Notes: One Shot partit d'un défi avec Tak' Et Ophicius dans ma chambre de 9m². Pour de plus amples exlications, voir le "maintenant je sais" de Tak' qui vous dira tout tout et tout (surtout!).

Détails: Une petite note de fin vous attend pour quelques explications sur quelques points (les dévoiler ici serait tout gâcher^^).

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Mastiquer, mastiquer, mastiquer. Encore. Toujours. Encore et toujours.

Courir. Renifler. Arracher. Détaler et fuir. Se cacher, se dissimuler. Avancer dans l’ombre.

Mais je ne fais plus partie du lot, de leur groupe, de leur race. Moi j’ai changé. Moi, j’ai évolué. Je suis devenu plus fort, encore plus malin, plus intelligent. Plus fou peut-être, plus affamé certainement.

Je ne suis plus comme tous les autres, tous ces yeux sombres qui brillent dans le noir, ces silhouettes qui grouillent  dans l’ombre, ces babines qui salivent dans l’obscurité.

Non, je suis Pire.

Pire que ces êtres qui hantent nombre de vos contes,  tuent à tors et à travers pour finir seuls Maître de vos Univers fantastiques à votre place, bien pire que tous ces milliers de grouillants réels qui ont rongé votre espèce au cours du Temps, répandant maladies et pandémies, vous accompagnant aussi bien à la crèche que lors des plus grands massacres.

Bien pire que tous ceux-là, car moi je suis réel ET votre pire cauchemar.

Moi, j’ai faim.

J’ai faim de vous. Des autres. De mes congénères. De ce liquide rouge si précieux. De vos chair qui s’en imbibent jusqu’à plus soif. De vos âmes et de vos vies.

J’en ai gouté beaucoup, et pas que la notion de plaisir soit fondamentale pour ma survie, mais elle n’est pas négligeable. Car avec la Morsure, j’ai acquis la Conscience. Et avec cette conscience, le choix véritable et ses différentes variations, graduations.

Vous, humains, en faites ne créez pas le même goût sur mes papilles en fonction de nombre de paramètres. Votre élevage, votre stress, votre âge et sexe aussi. Je pense que vous êtes l’espèce la plus polymorqhe en terme gustatif.  Le reste du règne animal ne vari que peu en fonction de individus.

Mais il est plus facile de manger de l’humain que de l’animal. Car eux, contrairement à vous, possèdent encore un instinct, et sentent ma présence, partent se terrer et fuir.

Comme je l’aurais fait avant.

L’animal humain est bien la créature la plus attardée que je connaisse. La plus penaude et pataude. Aucun instinct, aucun réflexe, aucun odorat ou sixième sens. Alors vous avez l’intelligence, mais à quoi vous sert-elle ? A vous autodétruire ! A nuire à votre propre espèce, vos propres rejetons !

Oui vous êtes des milliards. Nous aussi.

D’ailleurs je dois vous avouer quelque chose. Je me sens seul. Et ma nouvelle conscience me le fait encore plus cruellement ressentir. Mon ancienne condition de particule perdue dans la meute géante et unie me manque parfois. N’être qu’un parmi les autres, mais être avec les autres. Je suis seul maintenant. Les autres sentent ma différence, cette étincelle sauvage et dangereuse que je possède maintenant, cette supériorité qui les éloigne.

Pauvre petit rat solitaire que je suis.

Je connais même l’ironie et le cynisme maintenant.

Il est vrai que j’ai déjà gouté au sang de mes frères, sans aucun état d’âme, pas plus qu’avant. Mais j’ai conscience de mes actes dorénavant. Alors qu’un humain fait être de la nuit devient un monstre, recouvrant certains aspects bestiaux qu’il avait perdu depuis des millénaires, moi j’ai au contraire acquis conscience, sentiments et compréhension.

Ne suis-je pas plus humain que vos propres monstres ?

Ai-je réellement gagné quelque chose à cette transformation ? La réflexion peut-elle vraiment me rendre plus heureux que la simple vie de rongeur, Et qu’est-ce que cette histoire de bonheur d’ailleurs ? Cette simple compréhension d’un concept que je n’avais même jamais effleuré me semble plus défaitiste et tragique que lorsque mes seules préoccupations étaient de manger, dormir et copuler.  Pourquoi connaître un terme en enlève t-il donc toute chance de le vivre ?

