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au 31 Mai 21 :
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Fugitive innocence
Par Drei_Sterne
Originales  -  Romance  -  fr
One Shot - Rating : K (Tout public) Télécharger en PDF Exporter la fiction
    Chapitre 1     0 Review    
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Disclaimer : Les personnages m'appartiennent.

Note : Fait pour un concours. J'ai pas gagné (huhuhu). Merci à Dine.

 

 

Je veux que tu me regardes, te rappelles. Encore une fois, une dernière fois. Tu ne sais pas, ne sais rien, comme toujours. Toujours. Je veux que tu te rappelles, la première fois. Tes yeux sur moi, tu ne comprends pas. Je le sais. Tes pupilles brillent, tellement. Laisse-moi t'aimer et ne dis rien, d'accord, ne dis rien. Tes yeux se baissent, tu fixes ma cigarette qui se consume. Tu ouvres la bouche et la refermes immédiatement. Rien, s'il te plait. Le soleil se lève. Ou se couche, peut-être. Il te caresse, t'éclaire, te couve et te rend magnifique. Non, non, pardon. Tu l'es déjà. Je sais, ne rougis pas. Justement, ne dis rien, ne rougis plus, ne tremble plus, regarde moi.

Je fais rouler la cigarette entre mes doigts. Le filtre ramolli me brûle, mais je le garde, serré, m'accrochant à lui pour ne pas sentir mon coeur battre trop fort. Je te regarde, détaille, observe. M'imprègne, une dernière fois. Avant que tout ne change. Une dernière fois. Je me fous du vent qui emmêle mes cheveux, me fous de mes cernes. Parce que toi tu t'en fous. Je t'aime. Ma gorge se serre, et je crois que la tienne aussi. Si tu pouvais comprendre, lire dans mes yeux, si tout pouvait être comme avant, si l'amour, la vie, s'il était une fois et encore, si... je soupire. Mais non, non, et tu dois comprendre. Tes grands yeux brillants me fixent, attendent, ont peur. Je le vois, le sens, te connais par coeur. J'arrive, j'arrive, une seconde mon ange. Je regarde les dernières traces de fumée s'envoler, les suis un instant, et replonge mes pupilles dans les tiennes. Rappelle-toi.

Un matin d'août, il y a 10 ans déjà. J'étais partie de chez moi parce que mon coeur me faisait mal à battre trop fort. Ma mère pleurait, mon père mourrait, et moi j'étais là à me dire que la vie est une chienne. Si jeune, si jeune. Alors, le soleil tentant comme il pouvait de me réchauffer, j'ai marché sans savoir. Mes doigts parcouraient les grillages, les murs, les haies, frôlaient, cherchaient. J'essayais de me sentir moins enfermée. J'ai vu le chemin caillouteux et m'y suis engagée, sans savoir, parce qu'après tout, c'était ça ou rien. L'herbe était douce, belle, comme un rêve, comme une bulle, comme un truc qu'on ne voit que dans les films. Je me suis arrêtée à côté d'un arbre, l'ai agrippé, me suis retenue à lui pour ne pas tomber. Tout en fixant l'horizon je me suis laissée glisser, me suis assise, je me sentais vivante et, bordel, ça faisait tellement de bien. Je laissais mes mains se faufiler dans les brins d'herbe, jouer avec eux. Je ne sais pas combien de temps je suis restée là, à ne rien faire, juste profiter. Et puis, sans crier gare, tu t'es planté devant moi, tes cheveux frisés dans les yeux et tes joues rosies. Je me suis dit que t'avais du fournir un effort surhumain pour venir jusqu'ici. J'aurais pu te demander ton nom, ton âge, d'où, pourquoi et comment. Mais je t'ai juste regardé, et le lien invisible et si fort s'est tissé sans qu'on s'en rende compte. Tu t'es assis sans un bruit à quelques mètres de moi. J'ai enroulé mes genoux de mes bras tremblants. On a appris à se connaître à une vitesse folle, sans vraiment le vouloir. Ca allait vite, trop vite, et on ne pensait qu'au soleil, à la vie, au vent et à nous. Le reste n'existait plus, le reste ne nous atteignait plus. Notre bulle, fermée, verrouillée, complète. Je t'ai sourit, me suis laissé aller, ai callé ma tête contre le tronc chaud. Tu t'es rapproché, n'osait pas me fixer. Ton sourire gêné, ta façon de rougir si rapidement, tes yeux brillants et douloureux, ton mystère et ta beauté, tout m'a frappé, m'a retourné toute entière. Je suis tombée, sans m'en rendre compte. J'étais foutue et je m'en foutais. Je savais déjà que c'était toi. Si jeune, si jeune.

