Disclamer : Rien à nous tout à JKR Note : Two shot qui traîne dans nos ordi depuis longtemps (il était pour le manyzine numéro 1)mais on vient de s’en souvenir, donc on postouille. Rating : T pour langage un poil vulgaire Paring : Blaise/Whisky, Ron/Whisky puis un peu de HP/DM:p LE DÎNER 1: BLAISE DECOUVRIT LE WHISKY PUR FEU. Par BlackNemesis On a connu mieux comme restaurant. J’ai même du mal à qualifier de restau cet endroit miteux, surpeuplé d’une marmaille hurlante et de parents gagatisant parce que le petit dernier a trempé la baguette magique de papa dans la sauce de la « farandole de salades » (un buffet de salades plus ou moins fraîches qui ont l’avantage d’être gratuites.) Je jette un coup d’œil et je constate que Draco a la même mine écoeurée que moi (il est allé jusqu’à utiliser un mouchoir pour nous ouvrir la porte, histoire de ne pas avoir à toucher la poignée.) Alors pourquoi diable nous a-t-il invités dans ce cloaque infect Pansy – faut qu’on m’explique ce qu’elle fait là, la pas belle – Théo et moi ? Je veux bien qu’on essaie de se montrer proche du peuple mais là, il pousse un peu loin la charité. Quand il nous a appelés pour nous dire qu’il nous offrait le restaurant, je pensais à quelque chose d’un peu plus élégant, comme le Four Seasons. Laissons le Buffalunch aux classes laborieuses de notre bonne vieille société sorcière. A moins que…Oh par Merlin non ! Il est ruiné ! Quelle horreur ! Quand il a précisé qu’il voulait nous parler, j’imaginais une nouvelle positive mais je crois qu’en fait, il n’a plus d’argent ! Le pauvre (c’est le cas de le dire.) Je ne sais pas ce que je ferais sans un sou en poche. C’est la honte suprême. Et puis les journaux vont l’apprendre…Tout le monde le saura. Quelle cruelle déchéance pour lui. Et nous ? Et moi surtout ? On me considèrera comme une sorte de loser sous prétexte que je côtoie un nécessiteux. Je ne pourrai pas le supporter. J’ai déjà du mal à envisager une soirée au Buffalunch alors être la risée de mes congénères, non, c’est trop. J’aime bien Draco et solidarité serpentarde oblige, je lui dirai quand même bonjour dans la rue si je le croise, mais je ne peux décemment pas m’abaisser à continuer de prétendre que je suis son ami. Et puis il aura encore Pansy – diable qu’elle est moche - et Théodore, c’est bien suffisant, non ? J’émets un grognement de dégoût et Draco me lance un regard blasé avant de toiser la foule avec mépris. On dira ce qu’on veut de ce mec, il est excessivement doué pour afficher son dédain. « Draco, pourquoi sommes nous là au juste ? Demande Pansy en bousculant volontairement un gamin qui stagnait sur son chemin. - Je veux vous parler et, compte tenu de ce que je vais vous annoncer, j’aime autant que vous ne puissiez pas pousser des hurlements qui me provoqueraient des migraines carabinées. - A moins que tu me balances que tu donnes dans la zoophilie, tu peux tout me dire, » rétorque Théo d’un air amusé. Je n’ai jamais compris pourquoi Théo était facile à vivre au point d’en être totalement agaçant. Il devrait mieux se présenter aussi. Parce que le tee-shirt révélateur d’humeur qu’il porte est assez infâme, il jure complètement avec nos tenues Haute Couture. Pour le moment, on peut lire « je suis content » sur le devant et je pense que je m’exprime au nom de tout le monde quand je suggère qu’on classe cette information dans la catégorie des « on s’en fout royalement. » L’important aujourd’hui, c’est que Draco n’a plus d’argent. Mais…Attendez deux nanosecondes là ! Draco et moi sommes associés dans une société plus que florissante dont il est l’actionnaire principal puisqu’il a fourni la majeure partie des capitaux (je viens d’une famille Alpha parce que