Disclaimer :Tous les personnages appartiennent à JKR
Prairing :HPDM (oui,oui toujours)
Rating :T+
Note : Je me suis décidé à tenter ma chance pour le concours! Une idée a jallit de ma tête en lisant la news et je me suis lancé sans plus attendre sur cet OS!
Bonne lecture à tous ^^
Mauvais karma
C’était à croire que son karma lui jouait encore un coup foireux, lui qui n’avait jamais été très sympa durant son enfance, encore moins à son adolescence… Il lui avait pourri l’existence et restait décidé à continuer sur cette lancée.
Mais comment avait-il pu en arriver là ? Il ne cessait de repasser en boucle le cours de ces derniers jours pour trouver d’où venait la poisse qui lui valait d’être enfermer avec son ennemi de toujours : Draco Malfoy.
Ca avait commencé avec cette idée de Ginny d’organiser une soirée chez elle et Blaise pour le Noël de cette année. Avec pour invités les anciens élèves de Poudlard, proches des deux tourtereaux. Evidemment, lui, Ron et Hermione étaient invités étant l’ex, le frère et la belle sœur de cette dernière. Mais ce à quoi il n’avait pas pensé, c’était que Blaise venait de Serpentard et que, si lui était relativement sympa, il avait hélas des amis pires que douteux, en particulier un blondinet prétentieux qui passait son temps à l’emmerder au plus haut point jusqu’à l’en faire sortir de ses gonds et l’amener souvent à sortir sa baguette.
Ron et Hermione avaient insistés (surtout Hermione), pour aider aux préparatifs et étaient donc venus en avance pour les épauler dans leur tâche. Harry quand à lui, fignolait les derniers dossiers sur son bureau au Ministère où il occupait le poste d’Auror. Et quand il eut fini avec sa dernière affaire, il partit acheter une bouteille de champagne et une boîte de chocolats en guise de présent pour ses hôtes. Ce n’est que lorsqu’il arriva devant l’immeuble de ses amis que son calvaire commença. Après avoir passé la porte, il tomba nez à nez avec celui-qu’il-valait-mieux-éviter, du moins de son point de vue, qui le regardait depuis l’ascenseur avec son habituel air mauvais qui lui était spécialement destiné.
Ginny avait voulu d’un quartier moldu, ce que Blaise avait longtemps contesté, mais il ne pouvait décidément rien refuser à sa dulcinée, la preuve en était là.
Il s’était avancé lentement, pesant le pour et le contre de monter avec l’énergumène de blond et s’était décidé à lui tenir tête une fois de plus. Il était à peine monté dedans, ils avaient à peine franchi quatre étages (Blaise et Ginny habitant au vingtième), que la cage qui leur servait de transfert entre le hall et l’appartement de leurs amis, fit un bruit sourd et se bloqua brusquement les faisant tous deux perdre l’équilibre.
« Merde Potter ! Ta poisse légendaire a encore frappé… », avait lancé le blond énervé. Ce à quoi Harry avait répondu par un regard noir et meurtrier.
Et voilà bien une heure qu’ils étaient bloqués comme deux imbéciles sans moyen de communication avec l’extérieur et le concierge étant rentré chez lui pour fêter Noël dignement, impossible d’appeler « à l’aide » via le bouton de secours… Autant dire que la soirée allait être longue, très longue !
Ils s’étaient tous deux assis, le dos appuyé contre la façade, leur cravate dénouée et leur vestes retirées dû à la chaleur qui régnait dans la cage qui les gardait prisonniers. Ils regardaient devant eux et évitaient de croiser leur regard. Ce n’est que quand Harry regarda attentivement avec un ennui profond, la boîte de chocolats qu’il avait acheté que Draco tourna les yeux dans sa direction.
« Et bah, tu t’es pas foulé à ce que je vois ! Sympa des chocolats bon marché pour Noël, belle preuve d’amitié Potter ! », railla ce dernier. Harry soupira d’énervement avant de lui répondre.
