Auteur : Assomoir. Disclamer : Rien ne m'appartient, malheureusement. Résumé : Il n'est pas très riche, Ron, mais son bien le plus cher vaut plus que tous les joyaux du monde. Il est le meilleur ami d'Harry Potter, et ça, ça n'a pas de prix. Note de l'auteur : Voici un petit OS de rien du tout. Je voulais écrire sur Ron depuis longtemps, mais pas dans le cadre d'une longue fiction … L'idée m'est venue de raconter comment il voyait Harry – ici, pas vraiment en tant qu'ami. J'espère que ça vous plaira. -------------------------------------------------------------------------------------------------- Mon précieux. Harry et Ron - et Hermione, évidement, comme pièce rapportée - s'avancent vers le parc. Il fait beau et ils sont en week-end, alors ils ont décidé de s'octroyer une petite sieste au soleil, sur l'herbe. Il ne s'agit en fait que de la version officielle. Officieusement, Harry cherche à fuir Pompom, qui veut lui faire ingurgiter tout un tas de potions nutritives, sous prétexte qu'il est beaucoup trop maigre. Ron, lui aussi voudrait qu'il prenne un peu de poids, mais Harry n'aime pas manger. Si il n'aime pas manger, c'est parce que tout ce qui est étranger l'effraie. Les aliments. Les autres, surtout. C'est pour cela qu'il porte constamment des tee-shirts, pulls à longues manches, pour éviter au maximum le contact peau contre peau. Même en été. Ça a commencé un beau jour de janvier, quand Harry a refusé de taper dans la main de Ron suite à une bonne blague qu'ils ont faite à Malfoy. Ron n'a pas compris, sur le coup. S'est énervé. Fâché. Et il est revenu vers Harry, comme toujours. Sans demander d'explications, parce qu'Harry est son ami. Au début, on s'était posé des questions, on se demandait si il n'était pas malade, ou pire, s'il n'était pas un peu dérangé. Des pulls en plein juillet, tout de même ! Puis on s'était habitué, on évitait de le toucher, on attendait un peu plus dans la classe après la sonnerie pour éviter les bousculades. C'était ... normal. Et là, ils se dirigent donc tous les trois vers le parc, et s'apprêtent à sortir, lorsqu'une voix familière interpelle Ron. Malfoy, évidemment. A peine une esquisse d'insulte plus tard, Harry et Malfoy sont déjà l'un sur l'autre, et les coups pleuvent. A croire qu'ils cherchent des excuses pour pouvoir se tabasser en toute sérénité. Et ce jour là, alors qu'il regarde Harry - son Harry, bordel ! - frapper le ventre nu d'un Malfoy plus séduisant que jamais, il se pose des questions. Il voit son petit brun lancer son poing vers le visage de la Fouine, voit ce dernier esquiver habilement le coup. Il regarde Malfoy enserrer délicatement les poignets d'Harry dans sa grande main, le plaquant contre le mur. Corps à corps voluptueux. Et lorsque le blondinet, tout débraillé - chemise ouverte, manches retroussées, cheveux décoiffés comme si il venait de baiser oui baiser c'est le seul mot qui lui vient à l'esprit, parce que les Malfoy baisent, et ne font pas l'amour, c'est connu - vient murmurer quelques insultes mordantes - et Ron espère sincèrement qu'il ne s'agit que d'insultes - c'est déjà trop. Alors il s'enfuit loin de toute cette agitation, loin de la foule qui l'oppresse, loin des filles extatiques, loin d'Hermione, qui le dégoûte. Le dortoir lui semble être l'endroit idéal pour bouder en paix, puisque vide en ce beau samedi après-midi. Le rouquin s'écroule sur le lit de son ami, le sien étant trop encombré par les vêtements et emballages de confiseries de toutes sortes. Il attrape au bas du lit un vieux tee-shirt qu'Harry utilise comme pyjama, et qu'il a porté la nuit dernière. Le porte à son nez, et inspire extatiquement l'odeur de son meilleur ami. Il sentait tellement ... tellement bon, qu'il aurait pu rester là, sur ce lit, à humer son parfum pour l'éternité. Merlin, qu'est-ce qui lui est passé par la tête le jour où il a décidé de tomber amoureux de ce fichu Potter ! C'était une réelle torture de le voir tous les jours, de partager sa vie avec lui, sans pouvoir le toucher, sans pouvoir l'approcher autrement qu'en tant qu'ami. En parlant de toucher ... Il ne comprend pas pourquoi cet enfoiré de Mangemort a le droit de poser ses sales pattes sur son Harry, tandis que lui ne récolte que des regards