famille de Sang Pur mais néanmoins famille fauchée.) Par Merlin et tous ses descendants, si Draco fait faillite, moi aussi ! J’ai les mains soudain très moites mais je ne perds pas mon calme. J’ai mis assez de côté pour pouvoir me retourner. Du moins je l’espère. Draco avance dans la pièce et je suis le mouvement sans trop m’occuper de ce qui m’entoure (de toute façon, tout est laid autour de moi, surtout Pansy.) Le tee-shirt de Théo change et je vois « je suis sceptique » s’afficher. Je regarde dans la même direction que lui et je me pétrifie sur place. Pourquoi Draco va vers la table d’un troupeau de Gryffondor ? Et pourquoi Potter se lève pour nous accueillir ? Il a au moins le bon goût d’avoir l’air gêné, c’est déjà ça. Pansy se met à bafouiller quelque chose qui ressemble à « kessyspass ? » Comme je suis un être d’une exceptionnelle intelligence, je saisis assez vite que les autres sont assis à une table ronde trop spacieuse pour eux…Ils ne nous attendraient pas par hasard ? Quelle misère ! Draco obligé de faire appel à des fonds provenant d’une bande de Gryffondor pour sauver notre société. Je vais devoir ronger mon frein face à tout ce bétail mais s’il faut en passer par là pour conserver notre prestige, qu’à cela ne tienne. On a quand même des winners à table, entre deux Weasley, le Ron et La rouquine (qui ont la bonne idée d’être de Sang Pur, c’est là leur seule qualité) Granger la Sang de Bourbe, et Londubat. Un vrai cauchemar éveillé. « Putain Draco tu ne veux quand même pas qu’on mange avec ces débiles ? » Demande Pansy assez fort pour être entendue par la joyeuse tablée. Elle a beau être moche, je trouve sa franchise très rafraîchissante. Je lancerais bien une remarque désobligeante mais je ne peux pas me permettre d’énerver Draco (je ne le rappellerai jamais assez, s’il retire ses billes de notre boîte, je mets la clé sous la porte.) « Ça me fait mal de dire ça Pansy mais, si, on va manger avec eux, » répond Draco en lançant un regard torve à Ron Weasley. Bon, je sens que je vais être obligé de me frictionner avec une lotion désinfectante et me faire un shampooing anti-poux après cette soirée si je dois la passer en compagnie de…ça. Et ça commence maintenant, avec Potter qui tend la main à Draco lequel, c’est un comble, la serre. J’ai déjà vu des poignées de main « standard » mais celle-ci ne l’est pas. Trop longue. Trop de non dits dans le regard appuyé qu’ils se lancent. Pas assez de haine. « C’est quoi le problème Potter ? T’as pas l’habitude de toucher des gens importants du coup tu fais durer le plaisir ? » siffle Pansy qui, je ne l’avais jamais remarqué, a de jolies lèvres roses…Très attirantes, surtout quand elles laissent échapper ce genre de petites méchancetés que j’adule. Potter et Draco se lâchent aussi sec et mon ami susurre quelque chose à l’oreille de Pansy qui pâlit, la pauvre. « Je suis mal à l’aise » s’affiche sur le tee-shirt de Théo – et on s’en fout toujours – alors qu’il s’approche de Potter pour le saluer. Le Survivant, puisque c’est son deuxième prénom apparemment, serre la main de ce lèche bottes puis, sûrement emporté dans son élan de chaleur humaine typiquement gryffondorienne, il se tourne vers moi. « Même pas en rêve, Potter, fais-je en le gratifiant d’un regard noir. - Ouais, me touche pas, renchérit Pansy. -T’inquiète, je n’en avais pas l’intention, ce n’est pas hygiénique de toucher les animaux avant de manger, » rétorque Potter et ça me laisse sans voix. J’observe Draco du coin de l’œil. Il se contente de hausser les épaules pour marquer son total désintérêt. « Tu veux ma main dans la… » Pansy n’a pas le temps de finir sa phrase pourtant bien commencée. Draco l’interrompt d’un geste de la