« Je te signale que c’est l’intention qui compte !
- Pff, l’intention tu parles ! C’est pas un soir pour bouffer des chocolats merdiques, c’est Noël Potter, Noël ! Synonyme de repas festin et tous les produits coûteux du commerce, donc les meilleurs ! Tu parles d’un respect pour tes potes ! », ricana-t-il.
« Ce n’est pas une boite de chocolats hors de prix qui définit l’amitié Malfoy ! De toute façon, qu’est-ce que tu y connais à l’amitié ? Tous tes esclaves t’ont lâchés après la guerre à part Blaise, qui, je ne sais pas comment, continue à te supporter ! »
Malfoy lui lança un regard profondément mauvais avant de se lever et d’avancer dans sa direction pour se poster devant lui et le regarder de toute sa hauteur.
« C’est sûr que quand on s’appelle Potter, on a des tonnes d’amis qui vous tendent la main et qui vous mangent dedans dès que possible. Ne rêve pas trop Potty, la moitié de tes amis sont des fans merdeux qui feraient tout ce que tu leur dirais de faire et devine quoi, c’est synonyme d’esclave », sourit-il mesquinement.
Une rage sans nom s’empara d’Harry en cet instant et il se leva à son tour pour être à hauteur de celui qui la ravivait chaque fois qu’ils avaient le malheur de se croiser.
« Désolé que tu n’arrives toujours pas à digérer le fait que j’ai rembarré ta poignée de main en première année, mais contrairement à ce que tu penses, ils sont mes amis, j’ai trop de respect pour eux pour les condamner à l’état d’esclaves comme tu faisais avec tes deux acolytes qui te servaient de gardes du corps. Et puis, encore une fois que connais-tu du respect Malfoy ? »
Il prit le temps de plonger ses rétines dans celles de Potter et de les crever mentalement en respirant profondément pour ne pas cogner le binoclard pestiféré et étira ses lèvres d’un sourire en coin, une lueur brûlante éclairant ses yeux froids.
« Tu n’as pas tant changé en quatre ans à ce que je vois. Toujours présent pour rétorquer à la moindre de mes remarques désobligeantes à ton égard, on se croirait presque à Poudlard.
- Tu n’as pas changé toi non plus. Toujours aussi méprisant, prétentieux et suffisant, toujours à faire chier son prochain par simple plaisir. Comme tu dis, Poudlard n’est pas si loin que ça finalement », il esquissa un sourire amer à cette allusion.
Après un dernier échange, le blond lui tourna le dos et repartit s’affaler par terre les jambes écartées, la tête en arrière, les bras posés négligemment sur ses genoux repliés et un soupir s’échappa de ses lèvres. Il était légèrement décoiffé et cela lui donnait un air négligé qui le rendait plus séduisant encore. Harry ne put s’empêcher de remarquer le charme qu’il émanait naturellement et éprouva une certaine jalousie de ne pas avoir un aussi bel aspect. Il dût s’attarder sur lui un peu trop longtemps car Malfoy pencha légèrement la tête vers lui, un sourcil relevé interrogateur.
« Qu’est-ce qui t’arrive Potter, t’as le cerveau ramolli ? Ou est-ce ma sublime beauté qui t’as coupé le souffle ? »
Harry fit une grimace par réflexe, bien qu’il l’avait envié quelques secondes à peine sur son physique avantageux, ce qui fit ricaner Malfoy qui baissa la tête pour la rentrer entre ses jambes. C’est là qu’Harry remarqua une petite boîte de chocolats sûrement d’une grande qualité, ainsi qu’une bouteille de champagne, dix fois plus chère certainement que la sienne, mais il se rendit compte qu’ils avaient acheté la même chose.
«On avait l’air vachement inspiré… », dit-il blasé
Draco releva la tête et suivi le regard de Harry posé sur les fameux « présents » communs.
« Oui en effet », répondit-il. Puis comme si son geste était des plus normal dans une telle situation, il prit sa propre bouteille, la déboucha et en bu une gorgée au goulot sous le regard effaré de son voisin.
