Assise sur sa chaise, elle prend quelques notes avec son stylo rouge. Rouge comme le sang qui coule : elle détient son arme dans sa main. Elle s’est levée, marche de long en large dans la salle. Ses talons claquent sur le carrelage froid, elle guète ses élèves, ses proies... Elle parle, sa voix résonne dans le silence oppressant. Ses cheveux en bataille, lui donne cet aspect de femme sauvage. Elle ne sourit jamais, avide de sang, de chairs. Elle nous note, nous, ses victimes qu’elle choisit. La moitié de la classe n’existe déjà plus... Qui sera le prochain ?

Elle fixe une élève qui tremble de tous ses membres. Sa langue passe sur ses lèvres, découvrant ses canines aiguisées. Elle parle avec force, sa voix emplit la salle. Des élèves lui répondent, innocents de ses volontés. Elle papote, nous avertis implicitement, les mots " squelette, chaleur, violence", passent la barrière de ses lèvres. Ses mains sont jointes, prie-t-elle pour nous âmes ?

Elle distribue la parole, écoute, corrige. Elle fait de grands gestes, elle ne tient plus sur place. Son impatience la gagne, elle a faim ! Elle est affamée, cherche sa proie. Elle fixe un point au fond de la salle, essaie de se calmer, mais en vain. Elle nous ordonne d’écrire et reprend sa marche, ses talons battent le sol plus fort qu’auparavant, on dirait le roulement d’un tambour avant la fin. Les jambes croisées, les doigts entremêlés, derrière son bureau, elle observe la classe, attendant une quelconque réaction d’un élève. La voix mièvre d’un de ces derniers, s’élève dans la salle. Elle ne prête pas attention à ses paroles, dardant son regard sur ses formes. Il a l’air à son goût, bien dodu, bien en chair. Et pourquoi pas lui ?

- On termine... déclare-t-elle.

Comment interpréter ces deux mots d’apparence, inoffensifs ? On termine quoi... Qui ? Elle a faim, cela se voit dans ses yeux, ses mains tremblent, ses doigts jouent avec l’arme rouge. Les mains sur ses hanches, elle aveugle ses élèves, cache ses tremblements, ses pulsions meurtrières. Elle écrit sur le tableau noir, la poussière de craie blanche s’étale sur ses mains, cachant les gouttes de sang.

Certes, elle a un coté doux, mignon, gentil, aimable... Elle joue son double-je à la perfection ! Le mot « saisir » la hante. Elle le dit, le répète, l’écrit. Le mot résonne sur les murs, un écho se fait. Mais saisir qui ? Qui dévorera-t-elle ? Qui comblera sa faim ? La sonnerie retentit dans le couloir, je range mes affaires en vitesse et me précipite hors de la salle, le plus loin possible de cette femme. J’ai peur d’elle que personne craint ! Suis-je devenue paranoïaque ? Je me le demande parfois, souvent...

P'tit texte que j'ai écrit lors d'un de mes cours de français, quand j'm'ennuyais !! C'est une p'tite description de ma prof', j'tiens à signaler qu'elle n'est pas si cruelle en réalité !! ^^

Tic-Tac . . .