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La Lionne et le Serpent
Par Marine
Harry Potter  -  Romance/Fantastique  -  fr
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    Chapitre 1     1 Review    
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Un début d'année mouvementé

Chapitre I

 

Comme tous les ans à cette période de l’année, la gare King’s Cross de Londres était pleine de moldus. Tous pressés, aucun ne prêtait attention aux quelques familles quelque peu singulières qui traversaient la gare avant de disparaître. D’un pas vif, la famille Weasley se dirigea vers les voies 9 et 10. Rose en tête, poussait devant elle un chariot lourdement chargé, suivie de près par son frère cadet, tout aussi chargé. Leurs parents, trop occupés à s’embêter amoureusement, étaient à la traine. Quelque seconde plus tard, elle émergeait de la brume sur le quai 93/4 et repérait la famille Potter un peu plus loin. A peine avait-elle fait trois pas que Lily l’aperçue et vint à sa rencontre… à  sa façon :

 

« ROSE ! Tu vas être folle de rage ! Je n’arrive pas à y croire ! Non mais qu’est-ce qui lui a pris de le désigner !? Lui ! Tu te rends compte !? »

 

« Bonjour Lily », fit calmement Rose. « De qui parles-tu ? »

 

« Scorpius Malefoy ! » s’écria-t-elle, les yeux pétillants d’une certaine lueur qui en disait long.

 

« Quoi Scorpius Malefoy ? » fit-elle, agacée. Scorpius Malefoy. Combien de fois avait elle entendu ce nom sortir de la bouche de sa cousine ces trois dernières années ? Scorpius est trop ceci, Scorpius a fait cela, Scorpius sort avec machin, Scorpius a couché avec truc… Scorpius ! Scorpius ! Scorpius ! Résignée, elle reporta son attention sur Lily qui trépignait sur place, brulant d’impatience de lui raconter les dernières nouvelles.

 

« McGonagall l’a désigné comme second préfet en chef ! » Le visage de Rose se décomposa. D’un rose léger, il passa au rouge cramoisie avant de virer au blanchâtre. Cela était-il concevable ? Pourquoi lui !? Elle retint un geignement d’exaspération.

 

Il était de notoriété publique à Poudlard que Rose Weasley et Scorpius Malefoy se vouaient une guerre sans merci ; bien que, depuis plus d’un an, ils étaient passés des éclats de voix et violentes disputes à l’ignorance la plus totale de l’autre – ce qui n’en était pas moins blessant. Malgré cela, la tension qui émanait d’eux lorsqu’ils se retrouvaient dans la même pièce était aisément palpable, et personne n’était assez fou ni suicidaire pour s’y attarder. Mais la décision de la directrice de Poudlard, Minerva McGonagall, allait changer la donne. Et, pour le moment, Rose ignorait jusqu’où ses responsabilités de Préfète en Chef allaient l’obliger à fréquenter Malefoy. Retrouvant ses esprits, elle reporta son attention sur Lily qu’elle vit sourire malicieusement :

 

« D’un autre côté, on ne peut pas vraiment te plaindre… »

 

« Pardon !? » s’écria Rose, les yeux ronds. Sa cousine cadette commençait sérieusement à l’inquiéter.

 

« Il est à tomber ! Tu n’as idée du nombre de filles qui t’envient en ce moment même !… Rassure-toi, je ne me compte pas dans le tas », assura-t-elle aussitôt, l’air grave, voyant que sa cousine lui faisait les gros yeux. Elle n’avait jamais fait parti de celles qui idolâtraient Malefoy mais elle reconnaissait qu’il était… pas mal du tout. Mais pas son genre. Et elle était plus friande des ragots et autres rumeurs le concernant plutôt que du beau spécimen mâle qu’il était.