main, tel un fier dresseur de bouledogues. Nous avançons à reculons jusqu’à la table des Gryffondor…Il faut vraiment que mon avenir financier en dépende parce qu’autrement, jamais je ne partagerais un repas avec cette bande d’amoureux des moldus. J’espère qu’ils ont des alcools forts dans ce bouge qui sent la friture. Potter, l’ignoble gnome blanchâtre dont l’épaule touche celle de Draco, demande à ses amis s’ils se souviennent de nous…Comme si une personne à Poudlard pouvait m’avoir oublié…Moi ! La petite rouquine dont le prénom m’échappe – à classer dans les « on s’en fout » de la soirée de toute façon – se permet une remarque désobligeante. Nous nous asseyons…Enfin, Draco tente de s’asseoir parce que Weasley se jette entre Potter et lui…Il a peur qu’on lui rackette son précieux soit disant Survivant ou quoi ? Il a une tête à me rendre vulgaire lui…En fait, tous les Gryffondor présents ont des têtes à me rendre vulgaire. Théodore a l’air comme un poisson dans l’eau, comme le stipule son tee-shirt d’attardé. Il se frotte les mains, tout content, comme un skieur moldu devant une raclette (ma mère m’a toujours menacé de m’envoyer au ski manger du fromage fondu sur une patate de prolétaire si je mettais les coudes sur la table.) Le chacal, ça l’amuse de sentir monter la tension entre les deux clans. « Aaah, je sens qu’on va passer une bonne soirée, dit-il avec un sourire niais en direction des Gryffondor. Depuis le temps qu’on se connaît de vue, ça fait plaisir de vous parler. » Quel baratin ! Et le pire c’est que les idiots gobent tout. Heureusement que la serveuse arrive pour prendre notre commande, ça évite d’avoir à supporter les gloussements des dindons rouge et or. Elle nous tend les menus et Draco le lit en grimaçant. J’y jette un œil et je me retiens de pleurer…ça fait pleurer tout ce choix, entre le poulet-frites, le steak-frites, l’omelette-frites et le poisson-frites (notons que le poisson n’a pas de nom.) Je descends directement dans la partie « alcools » et j’opte pour une bouteille de Whisky Pur Feu, même si ça fait un peu « Angleterre d’en bas » comme boisson (c’est la moins pire de la liste alors pourquoi pas ?) « Je prendrai le poulet-frites, siffle Draco entre ses dents comme si ce qu’il voulait bouffer en premier, c’est la serveuse qui ose lui proposer cette nourriture écoeurante. - Ouais, pareil et ça a intérêt d’être mangeable, à défaut d’autre chose, jappe Pansy. - Whisky Pur Feu-frites, » dis-je d’une voix éteinte. Weasley fait le même choix que moi et mon ego en prend un coup…Je ne peux pas avoir des goûts en commun avec ce rouquemoute indigent. La serveuse a le culot de suggérer que je partage ma bouteille avec…ça. Et pourquoi pas leur donner ma chemise aussi ? « Non, il me faudra une bouteille à moi tout seul pour survivre à cette soirée, je précise. - Fais gaffe Blaise, ton bide ne va pas survivre à cette soirée…Tu vas prendre de la bouteille, » remarque Théo en riant tout seul à sa vanne pourrie. - Amis des blagues, bonsoir, marmonne Draco mort de honte, trop habitué aux crétineries de Théo. -Ben moi je la trouve très drôle cette blague, » intervient Weasley en s’esclaffant avec le manque d’élégance qu’on lui connaît. Le gueux. Quelle horreur, la Sang de Bourbe prend la parole ! Elle arrive quand ma bouteille ? La morue veut savoir ce qu’on devient ! Pansy et moi ignorons la question…On ne parle pas aux impurs. Draco est trop occupé à donner une serviette en papier à Potter. On atteint des sommets d’ignominie là, parce que leurs doigts se frôlent. Pauvre Draco, obligé de supporter tout ça pour sauver notre entreprise. « Moi je suis rienfoutiste. Je bosse au Ministère comme gobeur de mouches. Ils glandent