Tu me regardes, m'écoutes te raconter tout ça sans sourciller. C'était il y a longtemps, mais je sais bien que tu es en train de le revivre. Tes yeux vitreux te trahissent. Tu fixes la fumée qui s'échappe de ma bouche et déglutit un peu trop fort. Je ne sais pas si tu réalises, si tu comprend. S'il te plait, s'il te plait. Je t'aime, mais s'il te plait. Aime moi, regarde, juste comprend. Il le faut, on le doit, sortir de tout ça, on le doit. Regarde ma bouche, regarde. Regarde la barrette de nicotine qui s'enfuit si vite. Tes yeux s'humidifient et je sais que diras non, que ça va. Je sais que tu feras semblant, mais qu'au fond ton coeur se fend de part en part. Ca va aller, je te le jure, il faut juste, tu comprend? Est-ce que tu as remarqué ma robe? Oui, évidemment. Tu fais comme si tu ne l'avais pas vu, parce que c'est la preuve, juste la preuve.

Mes parents me voyaient partir, tous les jours. Sans savoir où, ni pourquoi. Mais le sourire figé sur mes lèvres suffisait à les convaincre. Mon père, accroché à sa perfusion, me suivait du regard et inspirait fortement. Voulait vivre, encore plus. Je sais que les tiens ne cherchaient pas, n'osaient pas. Tu partais en courant et ne levait jamais la tête. On se retrouvait, devant le chemin caillouteux. Nos doigts se liaient en silence. Les années ont passé sur le pont menant à notre arbre. Je dansais, répétais en te regardant. J'entendais presque ton coeur battre et pouvais percevoir les frissons parcourant ta peau blanche. Tu t'asseyais contre les branchages emmêlés et me regardait faire. Je te souriais, t'aimais en silence. Rien, rien n'était dit, pour ne rien casser. Dans ma robe blanche je t'aimais à m'en étouffer, dansant pour que tu me regardes, pour pouvoir voir tes yeux briller pour moi, pour que tu m'attrape et me serre, si fort. Parfois je riais, parfois tu baissais la tête parce que c'était trop pour toi. Pas assez pour moi. Pour la première fois, sur ce pont, en te regardant, je me suis dit que quelque chose n'allait pas. J'aurais voulu hurler, te dire que, s'il te plait, aime moi. J'aurais voulu rester dans la bulle, dans notre monde, mais il se fissurait. Il se fissurait parce qu'un côté grossissait plus vite que l'autre. Ca n'allait pas et j'aurais pleuré, si tu n'avais pas levé la tête. Tes yeux, bordel, tes yeux. Est-ce que tu voyais mon regard amoureux et perdu? Est-ce que tu voyais que j'avais peur, que j'aurais voulu, que mon Peter Pan était planté en face de moi, ses mains tremblantes essayant de dompter ses cheveux? Je n'en sais rien, ça m'a détruit. Je crois que tu ne voulais pas le voir, ne pas réaliser, que tu refoulais tout ça et que tu y arrivais particulièrement bien. Mes jambes tremblaient, et je suis sure que tu ne l'as pas remarqué.

