa joue. Des larmes de rages perlaient au coin de ses yeux. « Ne me parle plus jamais comme ça ! » Siffla-t-il avant de sortir de la pièce. [….] Lorsque Bill arriva en bas, il sécha ses larmes et souffla un grand coup pour se donner du courage. Il partit ensuite à la rechercher de Tom, accoudé au bar, un verre à la main, qui avait les yeux dans le vide. Et quand celui-ci releva ses yeux vers lui et lui lança un grand sourire chaleureux. Toute sa colère et sa rancœur s’envolèrent et il lui rendit son sourire, heureux. [….] Les cours avaient repris, demandant encore plus de travail et d’attention. Tom jonglait entre les épreuves, ses cours et son travail de façon habile, demandant parfois l’aide de Bill. Le brun n’avait pas raconté à Tom pourquoi Andreas avait voulu lui parler et il ne lui avait pas non plus relaté l’histoire du baiser. Le dreadeux n’avait pas cherché plus loin, pensant que si quelque chose d’important était arrivé, son ami lui aurait raconté. Ils étaient donc toujours aussi proches, bien que Bill semblait souvent ailleurs depuis la fête. Ce samedi après-midi là, alors que tous les candidats avaient rendez-vous à la confrérie pour une nouvelle épreuve, de gros flocons se mirent à tomber. Bien que ce fût la fin du mois de Janvier, les chutes de neiges étaient encore nombreuses et importantes. Donc, lorsque tous les candidats furent réunis dans le salon, assis sur les canapés, ce fut Bill qui prit la parole, Andreas n’étant pas là. « Bonjour à tous. Tout d’abord, petite explication. Andreas n’est pas là aujourd’hui car il est malade et qu’il a préféré retourner chez lui. C’est donc moi qui vais m’occuper de l’épreuve d’aujourd’hui. Voilà le deuxième point où je voulais en venir, nous avions prévu, avec Andreas et les autres membres de la confrérie, de vous faire faire une épreuve en pleine air, mais vu le temps, elle va être reportée à la prochaine fois. Donc, comme nous n’avions pas vraiment d’épreuve de secours, on a dû en préparer une à la dernière minute, celle-ci va être un peu…spéciale. Chacun de vous, va être en équipe avec le membre de la confrérie qui vous juge. Les autres membres, ne jugeant personnes vont se relayer pour vous lire des questions. C’est une sorte de trivial poursuit géant. Vous avez des questions ? » « A chaque bonne réponses, on gagne quoi ? » « Eh bien. Chaque équipe à un pion qu’il va déplacer sur le plateau du Trivial Pursuit. Le but étant de remplir son pion d’un petit camembert de chaque couleur, donc six camemberts. Après c’est les mêmes règles que le jeu normal, on ne gagne les camemberts que sur les cases avec un camembert d’une certaine couleur dessiné dessus. Donc à chaque bonne réponse, l’équipe relance le dé, sauf si elle est sur une case camembert, auquel cas, elle gagne un camembert de la couleur désignée sur la case avant de relancer le dé. C’est clair ? » « Sur quoi portent les questions ? » « Euh, sur tout et rien. Certaines questions sont tirées du jeu et d’autres ont étés inventées par nous. Vous êtes prêts ? Et bien allons-y, mettez-vous par équipe et on commence le jeu. » Les dix équipes se placèrent autour de la grande table de la salle à manger, le plateau placé au centre. Chaque équipe se vit une couleur de pion attribuée, celle de Bill et Tom fut le rouge. Le jeu commença, les questions s’enchainant. Certaines grotesques, d’autres simplistes, d’autres encore tirées par les cheveux. « Bon, alors, les rouges vous êtes prêts pour votre question ? » « Ouais ! » Répondirent-ils d’une même voix. « Alors, d’après vous, combien de fois, une abeille devra-t-elle faire le tour de la terre pour fabriquer un kilo de miel ? » Il y eut un gros silence avant que tout le monde n’explosent de rire. Et Tom les yeux grands ouverts demanda d’une voix suraiguë « Mais c’est quoi cette question ?!? Et toi arrête de te marrer comme une baleine. » Les rires de Bill redoublèrent d’intensité. Il avait sa tête plongée dans ses bras et tentait vainement de se calmer. « Il me faut une réponse. » « Bill ! Bordel Bill calme-toi et aide moi à chercher. Tu penses qui faut combien de tour, 5, 3, 20 ? » Le brun