rien au Ministère, » répond Théo avec…devinez un peu…un sourire niais. Un froid tombe sur la table étant donné que la majorité des convives travaille là bas. Seul Weasley rit charitablement et je lui décroche un regard meurtrier. Théo se penche vers moi et murmure à mon oreille, d’une voix inquiète : « Qu’est ce qu’il a à se marrer à toutes mes vannes lui ? Tu ne le trouves pas bizarre ce mec ? - S’il n’y avait que lui, » je gémis en dévisageant tous les Gryffondor qui nous cernent. La serveuse amène enfin les boissons. Je remplis un verre de Whisky que je bois d’une traite, histoire de me donner du courage et de ne pas frapper Théo qui bave devant la poitrine de cette fille. Au cas où on aurait eu un doute, son tee-shirt nous révèle fièrement « je suis amoureux. » Le Whisky est immonde mais c’est toujours mieux que rien. Weasley déguste ça comme s’il s’agissait d’un vin millésimé. Nous n’avons vraiment pas les mêmes valeurs. Tiens, Draco passe une autre serviette à Potter. Je vais finir par croire que ça ne le dérange pas de se faire toucher les doigts par…ça. « Je pense qu’il est temps que je vous explique la raison de votre présence dans ce…j’ai du mal à appeler ça ‘restaurant’ mais admettons, si c’est le terme technique, » déclare soudain Draco avec une moue écoeurée. Il a toute mon attention, parce qu’il s’agit quand même de notre entreprise. Il ne parle qu’à ses amis, pas aux Gryffondor, c’est évident. - Comment ? Questionne Théo qui va finir par prendre ma main sur le coin du museau. Tu ne nous as pas réunis ici pour déguster ces délicieuses frites froides ? - Théo, laisse le s’exprimer, » ordonne Potter. De quoi je me mêle ? On parle entre Serpentard là. « Vas-y Draco, » se croit-il obligé d’ajouter. Je me demande si Potter s’amuse à provoquer des accidents juste pour le plaisir d’aller porter secours aux victimes…Il m’énerve avec son syndrome du sauveur de tout et n’importe quoi celui là. « Merci Harry. » Depuis quand Draco appelle-t-il le brochet à lunettes par son prénom ? J’ai peur. Un terrible pressentiment me vrille l’estomac…A moins que ça soit le deuxième verre de Whisky que je viens d’ingérer. « Si je vous ai fait venir, c’est pour vous annoncer deux nouvelles, reprend Draco en évitant tout contact visuel avec les Gryffondor. La première, c’est que je suis gay. » Oh putain ! Je m’enfile un troisième verre cul sec et m’en ressers un quatrième dans la foulée. Draco vient de lancer une bombe ! Je ne peux pas dire que son homosexualité m’étonne plus que ça, ça me rassure même, parce qu’il vit un peu comme un moine. N’empêche que c’est une catastrophe. Que diront les gens quand ils l’apprendront ? Comment vont-ils me regarder ? Ils penseront que je suis gay aussi ! Oh non…Nos commanditaires vont nous lâcher, notre société va déposer le bilan…Je suis ruiné parce que monsieur est trop égoïste pour être hétéro, comme tout le monde ! Théo me donne un coup de coude (il est assis à ma droite ; à ma gauche, il y a le laxatif sur pattes dont le nom commence par « sang » et finit par « de bourbe. ») Je lui lance un regard morne et il me fait un sourire de dément. « Il y a de l’action, remarque-t-il. Et attends, c’est pas fini. » Ce mec me terrifie. Il prend les choses avec tellement d’aisance. Pansy a l’air moins détendue. Elle est sur le point de se battre avec la rouquine. C’est moi ou Pansy a beaucoup de charme ce soir ? En tout cas je parie sur elle. Du coup, la nouvelle de Draco passe un peu à la trappe. Heureusement, qui sait ce que ces Gryffondor auraient pu faire ? Prévenir les journalistes et me ruiner par la même occasion. « Draco, susurre Théo dont la jovialité commence à me porter sur les nerfs, tu avais une autre annonce