« Quand on a acquis le recul nécessaire, nous savons que c’est notre passé qui construit notre futur, que sans tout ça, on n’en serait pas là, on ne serait pas ce que l’on est aujourd’hui. » Edgar Allan Poe.
LES MATINS. (Je les emmerde, foi de Malfoy.)
C’était arrivé un matin. Un grattement à la fenêtre, une envolée de plume, un parchemin blanc cassé, une belle écriture cursive dorée et une odeur d’herbe fraîche. C’était tombé un matin. La fin d’une époque, d’une amourette d’adolescent. Ca s’élevait clairement sur le papier, Ginny Weasley et Theodore Nott vous convie à leurs noces. Serpentard et Gryffondor, Sang-Pur et traitre à son sang.C’était arrivé un matin. La fin d’une trêve branlante, le début d’une paix plus solide. Si j’avais pris des paris, jamais je n’aurais pensé que Nott aurait finit par épouser la belette. La paix entre les maisons, le rêve de Dumbledore réalisé plus de dix ans après sa mort. Comme une sorte de commémoration. Non, si j’avais parié, j’aurais sûrement clamé que ce serait Potter qui aurait finit par mettre le grappin sur une Serpentard. Mine de rien, j’étais heureux pour mon vieil ami d’enfance, dans mes souvenirs, Weasley était plutôt bien foutue. Ce n’était pas un canon mais c’était une gentille fille. Ou alors c’était un canon, je n’en savais rien. Les filles étaient fades à mes yeux, depuis toujours.C’était tombé un matin. Je m’étais rendu compte de cela. Mes émotions les plus fortes m’avaient été procurées par des hommes. Oliver m’avait donné mes plus puissants orgasmes, Zabini était l’être qui m’amusait le plus au monde, mon père m’avait détruit et Potter… était Potter, il était un peu de tous ces sentiments, en bien plus forts, même après dix ans. Toujours des hommes, des êtres s’élevant à mon niveau. Des égaux. Ginny Weasley et Theodore Nott vous convie à leurs noces le Samedi six Juin à Poudlard. Nous vous attendons par les cheminées pour les douze coups de midi. La coure principale sera exceptionnellement ouverte au transplanage. Et tu as intérêt à ramener tes fesses Malfoy.
C’était simple et concis. Je soupçonnais Theo d’avoir écrit celle-ci rien que pour moi. Il savait que je n’aimais pas les mots en trop, que je n’avais pas le temps de lire des lignes de blabla pour rien, que j’avais autre chose à faire que de me préoccuper des histoires de cœur de mes anciens amis. Mais j’avais quand même reçu une invitation, comme un appel du cœur, un appel à la mélancolie. Et j’avais été touché. Pas par Weasley mais par Nott. Mon vieil ami, mon compagnon des années Poudlard, mon colocataire d’années universitaires. Ma réponse était aussi concise. De mon écriture de vieil aristocrate, je lui certifiais que je serais là pour le voir s’unir à la femme de sa vie. Et si jamais il y tenait -à la vie- qu’il avait tout intérêt à soit m’installer à sa table soit à la table de personnes intéressantes. J’allais déjà sacrifier une soirée entière pour le voir roucouler avec la rouquine, autant qu’elle me serve à quelque chose -la soirée hein-. Dans un soupir, je me levai promptement et appelai mon elfe de maison. Il débarqua dans ma chambre avec un plateau sur lequel je voyais un bol entier de soupe aux légumes, des toasts, des œufs au plat et un grand verre d’eau qui semblait fraiche.
- Monsieur ne veux pas manger dans la salle ? Pépia-t-il. Irving peut mettre la table.
- Non, laisse tomber Irving, je vais manger dans mon bureau.
- Monsieur ne sort pas beaucoup de cette pièce.
- J’ai du travail. Et ce ne sont pas tes affaires. Déguerpis maintenant !
Il s’inclina profondément et transplana. Je levai les yeux au ciel et attaquai mon repas en pensant distraitement à quoi j’allais porter pour le jour funeste où Nott allait perdre sa liberté à jamais. Je m’esclaffai soudain, amusé par mes propres pensées. Theo aurait pu me jeter un Impardonnable s’il avait entendu ça, il était du genre possessif et coléreux surtout quand ça touchait à la rouquine. Bien que l’idée de toucher la rouquine était loin de moi. Très loin. Je mangeai rapidement puis me replongeai dans mon dossier sur la régularisation des dragons en tant qu’animaux de compagnie. L’idée d’avoir un dragon dans mon jardin m’avait d’abord amusé mais finalement, je m’étais rendu compte que c’était vraiment une belle connerie. Les dragons étaient des animaux sauvages et si jamais je consentais à les autoriser, je m’attendais déjà à voir la Gazette faire ses choux gras d’un bain de sang.
Sorciers vs. Dragons, les Moldus auraient pu en faire un film, un navet sûrement.