fixait Tom qui, à cause de son air concentré et ses sourcils froncés, fit repartir ses rires, il manqua même d’en tomber à la renverse. « Billl, allerr concentre-toi, sinon on va pas gagner se camembert ! » Bill inspira, puis expira de grande goulée d’air, dans le but de calmer son hilarité. « Ca se trouve c’est plus que 20, tu crois que ça peut faire plus de 20 tour de la terre une abeille ? » Et Bill repartit dans son fou rire, se tenant les côtes tellement il riait. « Sto-op To-om. J-e suis déso-lé, mais, j’en peux plus. » « Mais merde Bill faut donner tout ce que tu as ! AH NON HEIN, cesse un peu de rire ! Sinon je te jure que je t’envoie mon verre d’eau à la gueule ! » « Non-non, j’va-ais me cal-calmer. » Mais c’était peine perdu, Bill n’arrivait pas à stopper ses rires. Tom se leva d’un coup et vida le contenu de son verre sur la tête du brun qui poussa un grand cri en sentant le liquide mouillé ses cheveux et son t-shirt. « Hiii, c’est froiiid. » Et ce fut à Tom de partir dans un grand fou rire. [….] Deux heures plus tard. L’équipe de Bill et Tom avait finit deuxième de la partie. Ils étaient maintenant en train de terminer de ranger la maison et parlaient joyeusement de tout et de rien. Cette partie avait permis aux candidats de mieux se connaitre et de passer un bon moment avec d’autres étudiants, passant outre le fait que ces étudiants étaient là pour les juger. Alors que Tom revenait sur l’histoire de la question sur l’abeille (où la réponse était en faite, 10 fois le tour de la terre), le téléphone de Bill sonna. « Désolé, ça devrait pas durer longtemps. » S’excusa le brun. « Allo. Hm ? Ah salut Lisa. Ca va et toi ? Maintenant ? » Bill lança un regard incertain au blond en mordillant sa lèvre inférieur, alors que Tom le regardait interrogateur. « Pas de problème. J’arrive d’ici 10 min. Bisous. » Et il coupa court à sa communication. « La maison est bien assez propre. Faut que j’aille voir Lisa chez elle. Ca fait longtemps tu comprends. » « Tu n’as pas à te justifier. » « Je…Je sais. Bref, on y va. Elle est dans le même bâtiment que toi. » « Hm. » Ils firent donc le chemin ensemble, dans un silence de plomb. [….] Deux semaines étaient passées. Les candidats étaient de nouveau réunis pour une des dernières épreuves avant la finale. Andreas était revenu et c’est lui qui leurs faisait face, tenant un chapeau dans sa main. « Voici, l’avant avant dernière épreuve. Aujourd’hui, elle va être un peu spéciale. Dans ce chapeau, il y a autant de petit papier que de candidats. Sur chacun des papiers, il y a écrit un nom d’une des personnes de la confrérie, hommes et femmes confondu. Vous allez chacun en prendre un dans le chapeau. Le nom sur qui vous tomberez sera la personne que vous allez devoir chauffer. Bien sûr, si vous devez chauffer un mec, on verra si vous arrivez à vos fins si le mec en question est excité à la fin. Par contre si vous tombez sur une fille, ce sera les personnes ici présentes qui jugeront, mais il serait bien vu que vous arriviez à lui sortir un gémissement. Vous avez des questions? » Comme tous les candidats hochèrent la tête, il se plaça devant la première et lui tendit le chapeau. C'était une petite brune aux yeux verts, elle glissa sa main dans le chapeau et en ressortit un petit papier plier en quatre. « Vas-y, dis-le à haute voix et après tu y vas. »« Bill. » Déclara-t-elle à haute voix. Ce dernier sourit légèrement en se levant et en se dirigeant vers la chaise au centre de la pièce. Il s'installa confortablement sur la chaise, les jambes quelques peu écartées. Tom regarda la scène, impuissant, il sentait la jalousie lui tordre les entrailles, ses poings se serrant imperceptiblement sur le canapé. La brune s'installa confortablement sur les genoux du brun et commença directement à l'embrasser profondément. Tom détourna les yeux. Il ne pouvait pas supporter de voir ça.Au bout de quinze longues minutes, un léger gémissement sortit de la gorge du brun et Andreas déclara que c'était bon. Tom souffla de soulagement, il avait été à deux doigts de se lever et de quitter la pièce. Le platine se plaça devant Tom et lui tendit