Blabla de l'auteur: Alors un merci à SeanConneraille pour sa participation inspiratrice involontaire: je lisais tranquillement un OS de Fanny avant de jeter un oeil sur les review lorsque je suis tombée sur la signature de Sean "Sauvez un Zombie, donnez votre Cerveau". Et là le déclic après l'éclat de rire. Je veux écrire là-dessus! Et hop, me voila! OS pondu vite fait, d'un trait! J'espère que vous aimerez! ^^ Rating: Rien de très méchant la-dedans, mais certains sous-entendus ne sont pas moralement acceptables et quelques images justes effleurées pourraient en choquer les plus jeunes. Petite note sur l'image que je n'ai pas mise: J'avais plusieurs illu qui seraient superbement allées, trash gore et pourries à souhait, mais je me suis dit que je risquerais vraiment de choquer certaines personnes...Je vais donc vous laisser imaginer le "héros" et ses compatriotes! ¤------------------------------------------------------------------------------------------------¤ Le goût âcre du sang, la vision mono couleur du monde, le vide intersidéral de l’esprit et cette seule et unique sensation, ce monstre grouillant dans votre partie inférieure centrale, cette créature trépignant dans ce qui vous servait de centre cognitif et moteur, ce dictateur autoproclamé qui vous tranche le monde en deux catégories distinctes et inaltérables : le mangeable et le pas mangeable. Bonjour, je suis Mathias, Zombie de son état, en bon état de décomposition d’ailleurs. Une centaine de charognes à mon actif, un peu plus de la moitié humaine le reste appartenant bien communément au règne franchement animal. Et vingt-trois arrachages de steaks sur humain frais. Quatre étant des gens que je connaissais avant, mais il ne faut pas m’en vouloir, je ne m’en souviens pas. Presque pas. En fait si. Je le sais mais je m’en fiche. La faim de chair sanglante, de viande et de protéines, de muscles saillants, de graisses fondantes, d’apéros croquants sous la dent est la plus forte, la seule, l’unique, tout ce qui m’importe, nous importe. Car je ne suis pas seul. Je bosse en bande. Nous sommes le Groupe Z-BPE6, autrement dit les Zombies de la Banlieue Est de Paris, sixième regroupement. Pourquoi nous sommes nous rassemblés ? Il est vrai qu’au début nous errions tous un peu sans but, dans des lieux que nous connaissions dans un reste d’habitude et de facilité. Parce que trainer son corps devenu gourd sur un chemin inconnu plein d’embuches et possiblement de poches humaines résistantes, c’est dangereux, ça prend du temps et parfois des membres. Et mine de rien, nos membres ont y tient. Vous avez déjà essayé de courir au ralentit avec une jambe en moins ? Ou encore d’agripper un tas de viande d’une main sans doigts ? Et bien croyez moi sur parole, c’est loin d’être facile. Ca a déjà laissé plus d’un Zombie sur le carreau. Alors nous, dans notre groupe, on prend soin de nos appendices, du moins dans la limitation de nos conditions de Zombies. Et là nous sommes en pleines courses. Et oubliez de suite vos préjugés, nous avons beau être morts, cannibales, charognards et décérébrés, nous ne sommes pas complètement cons non plus. Enfin pas tous. Ca dépend de l’état dans lesquels vous avez accédé à votre condition actuelle. De ce que vous étiez avant. De ce que vous avez encore dans les intestins. Si vous possédez encore un système digestif d’ailleurs. Parce que oui, nous vous digérons, comme n’importe quelle créature naturelle. Alors oui, ceux qui par le plus grand des malheurs ont perdu des bouts viscères ont quelques problèmes de survie et finissent souvent par passer de la catégorie mitoyenne « pas-très-mangeables à pas-très-mangeable-et-qui-bouge-plus. » Mais la Nature est bien faite, et si la loi du plus fort fonctionne chez nous aussi, nous nous sommes extraordinairement bien adaptés. Nous sommes les parfaits candidats pour des Greffes éphémères. Le genre de truc qui fait que si tu bouffes un poumon alors que t’en avais plus, tu ressens l’étrange bizzareté de ventilé par instant. Pareil pour ces fichues viscères. Oui les yeux aussi. Pourquoi ? Hey vous me prenez pour un Génie ou quoi ? Je suis un Zombie je vous rappelle, contentez vous de me suivre. Enfin pas trop prêt sinon je vous montre en direct cette étrange capacité. Tiens d’ailleurs en parlant de Génie et tous ces trucs, il y a des Scientifiques dans le monde qui ont un instant crut pouvoir tiré quelque chose de vraiment utile de cette particularité. Je crois que ça à mal fini. Comme toujours. Bref, je m’égare. Tout ça pour vous dire que nous connaissons la Stratégie et que ne nous jetons pas sur tout ce qui bouge en espérant mordre plus vite. Enfin pas toujours. Sûr que si un sac à chair se ballade sous notre nez, on croc, on bave, on poursuit. On ne combat pas un instinct aussi facilement. Non mais pour toutes les autres fois, on s’organise. Si si. Et oui, je vais vous dire comment, de toute manière ça ne vous sauvera pas. C’est là que vous comprendrez tout l’intérêt de bosser en groupe plutôt qu’en solitaire. Un Zombie c’est lent. C’est d’ailleurs ce qui vous sauve souvent. Bon, certains sont plus rapides mais c’est là une autre question. Et que faites-vous en voyant un zombie essayer pathétiquement de vous attraper ? Non non, pas le coup du .45 ni du pied de biche, pas quand ils sont deux ou trois. Vous courrez. Vous fuyez. Dans la