| Prostré contre un mur de béton froid, un être  informe regarde les passants marcher sans se soucier de son existence. Cet être  n’est pourtant pas moins un homme vêtu d’habits en lambeaux. Sa peau n’a plus  de couleur, son odeur s’est mélangée à tant d’autres qu’il serait impossible de  distinguer la sienne, son visage est marquée par une barbe naissante, ses yeux  écarquillés fixent maladivement un point imaginaire, ses cheveux courts et  d’une couleur inconnue sont cachés par un couvre-chef qui fut autrefois en bon  état.   Regardez-moi  tout ceci. Tous ces salariés, ces étudiants, ces chefs d’entreprise, ces  banquiers, ces femmes au foyer, ces syndicats, ces chômeurs, ces… ces…  employés, ces humains. Enfoirés d’humains. Ils nous ignorent, nous, les  clochards, les S.D.F. Ils nous battent, nous insultent, se foutent de not’  gueule. Aucun respect pour son prochain. ‘Pensent qu’à faire des grèves,  manifester pour un oui ou un non, cramer des bagnoles, bosser, boire, se  shooter, se droguer. ‘Pensent qu’à leur cul et aident pas son prochain. La  France avec sa devise « Liberté, Egalité, Fraternité ». Fraternité…  mon cul, oui. Si être fraternel c’est qu’on vous botte les fesses alors je veux  bien un aller simple dans un pays communiste. Au moins là-bas, ils sont tous  dans la même galère.   Les passants se  pressent, trottinent et m’ignorent. Allez-y, ignorez-moi. Vous vous en foutez  de toute façon. Vous avez trop honte de nous, les clodos. Vous feignez  l’ignorance dès qu’on vous parle ou alors, vous faites comme si vous n’aviez  rien entendu et vous pressez le pas dès qu’on vous demande une petite pièce.  Les plus généreux nous donnent maximum jusqu’à deux euros. Personne ne se doute  qu’on a jamais vu, à part dans nos rêves, un billet de cinquante euros. Ils s’en  foutent, ils tous la panse pleine ; En attendant, moi, je crève la dalle.   D’ailleurs, mon  estomac pense la même chose que moi. J’ai faim. Il grogne bruyamment. Ta  gueule, t’auras rien à bouffer, comme d’habitude en fait. J’ai faim, mais j’ai  la flemme monumentale de me lever pour aller fouiller dans les poubelles.  ‘Marre de mastiquer des trucs dégueulasses, car les chats ont piqué tout ce qui  semblait ressemblait à de la nourriture et puis, les chiens errants coursent  les chats qui filent pour finit percutés contre une voiture en mouvement. Bien  fait pour toi, la boule de poil, ‘faut apprendre à partager. T’as eu ce que tu  méritais. En attendant, les clebs se jettent sur le morceau de viande et même  le chat mort y passe sous les faces écœurées des gens.   Ils chassent les  chiens et voient la petite bête sans vie, à moitié mangée, les boyaux encore  chaud sortant du corps. Ils se détournent et s’en vont avec un profond air de  dégoût. C’est ça, barrez-vous. Vous aussi, vous me donnez envie de gerber. Je  vous vois vous exciter pour un rien, comme une fourmi. Fourmi que je rêverais  d’écraser un jour. En attendant, je regarde cette fourmilière s’exciter de  partout et pour n’importe quoi. Une fourmilière que je rêverais de détruire.   Les gens qui ont  de l’argent sont cons. Ils s’imaginent que nous, les clochards, avons toujours  été dans cette situation. Qu’ils sont cons… J’étais pas comme ça, avant.  