 

En ce qui concernait les autres, c’était une autre histoire. Tous ne s’appelaient pas Malefoy, par conséquent, ceux là pouvaient prétendre à approcher Lily Potter, plus ou moins intimement. La plus jeune des Potter était la réplique de sa mère au même âge, elle avait donc hérité de ce fameux engouement pour les garçons. Ces derniers n’étaient plus un territoire inconnu pour elle, au grand damne de ses frères ainés, qui, comme leur oncle Ron à l’époque, étaient surprotecteurs envers elle. Heureusement pour eux, ils n’avaient jamais eu à intervenir, sachant parfaitement dans quoi se lançaient tous les prétendants que pouvait avoir leur sœur. Ils savaient pertinemment, pour en avoir fait les frais à leur insu, que Lily pouvait être plus dangereuse qu’eux deux réunis.

 

 

XXX

 

 

Après un dernier baiser de sa mère, Rose montait dans le Poudlard Express, quand son père la retint par la main. Rencontrant ses yeux, identiques aux siens, elle sut y lire une certaine mélancolie :

 

« Tout ira bien, Papa, » voulut-elle le rassurer.

 

« Je n’en doute pas. Simplement… Tu as grandi si vite ! Il y a quelques années à peine je te tenais dans la paume de ma main et te voilà Préfète en Chef préparant tes Aspics », fit-il de sa voix un peu bourrue.

 

Devinant son inquiétude sous ses airs de papa-ours mal léché, Rose embrassa son front et lui fit son petit sourire en coin qu’ils arboraient tous les deux lorsqu’ils étaient complices.

 

« Fais tout de même attention. Et si jamais l’autre t’emmerde, n’hésite pas : un coup de genoux là où ça fait mal et tu peux être tranquille. »

 

« Ron ! » le réprimanda sa femme. Hermione détestait l’entendre jurer, et encore moins devant les enfants. Mais elle dut bien s’avouer qu’il n’avait pas tort sur toute la ligne.

 

« Quoi ? Ne me dis pas que voir Rosie partager des appartements avec le rejeton Malefoy t’enchante ! C’est un adolescent Mione ! Rappelle-toi notre septième an-. » Hermione le coupa avant qu’il ne puisse finir sa phrase :

 

« D’a- D’accord ! Ça va ! Tu as raison, inutile d’en rajouter. » Rougissante, elle se rappelait aisément leur dernière année.

 

Après la guerre, Harry, Ron et Hermione, ainsi que beaucoup d’autres, avaient tenu à finir leurs études à Poudlard. Et à cette occasion, Hermione et Ron s’étaient vus être désignés comme Préfets en Chef, et par là, partager des appartements, communiquant alors avec la Grande Salle Commune, nouvelle pièce aux proportions conséquentes puisqu’elle était commune à tous les élèves de Poudlard, toutes maisons confondues. Ces appartements contenaient deux chambres et un salon ; et les deux préfets en chef de l’époque avaient plutôt eu tendance à n’occuper qu’une seule et même chambre…

 

 

XXX

 

 

Rose regardait passivement le paysage défiler devant ses yeux, tentant tant bien que mal de retrouver un semblant d’idée claire. Le léger ballotement du train la berçait et, si elle n’avait pas eu à se rendre en tête de train où se trouvait justement le compartiment des Préfets en Chef, elle se serait volontiers endormie. Le Poudlard Express avait quitté Londres depuis un moment déjà et ils n’arriveraient à Poudlard qu’en fin de journée. Ce voyage promettait d’être le plus long qu’elle n’aurait jamais à faire. A côté d’elle, Lily discutait activement avec Hugo et Alice Londubat qui avait leur âge, tandis qu’Albus bouquinait tranquillement dans son coin, lunettes sur le nez et une plume en sucre dans la bouche. Résignée, elle se leva et s’apprêtait à sortir du compartiment quand son cousin l’interpella.