Dans un soupir, je fermai le dossier, ôtai mes lunettes et massai doucement l’arrête de mon nez. Comme souvent, le silence dans mon appartement se fit lourd, angoissant. Je me relevai, laissai le plateau où il était puis marchai jusqu’au salon où j’allumai la chaine hifi avant de m’affaler sur le canapé dans une position peu Malfoyenne et allumai une cigarette. Je la fumai sans bruits, laissant la voix masculine (et Moldue) entrer en moi, la laissai me toucher et faire monter les poils de mes bras au garde à vous puis éteignais rageusement la musique et montai jusqu’à ma chambre au pas de course.
Des fois, j’avais presque l’impression d’être devenu un être bipolaire mais la vérité était que je m’ennuyai constamment et que je me sentais plus seul que seul. Oui, ma carrière était au beau fixe, le Ministère aurait eut du mal à se passer de moi. Mais ma vie privée était un désert sans nom. Je vivais seule avec Irving qui généralement me tapait sur le système, Pansy et Blaise roucoulaient en France, Nott était avec sa rouquine et je n’avais donné à aucunes personnes la chance de me connaitre vraiment. Les années Poudlard me manquaient, c’étaient des années où j’étais entouré même quand je voulais être seul. C’était des années où j’avais des amis qui m’amusait, un ennemi à insulter, des parents à haïr et des idéaux à défendre. Et voilà où j’étais à 26 ans et 364 jours, seul comme un rat, mal rasé et vidé de toute envie de vivre.
***
C’était tombé ce matin là, le matin de mes vingt-sept ans. Un autre de mes amis avait trouvé sa moitié, la personne avec qui il projetait de passer toute sa vie. C’était un concept dur à avaler, l’éternité avec la même personne et puis quoi encore ? Devenir éleveur de chèvre chez les Moldus ?
- Maître ? Pépia Irving en ouvrant les rideaux de ma chambre.
- Suis réveillé, grognai-je.
- Votre robe est prête ainsi que votre café. Une note de Monsieur Nott vient d’arrivée.
- Quelle heure est-il ? Demandai-je en m’extirpant de mon vil oreiller.
- Onze heure du matin Maître. Comme vous l’avez demandé hier soir, je vous ait laissé dormir.
- Ne jamais m’écouter quand je suis saoul, grognai-je. Merci Irving, tu peux disposer.
Il s’inclina profondément puis transplana. J’attrapai mon café que je bus d’une traite, me brulant la langue et le palais au passage puis sortis de mon lit et attrapai ma robe de sorcier commandée spécialement pour le mariage de Nott et Weasley. Elle était simple, noire avec un doublage vert profond. Un col mao, ajustée au niveau du torse et plus ample sur les jambes. J’allai rapidement me laver, mis mes cheveux en place et décidai de ne pas me raser. Peut-être qu’un cousin au douze millième degrés de Weasley aimait le look hirsute ? Quoi qu’il en soit, la barbe de trois jours faisait toujours son petit effet. Je retournai ensuite dans ma chambre, enfilai la robe (qui m’allait à ravir) et attrapai la note de Theo.
Draco, ton discours à intérêt d’être à la hauteur. Si non, je te botte les fesses. Autre chose, je t’interdis de te battre avec Potter, Weasley ou Granger; en tout cas pas à l’intérieur. Tu m’as compris ? Au fait mon Drakynet, joyeux anniversaire vieille branche. PS: Rase toi !
Je me surpris à ricaner bêtement puis descendais au salon où j’attrapai mes cadeaux pour les mariés. Une bouteille de whisky Pur-Feu de cent ans d’âge pour Theo et un petit serpent en pendentif façonné par des Gobelins pour Weasley -juste pour la faire enrager.- Irving !Il arriva dans la seconde, mes bottes en cuir de dragons dans les bras. Je lui octroyait un petit sourire et les enfilai rapidement.
- Si quelqu’un chercher à me joindre ou à me rencontrer aujourd’hui, dis lui que je ne suis pas disponible et que je le recontacterai dès demain.
- Très bien Maître.
- Je ne sais pas à quelle heure je rentrerais.
- Maître ?
- Irving.
- Je… Hum… Joyeux anniversaire Monsieur Malfoy.
- Merci Irving.
Je m’avançai jusqu’à la cheminée, prit une bonne poignet de Poudre de Cheminette et, une boule au ventre d’y retourner, lançai clairement et distinctement un « Poudlard ! » qui s’avéra plutôt chevrotant. Je débarquai dans l’ancien bureau de Rogue où une foule de souvenir remonta le long de ma colonne vertébrale, me faisant frissonner. Une fois seulement épousseter, un chœur de voix horriblement fausses m’accueillit. Vincent, Blaise et Theodore se tenaient devant moi, se balançant de gauche à droite dans une petite danse ridicule.
- Joyeux anniversaireuh, joyeux anniversaiaiaireuh Dracoooooo, joyeux anniversaireuh !
- Fermez la ! Sifflai-je à moitié amusé.
- Oh, Maitre Bonne Humeur est parmi nous, lança Crabbe.
