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au 31 Mai 21 :
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pour 4075 fics écrites
contenant 15226 chapitres
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Red is the stain of gore.
Par Delilah
Originales  -  Romance/Tragédie  -  fr
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    Chapitre 1     0 Review    
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Le Fruit des tes entrailles est béni.

Bien le bonjour, voici donc le prologue en quelque sorte d'une nouvelle que j'essaye d'écrire avec quelques difficultés j'avoue. Ne voyez aucun rapport entre le personnage et mon pseudo, c'est une "coincidence" bien insidieuse ^^ Je ne relis quasiment jamais, alors il se peut que des fautes traînent ça et là, j'espère rien de bien méchant au point de réveiller des allergies.

Le coté fantaisie est très léger, c'est pourquoi je ne l'ai pas stipulé. Voilà, bonne lecture!

(argh aussi, je n'ai aucune idée du nombre de chapitres, pour l'instant, j'en ai un en réserve, j'essayerai d'avoir un rythme régulier tout de même.)

¤

Son cœur n'avait de cesse de se calmer. Elle avait beau inspirer, expirer, inspirer, toujours tambourinait contre son sein les battements douloureux de l'effort. Encore palpitante, elle tenta en vain de reprendre un souffle salvateur, de réduire l'afflux de sang dans ses tempes. En vain. Elle avait voulu faire ça seule. Elle était assez forte, assez puissante et assez âgée pour réussir, même s'il s'agissait de la première fois. Et peut-être la seule, pensa-t-elle amèrement. Un gémissement de douleur passa ses lèvres quand son corps se contracta, évacuant le dernier témoin d'une gestation. Elle ferma les yeux. Priant ses déesses-mères, priant la Grâce et Morgane que son vœu soit exaucé. Elle avait souhaité prouver à toutes qu'elle pouvait arriver à son tour une chose si simple. Que son grade hiérarchique n'avait pas influencé son métabolisme sur la survie de son peuple. Ce n'était pas parce qu'elle était le sous-fifre de leur reine qu'elle ne pouvait pas être l'une des leurs à part entière. Ses mains effleurèrent le lit de feuilles, son nid improvisé, touchant leur réalité. C'était terminé. Toute cette agitation était terminée et même si elle avait réussi, son poste de chancelière ne lui permettait pas de continuer. D'autres prendront le relai. Malgré sa puissance, régir le royaume et combler sa reine devait être sa priorité. Elle avait obtenu ce droit uniquement par amitié de sa supérieure avisant les moqueries des autres. Tout était fini. Elle sentit un mouvement à ses pieds. Ça avait glissé jusque là. Soudain, l'odeur âpre du sang, des liquides fœtales assiégea ses narines et elle eut un haut-le-corps, ravivant la sensation de vide à l'intérieur d'elle. Un cri la sortit de sa torpeur. C'était vivant. Fermant les yeux, elle se redressa. Tâtonnant, elle suivit la matière visqueuse du bout des doigts afin de trouver ce qui la reliait à ça. Elle cessa son mouvement un instant, s'imprégnant de la sensation de ses doigts là-dedans. A ce moment-là, la vie et ses rituels l'écœurèrent et elle se demanda ce que cela lui procurerait de le briser pour oublier. Puis elle reprit marche comme un automate remonté et attrapa à pleine main le cordon. S'y accrochant comme à une corde lancée du haut d'une falaise, elle remonta ses mains jusqu'à ça, se redressant sur ses genoux. Le bout de ses doigts touchèrent enfin une chose humide et parcourue de spasmes. Ça hurlait. C'était vivant. Les mains graciles partirent à sa découverte, dessinant ses contours, l'imaginant. Elle sourit doucement. Dans quelques années, ça serait beau. De toute façon, elles le devenaient toutes. Elle avait vu les générations passer devant ses yeux. Elle le savait. Un sentiment de fierté naquit en elle, elle avait réussi. Brusquement, elle ouvrit les yeux, pour voir. Et tout se brisa en elle. La fierté devint rage, le sourire se crispa, défigurant son visage dans une expression de mépris total. Elle ne pouvait détacher son regard halluciné de ce petit morceau de chair répugnant. Traversée par des milliers de sensations, elle resta pétrifiée, son corps nu étreint par la moiteur de ses propres liquides, sang, placenta, sueur. Elle considérait, à deux doigts de laisser une folie sauvage s'emparer d'elle, cet être impur et informe, trempé de sang aussi, visqueux comme un vulgaire têtard. Elle s'effondra à ses côtés, son hurlement se mêlant à celui du nouveau-né. Elle hurlait de rage, de peur, de honte. Elle hurlait parce que c'était le seul son que son corps transit de fatigue pouvait produire. Le cri la ramenait au premier son s'échappant de son corps, à sa propre naissance. Et elle voulut le tuer. Le déchirer. Détruire cette ignominie qu'elle avait créé, nourrit, protéger en son corps. Elle avança doucement la main contre la gorge plissée et rouge. Il était laid. La plus infâme des choses. L'horreur personnifiée. Elle regardait ce morceau de viande, les lèvres gercées et serrées par la colère, les yeux presque révulsés. Elle pouvait toujours faire croire à un mort-né. L'enfant la sentit et tourna la tête vers elle. Le silence émanant de ce nourrisson était irréel. Il la regardait. Il avait quelques cheveux sanguins comme elle et elle n'aurait pas pu déterminer la couleur de ses yeux. Son visage se défroissa et les larmes remplacèrent la honte. Qui était-elle pour ainsi vouloir dispenser la mort? Cet être-là n'était que le fruit raté d'un de ses caprices. Elle se mit séant et attrapa délicatement le corps mou et fragile pour le serrer contre son cœur, battant normalement. Sentir ce petit souffle contre sa peau moite, voir ses larmes tomber sur le tout petit crâne l'émut plus que de raison. Elle tendit sa mamelle contre la bouche chercheuse et murmura quelques mots dans la plus belle langue des Altre-Terres. Elle s'excusa, psalmodiant son pardon, espérant que l'enfant la comprenne. La magie fit effet et ils devinrent secs et propres. Elle espéra que le nouveau-né puiserait en elle quelques dons, qu'un lien soit créé, qu'elle puisse le retrouver. Elle se devait de profiter de cette présence avant qu'on ne le lui arrache.