J’avais une vie, un boulot, une famille. J’étais un sacré rat de  bibliothèque ; toujours en train de lire, ça me bouffait les yeux. Le  patron adorait se foutre de ma poire avec ses « Jacques,  ici ! », ses « Jacques, viens là ! », ou encore ses  « Jacques apporte-moi un café ! » et ses « Mais Jacques,  qu’est-ce que tu fous, bordel ! Tu sers à rien ! ». Enfoiré de  patron. En plus de ça, j’ai découvert que ma femme me trompait avec mon patron  et que ma gosse se piquait pour se « sentir mieux ». J’ai frappé mon  patron avec le plateau de la cantine qui se trouvait dans la bibliothèque et  j’ai planté une fourchette dans sa main gauche et le couteau dans l’autre. J’ai  fermé ma gueule et je me suis barré.   Putain… je crève  la dalle et j’ai toujours rien mangé. Le chat mort a été balancé dans les  égouts. Bon appétit, les rongeurs. Je devine par la queue de bagnole qui  klaxonne à répétition qu’il est l’heure de dîner. Les gens rentrent chez eux.  J’ai plus de chez moi. Ma garce de femme m’a quitté, j’ai perdu mon boulot et  j’ai apprit que ma fille était crevée. Overdose que disait le croque-mort. Ca  fait quand même bizarre de voir sa gosse s’barrer dans un cercueil avant vous.   ‘Fait froid.  J’ai jamais aimé l’hiver. On se les gèle la journée et c’est pire la nuit.  J’aime pas non plus l’été. La bouffe pourrie plus vite et ces connards de  touristes nous virent des bancs publics. On a même plus le droit de pioncer  tranquillement. Les clochards, c’est la honte de la France. Comme si c’était de  notre faute si on se retrouvait dans la rue. Et le président qui dit que ça lui  fait « mal » de voir le taux de S.D.F. augmenter. Ben, on a qu’à  inverser les rôles et il verra si ça lui fait toujours autant  « mal ».   Merde, les  poulets. ‘Faut que je m’en aille, j’ai pas envie de me faire coffrer. J’ai  jamais aimé les flics. Qu’ils fassent leur beau travail, mais loin de moi. Je  me lève et me barre dans des ruelles crades que je côtoie très souvent. Tous  les soirs, en fait et je peux vous assurer que c’est pas joli, joli. Ca pues,  c’est sale d’urine et de merde. Même nous, ceux qui vivent dans la rue,  détestons y aller.   Je plonge mon  nez dans mon vieux manteau. Il m’a jamais quitté celui-là. Toujours fidèle,  comme mon chapeau vissé sur ma tête. Tout en m’enfonçant dans la fumée  blanchâtre que nous donne toujours envie de vider nos tripes, je m’amuse à  donner des coups de pieds dans des cailloux. Ceux-ci volent dans la nuit pour  disparaître dans la brume. Le bruit que font ces petits gravats me rassure. Ca  paraît sûrement pas, mais ces ruelles sont de vraies coupe-gorge. J’ai pas  envie de crever maintenant.   Je vais pour  donner un nouveau coup de pied dans un quelconque caillou lorsque ma chaussure  percute quelque chose de plus conséquent et je tombe ridiculement de tout mon  long sur le sol pavé ruisselant d’urine. Putain, j’ai mal. Il pouvait pas  m’arriver pire et j’ai mal partout à présent. ‘Fallait que ça tombe sur moi. On  me dira ; sale pour sale, t’as pas à te plaindre ; Je les emmerde  jusqu’à la moelle. Je m’assois sur le sol aux senteurs putride, mon estomac  vide et douloureux m’y force. J’attends de m’habituer à la pénombre pour mieux  distinguer sur quoi j’ai percuté. Lorsque ceci est fait, je ne peux empêcher un  cri de terreur traverser mes cordes vocales pour sortir de ma bouche. Un  cadavre !   Pincez-moi, je  rêve ! Oui, c’est ça, je suis sûrement en train de dormir sur un des bancs  publics, le ventre vide pour pas changer, sous le vent froid et emmitouflé sous  des journaux ramassés par terre ou trouvés dans une poubelle. La belle vie,  quoi. Pourtant ce rêve –non, ce cauchemar plutôt- est des plus réaliste. Je  pousse le bras du mort pour m’assurer que ce n’est pas un piège. Je veux pas  crever ici, moi. Il ne bouge pas et pour être sûr de sa crédibilité, je frappe  fortement du pied la tête du cadavre. Celle-ci se sépare du corps pour rouler  et s’arrêter contre le mur. J’hurle une nouvelle fois.   