- Qu’il m’avait manqué ! Ironisa Zabini avec un affreux et faux accent français.
- Quel plaisir que de voir mon témoin heureux le jour de mes noces ! Ajouta Nott avec un air de conspirateur. Tu ne t’es pas rasé ! Siffla-t-il soudain.
- Le charme de la barbe de trois jours, répliquai-je.
- C‘est évident, Hagrid va craquer.
- Oh Blaise, ta gueule !
Nous nous esclaffâmes puis Vincent et Blaise déguerpirent alors que j’écoutai d’une oreille passive Theo répéter ses vœux. « Amour éternel blablabla. Etoile scintillante blablabla. Vie à deux blablabla. Draco est con blablabla. »
- Pardon ? Rugis-je, le coupant.
- Tu faisais semblant d’écouter.
- Faux.
- Menteur.
- Toi-même.
- Ton discours est prêt ?
- Oui.- Tu ne vas pas me le montrer ?
- Non.- Putain Draco, tu es chiant de chez chiant !
- Theo, je me suis appliqué à écrire ce discours et comme tout ce que je fais, il est brillant. Fais moi confiance et en attendant, enfile tes chaussures, il va être l’heure d’y aller.
- Mes chaussures ? Je n’ai pas mes chaussures ! Où sont-elles, par le soutien gorge de Serdaigle !?
Je levai les yeux au ciel et m’affalai sur une petite banquette. Theo était déjà tête en l’air mais quand il était stressé, il devenait une véritable plaie et comme j’étais le mec le plus chanceux au monde, j’étais son témoin et je devais donc me le coltiner toute la journée. Pour la première fois, je respectai Ginny Weasley; elle allait devoir se le taper toute sa vie.
***
- C’est tombé un matin, une rouquine allait me voler mon meilleur ami. J’avoue que d’abord, j’ai vraiment détesté l’idée parce que bon, mon Nott épousant une Gryffondor c’était juste quelque chose d’incompréhensible, même pour un esprit vif et aiguisé comme le mien. Mais après, j’ai pensé que je la tenais ma revanche contre les Gryffy, oui, car un Nott de tous les jours devient vite insupportable. Alors Ginny, j’espère que tu es patiente ou alors que réussis à maitriser notre cher Theodore. Quoi qu’il en soit, je suis heureux pour vous. Oui Weasley, même pour toi. S’il y a bien quelque chose dont j’ai pris conscience en vieillissant c’est que l’on a tous le besoin viscérale de trouver la personne avec qui nous voulons passer votre vie entière et, même si je n’ai pas la chance de connaître ça, je sais que vous deux êtes fait pour vieillir ensemble. Je me rappelle exactement la citation Moldue que m’avait dis Theo durant notre dernière année à Poudlard, c’était la première fois qu’il me parlait de Ginny et j’ai vu ses yeux briller ce jour là. C’est là que j’ai décider de donner un peu d’importance à mon cœur. Ce jour là, Nott m’a dit « Au milieu de l’hiver, j’ai découvert en moi un invincible été. » -et après il a bafouillé qu’il ne savait plus quel Moldu avait dit ça- et aujourd’hui, vos noces sont l’été dans notre hiver. Vous êtes l’espoir pour notre génération estropiée alors je tiens à vous remercier pour nous faire tous espérer à nouveaux et, foi de Malfoy, je vous souhaite d’être très heureux parce que je ne ferai pas de discours à votre divorce. Et au fait, Nott, c’est Camus qui avait écrit ça.
Sans que j’ai pu dire chaudron, un boulet de canon aux cheveux roux se jeta dans mes bras. Ginny Weasley pleurait à chaude larmes et reniflait pitoyablement des remerciements dans mon cou. Derrière son épaule, je vis Theo les yeux brillants, un sourire éblouissant aux lèvres. Maladroitement, je tapotai doucement l’épaule dénudée de la jeune mariée puis la décollai de mon torse avant qu’elle ne ruine complètement ma belle robe.Soudainement, du coin de l’œil, je vis l’homme de mes rêves.
Brun, de longs cheveux rebelles, de grands yeux étincelants, un corps fin, élancé et musclé au possible, une peau caramel, des fesses rebondies moulées dans un pantalon en cuir, un torse bien dessiné et légèrement poilu que l’on devenait à travers une large chemise blanche. Le sosie de l’homme de ma vie me fit un sourire et s’avança vers moi.
Dure est la chute.
- Potter, lâchai-je.
- Malfoy, répondit-il avec un sourire.
- Quand es-tu devenu beau et bien habillé ? M’exclamai-je.
- Ravi de te revoir aussi Malfoy, je vais bien merci ! Et toi donc ?
- Commence pas Potty.
Harry Potter éclata de rire et je ne pus résister à l’envie d’esquisser un sourire. Quand il fut calmé, j’ajoutai:
- Non mais c’était une vraie question Potter.
- J’ai toujours été beau, fort, intelligent et courageux, tu étais juste trop bouché pour le voir.