à faire, non ? » Draco n’écoute pas, il est en pleine joute verbale avec la rouquine lui aussi. J’apprécie la réaction de son fiancé qui, tel un chevalier des temps modernes, prend la tangente pour aller s’empiffrer devant le buffet des salades. Potter s’éclaircit la gorge. « Je voudrais vous parler aussi, » lance-t-il. Sainte mère de mes aïeux ! Je crois que je commence à saisir…C’est même évident. Pourquoi Draco nous aurait-il imposé un dîner avec cette bande de fils de leurs sœurs autrement ? Il sort avec Potter ! Ça explique les regards entre eux, leurs mains qui se frôlent. Non, ce n’est pas ça. Merlin, dites moi que vous ne vous ennuyez pas au point d’avoir décidé de jouer avec nos santés mentales, et avec mon avenir financier. Non parce que là, Draco avec Potter, c’est la banqueroute assurée, les journaux vont forcément le savoir puisqu’ils surveillent Potter jusque dans les toilettes du Ministère. A moins que…Son nom pourrait nous faire une excellente publicité. Non, en fait non. Si Draco annonce qu’il sort avec Potter, je le déshérite et j’aime autant vous dire que ça va lui faire mal de ne pas avoir ma collection de têtes d’Elfes de maison. Je donne un coup de coude à Théo en faisant un discret signe de tête en direction de Potter. Théo hoche la sienne. Il avait compris ?! Comment il a fait, lui, pour comprendre avant moi ? Je suis quand même bien plus intelligent que lui – et plus mignon aussi. Potter ouvre la bouche pour nous annoncer la mauvaise nouvelle mais l’autre abruti de rouquemoute le coupe dans son élan pour parler de la dernière exposition d’art moldu. Quel con. Comme si l’art moldu intéressait qui que ce soit, déjà que ça n’intéresse pas les moldus eux-mêmes. En attendant, sa pitoyable tentative de diversion tombe à plat. Et maintenant c’est Draco qui prend une profonde inspiration… Je. Ne. Veux. Rien. Savoir. « Voilà, déclare-t-il en ignorant les messages télépathiques désespérés que je lui envoie. Harry et moi allons vivre ensemble. » Ah la vache ! « Draco, miaule Pansy de sa voix sensuelle, tu ne crois pas qu’il faudrait déjà que vous sortiez ensemble et que vous appreniez à vous connaître pour décider de vivre en concubinage…ou au contraire, pour réaliser que vous n’avez rien à foutre l’un avec l’autre. - Parkinson, ça fait un an et demi qu’on est ensemble, » précise Potter comme s’il s’adressait à la reine des idiotes. Plus un son ne résonne à notre table, nous sommes sous le choc. Whisky, vite. Mes yeux !! Oh non mes yeux ! Potter vient d’avancer la main sur la table et Draco la prend ! Sans y être forcé ! Je ne peux pas en supporter plus et je ne suis pas le seul car Weasley semble sur le point de charcuter la main de Draco. Respect le rouquemoute, pour une fois. « Sinon cette expo, dis-je pour passer à autre chose le plus rapidement possible et oublier toute cette navrante mésaventure. Elle est bien ? Il y a des moldus empaillés là bas ? Parce que là ça m’intéresse. » Draco sourit. Au moins il n’a pas changé du tout au tout, il trouve toujours drôles les blagues sur les moldus morts. S’il pouvait juste arrêter de caresser la main de Potter, ça m’aiderait à me concentrer. Ah, la rouquine balance une remarque pas sympa sur Draco et Pansy monte dans les tours. Je ne voudrais pas être vulgaire, je n’ai pas été élevé comme ça, mais putain, Pansy est une vraie bomba. Il faudra que je l’invite dans un restaurant digne de ce nom un de ces jours. Weaslette pâlit à vue d’œil, Pansy vient de mettre le doigt sur un fait intéressant. Potter l’aurait plaquée pour Draco ? En même temps c’est logique, cette…chose n’a aucune classe avec ses taches de rousseur et ses vêtements Basse Couture. Je ne voudrais pas être