N/A : Oui, le sommaire est une vaste arnaque.
Les âmes sensibles... Courez faire un peu de jogging dans l'Atlantique (mais ne le prenez pas mal). Les autres, amusez vous bien.

Oeuvre.

Tu écris sur une page, sur un traitement de texte. Tes mains parcourent le clavier, les touches. Tes ongles en accrochent quelques une, claquement sec, des grilles qui se referment alors même que tu essaie d'étendre... Esprit, toucher.

Tu cherches quelque chose à raconter. N'importe quoi, pour produire un effort, te prouver à toi même que ce sac en toile de jute abandonné par terre n'est pas « toi », et la personne en face du clavier, une hallucination. Il y a des strates et des strates de chair entre toi et le sommeil, de la graisse à trancher dans le vif, des paupières à tirer et accrocher à l'agrafeuse, un esprit à rendre dingue. Tu te demandes quel serait le goût du repos et tu vois des animaux étranges à la periphérie de ton champ de vision.

La géologie de ton corps t'amuse un instant, des os comme des flutes et la chair à l'intérieur, l'extraire d'un coup de dent après avoir brisé ton bras sur la table, là ou le verre rencontre le métal que tu aiguise patiemment depuis quelques semaines. Si tu empile des morceaux de ton corps les uns sur les autres, en une pile bien nette, combien en faudrait il pour tacher le plafont suintant ? Tiendrais tu assez longtemps pour le faire, en cautérisant les plaies au fur et à mesure et en t'envoyant une pyramide d'anti douleur ?

Voilà le problème que le sac de jute tente de résoudre, et tu tends l'oreille pour entendre et recopier ses murmures pensifs et ses calculs compliqués sur ta page. Il va un peu vite, alors tu brodes, tu fais des phrases courte dans une sténo qui tu oublie aussitôt.

Effrayant, l'intelligence de ces quelques fibres de tissu non raffinées.