- En tout cas, tu t’habillais terriblement mal.
- C’est vrai, approuva-t-il. Nous sommes tous les deux à la table des mariés. Hermione et Ron seront là aussi. Parkinson, Blaise et Crabbe également. C’est une sorte de rencontre au sommet.
- Rassure moi, la belette n’est pas devenu séduisant hein ?
- Je ne te savais pas drôle Malfoy.
- Après tout, nous n’avons jamais vraiment discuter tous les deux, c’est pour ça.
- Oui et c’est étonnant que nous n’en sommes pas venus aux mains encore. Ou aux insultes d’ailleurs. Même pas de regards assassins ? Waouh.
- J’ai promis à Theo de ne pas faire mon Serpentard belliqueux.
- Re waouh, ton ancien toi ne te manque pas ?
- Il te manque à toi ?
- Non.
- Alors arrête les questions connes Potty, sifflai-je un sourcil levé. Si tu parles pour ne rien dire, ferme la d’accord ?
- Tu le tiens encore bien ce rôle, se moqua-t-il.
Je lui fis un clin d’œil, me rendant compte que ce Draco Malfoy là ne me manquait pas. Cela faisait dix ans que je n’avais pas vu Potter et j’avouerai volontiers que le revoir me faisait du bien. Je n’avais pas envie de l’insulter ou de jouer à l’adolescent, j’avais envie de connaitre le Potter adulte -et tout cela ce n’était pas parce qu’avec dix ans dans la tronche, petit Pote Potter était devenu une bombe.
- Super ton discours, lança Potter en avançant jusqu’à la table des mariés, très… Malfoyen.¾ Tu ne connais rien des Malfoy, Potter.
- Très Dacrossien alors ?
- Ca me plait déjà plus.
Les deux restantes autour de la table étaient côtes à côtes, en face de Theo et Ginny, entre la belette et Zabini. Soulagé, je vis que Ron Weasley n’était pas devenu une bombe sexuelle. Ses cheveux étaient toujours du même orange carotte, ses yeux toujours du même bleu fade mais il semblait avoir perdu du poids et gagné en musculature. Sur ses genoux se tenait une jolie petite fille aux longs cheveux roux, qui m’envoyait un sourire charmant tout en me regardant droit dans les yeux. A coté d’eux, Granger discutait vivement avec Ginny, un petit garçon charmant endormi dans ses bras. Jolie famille, pensai-je amèrement me sentant une nouvelle fois très, très seul.
- Bonjour monsieur Malfoy, je suis Rose Weasley. Mon papa dit que vous avez une fouine, moi aussi j’en ai une et elle est de la même couleur que vos cheveux !
Potter, Vincent, Theo, Blaise et Pansy éclatèrent de rire alors que les oreilles de Weasley prirent une affreuse teinte rouge vif et que sa fille rayonnait sur ses genoux.
- J’en suis navré très chère Miss Weasley, lançai-je, mais je n’ai pas de fouine. De la même couleur que mes cheveux dis-tu ? Elle doit être très belle, comment s’appelle-t-elle ?
- Elle s’appelle Harry.
Etonné, je me tournai vers Potter qui souriait toujours. Une fouine qui s’appelle Potter ? Lors de ma dix-huitième année, je n’aurais fait qu’une bouchée du Sauveur si j’avais su ça.
- Papa m’a aussi dit que Maman t’avais donné un gros coup de poing quand elle était en troisième année.
- La troisième année, rétorquai-je, ce n’est pas l’année où ton père à craché des limaces ? Ah non, c’était en deuxième année.
- Tu as lancé un crache limace à papa, Monsieur ?
- Non, il voulait me le lancer mais le sortilège s’est retourné contre lui. C’était vraiment très drôle.
Rose Weasley rigola doucement, son qui attira l’attention de sa mère qui, quand elle vit la teinte des oreilles de son mari, le morigéna et lui demanda d’enterrer la hache de guerre. Weasley s’excusa rapidement puis se lança dans une conversation animée avec Potter et Granger. Sans trop m’en rendre compte, je me mis à bavasser des Alligators de York, qui faisaient une très bonne saison cette année, avec Blaise et Vincent.
***
La charmante petite Weasley semblait être tombée folle amoureuse de moi. Depuis plus de trois quarts d’heure, je la faisais tournoyer au rythme de chansons Moldues que je ne connaissais même pas mais j’adorai entendre son petit rire innocent quand j’inventais des pas de danse compliqués où elle se retrouvait la tête en bas.
- Monsieur Malfoy, je vous aime beaucoup ! Vous êtes mariés ?
- Malheureusement, non.
- Quand je serais grande, je vous épouserais !