Bon sang d’bois,  c’est vraiment un cadavre ! Et mon estomac qui crie famine comme si  c’était le moment de réclamer de la nourriture. J’ai vraiment faim. Plus le  temps défile et  plus ma panique  s’estompe et mes idées s’éclaircissent. Je ne suis pas un idiot, mais notre  comportement est souvent primitif et instinctif. D’ailleurs lorsque j’avais  encore mon boulot, j’avais lu dans un vieux livre que dans la plupart des  tribus indigènes, manger son ennemi et l’on acquiert de sa puissance en plus de  la vôtre. Complètement immonde. Mais dans un autre bouquin, j’ai lu que la  chair du porc était celle qui se rapprochait le plus de la chair humaine.   Je reste  dubitatif face à cette nouvelle. ‘Faudrait vraiment être dégueulasse pour  bouffer d’ça. Cependant, j’ai la dalle et mon ventre vide me fait un mal de  chien. « La chair du porc se rapproche le plus de la chair humaine ».  Si le bouquin dit vrai, alors on doit avoir un bon goût, on doit être délicieux  même. Je m’approche à quatre pattes, je m’approcher vers le cadavre en me disant  que de la viande est de la viande et qu’il faut pas jouer les difficiles quand  on a que ça à se mettre sous a dent. L’idée même que je vais enfin pouvoir me  nourrir me fait complètement oublier la tête, détaché de son corps, gisant à  quelques pas de moi et me fixant de ses yeux vitreux.   Je me rapproche  encore plus longtemps, trempant mes mains, sans m’en rendre compte, dans le  sang encore chaud du macchabé en face de moi. Je vois, malgré la pénombre, un  trou béant au niveau thorax. Je m’en préoccupe pas de savoir comment il est  mort, je plonge plutôt mes doigts sales dans ce trou et tente de l’élargir. Je  tente de toutes mes forces. Le sang sort de son corps dans un horrible  gargouillement et lorsque la blessure est assez grande pour y glisser un poing,  je relâche tout. Il faudrait être immonde pour se nourrir de chair humaine… Je  suis immonde.   Je retire pour  la première fois depuis très longtemps mon éternel chapeau. J’hésite. Dois-je  vraiment en venir jusque là ? Mon ventre grogne fortement une nouvelle  fois, comme pour donner une réponse à ma muette question. Je me penche  lentement, me persuadant dans ma tête que c’est que de la viande. Je mords un  morceau de chair et je tente de l’arracher à son propriétaire. Il est têtu, moi  aussi. J’au l’impression d’être l’un de ces chiens errants ou l’un de ces  chats. Je suis à quatre pattes. Le morceau de chair dont je veux m’approprier  vient enfin à moi, je le mâche. C’est tellement bon. Certains en auraient  chialé moi, je grogne de satisfaction. « La chair du porc est celle qui se  rapproche le plus de la chair humaine ». Et putain qu’ils ont raison. Nous  sommes tellement bons.   Je me penche à  nouveau vers le mort, mais cette fois comme un affamé. Je fais pas gaffe à son  costume d’homme d’affaire, je les arrache. « Manger le corps de son ennemi  et l’on acquiert sa puissance ». J’y crois de plus en plus car je me sens  déjà mieux, beaucoup mieux. Le macchabé n’a plus de haut et j’atteins ses  organes. Je m’attaque tout d’abord au cœur car je veux prendre sa force. Je  veux être fort, invincible et pour cela, je mange son palpitant. J’ai le visage  couvert de sang, je m’en fou. Dans un autre bouquin, il était écrit :  « Les joues sont les parties les plus délicieuses de la créature ».  