Cours de littérature anglaise – Lundi 03/10 – 12H15

« Non mais quel idiot ! » Voilà qu'elle était la pensée du professeur Marx (non, aucun lien de parenté avec Karl Marx !) à peine cinq minutes après avoir commencé son cours. Non, l'insulte n'était pas contre lui; il ne venait pas de se rendre compte comme la semaine dernière qu'il avait pris les cours de sa sœur (professeur de littérature espagnole) à la place des siens. L'insulte n'était pas non plus contre l'un des cinquante élèves qui lui faisaient face, personne n'avait fait de réflexion. Il avait juste eu la mauvaise idée de lever la tête vers la porte en haut de l'amphithéâtre, où il avait aperçu une tête blonde bien connue par la petite fenêtre. N'était il pas censé être à la bibliothèque universitaire à travailler sur son mémoire, bien sagement ? Alors pourquoi Samuel se trouvait il là haut, à l'observer à travers le hublot ?

Il avait su depuis le début que ça avait été une mauvaise idée d'accepter ce poste ici. Ici, l'université qui l'avait vu passer sa licence, son master puis son doctorat, l'université ou il avait rencontré Samuel 5 ans auparavant, et ou celui ci étudiait encore pour décrocher lui même un doctorat en fin d'année. L'académie devait être en manque de professeurs spécialistes en littérature anglophone pour lui avoir proposé ce poste. Sur le coup, il avait pensé que c'était une aubaine ! Ici, on ne lui demandait que de donner des cours de littératures (en plus des conférences et tout le reste, bien sur), plus besoin de donner de cour de traduction à des premières année dont de toute façon 50% ne passeront pas en deuxième. Et ça lui permettait de revenir ici, près de sa famille, avec Samuel, ça paraissait parfait ! L'année dernière les aller retours le week-end avaient été assez dur à supporter. Source de disputes aussi, à chaque fois que l'un ou l'autre annulait pour cause de surplus de travail ou de manque d'argent. Alors pour Léo, le poste ici était la solution au problème. Sauf qu'après avoir accepté, il avait réfléchi. Ils allaient se croiser plusieurs fois par jour sans pouvoir se toucher, les relations professeur/élèves étant bien sûre interdites. Et il avait eu peur que Sam s'en serve pour lui faire payer chacune de leur dispute. Ce qu'il était actuellement en train de faire.

Alors qu'il essayait de se concentrer sur le cours qu'il avait à donner, les souvenirs de leur dispute de Samedi lui revenait en mémoire. Il était rentré tard d'une conférence sur le Romantisme en Angleterre. Conférence où son ennemi de toujours, Rob Chrysler, lui avait clairement fait comprendre que son approche était ... et bien était nulle. Il était donc rentré de mauvaise humeur et fatigué, avec pour seule envie de se coucher dans les bras de Samuel et de s'endormir comme un bébé. Samuel lui, n'avait pas prévu la soirée comme ça. Il voulait des câlins, et une nuit de luxure comme il disait. Alors qu'il insistait, Léo, à bout de nerfs, s'était mis à crier et à lui cracher son égoïsme à la figure, pour ensuite aller dormir sur le canapé. Il avait eu une réaction exagérée, il le savait. Ils ne s'étaient pas reparlés depuis, Sam était resté enfermé dans la chambre tout le dimanche, ne l'ouvrant que le soir pour laisser Léo y passer la nuit. Ils avaient dormis chacun de leur côté du lit, malgré ses tentatives d'approche. Après 4 ans de vie commune, ils leur étaient déjà arrivés plusieurs fois de se disputer comme ça. Léo savait donc qu'il y aurait vengeance avant la réconciliation. Il n'avait seulement pas pensé qu'il pourrait faire ça.

Quand il commença à parler de William Blake, Léo vit entrer Samuel dans la salle, habillé du dernier jean qu'il lui avait offert, très serré, et d'un T-shirt vert pétant où était inscrit « Give me hugs ». Il ne se lâchaient pas des yeux, et Léo commença à paniquer lorsque Sam s'assit à côté de l'un de ses étudiants et lui chuchota quelque chose à l'oreille, qui fit rougir le dit étudiant. Il tenta de se reconcentrer sur son cours mais il ne pouvait s'empêcher de lancer des regards à Samuel qui draguait ouvertement l'étudiant à côté de lui. Quand le cours fut fini, Samuel attendit que tout les étudiants soient sortis pour faire mine de les suivre, mais Léo l'attrapât par le bras.

« A quoi tu joues Sam ? »

Ce à quoi il lui répondit d'un air innocent : « Je ne vois pas de quoi tu parles »

Samuel se pinça l'arrête du nez et baissa la tête, il fallait qu'il se calme.

« -Arrêtes Sam, tu sais que ma jalousie... » Samuel lui relave la tête :

« Je sais Léo, puis il continua en passant ses mains derrière la nuque de son compagnon. J'aime pas qu'on se dispute mon Rondoudou » lui dit il avant de poser la tête sur son épaule. Samuel passa alors les bras autour de ses hanches et ne dit rien au surnom qu'il détestait.

« - Moi non plus, je suis désolé, c'est de ma faute.

-Mais j'aurais du voir que t'étais fatigué. Le truc c'est que tu m'avais trop manqué !

-Alors tu es venu ici pour me rendre malade de jalousie devant mes élèves et me faire dire que je t'aime ?

- C'est vrai tu m'aimes ?

- Idiot » Lança t-il avant d'approcher ses lèvres de celle de son beau blond.

« Mais non, je suis aussi venu te dire que Cécilia m'a appelé ce matin. Ça a marché, elle est enceinte, on va être papas ! »

_____________________________________

Voilà voilà, fin du 1er OS !

Je suis désolé s'il reste des fautes d'orthographes, j'ai relu pourtant --' ! ^^