« Bah quoi ? On est bloqué ici pour une durée totalement indéterminée avec pour seules vivres, les « cadeaux » de nos amis qui ne savent même pas que nous sommes juste en-dessous d’eux. Alors autant qu’ils servent ! »
Harry le regarda sceptique
« Oh allez, te fais pas prier Potter, débouche ta bouteille et viens trinquer »
Harry hésita encore, puis alla chercher la sienne et en fit de même.
« A la tienne le balafré », dit le blond lui tendant sa bouteille.
« Ouais, à la tienne la fouine ».
Ils étaient bloqués depuis plusieurs heures déjà et avaient entamé plus de la moitié de leur bouteille respective. Harry avait chaud, il transpirait et sa vision se troublait par moment. Draco de son côté n’était pas dans un meilleur état. Des gouttes de sueur perlaient sur son front qu’il essuya machinalement de sa main gauche avant de regarder son compagnon de picole retirer ses lunettes pour s’essuyer les yeux.
« Alors Potter, on ne tient pas l’alcool à ce que je vois », dit-il en essayant de garder ses yeux fixes.
« Toi non plus apparemment », répondit Harry en le regardant à son tour sans vraiment y voir grand chose, ses lunettes n’étant plus sur son nez. Draco lui, voyait très clairement un éclat émeraude devant lui, un éclat qu’il n’avait jamais perçu toutes les fois où il s’était retrouvé en face de Potter. Cela dut l’éblouir plus qu’il ne le cru car sans qu’il ne s’en rende compte, l’éclat avait disparu et le balafré avait remit ses lunettes. Celui-ci peinait à garder un regard fixe sur quelque chose et cette faiblesse le fit sourire narquoisement.
« Aurais-je enfin trouvé une arme capable d’atteindre notre sauveur de tous les temps ? », dit-il cynique.
« De quoi tu parles ? », demanda Harry qui n’avait pas saisie la moitié de sa phrase.
« Tout le monde te croit invincible, moi le premier je ne pensais pas que tu en réchapperais face au Lord noir. Alors l’alcool, peut être… »
Cette fois Harry eut l’air d’avoir reprit tous ses esprits et son regard s’assombrit quand il remarqua la lueur vengeresse dans les yeux du blond. Celui-ci parut décontenancé un quart de seconde puis eu l’air ennuyé, ce qui étonna Harry.
« Raaaaah ! Décidément, tu es increvable Potter ! », râla-t-il.
Harry qui ne s’attendait pas à cette réaction gloussa malgré lui en prenant soudain conscience du comique de la situation. Il avait devant lui son pire ennemi, particulièrement éméché avec sa bouteille d’un grand champagne dans la main et qui venait de lui faire remarquer à quel point son cas était invraisemblable ! Il avait survécu à tellement d’horreurs, que lui-même se serait cru increvable comme le pensait Malfoy. Seulement, il n’arrivait pas à se dépêtrer de son ultime poisse qui lui valait d’être enfermé ici-même avec lui. C’en était risible et il ne put empêcher les soubresauts que son rire contractait. Il fini d’ailleurs par éclater de rire sous le regard horrifié de Malfoy qui n’avait pas pour habitude de rire de la sorte.
Quand le rire d’Harry s’estompa, le regard de Draco n’avait pas bougé.
« Mais t’es complètement barge comme type ma parole ! », il lança ensuite un bref coup d’œil au goulot de la bouteille, puis à Harry et la porta à sa bouche pour y boire trois longues gorgées du breuvage. Ce fut au tour de Harry de le regarder avec effarement. Et quand le blond eut fini, qu’il s’essuya la bouche d’un revers de main et qu’il remarqua son regard, il lui répondit le plus simplement du monde les yeux braqués à gauche du visage de ce dernier.