Je coince une cigarette entre mes lèvres mais ne l'allume pas. Ton coeur défaille et je sens jusqu'ici ta respiration se bloquer au fond de ta gorge. Tes yeux paniquent, ton cerveau s'emballe. Tu sais que je ne partirais pas, mais tu commences à comprendre les années. Je ne bouge pas, te regarde. Je ne peux faire que ça. La bulle éclate et tu manques d'oxygène. Il faut juste qu'on en construise une autre, c'est tout, rien, rien. Je te dis de t'asseoir mais tu ne le fais pas. Mon coeur se serre. Pardonne moi mon ange, mais il faut que tu me suive, il le faut.

Sur le pont, un jour, sans qu'on s'y attende. Je me suis arrêté de danser parce que tu ne fixais pas mon visage. J'ai froncé les sourcils. Tes yeux grands ouverts, ta respiration saccadée, ta transpiration, je ne comprenais pas. J'ai penché la tête, mon coeur a loupé un battement. J'ai baissé la tête, discrètement. Surtout, ne casse pas ça, surtout, ne lui fais pas peur. Le soleil, complice des premiers jours, rendaient ma robe légèrement transparente. Tu l'avais remarqué et ne pouvais détacher tes yeux. Mon coeur tambourinait dans ma poitrine et je n'osais pas bouger. Je souriais sans m'en rendre compte, mes doigts se sont serrés autour du tissu. J'ai déglutit. Ma tête tournait, j'aurais voulu gémir pour que tu viennes vers moi. Sans que je sache d'où, comment et si tu en avais envie, tu t'es levé et a pris ma main. Tu ne m'as pas regardé, m'a simplement entrainé vers notre arbre, et a attendu. Tout allait changer pour moi, et je t'aimais plus que jamais.

Tu t'assois parce que tu ne tiens plus. Tes jambes ont défailli et tes larmes se sont mises à couler sans que tu les retiennes. La réalité fait mal mon amour, mais je suis là. Regarde moi, mon Peter Pan, regarde moi. Je n'allume pas ma cigarette, pour que tu vois. Je n'aime pas te faire ça, ma gorge se serre et je voudrais me mettre des claques. Mais je ne dis rien. Ton mystère, ton amour d'enfant et tes yeux si tristes. Ton coeur qui bat, ta tête hors du temps et ta bulle impénétrable. Il le faut, s'il te plait, il le faut.

Je me suis allongée. Heureuse, si heureuse. Les brins d'herbe me caressaient, le soleil m'éblouissait, mais je ne voyais que toi. T'attendais. Te voulais, tellement, de tout mon être. Tu t'es penché vers moi. On s'est aimé, si fort. J'ai enlevé quelques feuilles de mes cheveux et me suis tourné vers toi. Mes yeux se sont emplis de larmes, mais tu ne l'as pas vu. Tu souriais, mais pas comme je l'attendais. Tu souriais, mais je savais que pour toi ça n'étais qu'une confirmation d'un pacte d'amour indestructible. Que tu avais la preuve irréfutable que tout ça n'était pas du vent et que, pour toujours. Mais non, non, pas que, pas que ça mon ange! Je voulais plus, je voulais encore, je voulais que tu comprennes! Que moi je grandissais, même si je ne le voulais pas, que c'était trop tard, foutu! Qu'il n'y avait que toi qui résistait, que toi qui le pouvais, que toi qui aimais d'une façon si pure et belle. Tu étais parfait, mais ne pouvais pas, ne pouvais pas me faire ça. Tu ne comprenais pas et je me suis dit que tu ne m'aimais pas vraiment, au fond. Que je n'étais qu'un alibi, une sorte de preuve. Mon coeur a éclaté. Mais je suis restée, parce que c'est toi, et que je n'y peux absolument rien.

Tes mains se plaquent contre ta bouche. Tu devrais hurler, tu devrais le faire, mais tu ne peux pas. Tu sais que tout sera pareil, que rien ne changera, mais tu ne peux pas. Je le sais, je le sens, et la cigarette entre mes lèvres menace de tomber à tout moment. Tu te lève, me regarde. M'aime, dans un regard mouillé. Tu te retournes et cours, cours. T'enfuis. Lui cours après, essaye de la rattraper. Tu ne pourras pas, tu le sais. Elle est partie, partie. Pour toujours, fugitive. Adieu, innocence.

 
     
     
 
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