-Je te l'avais bien dit, Harry, de ne pas me faire confiance, lui susurra Drago. C'est alors que la voix froide et cruelle de Voldemort se fit entendre: -Drago... Et moi qui pensais que tu m'avais trahi, que tu avais pactisé avec les sangs de bourbe, avec les traîtres à leur sang! -Non, maître. Je vous suis toujours resté fidèle. Et je vous l'apporte, le grand Harry Potter! Vous allez pouvoir prouver à tous vos fidèles mangemorts que seule la chance de ce gamin lui a permis de vous survivre. Et sur ces paroles, Drago s'inclina bien bas devant le Seigneur des Ténèbres. -Sois rassuré Drago, tu seras récompensé au-delà de toutes tes espérances. Puis il se tourna vers Harry: -Qu'en penses-tu? lui demanda Voldemort. Ton heure est-elle venue? Oui, n'est-ce pas? Tu le sents! Jaillit alors de sa gorge un rire, un rire horrible, aigu, glacial, terrifiant. Un rire qui n'avait rien d'humain. Mais Harry était concentré sur autre chose. Il lui restait une chance, une toute petite chance... S'il avait bien saisit ce que lui avait dit Drago... Mais comment Harry avait-il bien pu en arriver là? Le 16 juillet: Comme chaque été, Harry Potter était de retour chez les Dursley. Mais cette fois-ci, tout était différent: toute une horde d'aurors avait été affectée à sa protection (et en profitait pour rappeler aux Dursley terrifiés comment devrait se comporter une famille digne de ce nom), il pouvait enfin faire usage de la magie et c'était son dernier été chez eux. En effet, dès que Harry serait majeur, la protection de sa mère deviendrait inefficace et il serait à tout jamais débarassé de son oncle, de sa tante et de son cousin. Cette simple idée emplissait de joie le jeune homme. De plus, cette échéance arrivée, il rejoindrait Ron et Hermione au Terrier. Et Ginny. Ginny... Elle lui manquait tellement. Et le fait de la revoir prochainement ne lui apportait aucun réconfort. A quoi bon puisqu'il ne pourrait la serrer dans ses bras? Leur liaison était trop dangeureuse pour elle, elle serait une cible tellement facile pour Voldemort. C'est du moins ce que se répétait Harry à chaque pensée pour sa bien-aimée, comme pour s'en convaincre. C'est déchiré par ces sentiments contradictoire qu'il quitta son lit pour écrire une lettre. Il avait furieusement besoin de vider son coeur à quelqu'un mais il ne savait pas à qui. Son parrain? Mort. Dumbledore? Mort. Ces pensées emplirent Harry de tristesse. Puis il pensa que de toutes les façons, il n'aurait jamais osé faire part au directeur de ses états d'âmes. Bien sûr, il avait des amis. Mais il se voyait très mal expliquer ce qu'il ressentait à son meilleur ami, surtout pour ce qui concernait sa soeur. Et Hermione? Il essaya de s'imaginer racontant ses peurs à la jeune sorcière. Mais comme il n'existait aucun livre sur la façon de trouver les horecruxes de Voldemort, de tuer ce dernier ou sur les relations amoureuses sans avenir, elle ne pourrait s'en doute que compatir. Au moment où il allait renoncé, l'oncle Vernon hurla: -Je vous interdit d'entrer dans MA maison. -Et bien, Monsieur, ne croyez pas que je prends le moindre plaisir à entrer dans VOTRE maison mais j'ai une affaire extrèmement urgente à régler. Le professeur McGonagall! Harry aurait reconnu sa voix sèche et sévère entre mille. Oubliant complètement son projet de lettre, il s'élança hors de sa chambre et dévala les escaliers, sautant les quatres dernières marches et attérissant à seulement quelques centimètres du dit professeur, qui eu un mouvement de recul. -Eh bien, Monsieur Potter, on peut dire que vous ne manquez pas d'enthousiasme! -Désolé, professeur, s'excusa-t-il, un peu gêné. -Allez immédiatement préparer vos affaires, nous partons d'ici le plus vite possible, ordonna-elle. -Mais enfin, que se passe-t-il? s'enquit Harry. Je ne devais pas partir avant mes dix-sept ans! Aucun des