Bonjour ! Cet OS est simplement un jet d’inspiration. Je suis un peu dans le même cas que le « je » de l’histoire, et Halloween n’a pas vraiment de sens chez moi. Mais autant y croire ! J’aimerais tant en passer un vrai ! Et même si le temps est un peu passé… J’espère que vous plairez à lire ce petit écrit de ma part. Bisous ! Djehra ! -- Une fête si stupide ! -- De nombreuses personnes ont l’étrange tendance à croire que les célébrations des pays les plus influents se reportent partout dans le monde. Saviez-vous que ce n’était pas le cas ? Ou si peu… L’on m’a tant parlé de la fête d’Halloween que je crois la connaître à présent, même si je n’y ai jamais participé. Pourquoi ? C’est bien simple voyons : Cela ne se fait pas chez moi. Je n’ai d’abord cru que cette fête n’était qu’une banale célébration, n’ayant pour but que d’appâter les parents qui croient encore au rêve américain et son étendue au monde moderne, un fête commerciale aux tons d’orange, de rouge et de noir sous fond de fantômes transparents, de légendes à faire peur pour ceux qui croient encore aux monstres cachés sous leur lit et aux sorcière qui les mangeraient tout cru s’ils n’étaient pas plus sages. Mais en fait, je sais aussi que c’est bien plus. Saviez-vous qu’à l’origine, Halloween était une fête païenne ? Oh oui, Samhain, c’était son nom, celtique d’origine, bien entendu. C’était en réalité la célébration du début de l’hiver, et donc de la fin des temps heureux et joyeux sous le soleil délicat et chaleureux, pour entrer dans une période qualifiable de mort de la nature, l’hiver où rien ne survit. Et déjà, les celtes se paraient de peaux animales afin de danser et honorer les esprits des forêts qui souffriront et enterrer ceux de l’été et de l’automne. Ensuite, cette fête perdura, dans ces pays d’influence plus ou moins celtique. Au Moyen-Age encore, les ,navets étaient alors à la place de nos actuelles citrouilles, et c’était là l’occasion de festoyer ensembles, se raconter les histoires de l’hiver précédents, afin de chasser la peur de celui qui arrivait. Mais tout cela, voyez-vous, je ne l’ai pas appris par hasard. Il me fallut pour trouver toutes ces informations un banal cours d’anglais, avec le plus beau de tous les professeurs, Monsieur Kerensen. Ce professeur était bien l’un des rares pour lequel vous auriez souhaiter ne jamais tomber malade et rater un de ses cours. Il ne faisait qu’appliquer le programme convenu de l’éducation nationale et pourtant.. Pourtant… Rien que par sa présence, il faisait bien plus. Travaillant sur une île, dans la Caraïbe, il n’aurait jamais eu un jour devoir expliquer à quelqu’un en quoi la fête d’Halloween avait une importance historique qui, si elle n’était pas d’un importance capitale, elle pouvait cependant l’être. Monsieur Kerensen était le type même du professeur jeune, doux, beaux et gentil, qui connais plus de choses que toutes vos encyclopédies et pourtant s’émerveille toujours. Il était la douceur même, du haut de ses 26 ans. Un jeune professeur, pas encore touché par la dureté de sa profession. C’est bien rare. C’est en anglais que j’appris tout ceci, à travers les difficultés de la langue, car je n’était pas née dans le pays de la langue de Shakespeare mais sinon celle de Molière et Voltaire, et l’anglais était pour moi si semblable à l’hébreu antique : incompréhensible. Non que je ne sois pas douée en langue. Mais celle-ci n’avait jamais eu d’attraits pour moi, sauf depuis cette année avec Monsieur Kerensen. Il vous donnait envie d’avoir de bonnes notes pour le voir sourire, vous sourire, rien qu’à vous. Alors que nous décorions la salle avec des espèces de longues guirlandes de papier orange, aux lettres noires qui semblaient danser tandis qu’on agitait le papier dans tous les sens, et que d’autres camarades attachaient les squelettes presque transparents au plafond, moi, qui m’ennuyait un peu car ayant refusé de participer, je regardais tout cela d’un œil morne. A quoi bon ? De toute façon, c’était stupide ! Quelle utilité y avait-il à suspendre des accessoires idiots si ce n’était que pour les enlever ? Et quand bien même, elles resteraient durant deux semaine,s sous serions en vacances alors elles ne feraient que prendre la poussière non ? Je dus formuler mes questions à voix haute, sans m’en rendre compte, car mon professeur s’arrêta, une grosse citrouille en plastique parfaitement découpée pour ressembler à un visage machiavéliquement enfantin, et s’assit à ma table, un peu étonné. -Tu ne sais donc pas ce qu’est réellement cette fête ? Le pourquoi de ces célébrations ? -Ben… on a vu de quoi il s’agissait avant mais franchement, c’est plus d’actualité tout ça ! Où sont les peaux