J’éclatai de rire et posai la petite au sol. Elle remit correctement sa robe et me fit une petite révérence à laquelle je répondis en bon aristocrate. Ensuite, elle prit ma main et me traina jusqu’à la table où elle nous servit deux grands verres d’eau. Je plantai un chaste baiser sur ses cheveux et sortit discrètement de la Grande Salle. J’avais la folle envie d’une cigarette. Je restai devant les grandes portes et l’allumai rapidement d’un geste précis de la baguette. Jamais je n’aurais pensé revenir un jour à Poudlard et que l’endroit ait si peu changé. Mais, mise à part les restaurations et les travaux après la Grande Bataille, rien n’avait changé. L’endroit avait toujours cette atmosphère et, durant cette longue soirée, j’avais vraiment l’impression d’être rentré chez moi.
- Oh, tu es là Malfoy.
- J’étais en train de penser que rien ne changeait jamais vraiment à Poudlard. C’est vrai, tu viens toujours me faire chier au mauvais moment.
- Oh. Je ne voulais pas--
- Crétin de Potter, rigolai-je. Que veux-tu ?
- Pas grand-chose, je chercher quelque chose d’intéressant à te raconter depuis toute à l’heure mais il faut croire qu’une absence de dix ans, ça laisse des traces.
- Marié ? Lançai-je sans faire attention à son babillage.
- Nop. Même pas en couple, je n’ai pas la patience.
- Bienvenue au club. J’ai souvent l’impression qu’on se ressemble un peu trop tous les deux. Imagine si tu m’avais serré la main en première année, on serait devenu de grands amis.
- Ou alors on sortirait ensemble à l’heure qu’il est.
Là, ma belle assurance fondit comme neige au soleil. Je laissai tomber ma cigarette qu’il ramassa et fuma tranquillement, un sourire au coin des lèvres. Il savait que je n’étais pas hétérosexuel, comme beaucoup le savait, et il essayait de faire reprendre nos petites piques verbales d’adolescents.
- Je n’entrerais pas dans ton jeu Potty, j’ai passé l’âge.
- Quel jeu ?
- Celui des répliques assassines. Je ne cautionnerai rien sur ma sexualité parce que c’est ma vie et que ça ne te regarde en rien Potter.
- Je m’en moquerai si je ne méprisai pas les gens qui le font. Et je t’assure qu’en Roumanie on en bave bien plus qu’en Angleterre là-dessus.
- Qu’est-ce que tu veux dire par là Sauveur ?
- Que moi aussi j’aime la queue ?
J’éclatai d’un rire tonitruant. Un Potter vulgaire, il gagnait des points. Sans mots, je récupérai ma clope et la terminait sous ses protestations. Nous restâmes ensuite un long moment sous le ciel d’Ecosse, je sentais régulièrement des frissons d’excitation remonter le long de ma colonne vertébrale. J’avais toujours eu envie de baisé Potter, enfin depuis notre huitième année à Poudlard.
- Je m’ennui, lançai-je.
- J’ai froid, répliqua-t-il.
Je me retournai et m’appliquai à le déshabiller du regard. Farouchement, il resta planté devant moi, acceptant mon agression visuelle. Sans un seul centimètre carré de tissus, il devait être sexy à se damner. Je lui tendis la main, sans lâcher son entre jambe des yeux. Il prit ma main et je transplanai directement dans ma chambre où Irving faisait les poussières. En un regard, je le fis disparaitre.
- Joli, souffla Potter en s’avançant jusqu’à ce que nos torses se rencontrent. Je parle de la pièce, bien sur.
- Oui, bien sur, répondis je en déboutonnant sa chemise.
Je n’avais pas envie de palabrer. Des mots, Potter et moi en avions assez échangés dans nos vies. Quand j’eus libérer son torse, je le dévorai du regard. Son torse était parfait. Fin, musclé, doré : appétissant. De légers poils noirs sortaient de son pantalon bien trop taille basse pour que je garde les idées claires. Je me consumais.Potter pencha la tête sur le coté, mordilla légèrement sa lèvre inférieure puis laissa glisser ses mains sous ma robe de soirée. Je me retrouvai vite également torse nu et le Garçon-Qui-A-Survécu laissa trainer ses doigts sur les cicatrices qui me barraient l’estomac.
- Sectusempra ? Souffla-t-il.
- Lucius Malfoy, répondis-je.
Il se baissa souplement et laissa le bout de son nez vagabonder sur mes vieilles balafres. Je fermai les yeux, simplement, et me laissai porter par les sensations. Il dégrafa habilement les boutons de mon pantalon puis se releva, cadenassant ses doigts dans les passants de ceinture avant de souder ses lèvres aux miennes. Je laissai mes doigts griffer son dos, n’ayant cure de ses grognements que j’avalais à même ses lèvres. Je murmurai un sort et fis disparaitre son pantalon. Sur le coup de la surprise, il arrêta tout mouvements et me lança un drôle de regard. D’un autre murmure, j’allumai la chaine hifi et il sauta sur mes hanches, ses jambes enroulées atour de moi.
