Albus Severus Potter.
Ton regard est le même.
Le même que le regard de celui qui portait ton nom, jadis.
Albus Severus Potter.
Tu as les yeux d'Albus Dumbledore, le grand mage. Les yeux qui pétillent. Les yeux de la vie.
Avant que tu naisses, j'ai abandonné le monde que j'avais sauvé.
J'ai abandonné le monde des sorciers et je me suis refugié auprès des centaures.
Eux que l'on croyait si strictes m'ont accueilli en leur sein. Ils me laissèrent monter sur leurs dos. Ils me laissèrent apprendre le langage des étoiles.
J'ai appris.
Mais je n'avais rien compris.
Dans les étoiles, j'ai vu l'esprit des morts en guerre, j'ai longtemps observé Sirius pour savoir ce qu'il pensait de moi.
Et je ne comprenais pas.
J'ai longtemps cherché dans les constellations pourquoi elles brillaient si fort, alors que le monde où j'ai combattu était si sombre.
Elles ne me répondait pas.
J'ai été le géniteur de James. Mais il n'était pas mon père, et je l'ai compris, cela.
Ta mère, Ginny, était enceinte de toi.
Et moi qui avait voulu recréé mon père mort... je t'en avait donné un.
Je me suis enfui, la laissant au manoir avec celui qui n'était pas mon père.
Je me suis enfui sans te regarder naître.
Je n'avais rien compris
Albus Severus Potter.
Lorsque tu es né, j'ignore à quoi tu as du penser.
Je n'ai pas le moyen de le savoir, les étoiles ne m'ont rien dit, ou alors je n'étais pas assez bien pour comprendre leurs mots.
Jusqu'au jour où l'étoile Sirius a semblé me dire clairement : "vas voir ton fils qui es né, il t'attend chez toi !"
c'était le 31 octobre et tu avais un an.
C'est l'âge ou j'ai perdu mes parents.
C'est l'âge où tu as eu ton père. L'âge ou tu t'es perdu dans mes yeux. Ou je me suis noyé dans les tiens.
Là, j'ai compris.
Il n'y a pas que les étoiles qui brillent !
Il y a aussi un regard.
Le regard qui pétille de malice.
Le regard de mon fils...
De Harry James Potter à son fils |