Pourquoi donc cet humain sans vie a-t-il donc traversé la mienne cette nuit là, dans ce tunnel, cet égout. Pourquoi ne m’a-t-il pas laissé mourir comme tous les autres dont il avait l’habitude de se nourrir ? Pourquoi le Destin a-t-il donc décidé de transformer un pauvre rat minable comme moi en vampire ?

Un incident. Une erreur. Je l’ai compris. Cet être qui m’a redonné la vie après me l’avoir enlevée l’a fait par erreur. Il ne s’en est pas même rendu compte. Il ne sait pas que j’existe. Alors que pour moi, il est tout. Je le sens dans mon ventre. Lorsque je cours sur le pavé des égouts, lorsque mes dents s'enfoncent dans les chaires, lorsque mes yeux maintenant trop lumineux percent l'obscurité. Je sens son appel.

Mais je suis une erreur. J'aurais juste du le nourrir, le ravitailler, lui donner mon liquide vital et expirer.

Cette aspiration qui m'otait la vie n'a pas été la fin de tout, juste un commencement. Car il n'était pas seul. Un autre être comme lui le poursuivait. Et j'ai alors été nourrit. Le sang de mon Pere s'est écoulé dans mon gosier mort. Assez pour tout enclencher.

Relation de cause à effet.

Je suis devenu un vampire. Un rat vampire. Une abomination négligeable pour mon nouveau peuple.

Un prédateur à fuir pour mon ancien peuple.

Je suis seul. Un minuscule monstre seul dans l'Univers.

Et cette solitude me pèse. L'humanité m'exècre, je la hais, je l'aime, je la déguste et je la tue.

Mais maintenant je sais.

Je sais ce que je vais faire, je sais comment réparer tout cela, tout à la fois, tout obtenir, tout être.

La vengeance, le pouvoir, je vais tout avoir et vous n'aurez plus rien, ne serez plus rien, pas plus que ce Père qui ne sais que j'existe. Je vais tous vous écraser sans même que vous vous en rendiez compte. Ne suis-je pas le rat le plus intelligent de la planète? Doté d'immortalité et d'autres pouvoirs non-négligeables? Ne suis-je pas juste un minable petit rongeur dont personne ne connait l'existence? Unique parmis les milliers, que dis-je! Les Milliard d'autres?

Je vais écraser ma solitude. Ils seront mon armée, mon glaive et mon armure. Je vais conquérir le monde et le diriger de ma patte griffue.

Doucement, lentement, progressivement, je vais formenter mon plan machiavélique et conquérir le monde. Petit à petit, sans que vous ne vous méfiiez, par à coups. De simples ricochets sur une flaques, mais des pulsations qui changeront le monde et vous en rayeront. Vous et mon Père indigne. Lui qui ne m'a pas même accordé une seconde, une attention, un regard. J'aurais pourtant put tant pour lui..

Mais il est trop tard.

Les animaux ont le droit d'être indifférents. Moi, je suis un animal avec quelque chose en plus, quelque chose qui change tout, qui m'ôte le droit à l'indifférence : je sais.

Et cette connaissance vous tuera tous, jusqu'au dernier. Ce sera vous ou moi. Et je peux vous assurer que je suis bien plus prêt que vous. Mon armée est prête, tous mes frères le sont, ils n'attendent plus que mon signal, le début de votre fin.

La faim de la fin.

D'ici peu, vous mangerez les champignons par les racines. Je vous fais grâce des pissenlits.

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Nostradamus Ier, futur  Maitre du Monde.

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PS : Note de l’auteur  et petites explications : Ce concept précis de vampirisation que je décris et utilise vient d’un monde de Jeux de rôles contemporain « Vampire, La Mascarade », où pour rejoindre le rang des morts-vivants il faut qu’un Vampire vide l’être de tout son sang avant de lui redonner du sien. Nommé étreinte, ce passage donne la «  vie » à la créature tout en créant un lien unique avec le Vampire qui l’a créée, ce que ressent ici notre petit rat.