La dernière chanson que j’avais écouté résonna, un rythme de percussion entrainant avant que le chanteur Moldu ne se mette à beugler comme un fou. Drôle de chanson pour baiser. Me prenant en traitre, Potter murmura lui aussi ce fameux sort mais m’enleva et mon pantalon et mon boxer. Il eut un grognement appréciateur quand je le plaquai contre la porte close de ma chambre. Avec un clin d’œil, je fis glisser mes mains dans son boxer, sous ses fesses et fit valser le bout de tissus en trop. Ensuite, j’invoquai le tube de lubrifiant dans une de mes tables de nuit avant d’en déposer une noisette dans la paume de ma main. Potter fit tomber son front contre mon épaule en gémissant. Son érection remontait contre son ventre, rougie et gonflée. Le chanteur se mit à gémir. J’avais toujours trouvé la voix de ce Moldu à tomber mais ses gémissements ne valaient rien comparé à la voix étranglée de Potter qui résonnait à mes oreilles, gémissants des syllabes incohérentes et des insanités. En rythme, je préparai mon entrée dans le royaume de Potty. Mes doigts en lui, sa voix à mon oreille et le rythme entrainant de la chanson, c’était plus qu’érotique. C’était un appel à la baise et à la luxure.
They don’t believe in us but I believe in the enemy.
Harry Potter, mon ennemi le plus proche.
- Prêt ? Soufflai-je, recouvert de sueur et tremblant.
- Ta gueule, souffla-t-il avant de mordre à pleines dents mon épaule.
Le chanteur se mit à scander le refrain. Je m’enfonçai en Potter à chaque fois qu’il répétait le mot du refrain. Une de mes mains trouva le sexe de Potter, mes doigts s’enroulèrent autour de sa virilité et prirent le même rythme que mes hanches. Rapidement, les « Destroya » du chanteur se transformèrent en Potter scandant mon nom et en mes râles indécents de plaisir.Tout en perdant complètement la tête, je sentis Potter venir dans ma main avant de caresser mes cheveux mouillés de sueur et de coller son front au mien. De plus en plus fort et sauvagement, je le prenais contre cette porte qui risquait de craquer à force de recevoir nos poids sur elle. La langue de Potter se fraya un chemin sur mes sourcils, mon nez, mes lèvres avant de forcer l’entrée de ma bouche. Le baiser se fit profond, abyssal, bien plus tendre que mes coups de hanches énervés. Ses mains s’accrochèrent à mes fesses, je bus un de ses petits rires quand ses doigts se firent taquin et finalement, je balançai mon visage en arrière et eut un de orgasmes les plus puissants de toute ma vie.
Je n’entendais même plus la musique. Il n’y avait plus que mes jambes flageolantes, les doigts de Potter en moi, moi en lui, ses jambes autour de moi et sa bouche qui avait reprit la mienne. Tremblant, je tombai au sol, vidé. Il s’éloigna doucement de mon sexe et s’installa à califourchon sur mes hanches. Ses yeux verts brillaient plus que jamais et subitement, la férocité et l’animalité en moi fondirent. Je passai mes bras autour de ses épaules et le forçait à s’allonger contre mon torse. Ses doigts jouèrent avec les poils blond du bas de mon ventre, je nous fis transplaner sur le lit.
- Reste dormir, Harry… soufflai-je.
Potter se roula en boule contre moi et ferma les yeux. Je fis la même chose, emplit d’un sentiment de plénitude absolu. Dans un sursaut d’énergie, je soudai ses doigts aux miens et rouvrais les yeux pour faire fermer les rideaux de ma fenêtre.
- Je suis amoureux de toi, connard de Potty. Depuis bien trop longtemps, enfoiré de mes deux.
Je plantai un baiser sur le bout de son nez et souris. C’était déjà le matin.
***
C’était tombé ce matin là, Potter était un véritable connard. Et j’étais seul dans mon après-midi consumé.
Le CD que j’avais enclenché tournait encore. Je grognai et me levai. J’étais dans une drôle d’humeur. Heureux mais énervé. Qui aurait pu penser que de un, j’allais un beau jour me taper Potty et de deux que ce soit lui qui parte comme un voleur ? Sur cette satané porte, il avait collé un mot. 12:30, tous les jours. Qu’est-ce qu’il voulait dire ce Sauveur de mes deux ? De la merde sûrement, il restait petit pote Potter, rien d’autre. Rien de plus surtout. A part un super bon coup.
- Irving ! Beuglai-je.
L’elfe arriva, tirant compulsivement sur son tee-shirt.
- Mon café !
- Maitre, monsieur Potter--
- Mon café ! Rugis-je une nouvelle fois.
Il s’inclina et revint rapidement avec une tasse de café fumante. D’un regard assassin, je lui fis comprendre qu’il avait tout intérêt à partir vite fait. Il transplana, me laissant seul avec ma fureur. J’essayai d’arracher ce foutu bout de papier de ma porte mais il ne bougea pas d’un pouce.
- Potter, tu es un véritable connard ! Me mis-je à hurler avant de boire mon café d’une traite.