deux sorciers ne se préoccupaient de l'oncle Vernon qui leur postillonait copieusement dessus en hurlant à tort et à travers sur "l'intrusion de malotrus dans sa maison à lui, honnête travailleur..." jusqu'à ce que le professeur McGonagall, perde son sang froid, au plus grand étonnement de Harry, et lui lance un sortilège de mutisme. -Je suis désolée mais là je n'en peux plus, fit-elle en regardant l'oncle Vernon se tenir la gorge, complètement paniqué en continuant de hurler mais silencieusement. Le professeur reprit: -Bon, écoutez moi bien. Il y a eu un évènement imprévu alors vous rentrez avec moi le plus vite possible. Je vous laisse deux minutes pour préparer vos affaires. Allez, plus vite que ça! Harry tenta quand même le tout pour le tout, risquant de s'attirer les foudres de son professeur pour trénailler sur des détails: -Mais qu'est-ce que vous entendez par "un évènement imprévu"? A son plus grand étonnement, le professeur ne paru pas en colère mais gêné: -Eh bien, c'est une surprise... euh... de taille. Mais nous verrons ça plus tard, alors accélérez-vous! Moins de dix minutes plus tard, un record pour Harry, il était près. Mais Minerva n'était pas de cet avis: -Enfin! Qu'est-ce que vous faisiez? Vous avez pris le temps de faire vos bagages façon moldu ou quoi?! Harry n'osa pas lui dire qu'il avait tout d'abord oublié qu'il n'était plus un sorcier de premier cycle. Et puis il la trouvait un peu injuste: après tout, il ne devait pas partir avant deux semaines et il s'était somme toute préparé très rapidement pour quelqu'un pris à l'improviste. Mais il n'eut pas le temps de faire part de ses réflexions à son professeur qui se retourna vers l'oncle Vernon pour lever son sort. -Vous ne vous en tirerez pas comme ça, postillonna-t-il, son gros visage violet. -Je suis désolée mais vous ne pourrez pas grand chose contre moi: je ne suis quand même pas responsable de votre extinction de voix! Et entre nous, vous aurez bien du mal à convaincre vos juges moldus que je vous ai jeté un sort! Vous n'êtes quand même pas bête à ce point, n'est-ce pas, Monsieur Dursley? lui asséna-t-elle d'une voix douceureuse. Et ils sortirent enfin de chez les Dursley, Harry chargé de son énorme valise. Le professeur McGonagall se tourna alors vers lui: -Si je me souviens bien, vous n'avez pas encore votre permis de transplanner. -Non, professeur. Elle tendit alors une main vers Harry pour le saisir, mais au dernier moment, elle se ravisa et ajouta: -Promettez-moi une chose, Monsieur Potter. Que tout ceci restera entre nous. Harry prit un air totalement innocent et surpris avant de répondre: -Mais que voulez-vous dire, professeur? Le professeur en question n'était pas dupe et répondit, exaspéré: -Pour le sort de mutisme, Potter, le sort de mutisme. D'habitude, je ne perd pas ainsi mon sang froid, mais là, après une telle surprise... Et sans en dire plus, elle saisit Harry pour le faire transplaner. Une fois que les effets désagréables du transplanage se furent dissipés, Harry éprouva la joie de retrouver le Terrier. Mais presque aussitôt, une question lui vint à l'esprit: quel était donc cet évènement qui lui avait permi de quitter les Dursley deux semaines avant la date prévue? Quelqu'il soit, Harry lui en était reconnaissant. Alors qu'ils allaient pénétrer dans la maison de son meilleur ami, le professeur McGonagall le retint: -Je veux qu'avant de porter le moindre jugement, vous réfléchissiez bien aux enjeux de votre réponse. La recherche des horecruxes est restée veine jusqu'à aujourd'hui et il y a peu de chance que vous arriviez à faire mieux que nos plus grands aurors. Les informations que nous a retransmi le professeur Dumbledore dans sa lettre nous ont été précieuses mais n'ont débouchées sur rien. Vous-Savez-Qui prend le dessus un peu plus de jour en jour. Cet... évènement peut