 

« Je sais que ce n’est pas facile pour toi, mais évitez un bain de sang le premier jour, d’accord ? » Rose lui sourit, amusée, devinant qu’il avait du faire le même petit sermon à Scorpius. Dès la première année, ces deux énergumènes s’étaient liés d’amitié et se fichaient des quelques tensions qui subsistaient encore entre leur famille respective. Rose non plus n’était pas portée sur les préjugés, si ce n’est qu’elle et Scorpius avaient eu le don de s’importuner mutuellement dès leur première rencontre.

 

« Ne t’inquiète pas. Je survivrais. Quant à lui… je ne peux rien te garantir ! » Albus soupira en réprimant en sourire. Il était assez difficile de côtoyer en même temps deux personnes qui se détestaient. Mais Albus s’en sortait à merveille et veillait à ne jamais prendre parti quand l’un projetait de piéger ou d’humilier l’autre d’une façon ou d’une autre.

 

Laissant ses pas la guider vers la tête de train, elle ne remarqua pas les nouveaux visages des premières années qui se tournaient sur son passage. Son nom n’était pas encore dans les livres mais celui de ses parents si. Rose, tout comme tous ses cousins, s’était affirmée, et n’était pas en reste par rapport à ses parents. Ce n’était pas pour rien qu’on la surnommait la Reine des Lions. Charismatique et brillante, elle n’avait pas tardé à s’imposer à la tête des Gyffondors reprenant avec brio le flambeau que lui avait laissé James. Flamboyante, elle n’était jamais à court d’idées lorsqu’il s’agissait de faire des frasques, mais toujours savamment, si bien qu’elle ne s’était jamais fait attrapée. Albus, moins extraverti mais tout aussi brillant, la secondait à la perfection. Tout deux étaient complémentaires : lui calmant les ardeurs de sa cousine lorsque celle-ci s’apprêtait à dépasser les bornes et elle, bousculant quelque peu les habitudes de son cousin qu’elle trouvait parfois trop rigides. Mais même sans ce statut, les têtes se retourneraient tout de même sur le passage de Rose. Elle était éblouissante : là où Albus était sagesse et délicatesse, elle était élégance et allégresse. Et bien des jeunes hommes trouvaient le spectacle intéressant. Un port de tête majestueux, une taille fine et des formes affriolantes, elle était un savant mélange de ses parents, empruntant à l’un les yeux bleus amandes ainsi que la couleur flamboyante de ses cheveux ; et à l’autre le petit nez et la bouche pulpeuse.

 

Lorsqu’elle ouvrit les portes du compartiment des Préfets, elle tomba nez à nez avec Malefoy, sur lequel était perchée une jeune femme blonde dont le chandail au blason bleu jonchait sur le sol. Rose tiqua mais se reprit très vite, et lâchait :

 

« J’ignorais que Serdaigle comptait des dévergondées dans ses rangs. Le Choixpeau a du se planter pour toi ma pauvre, tu aurais mieux fait d’atterrir à Serpentard. » Le teint de la blonde rivalisa avec le rouge cramoisi d’un concentré de tomate. Elle se releva en vitesse et sortit à toute hâte du compartiment, non sans honte.

 

Mieux valait-il ne pas fâcher ni contrarier Rose Weasley, car, sans aucun doute, c’était là s’attirer les foudres de la Reine des Lions. Et tous les élèves de Poudlard, sauf peut-être quelques nouveaux, ne pouvaient oublier les désastreuses et hasardeuses mésaventures des quelques élèves qui s’y étaient frottés d’un peu trop près. Mais un seul osait. Lui-même surnommé le Prince des Serpents. Scorpius Malefoy.

 

« Tu aurais pu attendre pour débarquer Weasley, elle n’a même pas eu le temps de déboutonner sa chemise » lâcha le Serpentard avec une nonchalance dédaigneuse.

 

« Je l’aurais fait volontiers mais la réunion débute dans deux minutes, donc tu devrais plutôt t’estimer chanceux que je vous ai surpris plutôt que McGonagall. »

 

Les huit préfets des quatre maisons arrivèrent et Rose les invita à entrer. Déjà vêtus de leur robe de sorcier, tous s’installèrent sur les banquettes en attendant leur directrice qui se montra ponctuelle, comme de coutume.

