Depuis plus de dix années, je resonge à tout ça. Depuis plus de dix années, je continue à espérer. Cela maintenant dix ans que nous nous sommes perdus de vue sur un commun accord. Pourtant, depuis ce jour maudit, je resonge à ces jours passés avec toi, ces jours qui ne se ressemblaient pas, ces jours qui faisaient d’écouler lentement notre vie dans le bonheur le plus pur. On dit que pour certains cas, se séparer est une délivrance, pour ma part, je n’ai ressenti que de la colère, de la peine, de l’incrédulité et surtout une infinie tristesse. Pourquoi? Comment est-ce possible? Comment faire? Autant de questions sans réponses pour moi, mais qui étaient des réponses à mon désespoir…Je me nomme Floriane, et voici mon histoire… Je me souviendrai toujours de notre première rencontre. C’était un soir d’été, à l’écart de la ville. Je m’étais isolée car je ne pouvais résister à l’appel du soleil couchant sur les plaines désertes que nous offrait notre campagne. Seule, je contemplais ce soleil teinté de rouge tandis qu’il descendait de plus en plus derrière les montagnes au loin. Un vrai paradis sur terre! C’est là que je t’ai rencontrée. Toi aussi, tu avais décidé de t’isoler, pour essayer d’oublier la femme qui t’avait fait souffrir en te plaquant. Tu t’es approchée de moi et t’es assise à environ trois mètres de moi. Ce fut le coup de foudre! Je voyais les larmes perler sur ton visage de nouveau-né, je voyais tes yeux d’un bleu si troublant que je pensais que j’allais me noyer dedans. Tout en toi n’était que poésie et infinie beauté! Si l’envie pouvait tuer, je crois bien que je serai morte au moins une centaine de fois à ce moment-là! Je me suis donc rapprochée de toi, lentement pour ne pas t’effrayer et t’ai demandé ce qui n’allait pas. Tu m’as tout expliqué et à ce moment-là, j’aurais voulu avoir ton ex devant moi afin de lui faire payer ce qu’elle t’avait fait subir. Après m’avoir parlé, tu m’as remercié et je t’ai demandé poliment où je pouvais te revoir. Tu m’as donné ton numéro de portable, suivi de ton nom : Noémie. Oh, jour de joie! J’avais rencontré le grand amour, du moins c’était ce que je me disais, rien n’était encore joué. Mais j’étais tellement sure de moi que j’ai tout fait pour te retrouver. Les rendez-vous s’intensifiaient, les moments que l’on passaient ensemble devenaient plus réguliers et intenses. Jusqu’à ce jour. Où nous nous sommes embrassées pour la première fois. J’aurais voulu que cet instant dure toute la vie, non, toute l’éternité! J’aurais voulu que nos lèvres restent jointes pour une éternité, de ce moment précis où tu m’avais donné tout ton amour. J’aurais voulu sentir pour toujours le gout sucré de tes lèvres sur les miennes, nectar de tout les plaisirs… Depuis lors, nous ne nous quittions plus. Main dans la main, nous avions toute sorte d’aventure. Nous nous sentions capable d’affronter n’importe quel danger, sachant que notre amour était le plus fort. Qu’importe le nombre d’ennemis à affronter, nous savions que nous étions les plus fortes! Cela durait depuis deux ans. Nous avions construit tout un cocon de souvenirs. Mais malheureusement les choses ont mal tournées… Malgré notre amour, tu demeurais fragile. Je faisais tout pour t’empêcher de sombrer, mais c’était plus fort que toi, que moi, que notre amour même! Il est arrivé un moment où tu ne pouvais plus supporter les problèmes qui t’arrivaient dessus. Malheureusement, je suis arrivé trop tard lorsque tu as pris ces médicaments. Malheureusement, je ne suis arrivé que lorsque tu gisais sur le sol, aussi blanche qu’un linge, aussi froide que la pierre, avec pour seule expression une infinie tristesse sur le visage. Lorsque l’ambulance, je croyais que le monde tournait au ralenti. Je ne comprenais pas ce qui était arrivé. Je ne parvenais pas à trouver le moindre rapport entre ce qui s’était passé et ce qui se passait lorsque nous étions toute les deux. Je n’y croyais pas. Comment avais-tu osé me faire ça? Je ressentais cela comme de la trahison. Tu avais failli me quitter! Lorsque tu étais rétablie, je suis tout de suite allé te voir. Mais malheureusement, mes ressentiments étaient bien trop forts pour que je les cache, et j’ai tout déballé. Au fur et à mesure que mes sentiments parlaient pour moi, je voyais ton visage passer du sourire au rictus, puis aux larmes. Après m’être rendue compte de mes propos, j’ai quitté ta chambre en pleurant, sachant que ce qui avait été dit serait impossible à rattraper, hormis avec le temps. Une fois que tu es sortie de l’hôpital, je suis allée voir si je pouvais racheter mes fautes. Tu m’attendais, à la sortie de l’hôpital. Nous avons parlé, mais il n’y avait ni amour, ni haine, comme si nous étions deux étrangers qui venaient de se rencontrer. Je n’y croyais pas. Je me rappellerais toujours ces paroles douloureuses. Tu disais que tu préférais partir, parce que tu savais que tes actes avaient entrainés beaucoup de conséquences. Tu préférais partir pour éviter de nous faire souffrir toutes les deux, parce que tu savais que quelque chose s’était brisé, et que plus rien ne serait comme avant. Me tournant le dos, tu es ensuite partie, me laissant seule, dans un océan de tristesse… Cela fait maintenant dix ans que ce jour maudit est passé. Dix ans que je souffre le martyr à ne plus te savoir avec moi. Dix ans que je ne cesse de ressasser tout ca, à me remémorer tout ces moments passés… Appartenant au passé, malheureusement… On m’a dit une chose un jour, c’est que l’amour est plus fort que la mort. Je n’ai pas saisi cette phrase sur le coup, et j’aurais du car vu les circonstances, je pense que mon ressenti n’était pas vraiment ce que Noémie aurait aimé entendre. La roue tourne, et on ne peut rien faire contre… |