J’avais l’impression d’être une Poufsouffle trahie dans son ego. Quand nous avions croisé nos doigts, j’avais pris ça pour une promesse. Car même après dix ans d’absence, je croyais encore que Potter pouvait jouer un rôle dans ma vie. Le premier rôle même. Je me l’avouais volontiers, pour moi cette partie de jambe en l’air n’était pas que cela, c’était ce que j’avais voulu depuis très longtemps, déjà même quand nous étions tous les deux à Poudlard.Pour calmer mes nerfs, j’allais prendre un bain puis plongeai le nez dans les dossiers parfaitement rangé sur mon bureau. J’y restai jusqu’à tard dans la nuit, envoyant chier Irving et mes visiteurs. Je voulais être seul et fulminer contre cet enfoiré de Potter. Encore très énervé, j’allai me rouler en boule dans mon lit et mon complexe de Poufsouffle revint alors que je me mis à pleurer de rage, le visage noyé dans mon oreiller qui empestait la menthe poivrée, comme les cheveux de cet enfoiré.
J’en pris conscience le matin suivant. Décidément, les matins rimaient souvent avec mes putains de prises de conscience. Depuis dix ans, je me noyai dans n’importe quel article de la gazette sur le Sauveur national, avant cette longue absence, mes combats avec cette enflure me faisait me sentir vivant et ce pendant plus de huit ans et maintenant, j’attendais pitoyablement qu’il revienne sur son cheval blanc. J’avais atteint le point de non-retour et j’étais la groupie numéro un de Potty. Harry. Potty. Cet enfoiré.
J’étais un toxico, rien de plus, rien de moins et cet enfoiré était ma came, mon dealer et mon paradis artificiel. Sans mots, Irving m’apporta mon café. Je ne le bus pas, ne le regardai même pas. Il était bientôt douze heures trente, j’étais plus qu’en retard au Ministère mais je restai habillé d’une chemise en lin et d’un jean brut, les bras ballants au milieu de ma chambre, les yeux rivés sur ce putain de mot sur ma porte. Soudainement, il se mit à briller de mille feux. Un coup d’œil à ma pendule m’indiqua qu’il était 12:30 pile. Intrigué, je m’approchai et l’effleurai du bout des doigts. Je n’eus même pas le temps de l’insulter que je me sentis comprimer, comme si on me poussai dans un tuyau et que je pouvais ni réfléchir, ni respirer. Chancelant, j’arrivai dans une grande pièce chaleureuse.
- Portoloin, grognai-je. Connard de Potty !
- Tu as mis moins de temps à comprendre que ce que j’aurais pu croire.
Je me retournai et le trouvai, nonchalamment appuyé contre un pilier. Je courrais jusqu’à lui et lui décochai un coup de poing. Il recula de quelques pas, se tenant la mâchoire mais ses yeux brillaient. J’eus envie de les lui crever, ses putains d’yeux.
- Tu fais ta Poufsouffle au cœur brisé, Malfoy ?
- Je te hais Potty ! Je te hais !
- Je sais, je sais… chantonna-t-il. Thé ?
- Où sommes-nous enfoiré ?
- Roumanie, répondit-il.
- Et qu’est-ce que je fous en Roumanie ?
- Nous discutons comme des gens civilisés.
- Je ne veux pas discuter avec toi.
- Non ?
- Non.
- Tu ne te demandes même pas pourquoi j’ai mis ce Portoloin dans ta chambre Malfoy ? Bien sur que tu te le demandes mais tu ne veux pas te faire de fausses idées, c’est exact ?
- Je ne vois pas de quoi tu parles Potty.
- Je ne dormais pas avant-hier soir.
Je tournai les talons, ne voulant pas le voir. Comment en dix années n’avais-je pas réussi à combattre mon cœur ? C’était des conneries, on ne ressentait pas le même sentiments toute sa vie, ça faisait dix-huit ans qu’il me hantait, il était peut-être temps que ça se termine, non ?
- Je te hais Potter, répétai-je.
- Moi aussi Draco.
- Et je hais le fait que ce soit toi qui domine cette putain de situation ! C’est toi le faible de nous deux, moi je suis celui qui mène la danse ! Ca fait dix-huit années que mon monde tourne autour du petit pote Potter, il serait peut-être temps que cela s’arrête non ? Et bien non, tu es toujours là à faire de ma vie un enfer ! Si tu ne dormais pas quand j’ai avoué ma faiblesse, pourquoi tu n’as rien dit ? Pourquoi tu es partit ? Je te hais Potter, plus que je n’ai jamais haïs. Je te hais plus que j’ai haïs mon père et Voldemort ! Tu es mon ennemi parce qu’il n’y a que toi qui puisse me faire du mal.
- Draco…
- Ta gueule ! Ferme ta grande gueule ! Quand repart ce Portoloin de mes deux ?
- Demain. Midi trente. Je pensais que nos retrouvailles ce passeraient mieux.
- Ah oui ? Tu croyais ça ? Tu es toujours aussi naïf.
- JE PENSAIS QU’AU MOINS TU ME LAISSERAIS EN PLACER UNE ! Hurla-t-il soudain.
