Voilà un OS très court, contre-coup de plein de trucs qui ont été synthétisés quand j'ai écouté cette chanson ("C'est pas grand c'qu'on vit") de Volo. C'est court, c'est pas terrible, mais j'avais envie de le sortir.
Au cas où ce ne serait pas clair il s'agit d'un HP/DM, mais en fait on pourrait l'adapter à pas mal de couples.
Et c'est assez triste, je préviens juste.
Merci de me lire, et bonne lecture d'avance.
Bon écoute-moi deux s'condes s'te plaît J'en ai plein l'cul de tes conneries Tu vois l'état dans l'quel ça t'met Y a pas que toi que ça pourrit
Ca va commencer. Je lance les hostilités dans peu de temps, allez, disons, une demi-heure.
C’est le temps dont j’aurais besoin pour me préparer.
On ne peut pas vraiment parler d’hostilités. Ca ne sera pas hostile. Ca ne l’est plus jamais. On ne se bat plus idéologiquement. Au fond, la seule chose qui nous tient ensemble, c’est moi.
Je m’accroche. J’ai même été jusqu’à le supplier de me garder. Lui, il ne voulait plus. Il pensait que je l’aimais au passé, que je restais par sécurité. J’ai toujours su qu’il avait tort, j’ai hurlé et bavé dans ses oreilles, pour qu’il comprenne que moi, sans lui, c’était pas possible. Il s’était laissé convaincre.
Aujourd’hui c’est moi qui lâche prise. C’est plus la peine.
Y a trop d'coups d'gueule pour que dalle Y a plus de sourires ça me fait chier Si tu cries pas c'est qu'tu râles C'est qu'tu soupires, tu traînes des pieds
Tout le fait chier, et je commence à comprendre depuis quelques mois que moi aussi, je le fais chier. On s’engueule, ça se règle pas, et on finit par s’endormir dessus.
Ca fait déjà bien longtemps qu’on ne fait plus l’amour. Les dernières fois, ça me faisait mal. Je devais lui dire que j’avais envie, sinon on ne le faisait pas. Et puis quand j’ai commencé à avoir vraiment, vraiment mal, à comprendre que le truc était parti, j’ai préféré arrêté de le solliciter.
J’aurais jamais cru qu’après les premières fois, baiser aurait pu redevenir douloureux. J’aurais jamais cru que vivre avec lui aurait pu devenir aussi triste. J’aurais jamais cru que nous aimer aurait pu mal tourner.
C'est pas grand ce qu'on vit C'est pas grand où on vit On a grandi, on n'a qu'une vie
Nos maux se heurtent dans notre petit 45m². Nos mots résonnent dans ces pièces qu’on a aménagées et qui nous narguent, me rappelant le temps où c’était encore agréable. Quand on s’entendait bien, qu’on s’entendait même tout court. Aujourd’hui, même en hurlant, ça ne passe tellement plus entre nous…
J'sais plus depuis combien d'temps j'tiens Mais là bientôt, j'serais plus capable J'ai bien aimé jouer l'ange gardien Essayer d'soigner c'qui t'accable
Putain, j’ai essayé. Tous ces trucs qui tournent dans ta tête. Tous ces foutus trucs dont j’entend jamais parler. Que je connaîtrais jamais, que finalement je voudrais jamais connaître. Explique-moi, je disais, je demandais, je suppliais, explique-moi pourquoi tu fais ça, explique moi pourquoi tu parles plus à ce type que je connais du boulot qu’à moi, explique-moi qui c’est cette nana que t’as connue et dont tu ne parles plus, raconte-moi, qui t’as abîmé comme ça ? Pourquoi ?
Je l’ai jamais su, et je veux pas le savoir. Il m’a pourri la vie avec des fantômes, des putains de fantômes. Des trucs dont j’ai même pas conscience, que je croyais bêtement avoir combattu en le serrant dans mes bras, en le faisant parler, en lui demandant de consulter, en le calmant pendant des crises d’angoisse.
Ces angoisses qui nous ont tuées. Je les aurais tuées, si je les avais connues. Maintenant, j’ai juste plus la force.
Mais j'connais pas toutes les réponses Ceci dit tu m'demandes plus rien Tu bouffes, tu chies, tu fumes, tu pionces Je sais plus depuis combien d'temps j'tiens
Je sais plus depuis combien d'temps j'tiens A me sentir aussi loin d'toi Le soir quand je reviens J'ai plus l'impression d'être chez moi
Je sais plus ce que je fais là. J’habite ici ? On dort dans le même lit, mais j’ai juste le sentiment que tout ça c’est de la façade. Une fois, je suis parti pendant une nuit, juste pour voir ce que ça lui ferait, si il serait jaloux, si il m’en voudrait, si il déciderait de me gueuler dessus. Mais non. Je ne sais même pas si il s’en est aperçu. Je me suis mis à fumer, moi aussi. Sans lui. Même sur des trucs aussi cons, on ne s’est pas rapprochés. Il fume dans son coin, sur le balcon, là-bas. Je reviens le soir, dans un appartement vide, froid et triste. Silencieux et noir.
J’allume plus la lumière, je pose mes affaires dans un angle près de la salle de bain, je me brosse les dents, je vais dormir. Des fois, il est là. D’autres non. Je ne sais plus où il est passé, et à présent, je n’y prête plus attention.
On en a déjà eu des crises Et je suis sûr que tu t'en souviens Mais j'ai jamais fait mes valises Je sais plus c'qui m'retiens
Avant, quand il rentrait tard sans me prévenir, je lui hurlais dessus. Ca avait l’air de le toucher. Parfois, il pleurait , et moi aussi. Aujourd’hui je finis même par me demander pourquoi il revient toujours et encore.
Ma valise est dans la chambre depuis une semaine et demie. Ca n’a pas eu l’air de trop l’inquiéter. De toutes manières, ce n’était pas le but, de l’inquiéter. J’avais l’habitude stupide de le tester pour savoir si il tenait à moi : faire un clin d’œil à un inconnu dans la rue, faire des crises en menaçant de le quitter, flirter. Il s’énervait, ça me rassurait. Depuis peu je sais qu’il simulait : il m’a avoué qu’il savait que je l’aurais mal pris autrement.
Aujourd’hui il s’en fout tellement qu’il m’avoue que c’était faux.
C'est pas grand ce qu'on vit C'est pas grand où on vit On a grandi, on n'a qu'une vie
Aujourd’hui, je veux autre chose. Je dois obtenir autre chose. Une grande lassitude a fini par prendre le pas sur ma tristesse. J’ai simplement envie d’être heureux à nouveau, et là, c’est pas pour maintenant.
Il faut que j’avance.
Je suis prêt, enfin, je crois.
« Draco… »
FIN
Bon, voilà, j'espère que je n'ai pas trop tué les lecteurs potentiels. Encore mieux, j'espère que vous avez enjoyé votre race, hahaha.
Allez, bisous à tous, et merci d'avoir lu jusque là !
Yuki |