effrayés, et des cris. La relation unique entre les deux garçons l'horripile au plus haut point. Lui fait mal, parce qu'Harry n'est qu'à lui. A lui, bordel ! Ron n'aime pas partager. Peut-être parce que vivre dans une famille aussi nombreuse que la sienne - et avec des jumeaux aussi farceurs - lui a appris à se méfier des autres, et à protéger ce qu'il possède. Il n'est pas très riche, Ron, mais son bien le plus cher vaut plus que tous les joyaux du monde. Il est le meilleur ami d'Harry Potter, et ça, ça n'a pas de prix. C'est lui qui le console le soir, lors des nuits mouvementées hantées par Voldemort, c'est vers lui qu'Harry se tourne quand il a un problème. Mais voilà, Ron Weasley est aussi très gourmand. Il en veut toujours plus. Et en ce moment, ce qu'il veut, c'est dérober le cœur de son ami pour l'enfermer dans une petite boite dont lui seul aurait la clé. -------------------------------------------------------------------------------------------------- A bout de forces, Ron s'est assoupi. Lorsqu'il se réveille enfin, il fait déjà nuit. Il jette un coup d'oeil autour de lui, et voit ses camarades tous endormis. Son réveil lui indique qu'il est minuit passé. Harry est beau dans son sommeil, et cela le fait soupirer douloureusement, comme si quelque chose était coincé dans sa gorge. Alors c'était donc ça, être amoureux ? Il lui jette un dernier regard, puis décide de descendre dans la Salle commune, une revue - quidditch, évidemment - à la main. Et alors qu'il parcourt des articles sans intérêt retraçant les débuts des Canons, il décide de parler à Harry, le lendemain. Oui, ça serait surement mieux ainsi. -------------------------------------------------------------------------------------------------- Le lendemain, Ron se réveille dans le fauteuil où il s'était installé la veille, entouré par ses amis. Neville et Dean jouent aux échecs, tandis qu'Hermione est plongée dans un épais grimoire - ils semblent ne pas avoir remarqué son réveil. Il remue un peu, s'extirpe de l'immense couverture qu'ils ont visiblement invoquée pour qu'il ne prenne pas froid et lance un "Bonjour" un peu pâteux. Ils répondent tous d'un air enjoué, et Hermione l'informe au passage qu'Harry est dans le parc avec Dean, pour une histoire de ballon de foot, enfin, elle n'avait pas très bien saisi de quoi il s'agissait. - Je vois, répond-il avec un sourire un brin crispé, avant de monter se changer dans son dortoir. Visiblement, sa discussion avec Harry allait-être repoussée. -------------------------------------------------------------------------------------------------- Le soir, il prend son courage à deux mains :Harry est installé dans un fauteuil, seul, les jambes repliées sous lui-même. - Je peux te parler ? Harry sourit et pense, on dirait qu'il s'agit d'un vieux couple. - Bien sur Ronny chéri, je t'écoute, dit-il l'air un peu moqueur. - C'est sérieux Harry. Vraiment sérieux. Le petit brun fronce légèrement des sourcils, il était rare de voir Ron aussi inquiet et perturbé. Peut-être ... Mais il est coupé dans sa réflexion par une Ginny sautillante, qui s'agrippe à son bras avant qu'il ne puisse répliquer : - Tu as entendu parler de ce bal, Harry ? Ça va être génial, il y aura un groupe mystère - je penche pour les Harpies, mais ... , s'écrie-t'elle joyeusement, avant de se reprendre, Mais là n'est pas la question. En fait, je voulais te demander d'être mon cavalier ... En tout bien tout honneur, évidemment. - ... Ginny, je suis navré, mais ... je suis déjà pris, pour le bal. La salle entière s'immobilise, lorsqu'il l'annonce. Harry éclate d'un rire léger, l'air de se dire, comment il ont pu ne pas le remarquer, c'était aussi visible qu'un dragon au milieu d'un champ de blé. - Mais ... Mais .... Qui ? Quand ? Comment ? Nouveau fou rire. - Vous verrez en temps voulu, c'est tout ce que je peux vous dire, il murmure, maintenant si ça ne vous dérange pas j'ai un devoir de potions relativement ardu à achever, alors ... A côté de lui, Ron à le cœur en miettes. -------------------------------------------------------------------------------------------------- C'est le grand soir. Ron à tenté toute la semaine de ne pas y penser. Il s'est acheté un costume de pirate - bal masqué oblige - et