« J’essaie d’oublier l’insupportable son de ton atroce rire qui m’a percé les tympans il y a deux secondes à peine. Mais apparemment, lui aussi semble increvable puisqu’il ne cesse de trotter dans ma tête ! ». C’en fut trop pour Harry qui sentit son rire remonter jusqu’à sa gorge et ses yeux se remplir de larmes. Mais avant qu’il ne pu laisser échapper le moindre son, Draco tourna ses yeux menaçants vers lui.
« Non ! Ce n’est même pas la peine d’y penser ! Recommence et je t’arrache les cordes vocales ! ». Il ponctua ses dires d’un geste de la main.
Les lèvres de Harry se firent frémissantes, il était sur le point de craquer et Malfoy prêt à se jeter sur lui pour le faire taire, quand une secousse les fit tous deux basculer l’un sur l’autre.
Harry se retrouva donc couché sur le dos avec Malfoy à plat ventre sur lui. Sa tête était à deux centimètres de la sienne, aucun des deux n’osaient bouger, aucun des deux n’osaient respirer. Ils se regardèrent apeurés aussi bien par la secousse que par leur proximité et n’eurent pas le temps d’esquisser le moindre geste qu’une deuxième secousse apparut leur faisant coller leur bouche l’une sur l’autre. Autant dire que la peur se fit plus grande encore dans leur regard au contact de leurs lèvres respectives qui sembla les paralyser. Ils restèrent dans cette position plusieurs secondes, mais qui leurs parurent des heures avant que l’un deux ne se décide à se relever.
« Non mais ça ne va pas ?! Qui t’as permis de me souiller de la sorte, je peux savoir ?!
- Quoi ?! Parce que tu crois franchement que c’était dans mon intention de toucher à ta vulgaire bouche d’aristocrate prétentieux ?! », rétorqua Harry en se relevant à son tour pour faire face au blond. Ce dernier se frottait énergiquement les lèvres de sa main gauche apparemment plus que dégoûté de la tournure des événements. Harry leva les yeux au ciel.
« Oh ça va, j’ai pas la peste non plus. Qu’est-ce que ce serait si c’avait été Rusard… ».
Draco s’arrêta net et parut encore plus écœuré.
« Potter, aurais-tu l’obligeance d’éviter de me mettre de pareilles horreurs dans la tête, sachant que j’essaie déjà d’effacer ce qu’il vient de se passer ! », railla-t-il tout en recommençant ses frottement frénétiques.
De son côté, Harry soupira et alla s’assoir contre le mur d’en face en le regardant, blasé.
« Quand tu auras fini de te détruire les lèvres, tu me feras signe…
- Mais il est hors de question que je continue à parler avec toi après « ça » ! ».
Harry marqua une pause.
« C’est pourtant ce que tu es en train de faire au cas où tes neurones auraient explosés sous l’impact de mes immondes lèvres de sauveur du monde sorcier », répondit-il, l’air théâtral.
Draco le regarda un instant.
« En faisant abstraction du début de ta phrase, pour le reste je n’aurais pas trouver mieux ! », remarqua-t-il.
« C’est qu’à force de t’avoir « côtoyé », pendant sept longues années à Poudlard, j’ai fini par apprendre à te connaître un minimum faut croire », dit-il un sourire au coin des lèvres.
« Faut croire en effet », répondit Draco les sourcils froncés. Il avait croisé ses bras pendant la tirade de Potter et en y réfléchissant, c’est vrai que lui aussi avait fini par percer certaines choses chez lui. Comme par exemple sa façon qu’il avait de regarder autour de lui quand il était gêné, ou ce regard éternellement triste qu’il gardait depuis la fin de la guerre, ou encore sa façon de passer sa main dans ses cheveux quand il paraissait ennuyé, ou… Il secoua la tête quand il s’aperçut des détails insignifiants qu’il savait sur Potter et qui ne lui étaient d’aucune utilité. D’ailleurs, comment pouvait-il en connaître autant ? Peut être était-ce dû au nombre de fois où il l’avait espionné de loin, lui et sa bande de sangsues au temps de Poudlard, ou peut être… Il secoua une nouvelle fois la tête de peur de choper une migraine devant tant de réflexion.
