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Errand Boy, le vrai
Par Senjougahara
Harry Potter  -  Humour/Mystère  -  fr
2 chapitres - Rating : T (13ans et plus) Télécharger en PDF Exporter la fiction
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Emo Boy

Disclaimer : Tous les personnages appartiennent à JKR, sauf Nanase

Paring : Regulus B. x Draco M, parce qu’ils le valent bien :p

Résumé : Draco Malfoy - accompagné de Blaise Zabini et de leurs fidèles animaux de compagnie, Ratatosk et Hunter Garcia – décide de sauver le monde de la menace d’Albéric, le magnifique et non moins maléfique mouton roi des elfes. Sauf qu’en fait, ce n’est pas du tout ça l’histoire. Ou si peu.

 

Première partie : Fugues

Fugue n°1 : Emo-Boy

POV Draco

Je suis rentré au manoir, tout à l'heure. Mère était là à m’attendre à la sortie du Poudlard Express.

A ses côtés le vieil Athanase notre majordome - titre désormais honorifique puisqu'il entretient seul le Manoir depuis le départ de Dobby - semblant vouloir montrer au Monde sa fierté de travailler pour notre illustre famille, le visage froid et le port droit malgré son âge avancé.

Je me suis approché d'eux et les ai salués, au milieu d’une foule grouillante où toutes les ascendances se mêlent, assailli par une nuée de gamins impatients.

Mère s'est contentée de me fixer pendant de longues secondes, me détaillant comme si c'était la première fois qu'elle me voyait. C'était peut être le cas. Elle s'est reprise grâce à l'intervention discrète du vieil homme à ses côtés. Alors, elle prend mon visage entre ses doigts fins et dépose un baiser sur mon front.

« Je suis tellement contente de te voir, mon fils. » Elle souffle.

Elle souffre.

Elle ment.

Je sais que je ressemble trop à mon père pour que me regarder ne lui rappelle pas qu'il est loin, en prison. Je frissonne au souvenir de ses gardiens.

Mère attendit qu'Athanase prenne mes valises, puis elle s'est retournée et nous l'avons suivi sans rien dire. De toute façon il n'y avait rien à dire, que de grossiers mensonges auxquels nous ne pourrions de toute façon pas faire semblant de croire, tous les trois.

Un portoloin nous a conduits devant les grilles du Manoir. Nous avons traversé le parc, mère fixant avec intensité la demeure (probablement pour ne pas apercevoir les paons déambulant dans les jardins), moi observant mère. Sa peau était-elle aussi pâle d'habitude ? Notre vieux majordome était, lui, le regard dans le vague.

« Monsieur, souhaitez vous que je défasse votre valise ? » me demande ce dernier une fois que nous sommes arrivés dans le hall.

« Je vais m’en occuper moi-même, merci. Monte la juste dans ma chambre.»

« Entendu, monsieur. »

Je rejoins ma mère dans le salon où elle est entrée.

En entendant mes pas, elle se retourne. J’en profite :

« Je ne suis pas très en forme, je peux me passer de dîner ? »

Elle acquiesce.

Je monte à la suite de l'autre.

L’autre, Athanase.

Il a toujours été là depuis que je suis né. Discret, mais là. Lors de ma visite à Azkaban j’ai pu pour la première fois depuis longtemps participer à un semblant de conversation avec mon père et il m‘a raconté ce qu’il savait sur le vieillard.

Ce n’était peut-être pas désintéressé. Probablement pas. Mais ça m’a fait plaisir quand même. Pourquoi je pense que transmettre les souvenirs d’une enfance heureuse à son enfant n’est pas désintéressé ?

Tout simplement parce que je connais mon père et sa fierté, parce que j’en ai hérité. Il ne doit probablement pas supporter qu’une créature capture à son insu des morceaux de son âme que ce soient des souvenirs heureux ou même de simples sentiments.

Il m’a donc raconté que lui aussi avait grandi dans les jambes du vieux majordome. Oui, du vieux. Il semblerait qu’il n’ait pas vieillit d’un iota en plus de trente ans, le majordome. Il m’a dit qu’il se demandait maintenant si ce n’était pas un automate, un autre artefact de la famille. Et ça m’a fait sourire. Et il m’a répondu avec un regard confiant, un peu moqueur – le premier – que je verrais dans quelques années. Je lui ai répondu que lui aussi pourrait le voir, qu’il sortirait bientôt, qu’on comprendrait qu’un Malfoy n’avait rien à faire à Azkaban, mais il n’a pas répondu. Et les geôliers sont revenus. Fin de la visite.

Je te vengerais, père.

