[if gte mso 9]> Normal 0 21 false false false FR X-NONE X-NONE [if gte mso 9]> [if gte mso 10]> /* Style Definitions */ table.MsoNormalTable {mso-style-name:"Tableau Normal"; mso-tstyle-rowband-size:0; mso-tstyle-colband-size:0; mso-style-noshow:yes; mso-style-priority:99; mso-style-qformat:yes; mso-style-parent:""; mso-padding-alt:0cm 5.4pt 0cm 5.4pt; mso-para-margin-top:0cm; mso-para-margin-right:0cm; mso-para-margin-bottom:10.0pt; mso-para-margin-left:0cm; line-height:115%; mso-pagination:widow-orphan; font-size:11.0pt; font-family:"Calibri","sans-serif"; mso-ascii-font-family:Calibri; mso-ascii-theme-font:minor-latin; mso-fareast-font-family:"Times New Roman"; mso-fareast-theme-font:minor-fareast; mso-hansi-font-family:Calibri; mso-hansi-theme-font:minor-latin;} Je suis dans les rues de Suna, et il fait nuit. Je sais qu’il est là, je l’ai entendu. C’est un rêve je le sais…Non, pas un rêve, un souvenir cauchemardesque, qui me hante. Chaque nuit il me visite. Et moi, indolente spectatrice de mon passé, j’observe mes faits et gestes sans pouvoir les changer. Quand bien même si j’avais su, si j’avais pu… Je ne pense pas que j’aurais fais un autre choix que ce soir là. Mes pieds ne claquent pas quand je me mets à courir d’une manière féline. Je me déplace en silence, toujours. Dan l’air froid de l’hiver, je frissonne. Je suis pied nue dans un amalgame de flocons et de sable. De violentes rafales de vent fouettent mon visage, m’envoyant des bouffées d’air sec et froid. Comme s’il voulait me prévenir des évènements à venir. Mais rien y fait, je continue ma route. Le seul bruit qui émane de moi est le bruissement de mes longs cheveux quand le vent s’y engouffre. J’aimerais tant me réveiller, pour ne pas sentir la douleur encore une fois, mais cela semble peine perdue, je suis obligée de contempler cela encore une fois. J’aperçois un pan de sa cape quand il tourne à l’angle et pénètre dans la maison. C’est là qu’il se rend à chaque fois quand il vient. Pourquoi est-il revenu ce soir, comme un voleur ? Je m’approche avec prudence et pose mes doigts sur le bois de la porte et elle tourne sur ses gonds. Silencieusement. Pourquoi n’avait elle pas grincé, l’avertissant de ma présence ? J’ai grimpé les escaliers comme une ombre. Que faisait-il ici ? C’était la seule question qui me venait à l’esprit. J’étais inquiète pour cet homme que je considérais comme un frère. Il m’aimait autrement, je le savais, mais je ne pouvais pas le considérer autrement que comme un frère. Je suis enfin arrivé en haut de l’escalier. Une porte est entrouverte. Je regarde par l’entrebâillement de la porte. L’odeur du sang me prend à la gorge. La peur se manifeste comme un coup de poing dans mon estomac. Une boule de terreur malaxe mes entrailles, et ses ramifications m’empêchent de bouger. C’est à ce moment là que j’aperçois les cadavres… Je me réveille en hurlant. Mes membres tremblent de façon incontrôlable. Cette fois encore, quelque chose m’a tiré de ce gouffre amer composé de douloureux souvenirs. Mais quoi ? Ah, j’ai trouvé, ce sont ces putains d’oiseaux qui crient dehors. Je m’assois sur mon lit et jette un coup d’œil sur le réveil. Il doit être neuf heures du matin. Quand je dis doit, c’est que ce fichu réveil a pris tellement de coups que les chiffres du cadran numériques n’apparaissent plus que partiellement. Mes cheveux retombent sur mes épaules. Faut que je pense à les couper. J’ai vachement mal à la tête et la langue pâteuse, à croire qu’elle est en plomb. Enfin je l’ai cherché, à boire comme un trou pour oublier. Encore une fois ça n’a pas marché, et le rêve est revenu. Quand je suis vraiment fatiguée aucun songe ne vient me visiter, et quand je parle de songes, la plupart du temps c’est ce foutu cauchemar qui me reviens en tête. Je me traîne lamentablement dans la cuisine pour me faire un café. Serré. Ensuite je mets ma tête sous l’eau froide. Ça réveille. Je vais m’habiller pour une autre journée à ne rien faire. Glander, c’est tout ce que j’ai à faire à Suna. Gaara voudrait que je fasse des misions, mais je n’ai pas tellement envie. De toute façon, je ne suis pas une Kunoichi normale. Je suis un assassin. Et pourtant je n’apparais pas dans le Bingo Book. Grâce à qui, encore à Gaara. C’est parce qu’il m’aime beaucoup. Beaucoup trop selon moi. Beaucoup de gens m’aiment, mais moi je n’en n’ai rien à faire. On n’a pas de place pour les sentiments dans la vie. C’est ce que ma vie m’a appris. Ma putain de vie. Gaara. Il y a quelque chose dont