Je sursautai et me retournai. Au moins, je ne m’attendais pas à cette réaction là. Je fronçai les sourcils, il se tenait droit comme un I, les poings fermés et le regard lançant des éclairs. Inconsciemment, je m’avançais de quelques pas. Il me vrilla du regard.
- Je t’écoute, soufflai-je.
- Je n’ai plus envie de te le dire.
- Hé bien moi maintenant, j’ai envie de l’entendre !
- Tu me fais chier Malfoy.
- C’est comme ça que ça marche entre nous.
- Ouais et bien ça me fait chier aussi.
J’avançai encore un peu, il me regardait les sourcils froncés. Mais j’avançais, j’avais besoin d’avancer jusqu’à lui, c’était viscérale. J’avais besoin d’une confrontation, il en résulterait ce qu’il en résulterait. J’avançais encore, il ne bougeait pas, essayant de me tuer par son seul regard. Mais j’avançai, jusqu’à ce que nos torses cognent l’un contre l’autre. Je posai mes mains sur ses épaules, il enroula ses doigts autour de mon cou.
- Tu vas me tuer à la Moldue ? Soufflai-je.
- Je le devrais.
- Alors fais-le.
- Et je te suivrais directement.
Je lachai ses épaules et attrapai ses doigts. Il se laissa faire, même quand je nous fis mettre nos quatre mains dans les poches de sa cape.
- Ne meurs jamais, souffla-t-il.
- Dis le moi, Potter.
Ses traits se fermèrent. Je me rendis compte à ce moment là que cette situation était folle. Potter et moi en Roumanie, nous noyant dans les non-dits.
- Tu n’as pas compris Malfoy ? Lança-t-il.
- Si.
- Alors pourquoi tu fais chier le monde ?!
- Je veux l’entendre. Je veux être sur.
- Tu es chiant.
- Dis-le.
Compulsivement, ses mains se resserrèrent sur les miennes. Si fortement que je grimaçais sous la douleur. Subitement, les traits de Potter se déformèrent et ses yeux se mouillèrent. Je levai un sourcil interrogateur, il reprit son air naturel. Je cherchai à croiser son regard, il préférait fixer mon menton ou par-dessus mon épaule, ses yeux papillonnant d’un point à l’autre mais revenant souvent se poser sur mes lèvres. J’esquissai un petit sourire. J’avais bien compris finalement.
- Je suis partis parce que je le devais et tu dormais si paisiblement que je n’ai pas voulu te réveiller. T’étais beau avec ton petit sourire ce matin là et si j’avais eu le choix, je serais resté mais j’avais un Portoloin à attraper tu sais. Et puis j’avais aussi eu peur que tu m’aies dit ce que tu m’as dit comme ça, sur le coup. Et puis c’était trop beau pour être vrai, j’ai envie d’entendre ça depuis ce jour dans la Salle sur Demande, c’est pour cela que je t’ai sauvé la vie ce jour là mais tu étais tellement dans ton rôle de mauvais Mangemort que tu n’as rien compris.
- Et toi l’année d’après, tu étais tellement dans ton rôle de Héros lors de notre huitième année, tu n’as rien compris non plus. Et après tu es partis.
- Et après je suis partis… souffla-t-il. Mais je suis revenu et étais trop occupé. Et puis rien ne me disait que tu pourrais être intéressé par quelqu’un comme moi.
- Dis-le maintenant, murmurai-je, le nez dans son cou.
- Non. Trop risqué.
- Dis-le, répétais-je avant de lécher sa clavicule.
- Tu l’as déjà compris, à quoi ça servirait ?
- A me faire plaisir…?
Il sourit, j’avais perdu la partie. J’avais conscience de ne pas vraiment connaître Harry mais c’était comme si la mécanique de son cerveau m’était particulièrement familière. Je savais comment il réfléchissait et je venais de lui montrer une bonne façon de repousser son aveu.
- Alors là, je sais comment te faire plaisir à coup sur, Draco.
Doucement, il me poussa jusqu’au lit. Cette fois ci, nous ne baisâmes pas mais nous fîmes l’amour. Une partie de mon cerveau me criait que je ne méritais pas ce qu’il m’arrivait mais les cris indécents que m’arrachait Harry couvraient les tribulations de mon encéphale.
Très longtemps après, quand nos corps poisseux reposaient paisiblement l’un contre l’autre, j’entendis Harry murmurer un sort pour fermer les rideaux avant d’embrasser doucement une de mes tempes et de caresser mes cheveux.
- T’es vraiment le plus beau connard dont je sois tombé amoureux, salaud.
Ce n’était qu’un souffle. Je fis semblant de dormir, un sourire flottant sur mes lèvres. Entre mes cils, je vis la lumière se lever dans la pièce. Mon cœur se réchauffa et je raffermis ma prise autour de ses hanches.
Notre histoire de haine, c’était une histoire de matins.
C'était finalement une histoire d'amour, c’était tombé ce matin là.
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