Je me tourne alors vers la gueule du cadavre et me jette sur l’un de ses joues  et je me rends compte que j’ai parfaitement raison ou plutôt, que le mec qui a  écrit le bouquin a raison. Je ne prends pas le temps de les déguster, mon  cerveau en réclame plus, encore plus, toujours plus. Mais ce n’est pas assez,  je veux m’approprier son intelligence.   Je me relève du  corps et cherche avec frénésie le crâne. Je le chope en tremblant et le frappe  de toutes mes forces contre le mur. Je gémis d’impatience. Au bout de quelques  minutes qui m’ont paru des heures, la boîte crânienne explose. Je le sens, je  le touche, je le sais ! Le sang gicle de la tête. J’arrache sa tignasse  courte qui m’énerve. Elle m’empêche d’accéder à ce que je désire. La peau  arrachée, je tire de toutes mes forces sur la partie du crâne explosé. Je  grogne de mécontentement, je me blesse la paume de ma main. Je m’en fou je  veux, je veux prendre son intelligence ! A tout prix ! De rage, je  jette le crâne sur le sol et la récupères aussi vite que je l’ai lâché. L’os  s’écarte à contre cœur. Je pousse un cri de victoire. Je fais peur aux rongeurs  qui rappliquent. Je touche pas à leur bouffe, qu’ils touchent pas à la mienne.   Je plonge trois  de mes doigts dans la boîte crânienne. Ce n’est pas assez. Ce n’est pas  assez ! Je frappe et frappe encore. Je suis fort, très fort et j’ai acquis  sa puissance. Je suis puissant. Je frappe encore plus fort. J’ai sa puissance  et sa force et lorsque j’aurais son intelligence, je serais invincible. Je  serais un dieu. C’est ça, je serais immortel et je serais un dieu. Je gémis  face à cette réalité. Je frappe de plus bel. Le crâne se casse dans un bruit  mat. Enfin. Ca y est, ça y est, enfin !   J’enlève avec  empressement la boîte crânienne, elle me gêne. Les rats ont commencé à s’en  prendre à mon cadavre pendant mon moment d’égarement. J’hurle, je frappe, je  les fais fuir. C’est à moi, à moi. A moi ! Je regarde avec avidité l’objet  de mes désirs. Je ris nerveusement, je ris jusqu’à en pleurer. Enfin. Je porte  à mes lèvres son cerveau, sa cervelle et le mange. Si bon. Comme pour les  joues, je ne prends pas le temps de les déguster. Je veux être intelligent. Ne  pas être, idiot. Intelligent ! Je veux un être un dieu immortel qui pourra  enfin écraser toutes ces fourmis qui l’ont longtemps narguée. Je veux pouvoir  enfin détruire cette fourmilière entière qui m’a longtemps ignorée. Ils  n’auront pas le droit à ma pitié.   Je mange entièrement  le cerveau, la cervelle du cadavre, anciennement homme d’affaire. Je mange mon  ennemi. Moi pauvre, lui riche. Mon ennemi. Je suis fort, puissant, intelligent.  Je suis invincible, je suis immortel, je suis un dieu ! J’y suis arrivé,  enfin ! Je me jette sur le corps et continu de le dévorer. Je ne laisserai  pas les rats, les chats et les chiens s’approprier ce qui m’appartient. Je déshabille  entièrement le mort. Des chiens grognent, voulant également se repaître de sa  viande, de ma viande. J’hurle comme un fou, leur balançant des cailloux, les  faisant fuir. C’est à moi ! Les chats me regardent fixement, attendant le  moment où j’abandonnerais le corps, mon corps. Ils ne le mangeront pas, c’est à  moi ! Quand est-ce qu’ils le comprendront ?   