direction opposée (c’est mieux). En jetant des regards en arrière pour jauger la poursuite de vos futurs anthropophages. Et détail fort agaçant, une partie des ruelles que vous croisez sur votre chemin révèlent elles aussi de monstrueux Zombies plein de dents qui en sortent juste quand vous passez. Vous continuez donc tout droit…Ou dans la rue restante. Et c’est la que le reste de notre association intervient. Lorsque vous vous retrouvez dans une impasse. Oui oui, un piège. Une trappe. Astucieux ? Primaire pourtant. Nous sommes trop lents pour vous, mais plus nombreux. La solution était donc évidente : vous piéger, vous acculer, vous encercler. Et vous bouffer. Ainsi on a beau être plus nombreux et donc devoir partager, on mange bien plus que l’époque où chacun errait en solitaire ou faisait bon gré mal gré avec les mendiants du coin. D’ailleurs vous m’excuserez, mais j’ai mon bout de viande à réclamer avant qu’un autre ne me l’avale. On a beau être des Zombies de groupe, on reste des Zombies. La bouffe avant tout. On ne se refait pas. Du moins plus à ce stade là. ¤ Bruit de rôt ¤ Me revoilà. Bien mangé ? Oui merci, il y avait de la gamine pré-pubère au repas. Elle m’aurait presque rappelé ma petite sœur. Le même goût fondant sur la langue. Mais j’ai encore la dalle. J’ai toujours la dalle toute façon. Un détail offert en cadeau avec la zombification. M’enfin ce n’est pas comme si nous l’avions choisit. Quoi qu’il en soit, maintenant que nous commençons à nous connaître, je vais pouvoir vous en dire plus. Oui encore plus, toujours plus. Ce que vous ne savez pas, c’est que je suis là pour faire de la pub. Vous inviter. Vous demander de venir quelque part. De faire un acte humanitaire –avant que vous ne fassiez plus partie du monde des humains-. De sauver une vie. Enfin un mort. Un Zombie quoi. Parce que voila, ce que vous ne savez pas, c’est que nous avons un gros problème, nous les zombies. Je vous ai déjà parlé de cette histoire de greffes éphémères ? Que nous ne faisions aucun rejet ? Que des Scientifiques avaient d’ailleurs établit quelques expériences là-dessus ? Je vous ai déjà dit à quel point La Faim était notre moteur principal, notre unique but, notre seule raison d’être ? Je vous aie apprit que certains d’entre nous dépérissaient de façon plus ou moins brutale. Que moi-même je possédais un état de décomposition non négligeable. Je vous apprends maintenant que tout cela est lié. La Faim nous pousse à nous nourrir. La nourriture, plus elle est vivante, plus elle nous garde en bon état, nous confère des organes ou propriétés éphémères. Ces bouts de tissus entravent la progression inévitable et implacable de l’état de mort sur nos corps. Et plus nous sommes en « bonne santé », plus nous pouvons chasser, manger et opter pour les bons morceaux. Plus nous restons ce que nous sommes. Un putain de cercle vicieux. Et le meilleur morceau, le bout d’organe le plus nourrissant, le plus utile pour un Zombie et sa pérennité… Je suis sur que vous l’aurez deviné. Un Cerveau. De l’encéphale. De la Cervelle bien fraîche pleine de Neurones et de connections. Bouffons du cerveau et c’est repartit pour un tour ! Bouffons de la cervelle, du cervelas, du pâté de tête et acquérons une poussée de QI ! Le Cerveau est l’Avenir du Zombie. Je suis moi-même spécialisé dans sa récolte. J’ai testé toute les façons possibles et imaginables –et je vous assure qu’il y en a beaucoup- d’en ingurgiter et d’en étudier les différents effets sur notre organisme. Je sais que celui qui avalera du Cerveau mort depuis plus de 3 jours ne fera que gagner un peu de matière organique nourrissante. Je sais que arracher et mâcher longuement de la cervelle encore palpitante exacerbe les facultés cognitives récoltées. Je sais que lécher ou sucer cette matière grise mets davantage en avant nos perceptions spatio-temporelles. Je sais aussi que le porteur d’un cerveau ayant dépassé les 35 -40 ans est bien moins utile niveau intellect’, mais très nourrissant. Je sais enfin que toute connaissance et capacité réflexive ainsi apportée ne pourra jamais dépasser la condition de Zombie. Mais qu’elle ne disparait pas entièrement lors de période de manque de Cervelle. Je sais surtout qu’il nous faut d’autres cerveaux. Qu’avec le temps, si vous ne vous faites pas procréer quelque part, nous n’en n’aurons plus. Vous devez être parcimonieux et ne ramener vos cerveaux par ici que par goutte. Nous n’avons aucune notion de réserve. Vous devez donc vous en occuper pour nous. Car si certains d’entres nous sommes devenus plus que vos éternels Zombies imbéciles, la plupart stagnent entre les différents niveaux. Et pour tous sans exception, l’absorption d’au moins un cerveau frais –si possible humain- par saison est vitale. Alors faites un don ! Rendez-vous dans le quartier Est d’Orsay, suivez les traces de sang sur le sol et les panneaux indicateurs confectionné avec soin par nos frères morts-vivants "ramenez votre cerveau par ici". Le prélèvement se fera dans un bâtiment presque sécuritaire, le N°5, qui sera signalé par la pancarte évidente « Nettoyage de cerveau ». Des Zombies-chirurgiens vous y attendront bien sagement pour une opération assurément indolore, ou du moins dont vous ne vous souviendrez pas. Parole de Zombie. Sauvez un zombie, donnez votre cerveau ! Sur ce, je retourne manger moi.... Zombiment vôtre. |