« T’es sûr que ça va ? », parut s’inquiéter une voix non loin de lui ?
« Non parce que t’as l’air ailleurs, là
- Mais tout va très bien Potter, tout baigne même ! Je suis coincé ici avec toi pendant que mon meilleur ami se goinfre comme un porc au-dessus de nous et s’éclate comme c’est pas permis avec ta bande de petits copains, qu’il y a-t-il de plus favorable à ça dis le moi ?
- T’as l’air d’oublier que ce n’est pas une grande réjouissance pour moi non plus », il se désigna de la main pour accentuer ses dires.
« Mais de nous deux, tu as quand même le plus beau rôle ! »
Harry fronça les sourcils.
« Tu as eu l’incroyable chance, l’aubaine de goûter à mes délicieuses lèvres, alors que dans mon cas, faut que je me paye celles d’un balafré doublé d’un crétin d’élu impulsif ! Il y a de la marge tu peux me croire ! »
Harry qui n’avait pas cillé, continua de le regarder sans broncher puis commença à ouvrir la bouche et sembla réfléchir avant de la refermer. Malfoy leva un sourcil face à son mutisme.
« Et j’ajouterai, d’une profonde éloquence !
- Merlin Malfoy, je n’ai jamais vu un être plus narcissique que ta propre personne… Et avant que tu n’ajoutes autre chose, ce n’est pas un compliment.
- Potter, Potter, Potter… La différence entre toi et moi, c’est qu’au moins dans mon cas, je sais ce que je vaux ! Et crois-le ou non, je vaux énormément ! Regarde-moi attentivement, ne vois-tu pas cette élégance, cette grâce que toutes les filles aiment chez moi ? »
Harry leva un sourcil sceptique.
« Euh, désolé mais non… ». Il mentait. En réalité, il voyait très bien ce que les filles lui trouvaient au premier abord. Oui, il était élégant, oui la grâce se lisait sur son visage par ses traits fins et délicats. Tout chez lui était harmonieux et c’en était rageant. Mais il ne pouvait décemment pas lui avouer ce qu’il pensait, il n’en serait que plus fier et ça, il ne le voulait pas.
« Tu es une cause perdue Potter. Aucun goût, aussi bien pour le champagne et les chocolats que pour toute beauté qui se tient devant toi, c’est lamentable… Enfin tant pis, je serais le seul à profiter de ma beauté ce soir.
- C’est ça », marmonna Harry et ils se turent.
« Perdu ! Chocolat au lait », il le porta à sa bouche et le mâcha avec une lenteur calculée.
« Mmmmh, exquis !
- Ok à toi maintenant »
Harry prit un chocolat de la boîte que Malfoy avait apporté à l’occasion et le colla sous le nez du blond qui fermait les yeux. Celui-ci se mit à frémir des narines pour respirer l’odeur du chocolat et en définir le goût. Pendant ce temps, Harry continuait sa bouteille de champagne par gorgées.
« Hmmm, chocolat noir, liqueur de cerise.
- Fuck ! T’as encore trouvé », râla Harry tout en envoyant balader le chocolat dans sa boîte. Draco ouvrit les yeux, un sourire victorieux collé au visage, cela ne faisait que la huitième fois qu’il gagnait. Mais Potter n’abandonnait pas si facilement.
« Que veux-tu, dans un jeu, il y a les bons et les mauvais. Je te laisse deviner dans quelle catégorie tu te classes.
- Eh, j’ai pas dit mon dernier mot ! Allez, ramène ton morceau de cacao, qu’on en finisse ! »
Draco s’autorisa une gorgée de son propre champagne avant de choisir délicatement un chocolat digne d’aligner Potter une énième fois. Quand il eu trouvé la friandise parfaite pour remporter une nouvelle victoire, il sourit et la plaça sous le nez du balafré. Ce dernier renifla fortement l’arôme et sous l’énervement le goba littéralement choquant par la même occasion son partenaire de jeu.