de bêtes ? Les esprits ? Les navets ? Les histoires effrayantes des hivers rigoureux ? Hein ? Y en a plus, maintenant, je persiste à croire que ce ‘nets plus qu’une fête parfaitement stupide et diablement commerciale, où les fabricants des horreurs comme celle que vous tenez entre vos mains empochent un fric fou sur le dos de ceux qui les achètent. Il sembla alors me regarder avec étonnement, puis lentement il esquissa un sourire, ce qui fut plus surprenant que quoi que ce soit d’autre venant de lui. -Tu crois vraiment que l’esprit de cette fête a disparu ? -Bien sûr ! Il n’y a qu’à voir ! Cette stupide idée de « Des bonbons ou un sort ! », ces déguisement enfantins, la chasse imaginaires aux bonbons pour les plus jeunes n’étant devenue qu’une corvée de baby-sitting pour les plus vieux. Il n’y a plus d’esprit d’Halloween, sinon d’esprit du porte-feuille. -Mais tu sais, c’est l’imagination qui fait l’esprit. Les celtes croyaient réellement aux esprits, ils existaient à leurs yeux, les légendes ne pouvaient pas être fausses. Maintenant, les légendes sont urbaines, certes, mais d’un certain côté, n’y croyons-nous pas un peu ? Tu sais, ce vampire séduisant, où ce fantôme encore rattaché à son passé qui hanterait les murs glacés d’une demeure abandonnée ? Même si la peur de l’hiver a disparu avec le chauffage et la technologie, nous transmettons à nos enfants cette envie de croire en quelque chose qui n’existe peut-être pas, cette envie de profiter des derniers jours de l’année ensoleillée avant que le froid ne nous chasse de nos lits, nous condamnant à ne pas retrouver la chaleur de nos couvertures avant le soir, tard. -On est en Guadeloupe, Monsieur Kerensen. Il ne fais jamais moins de 25 degrés. -Et alors ? Ici aussi il y a les mauvais esprits, non ? Peut-être que peu le fêtent, mais c’est une manière comme une autre de transmettre ce patrimoine de croyances à d’autres. Allez Nath’, lève-toi et vas les aider, sinon jamais cette guirlande ne tiendra droite. En bougonnant, je m’exécutai. Peut-être que Monsieur avait raison. Il n’avait pas vraiment tort en fait. Mais.. Non non. Après la sortie des classes, je crois que mes vacances furent d’une banalité affligeante : Halloween était partout à la télévision, dans les pubs, jingles, promotions.. Partout ! Même ici. Une affiche collée partout dans mon lotissement indiquait que le 31 au soir serait organisée une chasse aux bonbons pour ceux qui le voulaient, sans limite d’âge. Personne ne s’y connaissait, mais j’eus le loisir de voir les rayons des magasins dévalisés aux rayons bonbons et déguisements. La soirée d’Halloween serait simple pour moi. Des bonbons, il y en avait pas mal, mon père ayant décidé d’en acheter. Au programme : soirée films, Vampires sur Sci-Fi, puis Van Hellsing sur Cinéma Frisson et Entretien avec un Vampire sur Cinéma Premier. Du pur bonheur en somme. Le film avait déjà commencé, et j’étais assez bien, le dos calé contre le dossier du fauteuil, un vrai plaisir. Et ma mère semblait plus qu’attentive à l’histoire –même si j’avais vu le film une quantité infinie de fois, je ne le lui avais pas raconté. La sonnerie d’entrée retentit, et je sentis que la soirée serait bien longue. Des piaillements d’enfants, qui voulaient des bonbons.. Ils étaient si mignon, j’aurait presque eu envie de les rejoindre. J’ouvris la porte et ne put éviter le cri « DES BONBONS OU UN SORT !!! » qui me déchira à moitié les tympans. Pleins de mini vampires, fantômes, monstres ou je ne savais quoi étaient là, le visage en chœur, à tendre leurs sacs. Je pris deux larges poignées de friandises et en déversa un peu dans chaque sac ; que tous en aient assez. Ils disaient merci, puis partaient. ET à la fin, quelque chose me surprit : l’accompagnateur du groupe.. n’était autre que Monsieur Kerensen. -Monsieur ? -Eh oui, on est toujours jeunes dans sa tête ! As-tu réfléchi à Halloween…, -Oui.. un peu. Je n’osais pas avouer que j’avais envie d’y participer moi aussi. Parce que ce serait me contredire, et je n’en avais pas envie. -Tu veux venir ? On ne sera jamais trop de deux pour ces petits monstres ! Son sourire me fit dire oui, cédant aussi à l’envie qui me taraudait depuis notre discussion. Enfilant un tee-shirt noir et un pantalon sombre, je sortis, en lançant à mes parents un « Je reviens !!! » tonitruant. Finalement, à côté de Monsieur Kerensen, près des enfants désordonnés, je ne trouvais plus cette fête si stupide ni commerciale. C’était, au moins, un bon moment à passer… -- The End -- Merci d'avoir lu ^^ Ma participation au concours n'est qu'effective, pas d'espoir, mais j'espère que vous aurez aimé! Et une review, ce serait sympa aussi! Bisous Djehra Keurjani |