je dois me rappeler à propos de lui. Un truc qu’il m’a dit hier. Je m’approche de mon agenda. C’est écrit en gros : RDV 7h tapante chez Gaara. Il est dix heures et demie. Merde. Je prends un croissant et le glisse dans ma bouche tandis que je mets ma veste pour sortir. Je saute par la fenêtre, la porte est trop loin. Je pique un sprint dans la rue pour me ramener devant chez le Kasekage. Il est mécontent. Il est mignon quand il fait la moue Gaara. Il n’a que cinq ans de moins que moi, et pourtant, comme beaucoup d’autres, il est désespérément amoureux de moi. Quelle plaie l’amour. Enfin, faut dire que je ne l’ai pas connu, alors le prince charmant, quand je le verrai, je ne saurais pas quoi lui dire. Ce qui ne veut pas dire que je n’ai pas d’expérience auprès des garçons. Au contraire, mon indifférence à leur égard me permet de ne pas souffrir de la séparation brutale. Quand je parle d’indifférence, c’est superficiel, quand les gens sont assez proches de moi, je m’ouvre peu à peu, mais sinon les gens je ne leur parle pas. Gaara se met à me sermonner. Et patati et patata. Il sait très bien que ça ne sert à rien avec moi. Je l’écoute d’une oreille discrète mais je suis en train de penser à complètement autre chose. Parfois, même quand il m’engueule, il dit des trucs contradictoires le Kasekage. Le flot de paroles se tarit enfin, et nous pouvons engager une discussion. On parle de tout et de rien, mais je ne suis pas dupe, il veut me parler de quelque chose d’important. _ Akemi, soupira-t-il. _ Oui, c’est moi, je fais, je sais reconnaître mon prénom. _ Tu restes cloitrée à Suna alors que tu pourrais voyager, peut-être que ça pourrait t’aider à ne pas penser à ton passé… _ Je vois pas où tu veux en venir là… C’est sympa de te soucier de moi, mais je sentirai le piège à dix mètres, même dans une nuit en pleine forêt avec du brouillard épais. Allez, accouche, quel est le problème. _ L’Akatsuki avance à grands pas. Et tu sais très bien que beaucoup de gens sont menacé par cette association. _ Si c’est pour partir en voyage avec moi, c’est raté. _ Non, tu as parfaitement compris que j’ai besoin de quelqu’un qui s’y connait pour se cacher, et qui ne s’embarrassera pas avec les règlements. _ C’est tout moi ça. Bon, qui est ce que je dois accompagner ? _ Je veux déjà savoir si tu feras ce voyage avec la personne que je vais te confier. _ Ca dépend, y’a du fric à la clé ? _ Oui, je m’arrangerais pour couvrir vos dépenses, tant qu’elles ne seront pas trop importantes. _ Alors je marche. _ Je l’appelle, il est dans la pièce à côté. Taku, tu peux venir. La porte s’ouvre sur un petit garçon aux cheveux chatains et aux yeux noisette. Je sais qui c’est, je l’ai déjà vu. Il était bien plus jeune quand je l’ai rencontré, mais je ne me rappelle que trop bien la douleur qui était dans ses yeux. Il était l’un des réceptacles de Junbi, le démon dragon à dix queues. En effet, onze personnes avaient été choisies, il y a six ans de cela pour recevoir les queues et le cœur du pouvoir du Bijuu. Tout le monde savait ça. L’opération était sensée rester secrète, mais le bouche-à-oreille avait fait son office, et tout le monde était au courant de cela. Puis, comme aucun signe de problèmes n’avait été montré, tout le monde crut qu’il s’agissait d’un canular, et l’histoire était retombée dans l’oubli. Mais j’étais l’une des rares personnes à connaître la vérité. Deux ans plus tard, la plupart des pseudos-Jinchuuriki étaient morts, rongés par le pouvoir du démon. Je sais que seul deux d’entre eux sont encore en vie, et l’un des deux se tient devant moi. J’aurais du refuser, mais quelque chose m’en empêchait. Peut être parce que ce garçon et moi avions tous les deux souffert dans notre enfance. Et que tous les deux avaient fait bonne figure. J’entraine le garçon jusque chez moi, avec une bourse pleine, honteusement extorquée à Gaara, mais ça c’était pas grave. Je ne parle pas beaucoup avec Taku, et je crois que je l’intimide. Je lui fais poser ses affaires dans un coin et ressort un futon. Je dormirais dedans ce soir là. Il est midi, et mon frigo est vide. J’emmène le garçon en ville, on ira manger au restaurant. On commande, tous les deux. Il me lance un regard apeuré, et je tente de le rassurer en faisant un sourire. Avec lui, je ne dois pas être trop froide, c’est encore un enfant, et puisqu’il doit être mon compagnon de route… Je d’aise. Je ne l’aurais jamais dit à Gaara, mais cette mission me fait vraiment plaisir. J’en avais marre de l’inaction. |