Mais, là, je ne le venge pas : je marche. Et je ris jaune en pensant à ma naïveté. Je le vengerais de qui ? Potter à cause de qui il est arrivé là bas ? Le Ministère qui pour la première fois ne se laisse pas corrompre ? Ou encore le Seigneur des Ténèbres qui ne l’en sort pas ? Je crois que le moins suicidaire est de s’en prendre à Potter. Oui, Potter victime ça sonne bien.

Ca ne changera pas nos habitudes, c’est sûr, mais tu va la sentir passer cette année, Potter.

Cmb

J’ai des images extrêmement choquantes et absolument dégoutantes qui me viennent à l’esprit.

Blaise tu vas me le payer…

Je me lève du fauteuil sur lequel j’étais assis. Je sors de ma chambre et me dirige vers la volière.

Je jette brutalement, presque sauvagement un morceau de parchemin traînant sur la table basse, sur mon bureau. (1)

« Zabini, sors de mon corps ! » Je griffonne.

Je griffonne ? 

Ah, ça non. Je ne griffonne pas. Je serpente alors ?

Non : J’écris !

Je rajoute entre parenthèses : « Tout de suite ! »

Pas la peine de signer - c’est pour Zabini.

J’enfile une noble robe de chambre et de non moins nobles chaussons et me dirige vers la volière.

Je traverse le Manoir en saluant les portraits de mes ancêtres, malgré leur regard désapprobateur. Les bougies s’allument en s’éteignent sur mon passage et je n’ai donc pas à les supporter très longtemps. J’arrive à la porte de la cour arrière et me prépare à affronter un terrible ennemi : la fraicheur de la nuit. Je serre consciencieusement les pans de ma robe de chambre contre moi, ouvre la porte et traverse à toute allure l’espace qui me sépare de la volière. Mais pourquoi on ne m’autorise pas à garder Ratatosk dans ma chambre, hum ? Attraper une pneumonie c’est bien mieux, évidement. Et pourquoi on se moque de son nom, d’abord ? Ratatosk c’est très noble comme nom, pour un hibou. Ils n’y connaissent rien, c’est tout. Moi au moins je l’ai pas appelé Eclair, Tornade ou encore pire, Hunter Garcia, comme Blaise.

J’accroche mon message à la patte du gracieux Ratatosk et retourne dans ma chambre sous le regard encore plus désapprobateur de mes ancêtres. Je dois être un peu décoiffé. Je passe ma main dans mes cheveux et en ressort quelques plumes.

Ratatosk, tu va me le payer petit ingrat ! C’est comme ça que tu me remercie de toute l’attention que je te porte ?

C’est le cœur envahi par la rancœur que je m’affale sur mon lit, aussi dignement qu’il est possible de s’affaler - c'est-à-dire comme un compsognatus unijambiste – avant de hurler de douleur.

« Par toutes les saintes BARBES de Merlin, qui est le CRETIN qui m’a foutu un … »

Je regarde l’objet de ma haine instantanée mais néanmoins éternelle.

« …Un coffret ? »

J’hésite entre le jeter de l’autre côté de la pièce et satisfaire ma curiosité, pas que ce soir incompatible mais je crois que je me sentirais idiot à le jeter puis aller le rechercher. Et puis c’est probablement ce qu’il veut, le fourbe. Parce que c’est fourbe d’attaquer un homme dans son lit, vous en conviendrez.

Je l’observe donc de plus près, il est couvert d’une fine couche de poussière que je retire du bout des doigts. Un déclic se fait à l’apparition du blason : Black.

Je crois que j’ai la clef.

Je vais jusqu’à mon  bureau et sort du tiroir une minuscule clef argentée, celle que j’ai reçu le jour de mes 16 ans d’un expéditeur inconnu – ou presque, le seul indice que j’avais étant sur l’enveloppe le sceau de cette même famille « Toujours Pure », mais dont le dernier membre vient de mourir.

Un héritage donc ?

J’ouvre le coffret. Il y a un anneau finement gravé à l’intérieur, je l’enfile.

C’est sympa il est juste à ma taille ! Attend … il me paraissait plus large tout à l’heure. (2)

J’essaie de le retirer, sans succès.

« Pas très prudent Monsieur l’Héritier » J’entend.

Je regarde autours de moi. Il n’y a personne. J’essaie d’autant plus de retirer l’anneau, mais rien n’y fait.

Et l’autre me parle.

 

(1) Je dois la première partie de la phrase à mon professeur de Géométrie appliquée. La version originale était « Vous devez la jeter brutalement, presque sauvagement, sur la table » en parlant… d’une formule. Ca m’a fait rire. Le yaoï me perdra :p

(2) J’ai été tentée, mais non, pas une deuxième fois (huhu)

A bientôt !

 
 
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