pessimiste, mais elles vont vraiment en arriver aux mains. « Elle va se calmer la roturière ? » Siffle Draco pour défendre Pansy après que la rouquine ait pété un boulon en braillant bien fort dans le restau. Bon appétit messieurs dames et bon courage pour expliquer à vos rejetons ce que signifie « bouffer des bites plutôt que des chattes. » « Laisse Draco, je vais la réduire en confettis, menace Pansy en se levant à son tour. Toi et moi, on va régler ça dehors Weasley ! - Ok les filles, mais déposez vos baguettes sur la table avant de sortir, » intervient Théo dont le sens pratique m’étonne. Elles ne se font pas prier et elles nous plantent là sans arrêter de s’insulter copieusement. Draco se lève pour aller arbitrer le match ou soutenir Pansy, au choix. Potter aussi mais Granger leur conseille de laisser les filles s’arranger entre elles. Un silence pesant tombe sur nous. Je n’arrive pas à croire que Draco soit gay. Enfin ça, je le crois volontiers mais ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi il ne m’a jamais dragué. Sérieusement, je suis beau à pleurer, ma mère me le dit tout le temps. Pourquoi il n’a jamais essayé avec moi ? Question idiote. Il savait que j’étais hétérosexuel et qu’il n’avait aucune chance. Le pauvre, comme il a dû souffrir toutes ces années durant lesquelles il était fou de moi. Il est quand même resté mon ami, comme c’est courageux de sa part. Tout ce temps passé avec moi, à m’aimer secrètement, à me désirer. J’étais le fruit défendu. Il doit vraiment avoir besoin de m’oublier pour sortir avec le premier pas beau qui passe. Non parce que hein, il faut dix Potter pour m’arriver à la cheville, même si tout le monde le considère comme un héros. Ça va maintenant, ça fait un moment qu’il a vaincu le seigneur des ténèbres et franchement, il n’y a pas de quoi se vanter. Avec un expelliarmus. La honte. Weasley, qui semble avoir reçu le Poudlard Express en pleine figure, répète sans arrêt « un an et demi. » Quel est le problème ? Oui ça fait un an et demi que Draco cherche à panser sa blessure secrète – son amour pour moi - dans les bras de Potter, et alors ? Je suis plutôt soulagé qu’ils aient si bien caché leur relation, ça nous évitera des problèmes avec la presse. « Un an et demi, ça en fait des parties de jambes en l’air, constate Théo avec un sifflement admiratif. Je ne m’y connais pas trop mais ça m’intrigue. Comment ça marche au bout d’un an et demi de baise ? Vous avez encore besoin de lubrifiant ou ça passe tout seul ? » Je me ressers un whisky illico pour effacer l’affreuse image mentale qu’il vient de me donner. Granger me tend son verre et je le remplis à ras bord. Weasley devient livide, même les taches de rousseur ont disparu de son visage. Draco fusille Théo du regard et aussitôt, ce dernier baisse la tête. « C’est ta blague qui risque de ne pas passer toute seule, prévient Potter et pour une fois, mais juste pour cette fois, je suis d’accord avec lui. - Tu remarqueras que même Weasley n’a pas ri à ta blague, c’est dire si tu es lourd, Théo, » ajoute sèchement Draco. Théo est lourd, mais surtout, Théo a tort. Draco ne fornique pas avec Potter. Je veux bien leur accorder les rapprochements de mains mais ça s’arrête là. Mon Draco, mon ami, mon frère, mon associé, ma poule aux œufs d’or n’irait pas jusqu’à s’introduire dans un quelconque orifice de Potter. Et il laisserait encore moins Potter introduire quoi que ce soit…Il ne faut pas que je pousse plus loin la réflexion sinon je vais vomir mon whisky. Ou alors d’accord, admettons qu’ils couchent ensemble. Simple hypothèse. J’espère qu’ils donnent dans les pratiques sado masochistes et que Draco fouette Potter fort. Très fort. Et souvent. Très