le chapeau. « C'est à toi. » Tom se contenta d'hocher la tête et plongea à son tour sa main dans le chapeau. Il en tira le même petit papier que la candidate précédente. Il le déplia et ouvrit grand les yeux sous la surprise. « Alors? » S'impatienta Andreas. « Lit le nom! » « Andreas. » Dit-il d'une petite voix « Je connais mon nom merci. » « Non, non. C'est...toi que je dois...Exciter. » « Ah. » Andreas posa le chapeau par terre et alla s'installer sur la chaise, sans ajouter un mot. Bill s'était redressé et regardait la scène sans savoir réellement ce que tout ça lui faisait. Tom, lui, se leva lentement, pas vraiment pressé de devoir faire ceci. Il finit par arriver juste devant le blond platine qui ne l'avait pas quitté des yeux. Il inspira profondément, comme s'il essayait de se donner du courage. Il finit par s'assoir sur les genoux du blond et passa ses bras autour du coup d'Andreas. Le blond ferma les yeux et Tom l'embrassa. Profondément, lentement, sensuellement. La pensée du dreadeux à ce moment là était que plus il y mettrait du sien, plus cela se finirait vite. Leurs corps étaient pressés l'un contre l'autre. Tom devait avouer qu'Andreas embrassait vraiment bien, le baiser était à la limite du passionné, chacun voulant dominer l'autre. Les mains d'Andreas agrippèrent le bas du dos de Tom, le collant encore plus à lui. Le blond finit par détacher ses lèvres, légèrement gonflées par le baiser, de celle d'Andreas. Il glissa son visage dans son cou et attrapa entre ses dents la peau situé juste sous son oreille. Il mordilla, suçota, lécha la peau tendu et rougit jusqu'à ce qu'un gémissement se fasse entendre à son oreille. Il en rajouta une couche, pour bien finir le travail, en donnant un léger coup de bassin qui fit rejeter la tête d'Andreas en arrière. « Voilà. » Déclara-t-il en se levant et en quittant la pièce rapidement. Andreas resta ahuris sur la chaise, avant de se lever rapidement et de reprendre la distribution des papiers. Et lorsque, d'un bond, Bill se leva à son tour suivant le même chemin que le dreadeux. Andreas se contenta de le suivre des yeux en soupirant et secouant la tête, impuissant. [….] Tom marchait d'un pas rapide, les mains enfoncées au fond de ses poches. Il avait oublié son manteau et ça pelait dur dehors. Mais il continuait d'avancer sans réfléchir. « TOM! TOM attends! » Le blond se retourna et voulut repartir en courant. Bill arrivait vers lui essoufflé. Le brun arriva rapidement à sa hauteur, tentant de reprendre son souffle, plié en deux. Lorsqu'il se redressa pour regarder Tom, il se demanda ce qu'il contait vraiment lui dire. « Qu'est-ce que tu veux Bill? » demanda Tom, lasse. Le ton et l'air fatigué de Tom, perturbèrent le brun. Et, il se demande sérieusement, ce qu'il pouvait bien faire pour lui redonner le sourire qu'il aimait tant. « Je...Pourquoi t'es parti? » « Pourquoi je serais resté ? » « Parce que l’épreuve n’était pas fini ? » « J’m’en fou. J’m’en contre fou. » « Mais…Tom. » « Non. Non. Je ne peux pas. J’suis désolé, c’est bien au dessus de mes forces. J’te jure j’ai essayé. Mais c’est plus fort que moi. » « De quoi tu parles ? » Demanda incertain le brun. « J’suis…attiré par toi. Putain d’attiré par toi-même. Et encore, c’est pas assez fort. J’pense que je suis….Je suis… » « Tu es ? » « J’suis amoureux de toi putain. Et toi, t’es juste…mon meilleur ami, le mec le plus hétéro que j’dois connaitre. Drôle hein ? » « Tom…Je sais pas quoi dire. » « Dis juste rien. S’il te plait. Juste comprends que je ne peux pas. Je peux plus. » « Ca veut dire quoi au juste ? Tu vas me laisser, là maintenant, comme ça et…Tu vas couper les ponts ou je ne sais quoi ! » S’emporta Bill. « Tu crois que ça me plait. Mais, bordel, je ne peux pas te voir avec des filles, je ne peux pas t’entendre m’en parler. J’ai vraiment voulu passer outre, être un bon ami. Mais, c’est vraiment plus possible. Quand cette fille t’as chauffé tout à l’heure j’ai cru que j’allais devenir fou et la tirer en arrière en gueulant que tu étais à moi. Sauf que ce n’est pas le cas. Et je veux pas te faire subir ma jalousie ou autre chose