« Mary? Mary! Tout va bien?Puis-je entrer? »

Elle reconnut la voix de sa reine et amie. Depuis combien de temps était-elle là, à serrer contre elle cet enfant à la chevelure de feu? Face au silence qui lui répondait, la reine entra doucement et considéra le corps prostrée de l'autre fée. Elle approcha doucement et se pencha sur l'épaule de Mary, s'agenouillant à ses cotés. Le regard de la plus âgée se posa sur l'enfant endormi dans la chaleur de sa mère. Tendrement, elle essuya les larmes sur les joues de celle-ci.

« Vous avez réussi. »

Toujours ce silence de plomb. Nymphea comprit qu'il y avait un soucis. Elle prit délicatement l'enfant du giron maternel, passive. Elle le scanna du regard.

« C'est un garçon... Vous savez ce que la loi impose. »

« Je ne le sais que trop. »

La voix feutrée et brisée de son amie émut la reine, elle douta de ce qu'elle avait à ses cotés. De nouveau, ses yeux perçant scrutèrent le bébé.

« Il m'est impossible de déroger à la règle. Il n'y a que... »

« Je ne veux pas qu'il meure. Il est sans-doute la seule chose que je créerai, vous ne pouvez pas exiger cela. »

« Mary, croyez-vous que l'exil sera une solution? Par égoïsme, vous voulez détruire sa vie. »

« C'est mon enfant, je ne détruirai rien. Et je serai là. »

« Soit. Une fois la frontière passée, il est officiellement mort-né ici. Restez discrète et distante. »

« Il sera parfait. »

« Jeremiah le portera chez son géniteur, elle sera affiliée au monde humain pour veiller sur lui. »

« Laissez-moi juste... »

Nymphea rendit l'enfant aux bras tendus de Mary et dans un élan soudain, elle enlaça son amie sentant ses larmes amères contre sa peau.

« Mary... ce n'est pas votre capacité à enfanter qui fait de vous un des meilleurs sujets de ce royaume. Si ça ne tenait qu'à moi... mais je ne peux régir des forces qui dépassent ma raison. »

« Merci. »

Étrangement, la souveraine se sentit bouleversée par l'amour émanant du corps frêle de sa chancelière. Là où certaines auraient déjà étranglé la tare qu'était cet enfantement, cette fée-là essayait de dispenser le plus de son amour avorté à un être qui ne serait toujours qu'un déchet pour leur peuple. Elle reprit le nourrisson des bras de sa mère/

« Comment désirez-vous le nommer? »

En lui donnant un nom, Nymphea savait que l'enfant deviendrait réellement vivant à leurs yeux, qu'il n'était pas qu'une simple erreur. Elle vit le soulagement et la reconnaissance dans les yeux mordorés de son amie.

« Delilah. »

« Qu'il en soit ainsi. »

Nymphea disparut alors avec le nourrisson, l'emmenant au seuil de son monde et le confiant avec morgue au destin du monde humain.

 

 
     
     
 
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