 

« Mesdemoiselles. Messieurs. » les salua-t-elle à qui tous répondirent d’un signe de tête. « Vous n’ignorez rien des tâches qui vous incombent. » C’était plus un constat qu’une question. Sans attendre de réponse, elle poursuivit : « Bien. J’attends de vous une conduite exemplaire et une intransigeance envers les élèves des différentes maisons. Il va de soi qu’un retrait de points injustifié ne sera pas pris en compte. Bien entendu, si un évènement troublant venait à se produire, vous vous référerez aux Préfets en Chef qui m’en avertiront s’ils le jugent nécessaire. Avez-vous des questions ? » Aucune main ne se leva, ou plutôt, personne n’osa se mouiller.

 

« Dans ce cas, » reprit la directrice. « Vous pouvez rejoindre vos compartiments. » Puis, en se tournant vers les deux aînés, ajouta : « Miss Weasley, M. Malefoy, restez je vous pris. J’aurais à vous entretenir de quelques autres choses. »

 

Le compartiment se vida en un éclair. Aucun des préfets ne souhaitaient assister à la fureur des deux souverains rivaux de Poudlard. Les nommer tous deux Préfets en Chef. Mais quelle idée !? L’année qui commençait promettait en événements. Contrairement à ce que Minerva pensait, les deux jeunes gens restaient étonnamment calmes.

 

« Vous n’êtes pas sans savoir qu’il existe des appartements qui vous sont réservés…? »

 

« Non, Madame. » firent-ils d’une même voix.

 

« Vous les partagerez cette année : un salon vous est commun. Chacun y aura sa chambre ainsi que sa salle d’eau. Cela vous convient-il ? »

 

« Avons-nous vraiment le choix ? » demanda ironiquement Scorpius. La directrice lui jeta un regard froid agacé tandis que Rose levait les yeux au ciel en soupirant d’exaspération.

 

« Malefoy, ne te sens pas obligé de l’ouvrir pour nous faire partager tes remarques stupides chaque fois qu’une question t’est posée. »

 

« Ne t’ai-je pas déjà donné ce conseil concernant mes propos ? » rétorqua-t-il avec sarcasme.

 

Minerva McGonagall sentit que la bataille allait bientôt éclater et prit congé rapidement. Les jeunes gens se lançaient des piques de plus en plus méchantes tandis que les portes du compartiment se refermaient sur leur directrice. Aussitôt, tous deux se turent et se jaugèrent du regard. Rompant leur joute visuelle, Scorpius se leva de la banquette et alla fermer tous les stores puis se retourna vers la jeune femme qui s’était levée aussi. Elle souriait avec malice :

 

« Salut… » souffla-t-elle.

 

Scorpius sourit à son tour alors qu’elle se rapprocha de lui jusqu’à ce qu’il se retrouve dos contre les portes, coincé. Avec une douceur infinie, il prit son visage entre ses mains et murmura d’une voix rauque :

 

« Tu m’as manquée, Rose Weasley. » avant de l’embrasser amoureusement.

 

 

XXX

 

 

Albus soupirait. Ils n’étaient partis que depuis une heure et déjà trois filles s’étaient arrêtées en l’apercevant à travers la vitre de la porte pour minauder et lui faire les yeux doux, espérant ainsi attirer son attention. Essayant vainement de se concentrer sur ce livre dont il lisait la même phrase depuis un quart d’heure, il se surprit à regretter la présence de James. Avec son frère ainé à Poudlard, il était moitié moins intéressant… donc beaucoup plus tranquille. Il finit par sortir son iPod, un objet moldu qu’il jugeait maintenant indispensable et qu’il avait toujours dans la poche, avec lequel on pouvait écouter de la musique à longueur de journée. Perdu dans les méandres de ses pensées, le ballottement du train et la musique finirent par avoir raison de lui et il s’endormit.