dans ce sens. » « Et moi, bordel, joue pas dans le mélo, j’m’en fou de ta jalousie. Parce que bordel, quand…quand t’as embrassé Andreas, j’ai cru que j’allais péter un câble. T’as pas le droit d’être aussi proche de quelqu’un appart moi et c’est tout. Et plus jamais je veux … » Tom fit taire Bill en agrippant son visage entre ses mains et en l’embrassant tendrement, posant simplement ses lèvres contre les siennes. Le brun avait fermés les yeux et passa ses mains autour du coup du blond, alors que celle du dreadeux étaient descendus autour de sa taille. Ils s’embrassèrent longuement, savourant le moment. Et lorsqu’ils se détachèrent l’un de l’autre, Tom serra amoureusement Bill contre lui et lui demanda anxieusement : « Tu es sûr de ce que tu fais ? Enfin, j’veux dire, tu es censé être hétéro à la base…. » « Tom, j’y ai bien réfléchit avant. Je ne comprenais pas vraiment au début, pourquoi j’étais autant accroché à toi, pourquoi je pensais toujours à toi etc. Pour moi c’était de l’amitié, mais Andreas m’a fait prendre conscience que ça ne pouvait pas être que ça. Alors j’ai beaucoup réfléchis. Je n’ai pas pris cette décision à la légère, parce que c’est important pour moi, mais pour toi aussi. Alors la finalité, c’est que j’ai découvert que j’étais bi et que, moi aussi j’étais amoureux de toi. » Tom l’embrassa profondément pendant de longues minutes. Puis l’échange se termina par de courts petits baisers. « Promis, plus jamais je ne serais aussi proche avec quelqu’un d’autre que toi. » Bill qui avait sa tête posé contre le cou chaud du blond, rit sous la remarque et déposa un chaste baiser contre la peau offerte. Et Tom se sentit vraiment bien. [….] Une semaine plus tard, alors qu’ils étaient tout les deux enlacés sur le canapé de Tom, à s’embrasser et se câliner, le blond fit soudain face à un problème, lorsque Bill lui annonça la date de l’épreuve finale. « Un problème Tom ? » « Euh, oui. » « Qu’est-ce qui se passe ? » Demanda-t-il en se retournant vers lui, passant ses jambes autour de sa taille. « C’est le même jour que mes partielles. » « Merde. Comment tu vas faire ? » « Je n’en sais strictement rien. » Bill se mordilla la lèvre inférieure en penchant légèrement la tête sur le côté. Il regarda anxieusement Tom qui avait le regard perdu dans le vide. Il finit par se pencher vers lui et l’embrasser amoureusement. « Tu vas t’en sortir. » [….] Tom était installé tout seul dans la grande bibliothèque, des bouquins éparpillés tout autour de lui sur la table, ses cours se mêlant au bazar. Il avait mit sa tête entre ses mains et son cerveau réfléchissait à toute vitesse. Il fallait qu’il prenne une décision. Qu’il choisisse entre l’épreuve et ses partielles. Il étudiait tous les possibilités et toutes leurs conséquences, pesant les pours et les contres. Il finit par relever ses yeux vers tous ses cours et tous ses livres qui l’aidaient à réviser. Il avait prit sa décision, il ne pouvait et ne voulait pas louper ses premiers partielles ! [….] Le jour de l’épreuve finale, Bill se tenait devant l’entrée, guettant les alentours, cherchant à voir si Tom arrivait. Andreas se tenait derrière lui et finit par poser une main sur son épaule. « Bill, faut qu’on commence l’épreuve. » « Ouais, j’arrive. » Et le brun finit par refermer la porte en soupirant. Il avait choisit ses partielles. [….] Une heure après la fin de l’épreuve, touts les membres de la confrérie étaient là pour le choix des personnes qui allaient être acceptés ou non. Sur un tableau près de la table, toutes les photos des candidats étaient punaisés, suivit des épreuves qu’ils avaient gagné, des remarques de leurs juges et des qualités que la confrérie prônait et qu’ils avaient. Andreas prit la parole. « Deux candidats ont, aujourd’hui, manqué l’épreuve. Nous savons tous que s’ils ont fait ça, c’était pour aller à leurs partielles. Je vais vous demandez chacun à votre tour, de dire à voix haute si, pour vous, cela est en la faveur de ces deux candidats, ou en la défaveur. Je vais le faire le premier et je considère que c’est en la faveur de ces deux candidats, j’aurais été à leur place, j’aurai