essaye maintenant d'esquisser un sourire un peu convaincant devant la glace. Ça ne le réussit pas trop, et puis ça floute un peu la longue balafre dessinée sur sa joue. Bon. Il était un pirate, alors il pouvait se permettre d'avoir l'air un peu morose. Voilà. Et sur ces mots, il quitte la salle de bain pour rejoindre le dortoir déjà vide - Il se sont changés à tour de rôle pour ne pas dévoiler leur costume avant l'heure, et Ron est le dernier. La descente jusqu'à la Grande Salle redécorée pour l'occasion lui paraît infernale. Les tables sont poussées sur les côtés, et transformées en buffet, tandis que l'estrade des professeurs accueille les Harpies, un célèbre groupe sorcier. Ses amis l'attendent dans un coin de la salle, là où il ont convenu de se rejoindre. Hermione a enfilé une lourde robe datant très certainement d'une autre époque, a attaché ses cheveux en un chigon élégant - elle est très belle, et si il n'était pas aussi gay, et surtout, si elle était un peu moins agaçante, il aurait pu vouloir la séduire. Seamus et Dean se tournent le dos, et semblent visiblement bouder : il ont tous les deux opté pour un costume de marin. Ginny glousse dans les bras de Neville, charmant en Charlie Chaplin. Mais ce qui attire son regard, c'est le couple qui danse fiévreusement au milieu de la foule : un petit brun habillé d'un costume en queue de pie, et coiffé d'un haut-de-forme plus que seyant. Ce qui le dérange le plus, c'est l'homme en face de lui - Draco Malfoy, parfait dans son rôle de vampire. Harry Potter et Draco Malfoy. Pour la deuxième fois en à peine quelques jours, Ron se sent affreusement mal. Il le prend comme une horrible trahison - il aurait pu comprendre qu'Harry sorte avec une fille, n'importe laquelle, mais Malfoy ! Et pourtant, il ne peut que reconnaître la beauté du couple. Comme si ils étaient faits l'un pour l'autre. Il s'éloigne un peu, rejoint Hermione qui se tient seule près du buffet, louchant sur les éclairs au chocolat. Au loin, Draco lance un regard haineux à une fille qui ose s'approcher trop près d'Harry, qui ne remarque rien. Cela conforte Ron dans l'idée qu'il ne pourra jamais l'avoir. Jamais. Le mot est un peu amer, il a du mal à passer, et coince au niveau de la gorge. Il sent les larmes monter, mais avec Hermione à ses côtés... Ron camoufle le tout sous un soupir exaspéré. La jeune fille s'avance craintivement vers lui, avant de lancer un faible : - Tu veux danser ? Alors Ron prend une décision qui le chamboule de l'intérieur, et murmure un " Pourquoi pas ? " avant de lui prendre la main et l'entraîner parmi les danseurs. Il ne pouvait avoir Harry mais ... Il y avait Hermione qui s'intéressait à lui... Et il ne souhaitait plus s'embarquer dans une histoire à sens unique. Plus maintenant. Il avait fait son choix. --------------------------------------------------------------------------------------------------
Quelques mois plus tard, en feuilletant un album regroupant des photos de Draco et lui, Harry se souvient que Ron voulait lui parler de quelque chose d'important. Il se maudit d'avoir oublié, et secoue ce dernier qui lit, affalé contre le mur. -Hey Ron, qu'est ce que tu voulait me dire au fait, la dernière fois ? Tu sais, avant le bal ... Ron sourit énigmatiquement, avant de tourner sa page et reprendre sa lecture. - Rien de très intéressant, disons que je voulais te parler d'une amourette qui me semblait sérieuse à l'époque... Harry semble vouloir l'interroger, mais Ron relance la conversation sur ce qu'ils avaient prévu de faire, Hermione et lui, pour le sortie au village. Il avait prévu de lui demander d'habiter avec lui, une fois sa scolarité finie. C'était peut-être un peu tôt mais, comme il disait, quand on aime, on ne compte pas. Même si, les jours d'ennui, il espérait toujours que tout n'était pas perdu avec Harry. Un jour, peut-être ... -------------------------------------------------------------------------------------------------- THE END J'espère que ça vous a plu, et attends vos réactions - positives, ou négatives. Autrement, je vous prie de m'excuser pour les fautes qui se sont glissées entre les lignes, et que votre oeil expérimenté à pu déceler en parcourant ce texte. N'hésitez surtout pas à m'en faire part. |