 

Des trois enfants d’Harry et Ginny Potter, Albus était de loin le plus réservé. Petit, il était déjà très calme et tout autant patient, un ange comparé à son frère qui était son parfait contraire. Enfant, il aimait jouer seul, passer des heures dans sa chambre à imaginer des histoires d’aventure et de magie, bien qu’il aime aussi s’amuser avec ses frère et sœur et cousins. Parmi eux, c’était de Rose dont il était le plus proche, par leur faible écart d’âge et par leur caractère complémentaires. Chaque séparation, comme chaque retrouvaille étaient très animées et chaque fois, on s’émerveillait devant leur adorable complicité.

 

C’était simple, si facile d’être enfant, songeait Albus dans un demi sommeil. Rose… Rose avait changé. Elle s’était transformée. Elle avait muri. Et moi… Je voudrais être Peter Pan et ne plus grandir. Oui, en résumé, c’est ça. La vie d’adulte ne l’intéressait aucunement. Trop de responsabilités, de décisions, d’interrogations. L’inconnu l’effrayait, et il n’avait vraiment pas envie de plonger dedans.

 

Mais on ne peut aller à l’encontre de la Nature. Son corps avait changé, commençant par grandir, il n’était plus petit et maigrichon mais plutôt grand et bien bâti. Ses yeux verts émeraudes, cachés derrière ses lunettes uniquement lorsqu’il lisait, en charmaient plus d’une, et ses cheveux noirs de jais génétiquement incontrôlables lui donnaient cet air provocateur qui contrastait avec l’attitude posée qu’il abordait. Sa voix s’était transformée elle aussi, plus grave, plus profonde. S’il ne faisait pas partie de l’équipe de Quidditch, il faisait un excellent commentateur et cela ne l’empêchait pas de participer à quelques entrainements lorsqu’il n’était pas fourré dans la serre numéro sept. La serre numéro sept... Un refuge, un coin de paradis, des fleurs et plantes exotiques à perte de vue. Une véritable jungle. Il n’y avait qu’ici qu’il se sentait… entier. Lui-même.

 

« Al’, on arrive… » faisait une voix lointaine.

 

Quand il ouvrit les yeux, la première chose qu’il vit fut le visage de sa sœur qui le dévisageait.

 

« J’ai dormi longtemps ? » fit-il avec une voix pâteuse.

 

« Presque trois heures. Habille-toi, on ne va pas tarder à voir Pré-au-Lard. »

 

Il saisit l’uniforme que lui tendant Lily et sortit du compartiment pour aller se changer aux toilettes. Le train roulait moins vite, signe de leur arrivée imminente. Les élèves commençaient à s’agiter et se bousculaient dans le couloir.

 

Je me demande comment ça se passe dans le compartiment des Préfets, songea-t-il alors qu’il regagnait le sien. J’espère au moins qu’ils ne sont pas en train de se taper dessus…

 

Albus se remémora leur cinquième année, ou du moins le changement radical de comportement de Rose et Scorpius cette année là. Ils ne s’adressaient plus la parole, pas une insulte ne fusait à travers la Grande Salle, ni même de coup en douce. Ils s’ignoraient superbement. Au début de l’année, cela avait surpris tout le monde, mais la surprise fut vite remplacée par une sérénité bienvenue. Plus d’explosion dans les cachots de Serpentard, plus de souris dans les vestiaires des filles de Gryffondor, plus d’insectes dans les placards... Le bonheur quoi. Albus qui se retrouvait souvent avec les deux dans la même pièce, sentait bien qu’il y avait anguille sous roche, le trouble qui régnait dans la pièce lorsqu’ils s’y trouvaient tous les deux était tangible. Il avait bien essayé de leur tirer les vers du nez, mais devant leurs réponses évasives, il avait fini par laisser tomber.