souvent. J’espère que Potter pleure. Beaucoup. Weasley, s’il n’était pas aussi crispant pourrait presque être amusant. Le voilà qui imagine Draco et Potter dans une relation totalement platonique. Bon, je l’ai voulu aussi mais soyons lucides, je ne tiendrais pas un an et demi sans faire l’amour si j’étais en couple. Je ne tiendrais même pas une semaine. « Weasley, tu crois qu’on enfile des perles durant les longues soirées d’hiver ? Demande Draco avec un sourire sardonique. Ça c’est mon Draco. Mon ami. Mon frère. Mon actionnaire principal. - Je crois que t’enfiles autre chose que des perl… - Théo ta gueule, soupire Draco. Ecoutez, c’est en train de tourner au n’importe quoi là. Harry et moi voulions juste vous informer de la situation parce que vous risquez de tous vous croiser souvent si vous comptez passer nous voir. Ce que je veux savoir, c’est si ça vous dérange vraiment et si je dois effacer vos adresses de mon répertoire. - Je t’ai dit que la seule chose qui pourrait me déranger, c’est si tu te tapes des ornithorynques, répond Théo le gros lèche boules. -Tu sais que je te soutiens quoi que tu fasses et Pansy aussi, apparemment, »dis-je d’une voix assurée. Que celui qui n’a jamais voulu protéger son business en évitant de se quereller avec son associé me jette la première pierre. Bien sûr que ça me dérange, mais je ferai avec. Je commence à sérieusement avoir la tête qui tourne avec ce whisky bas de gamme. Et mon estomac fait la toupie depuis dix minutes. Ma bouteille est vide, celle de Weasley aussi. Je crois qu’il m’en a piqué l’abruti. Potter, en bon sauveur du dimanche (non mais sérieusement, avec un expelliarmus !) propose d’aller voir où en sont la rouquine et la future madame Zabini. Draco, comme moi, pense que leur sort entre dans la catégorie des « on s’en fout » de la soirée et préfère aller se laver les mains aux toilettes. Je le comprends, la table est pleine de taches de gras assez infectes. Théo commande de la liqueur de cactus mais il n’a pas le temps d’attraper son verre. Je le lui arrache de la main et le bois cul sec. J’ai un dîner cauchemardesque à oublier, moi ! Lui il s’est amusé alors il peut s’asseoir sur sa liqueur de cactus. C’est, j’en suis le premier surpris, encore plus ignoble que le whisky pur feu. Mon estomac proteste violemment et je me précipite aux toilettes, le cœur au bord des lèvres. Je me fige en entrant dans la pièce. Déjà, ça sent la lavande à plein nez. L’overdose me guette. Mais surtout, Draco et Potter sont là. Draco est adossé au mur, les bras autour de la taille de Potter. Les mains du survivant (survivant, mais pour combien de temps ?) sont enfouies dans les cheveux de mon ami. Leurs lèvres sont scellées, leurs paupières sont closes…C’est horrible mais il y a quelque chose de touchant dans leur étreinte. Les doigts de Draco voyagent sur le dos de Potter et je vois leurs langues s’emmêler. La bouche de Potter descend dans le cou de Draco qui ouvre les yeux. Il semble surpris quand il découvre que je suis là, les bras ballants, mais son regard me défie de faire le moindre commentaire. « Je t’aime Draco, » susurre Potter dans le cou de mon ami. C’est la goutte d’eau. Je n’avais pas envisagé qu’il puisse y avoir de l’amour entre eux. Je me jette sur le premier lavabo et je dis adieu à mon repas. Au whisky aussi. Potter s’approche de moi et me demande si je vais bien. Va sauver ta mère toi ! J’ouvre la bouche pour répondre que tout est parfait mais, je ne sais pas pourquoi, je balbutie un « woué » haut perché avant de me retourner pour finir ce que j’ai commencé. C’est officiel - et je crois que je ne surprendrai personne en le disant- on a connu mieux comme soirée. A suivre…version de Ron |