Le sol tremble, la terre n'est plus. Il ne reste que des failles, failles bien moins grandes que celles en mon âme. Le bitume se scinde en deux et sous nos pieds, une abime se creuse, dévastatrice. Elle arrache les enfants aux mains de leurs mères. Certains tombent, poupée de chiffons ; d'autres tuent, pantins innocents. Les arbres s'emplissent d'épouvantails, malheureux aux bout de leurs cordes usée. Une autre tête pend mollement, un enfant est pris lentement. Another head hangs lowly, Child is slowly taken. Et moi, dans mon cocon, dans ma bulle, j'avance parmi ces cadavre qui jonchent le sol et le ciel partout autour de moi. Je ne sais plus où aller. J'avance malgré moi. J'entends juste le cri des hommes auxquels on ôte leurs femmes ainsi que les suppliques de ceux qui ont tout perdu dans cette guerre et celles de ceux qui n'ont pas perdu leur courage. Et la violence à entrainé un tel silence. A qui la faute ? Mais tu vois, ce n'est pas moi, ce n'est pas ma famille. And the violence caused such silence, Who are we mistaken ? But you see, it's not me, it's not my family. Il pleut des trombes d'eau diluviennes qui ne suffiront jamais à laver leurs pêchés. La terre battue a des relans de mort. Et je la vois, la Mort, avec son air supérieur et condescendant, qui surplombe la colline dans son manteau râpe. Elle est là, impérieuse, drapée dans une brume épaisse, tapie dans chaque recoin, dans chaque armes, dans chaque larmes que les combattants versent. Elle s'engouffre dans chaque regard, dans chaque veine et pompe la joie, l'envie, l'amour et l'amitié. Il ne reste qu'une amertume sans nom et une colère montante. Dans ta tête, dans ta tête, ils se battent Avec leurs tanks et leurs bombes Et leurs bombes et leurs fusils. In your head, in your head they are fighting, With their tanks and their bombs, And their bombs and their guns. Malgré les cratères qui se forment sous mes pieds, malgré la tristesse, la haine, je marche seul, ne cherchant pas à me mêler à ce monde qui est le mien et que je deteste. Pourtant, malgré mon indifférence, je suis entouré de plein de gens. Des humains que je ne connais pas pour la plupart mais qui partagent la même peine, la même rage de vaincre. Mes pas sont calculés, mesuré. Je n'ai lancé aucun sort depuis le début de la bataille me contentant d'admirer ce spectacle macabre digne des plus grands tragédiens et pourtant cela est bien réel. Je devine le sang qui coule sur ma joue à son goût acre. Et je sais que la mort me fixe, guette tous mes faits et gestes dans le but de pouvoir m'enrôler au moindre faux pas. Mais cela n'arrivera pas. Dans ta tête, dans ta tête, ils pleurent Dans ta tête, dans ta tête Zombie, Zombie, Zombie In your head, in your head, they are crying.. In your head, in your head, Zombie, zombie, zombie, Tous sont de petits pantins aux mains d'un mégalomane destructeur et sans pitié. De simple marionnettes auxquelles on donne un fusils et un parachute pour simple bouée de sauvetage. Le vent se lève, la tempête se profile au loin et les nuages, d'un noir pareil à celui de mon sang, s'accumulent dans le ciel. Ciel funèbre, ciel de mort. Mon cœur gronde, mon cœur pleure et je ne sens plus rien sous mes pieds. Plus rien que des corps sans vie. Autour de moi, les morts tombent, semblables aux gouttes de pluie. Aussi nombreux. Je n'ai plus mal, je n'entends plus rien. Qu'y-a-t-il dans ta tête, dans ta tête ? Zombie, Zombie, Zombie. What's in your head, in your head ? Zombie, zombie, zombie.
Il n'y a plus rien dans ma tête, plus rien de tangible ou de vivant. Seul les cadavres et les bouches ouvertes sur des sons inaudibles que personne n'entendra jamais, restent réalistes. Ils sont imprimés dans ma tête à jamais. Leurs corps assassinés, assassins. Mon cœur bat en un tempo régulier, un peu trop rapide. Je ne tremble pas, je n'ai plus peur. Malgré le brouillard, malgré son sourire victorieux, je n'ai pas peur d'Elle. La Mort peut bien me prendre, je ne tuerai personne. De toute manière, ùes yeux ont vu tant d'horreur que je ne pense pas pouvoir y survivre. La sueur coule sur mon front et se mêle à la boue, au sang et à la pluie. Je suis sale et à moitié dévêtu. Les obus éclatent partout provoquant des fracas assourdissant mais je continue d'avancer. Les tanks sont là mais ne tirent pas. Ils semblent dire : rendez-vous, vous êtes finis. Et pourtant personne ne lâche prise. Personne ne se laisse abattre. Du moins de l'extérieur car chacun sait que chaque balle, chaque bombes qui les frôlent insufle un peu moins de vie à chaque fois. Le cœur brisé d'une mère se ravive Quand la violence entraîne le silence Nous devons faire erreur Another mother's breakin', heart is taking over. When the violence causes silence, We must be mistaken. Les rires sont démoniaques et les cris irrationnels. Je ne cherche personne en particulier mais j'avoue reconnaître certains visages. J'aimerais que cela m'indiffère mais je vois le corps mutilés, leur bravoure sans faille, leur folie meurtrière pour certain et le besoin de vengeance pour d'autres. Cela me fait peur et pourtant je continue à suivre un fil invisible qui aspire mes pieds vers l'avant. L'eau marécageuse filtre au travers de mes chaussures, j'ai la peau engourdie. J'ai froid, mes yeux se troublent. Mon souffle s'apaise. Je n'aperçoit plus qu'un point blancs devant moi, point de la victoire...
Je me réveille en sursaut. Rien n'a changé. C'est la même chose depuis 1916 Dans ta tête, dans ta tête, il se battent encore Avec leur tanks et leurs bombes Et leurs bombes et leurs fusils. It's the same old theme since nineteen-sixteen. In your head, in your head they're still fighting, With their tanks and their bombs, And their bombs and their guns.
Je revois le visage terrifié des femmes suppliciées, les sourires candides des enfants qui ne comprennent pas et ses yeux, deux immenses lacs émeraudes résolus. Et puis plus rien...
Dans ma tête, dans ma tête, ils meurent... In my* head, in my* head, they are dying...
Moi, Draco Malfoy, fils d'un meutrier, j'ai survécu à la grande guerre. Je n'oublierai jamais les visages de ceux qui sont morts pour que je puissent vivre. ________________________________________________________________________ * Dans le texte original de The Cranberries, la phrase exacte est : In your head soit dans ta tête mais pour les besoins du One Shoot je l'ai quelque peu modifiée. Le fait que ma fiction soit un peu fouillie est totallement volontaire tout comme le fait que certains mots se répetent. C'est pour donner un sentiments de lourdeurs et d'incompréhension à la fiction. J'espère que cela vous aura plu autant qu'à moi.
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