 

« Al’ ? Tu viens ? » l’appela Hugo.

 

« Hum ? On est arrivés ? »

 

« Oui ! » rit son cousin. « Atterris ! »

 

« Ne te moque pas jeune homme, tu parles au roi de la jungle là…! »

 

« Aha ! Mes excuses ô grand tigre blanc, je ne suis qu’un humble petit puma des montagnes qui te demande juste de te dépêcher de sortir du train avant qu’on se retrouve à Londres à nouwoooooooo ! » sursauta Hugo en voyant son cousin devenir trois fois plus gros, avec un gros pelage blanc et noir à la place de son uniforme, et une gueule énorme et des dents de taille conséquente s’ouvrir devant sa main.

 

« EH ! On avait dit pas dans le train ! » cria-t-il en reculant. « T’as de la chance que la porte soit fermée ! T’imagine la catastrophe si on t’avait vu ? Non mais j’y crois pas. Et t’es censé être le plus sage d’entre nous, hein ? »

 

Le tigre blanc émit un feulement bizarre qui ressembla de plus en plus à un rire alors qu’Albus reprenait forme humaine.

 

« T’aurais vu ta tête ! Hahaha ! Aha ! Alalah…! Bon. On y va ? » Hugo bougonnait encore alors qu’ils descendaient sur le quai. Il fallait qu’ils se dépêchent de rattraper les autres avant qu’ils ne se voient obligés de rejoindre le château à pied.

 

 

XXX

 

 

« Rose…? » l’appelait une voix qu’elle affectionnait particulièrement. Elle se sentait bien, là, allongée contre le corps de son amant à moitié nu, encore transie par la panoplie de sensations qu’ils avaient ressenties quelques instants plus tôt.

 

« Hm… Qu’est-ce qu’il y a…? » fit-elle d’une petite voix. Une main vint doucement caresser ses reins tandis qu’une bouche embrassait ses lèvres puis descendait vers son menton. Elle soupira d’aise quand Scorpius nicha son visage dans son giron où il continuait à l’embrasser.

 

« On arrive à Pré-au-Lard dans dix minutes… » chuchota-t-il. Rose grogna.

 

« Déjà ? »

 

« On dirait bien. Tu arriveras à marcher ? » Je rêve ou il se moque ? Elle lui assena une tape sur l’épaule, avant de le repousser.

 

« Dîtes donc Monsieur Malefoy, quand vous ai-je autorisé à me railler ? Jamais, non ? Alors si vous voulez continuer à faire vos galipettes, je vous conseille de me montrer un peu plus de respect ! » Elle était maintenant debout sur la banquette où ils se trouvaient, un pied sur son torse dénudé, dominante.

 

« À vos ordres Princesse ! » Il avait saisi sa cheville et l’avait portée à ses lèvres pour y déposer quelques légers baisers papillon, remontant jusqu’à sa cuisse. « Mais on devrait songer à se rendre un peu plus présentable avant d’arriver tu ne crois pas ? » Souriante, elle se laissa retomber les genoux pour se pencher sur lui.

 

« Il n’y a pas vingt minutes, ne me demandais-tu pas de ne plus l’être du tout, présentable ? » fit-elle, enjôleuse. Scorpius pouvait sentir son souffle contre son oreille puis son cou alors que ses mains se descendaient dangereusement vers son pantalon – et il ne put s’empêcher de repenser à leurs galipettes récentes avec un sourire béat.

 

Son petit manège avait eu l’effet escompté. Rose se releva, se rhabillant correctement avant de mettre un peu d’ordre dans sa chevelure cuivrée. Il la regarda faire, pris de court. Elle va me laisser en plan comme ça ?

 

« Qu’est-ce que tu attends pour t’habiller gros fainéant ? On arrive dans cinq minutes ! » s’exclama-t-elle. Scorpius se redressa pour s’assoir avant d’attraper son tee-shirt qui trainait sur le sol, légèrement mécontent.