Je me penche à  nouveau vers le macchabé et continu de me remplir l’estomac. C’est tellement  bon. Je mange tout, absolument tout.  Je  dévore tout jusqu’à la moelle. Je ne veux rien leur laisser. Eux, ils ne me  laissaient rien alors pourquoi pas moi ? Et puis à présent que je suis un  dieu, ils me doivent respect et obéissance. Tout comme ces fourmis croupissant  dans cette immense fourmilière. Je suis un dieu, je peux les détruire.  Enfin ! Je n’hésite pas à manger ses yeux, je gagne ainsi sa vue. J’ai une  vue perçante, à présent. La preuve, je peux voir dans cette nuit noire. Je suis  un dieu fort, puissant, intelligent, invincible. Plus personne ne me bottera  les fesses. Je referais le monde à mon image.   Le cadavre a été  entièrement dévoré par mes soins. Il ne reste plus rien à présent, mis à part  les vestiges de ses vêtement et sa mallette de travail. Mon estomac est remplie  et j’ai reçu plus que je ne l’avais souhaité ; l’immortalité. Je ferme les  yeux et pousse un long soupir de contentement. Je suis enfin repu. Je ne me  sens plus sale, je ne sens plus la mauvaise odeur incrustée dans et sur ma  peau. Je ne me sens plus vieux. Je penche ma tête en arrière et inspire  profondément. Je me laisse tomber sur le dos, un sourire collé sur mes lèvres.  J’ai le visage couvert de sang, mais je m’en fou. Je souris comme un  bienheureux. Peu importe où je me trouve. Peu importe que l’endroit soit sale  et pue, peu importe que le sol soit recouvert de merde et d’urine, je m’endors  comme un bébé. Je suis un dieu et personne ne pourra changer ceci…   Le lendemain  matin je me réveillé, le dos endolori. Je suis plein de courbature. Je m’assois  avec difficulté, gémissant de douleur. Je regarde où je suis. Quelle idée de  dormir par terre, vraiment ? C’est pas dans mes habitudes ça. Normalement,  j’dors sur un banc ou je squatte un parking. Et j’aime pas les p’tites ruelles,  ce sont de vraies coupe-gorges. Quelle idée d’pioncer ici, j’étais suicidaire  ou quoi, hier soir ? Je tourne la tête vers le côté et j’vois une espèce  d’amas d’ossement. C’est quoi ces trucs et c’est quoi cette mallette de  boulot ? C’est pas à moi, tout ça. Curieux et puis parce que j’ai que ça à  foutre, je prends cette mallette et je l’ouvre. Mouais, y’a pas grand-chose  d’intéressant à l’intérieur. J’balance la p’tite valise loin de moi et  j’attrape les vêtements en charpies. Quel est le crétin qui les a  déchirés ? Ils pouvaient encore tenir chaud pour l’hiver. Enfin bref,  j’fouille dans les poches –comme tout bon clochard- et j’trouve enfin son  porte-monnaie. J’regarde à l’intérieur et… merde. Y’a rien. Un couillon a dut  passer avant moi.       Okay, c’est encore pas aujourd’hui que j’pourrais  m’payer un sandwich ou une bouteille d’alcool. Bah, l’habitude d’crever la  dalle dès le réveil. J’reprends mon chapeau posé un peu plus loin et le remet  sur ma tête. Celui-là, il est à moi et je le quitterais pour rien au monde.  J’me remets debout sans prendre la peine de frapper mes habits pour les rendre  plus présentable. Ha ! Vous avez déjà un clodo présentable, vous ? Il  cherchait du boulot, alors. J’sors de la ruelle et retourne errer dans les  grandes rues pour quémander, comme tous les jours, de l’argent. N’empêche,  quelle idée m’a prit de m’endormir prêt d’ossements. J’me souviens d’être tombé  puis après, plus rien. Trou noir. Bah, j’ai dut m’endormir à même le sol. Ca  m’étonnerait même pas, ça. Je suis un clochard qui s’appelle Jacques et j’viens  de choper un sacré trou d’mémoire... |