« Mais t’es ignoble en plus d’être mauvais joueur ma parole !
- Praliné aux amandes et à la cannelle », il ouvrit les yeux en mastiquant sans ménagement la sucrerie.
« Ca ne compte pas, tu es disqualifié pour cause de tricherie !
- Mais j’ai quand même fini par trouver ! », rétorqua-t-il en buvant une gorgée de son breuvage pour faire passer la mixture qui lui collait aux dents.
« Oui mais en trichant ! Évidement, c’est nettement plus facile ! Et puis tu serais assez généreux de mâcher correctement, on est pas dans une porcherie ici !
- Non, on est dans un ascenseur
- Merci Potter, j’avais presque oublié. Heureusement que tu es assez saint pour me le rappeler !
- A ton service » et il lui tendit sa bouteille.
Il ne fut d’abord aucun mouvement, puis haussa les épaules et fit teinter sa propre bouteille sur la sienne.
Plus tard dans la soirée, ou la matinée, ils ne savaient pas trop, ils avaient fini par ouvrir leurs chemises respectives et s’éventer à l’aide du carton d’emballage des chocolats. Leurs yeux étaient brumeux par l’alcool et la sueur brillait de leur visage jusqu’à leur cou pour descendre jusque sur leur torse. Harry avait même enlevé ses lunettes qui ne cessaient de glisser de son nez. Ce que Malfoy parut remarquer puisqu’il tourna vaguement les yeux vers lui. Quand Harry se rendit compte malgré sa vue plus que défaillante qu’il ne le lâchait pas du regard, il plissa les paupières, suspicieux. Puis Malfoy détourna. Il s’allongea sur le dos, l’emballage sur le visage, les pants de sa chemise écartés, il respirait fort. Harry remit ses lunettes machinalement et regarda le corps étendu à ses côtés. Merlin, ce foutu blondinet avait raison, il était beau. Bien plus que lui qui ne se mettait d’ailleurs pas dans cette catégorie. Il regarda son ventre se soulever lentement parfaitement dessiné ni trop mince ni trop musclé et blanc immaculé. Il jeta un coup d’œil au sien, légèrement halé, plus musclé que celui du blond dû aux affrontements effrénés que lui valait son poste d’Auror. Et une voix s’éleva à côté de lui.
« Potter, je t’interdis de me mater ! ». Harry sursauta.
« Mais tu rêves mon pauvre, comme si ça m’était venu à l’esprit de te détailler de la sorte !
- Au fait, dis-moi un truc
- Quoi ?
- Pourquoi tu gardes tes lunettes ?
- Pardon ? », demanda-t-il en écarquillant les yeux.
« Non parce que sans elles t’as moins l’air d’un demeuré et on remarque plus que t’as les yeux verts ». Harry resta abasourdi devant le demi-compliment de Malfoy qui le regardait à présent.
« Mais je ne vois pas en quoi ça te regarde
- Ah non mais je m’en tape, simplement j’avais jamais vu qu’ils flashaient autant. Et pour tout te dire je ne savais même pas qu’ils étaient verts.
- Tu dois bien être le seul alors. Et puis au cas ou tu ne le saurais pas, les lunettes servent à améliorer la vue et sans elles je ne distingue pas la moitié de la pièce.
- Bah il y a sûrement des formules magiques pour arranger ça, suffit de les connaître. Ca t’éviterait de te coltiner cette horrible monture.
- Oui bon, on ne va pas s’attarder sur mon physique de binoclard attardé non plus.
- Oh, respire Potter, de toute façon tu ne m’égaliseras jamais sur ce terrain.
- Oh, mais rassures-toi, je ne cherche en aucun cas à rivaliser avec toi là-dessus.
- T’aurais du mal de toute manière, déjà que t’embrasse mal.