 

« Pourquoi fais-tu ça ? »

 

« Fais quoi ? »

 

« Me mettre l’eau à la bouche pour te sauver une fois que je suis dedans. » Plongeant ses yeux bleus océan dans les siens d’argent, Rose le fixa un moment avant de souffler.

 

« C’est pour te faire comprendre que la prochaine fois que je trouve une greluche perchée sur tes genoux – même si c’est pour sauver tes apparences de séducteur et garder secret notre relation – je ne serais plus aussi… affectueuse. »

 

Elle sortit du compartiment, referma la porte derrière elle et s’y adossa. Ce n’était pas la première fois qu’elle le retrouvait dans cette situation. Ce n’est que pour sauver les apparences, relax Rose… Relax, se répétait-elle. …Mais si je la retrouve celle là, elle va le sentir passer. Elle inspira un bon coup pour reprendre contenance avant de se diriger vers les wagons de fin.

 

 

XXX

 

 

Rose sauta sur le quai, manquant de trébucher en se réceptionnant. Ouuups ! C’était moins une. Une fois sûre qu’elle tenait en équilibre sur ses deux pieds, elle se plaça bien en vue à la sortie de la gare de Pré-au-Lard pour interpeller et guider les élèves. Elle devait s’assurer que tous regagnaient bien les barques et calèches avant de rejoindre le château à son tour.

 

Ils ne s’étaient pas vu du mois d’août durant lequel elle était en France et lui en Écosse, si bien qu’ils avaient attendu avec impatience la rentrée et leurs retrouvailles. Tout irait pour le mieux… Mais une drôle de sensation habitait Rose depuis peu, quelque chose que sa conscience n’arrivait à définir mais que son instinct lui faisait percevoir. Elle n’aimait pas cette sensation, non, et elle n’avait aucune envie d’y faire d’avantage attention. Elle reporta son attention sur le train d’où les élèves descendaient dans un brouhaha cacophonique.

 

« Les Première Année, dirigez vous vers Hagrid ! Élèves de Seconde, Troisième et Quatrième Années, par ici s’il vous plait ! Cinquième, Sixième et Septième Années, ce sera sur votre droite après les grilles ! »

 

Parmi la foule, elle put distinguer quelques têtes rousses émerger et reconnut celle de Lily qui semblait prise d’un fou rire et avec elle Alice Londubat. Un peu plus loin sur le quai, Louis – qui n’était pas roux mais très grand et donc facilement repérable – draguait déjà à tout va, tandis que Lucy et Molly tentaient de se frayer un chemin à travers la foule, difficilement, puisque chargées d’énormes grimoires.

 

Vingt minutes plus tard, tous les élèves étaient en route pour le château. Alors qu’elle grimpait dans la dernière calèche, deux énergumènes qu’elle connaissait tout particulièrement arrivèrent en courant.

 

« Al’ ! Hugo ! Qu’est-ce que vous faisiez !? »

 

« Un concours de rugissement. Albus a encore gagné. »

 

« QUOI !? »

 

« Je ne te savais pas si crédule Rosie. » fit Albus d’un ton amusé. « On sait tous que tu nous bats à plate couture à chaque fois. » rajouta-t-il. N’apercevant pas Scorpius, il demanda : « Où est donc ton homologue masculin ? »

 

« Enterré six pieds sous terre. » Elle croisa le regard narquois d’Albus. « Il est parti devant... » bougonna-t-elle.

 

« Le voyage n’a pas été trop long ? »

 

« Tu veux dire : Scorpius n’a pas été trop insupportable ? Je t’avouerais que non ; mais par principe je vais te dire que oui. » Albus rit de bon cœur et chipa la revue qu’elle était en train de lire.

 

Il s’ennuierait sans elle, et il ne serait pas ce qu’il était aujourd’hui s’il n’avait pas eu Rose à ses côtés depuis sa naissance.

 
     
     
 
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