inverser la donne, alors je vous en supplie, réfléchissez bien. Ces paroles touchèrent Harry. Ce n'était pas trop dans les habitudes du professeur de parler ainsi. Sa curiosité était à son comble. -Que s'est-il passé? demanda-t-il. Mais le professeur lui répondit: -Vous le saurez d'une minute à l'autre. Mais je veux que vous mesuriez bien la portée de votre choix. Nous ne voulons pas que votre jugement soit influencé. Et sur ces paroles, ils entrèrent. Aussitôt, sa vue fut obscurcie par une masse de cheveux bruns désordonnés. Décidément, Hermione ne changerait jamais! -Oh, Harry! J'étais si inquiète! Tu vas bien? Tu es au courant? Qu'en penses-tu? Que vas-tu faire? -Hermione, sois gentille, laisse donc ce pauvre Harry respirer. -Ron! s'écria Harry. -Ron! Ron! Et Hermione? Non, pas Hermione! -C'est bon! Calme-toi! Je suis ravie de te revoir aussi. -Je préfère ça, murmura Hermione, un sourire aux lèvres. Puis, soudain beaucoup plus sérieuse, elle ajouta: -Alors, tu en penses quoi? Le visage de Ron s'assombrit et il murmura d'un ton acerbe: -Harry trouve que c'est la plus grotesque histoire... Mais le professeur McGonagall l'interrompit, une nuance de menace dans la voix: -Mr Potter ne pense encore rien. Mais nous avons clairement compris votre avis sur la question, Mr Weasley. Alors inutile de nous le répéter encore une fois. Molly Weasley apparu alors: -Harry! Mon chéri. Tu es enfin arrivé! Puis elle salua le professeur McGonagall avant de leur proposer quelque chose à boire. -Je pense que deux bièraubeurres feront l'affaire, Molly. Et s'il vous plaît, éloignez votre fils! -Oh! Bien sûr, professeur! Molly cria alors: -Ron! Dans ta chambre! Immédiatement! Et le professeur McGonagall ajouta: -Vous devriez le suivre, jeune fille. Et Hermione qui n'avait jamais désobéit à un professeur, lança un regard incertain à Harry et suivit Ron qui maugréait, visiblement exaspéré par la tournure des évènements. Quelques instants après leur départ, un véritable commité s'était réuni autour de Harry pour lui expliquer de quoi il retournait. Lupin, Tonks et Maugrey Fol-Oeil saluèrent le jeune homme avant que McGonagall ne prenne la parole: -La situation est critique. Depuis plusieurs mois, nous n'avançons plus, ni contre les Mangemorts ou contre Vous-Savez-Qui lui-même, ni dans la recherche des horecruxes. Notre cause nous paraissait de plus en plus hors d'atteinte et l'espoir s'échappait petit à petit, de plus en plus. Si McGonagall continuait sur ce ton là, Harry allait droit au suicide. Le pire était qu'il savait qu'elle n'exagérait pas. Pendant ses vacances, il avait lu attentivement la Gazette du sorcier et, si leur camp n'avait remporté aucune bataille, celui de Voldemort grossissait à vue d'oeil. De plus, le nombre de meutres augmentaient de jours en jours et de nombreux opposants au mage noir avait été éliminés. Sans parler de la recherche des horecruxes. Après un discours interminable et désespérant au possible McGonagall en vint, enfin, au fait: -Mais aujourd'hui, un mangemort a décidé de quitter les rangs de Vous-Savez-Qui. Et il n'est pas venu vers nous les mains vides. Il est prêt à nous aider et dit être au courant des plans de son maître. En échange, il nous demande notre protection mais aussi notre confiance. Chacun ici a déjà donné son avis, mais nous voulons le votre, Potter. Harry n'y croyait pas: c'était une chance inespérée. Un proche du mage noir! Mais vu l'expression d'Hermione, sans parler de celle de Ron... Il devait y avoir anguille sous roche. Et il était clair que McGonagall, comme beaucoup d'autres, considérait que la venue de ce mangemort était une chance. Harry lui-même avouait que cela pouvait se révéler un atout inestimable: l'ultime espoir. Mais pour que McGonagall prenne tant de pincette avec lui... -Ce mangemort, c'est Drago Malefoy, acheva-t-elle. |