- Pardon ? Et comment… Oh ! Mais c’était un accident espèce de fouine sans cervelle ! Je n’ai jamais voulu t’embrasser, si j’avais voulu je…
- Tu quoi ? », demande Draco en s’enlevant complètement l’emballage de sa figure et en se redressant.
« Mais rien du tout, enfin pas avec toi.
- Parce que t’as déjà roulé une pelle à quelqu’un peut être ?
- Bien sûr, mais j’emploierai plus le verbe « embrasser », parce que « rouler une pelle » fait assez vulgaire sortant de ta bouche.
- Ne me dis pas que tu parles de ce ridicule bisou avec Cho Chang », ricana-t-il. Harry le dévisagea incrédule.
« Potter, tout Poudlard était au courant pour toi et la chouineuse de première. C’a été un grand bouleversement dans le cœur de ses prétendants !
- Il y a aussi eu Ginny…
- Ah oui, c’est vrai, la belette fille. Mouais, faisant partie de la famille du miséreux ça ne compte pas.
- Comment ça, ça ne compte pas ! Je suis resté plusieurs mois avec elle.
- Oui et après ?
- Après ? Après il y a eu la guerre… Je n’ai pas vraiment eu le temps de faire des rencontres vois-tu ?!
- Tout de suite la guerre… Sombre crétin, je te parle de la belette, tu l’as embrassé et ? Point à la ligne, rien d’autre ?
- Mais comme si j’allais te raconter ça à toi !
- Oulàlà, Potter a les jetons ! Honnêtement, si tu crois que je vais divulguer tes précieux batifolages avec la rouquine, rassure-toi, il est même hors de question de parler à quiconque de cette soirée !
- Là-dessus, je ne m’inquiète pas, mais je ne l’ai dit à personne alors sûrement pas à toi et aussi par respect pour Ginny.
- Bref, est-ce qu’au moins tu l’as fait ? ». Harry ne répondit rien trop gêné de la tournure que prenaient les choses.
« Non ! Potter toujours vierge, le scandale !
- Rooh mais lâche-moi tu veux ! Comme si toi tu l’avais fait… Tu… tu l’as fait ? », demanda-t-il soudain curieux. Un sourire lui répondit et il n’eu pas besoin de plus pour comprendre qu’il était le seul à dépuceler des deux.
« Alors comme ça, t’es puceau. Voilà qui explique ton manque de savoir faire en matière de baisers.
- Bordel ! Encore une fois, ce n’était pas volontaire, Malfoy ! Je m’y serais mieux pris si ça l’avait été », s’énerva Harry en cognant sa bouteille au sol.
« Et bah prouve-le ! ». Harry mit quelques secondes avant de comprendre ce que son ennemi venait de lui dire.
« Qu-quoi ?
- Prouve-le moi si tu es si doué que tu le prétends.
- Premièrement je ne prétends rien du tout et deuxièmement, tu es cinglé ! Il est hors de question de te prouver quoique ce soit !
- Sale pétochard ! Justement, si tu as du cran comme tout le monde ne cesse de le répéter, vas-y, montre-moi ».
En disant ses mots, le blond s’était dangereusement approché de lui et n’était qu’à quelques centimètres de son visage.
« Malfoy, pour rien au monde je ne poserai les lèvres sur toi !
- C’est ce qu’on verra », sourit celui-ci. Et il attrapa Potter de force par la nuque en le ramenant en avant pour sceller leurs lèvres. Harry qui était sous l’effet de l’alcool ne put rien prévoir et n’analysa pas immédiatement la situation. Ce n’est que lorsqu’une langue essaya de se frayer un passage entre ses dents qu’il réalisa. Sous le coup de la surprise, il entrouvrit la bouche et laissa le blond accentuer son baiser. Et pendant que ce dernier s’acharnait sur sa bouche, son palet et ses dents, lui, restait immobile. Parce que même sous plusieurs degrés d’alcool, il ressentait tout. L’effet anesthésiant ne semblant pas couvrir le sens du toucher, il ne bougea pas, parce qu’il eut peur, peur, parce que son corps aimait ça. Un baiser de Malfoy, pas comme celui qu’ils avaient eu de tout à l’heure, un vrai, avec son goût partout, son odeur, sa texture, tout. Et comme il ne réagissait pas, le blond lui mordit la langue qui lui fit pousser un cri et il l’écarta de lui violemment, tant est si bien que Malfoy se retrouva par terre et se cogna la tête au sol.