fait exactement la même chose. Les études passent avant, et c’est une valeur que l’on a toujours défendu. Cependant, la majorité l’emportera, si vous considérez qu’ils ont fait une erreur, dite-le. » Un rapide tour de table fut fait et la majorité l’emporta, comme Andreas l’avait dit avant. Au bout d’une longue heure et demie, cinq candidats avaient été choisi pour rejoindre la confrérie à la rentrée prochaine. Bill et les autres membres allaient retourner à leurs occupations quand Andreas agrippa doucement le poignet de brun et lui demanda de lui accorder quelques minutes supplémentaires. Ils allèrent dans la cuisine et Andreas se mit face à Bill, légèrement mal à l’aise. « Je voulais m’excuser de mon comportement. J’ai été un idiot fini et jaloux. J’ai dis des choses qui dépassaient ma pensée et que je n’avais pas à te dire. Donc je te présente mes plus sincères excuses, en espérant que tu me pardonneras. » Bill fit mine de réfléchir et pouffa. « Aller, je te pardonne. Tout le monde fait des erreurs dans la vie et tout le monde à le droit à une deuxième chance. » « Merci. » Souffla le blond platine en lui lançant un grand sourire. « Ah et, j’suis content pour toi et Tom, parce que je sais qu’il te rend heureux et que en fin de compte, c’est tout ce qui est important. » Ajouta-t-il timidement. « Merci Andy, merci beaucoup. » Bill embrassa chastement le blond sur la joue et partit, le sourire aux lèvres. [….] Le soir même, quand Tom poussa la porte de son studio, il tomba nez-à-nez avec une table éclairés aux chandelles (si on faisait abstractions des néons de la cuisine), une musique d’ambiance calme et reposante et les odeurs d’un repas qui promettait d’être délicieux. Il laissa son sac tomber à terre et alla s’appuyer une épaule contre le mur, regardant Bill se trémousser en rythme. « Arrêtes, tu vas baver ! Et autant te le dire tout de suite, c’est des plats que j’ai acheté chez le traiteur. » Tom rit et alla enlacer son petit ami en l’embrassant. « Comment se sont passés tes partielles ? » Demanda doucement Bill« Plutôt bien et l’épreuve finale ? » « Bien aussi. Enfin, ils ont obligés les candidats à faire un parcours d’obstacles. C’était comique. » « Je vois. » Rit Tom. « Mais on s’en fou. Tom, tu as été pris dans la confrérie. » Déclara Bill dans un sourire. « Hein ? Mais j’ai loupé la dernière épreuve ! » « On s’en fiche, tu l’as loupé pour passer tes partielles ! Et dans cette confrérie on a toujours laissé passer nos études devant les activités extrascolaires. Tu as donc été choisi ! » « Whoua. » « T’es content ? » « Accepté dans l’université dans laquelle je voulais aller depuis des années, réussis à entrer dans la confrérie à laquelle je voulais adhérer. Et enfin, et le plus important, j’ai un petit ami, très sexy, et adorable. » « Mais t’arrête pas là ! Tu peux ajouter : gentil, doux, qui embrasse à merveille… » « Et hyper modeste. » Ils échangèrent un sourire et s’embrassèrent à nouveau. Ils restèrent un long moment à se câline, à s’embrasser. Puis ils s’activèrent et allèrent se mettre à table côte à côte. « Tu sais le pire quand même. »« Non, mais tu vas me le dire. » « Je me suis fais chier à passer plein d’épreuves, bien chiantes, pour être pris dans la confrérie, sans passer la dernière qui est censé être la plus importante. Où est le sens dans tout ça ? Autant rien faire et arriver les mains dans les poches. Sérieusement, j’ai nettoyé un grenier, j’me suis déguisé, j’ai du chauffer un mec, répondre à des questions débiles. Du grand n’importe quoi ! » Bill partit dans un grand éclat de rire et Tom le regarda, amoureux. Quand Bill fut calmé, il lança négligemment, comme si cela n’avait aucune espèce d’importance. « Dis, dans la confrérie, on peut partager sa chambre à deux ? » Le brun lui tapa le haut du crâne et Tom se vengea en le chatouillant. Après dix minutes de bataille sans merci, Bill leva les bras en l’air en signe de défaite et replaça correctement son t-shirt. Puis, il se pencha à l’oreille de Tom et lui murmura, en frôlant son lobe de ses lèvres. « Bien sûr, qu’on aura notre chambre. Juste pour nous deux. » |