« Arrête ! », cria Harry.
« Arrêter quoi ? C’est toi qui aurais dû commencer, mais tu es trop lâche pour me montrer.
- Je n’ai rien à te montrer ! Alors arrête de me forcer ! ». Malfoy détailla Harry et s’arrêta à un endroit bien précis.
« Je n’ai pas l’impression de te forcer tant que ça… ». Harry parut encore plus choqué et essaya de se relever mais il ne tenait pas debout et Malfoy lui fit un croche-pied qui le fit tomber à la renverse. Il se mit alors au-dessus de lui et sourit sadiquement.
« Embrasse-moi Potter, montre-moi quel talent tu as où je joue avec ton matériel ». Harry écarquilla les yeux le cœur battant à tout rompre devant la folie de son ennemi. Puis la colère pris le dessus et il regarda le blond sombrement.
« D’accord, si c’est tout ce que tu veux pour me ficher la paix ensuite, alors tu vas l’avoir ton baiser ! ». Là-dessus, il avança brusquement la tête pour s’emparer de la bouche de son ennemi. Et il alla chercher le goût et la texture, et plus il cherchait, plus son désir enflait et plus il cherchait, plus il aimait. Malfoy le prit par les épaules et le ramena en position assise, puis tourna sur lui-même et plaqua le brun contre une paroi de la cage. Sans cesser de l’embrasser, il descendit une de ses mains et Harry ouvrit les yeux. Il se détacha de Malfoy et sans le regarder, laissa tomber sa tête en arrière pour regarder le plafond. Il ne pouvait décrire exactement ce qu’il ressentait, mais il lui semblait qu’il flottait. La pesanteur n’avait plus aucun sens, dans sa tête tout se mélangeait et aucunes des images qui passa devant ses yeux ne semblaient signifier quelques chose. Il était comme en transe, une transe interminable qui s’élevait toujours plus haut, qui augmentait d’intensité. Quelque chose en lui voulait éclore, voulait cesser de grandir pour enfin exploser. Des mots inintelligibles et des sons tous plus hauts perchés résonnaient dans son crâne et il comprit que c’était lui qui les créait. Malfoy lui, s’abreuvait de la vision que lui offrait Harry. Il n’en perdait pas une miette et le voyant à sa merci, il lui retira ses lunettes et revit le vert scintillant qu’il avait aperçu quelques instants plus tôt. Il perdit pied et s’y noya sans résister. Les émeraudes étaient assombries par le plaisir qu’il procurait à leur propriétaire et cette seule pensée lui fit descendre son autre main pour assouvir son propre plaisir. Leur plaisir grandissait et leur magie fusionna. Un cercle lumineux se dessina autour d’eux et les fit s’élever dans les airs. Ils planaient au-dessus du sol et ne semblaient s’en rendre compte. Et quand le premier des deux implosa, le deuxième suivit quelques secondes après et le cercle se dissipa en pluie verticale pendant qu’ils s’abaissaient doucement sur le sol. Harry regarda la pluie de lumière devant lui, les yeux de plus en plus troubles avant de les fermer pour ne plus les rouvrir. Draco respira fort et regarda Harry s’endormir, il savait qu’il regretterai son comportement demain, mais avant il se laissa tomber sur le corps du brun et s’assoupi à son tour l’odeur de ce dernier plein les narines.
FIN
Merci à tous d’avoir lu jusqu’ici ^^
Dans l’espoir que vous ayez trouvé plus de plaisir que d’ennui à lire,
Mille bises à vous,
Zouille |