| J'ai emprunté les personnages et le background à Mme JKR, car je trouve dans sa saga beaucoup de sujets de digressions et la chanson C'était l'hiver (magnifique) à Francis Cabrel.   Une de mes premières song-fic. à partir d'une chanson qui m'a toujours fait pleurer. C'est un OS HP et aussi une death fic. sur les conséquence de la guerre, qui broie les chairs et les âmes... _________________________________________________________________________________   C’était l'hiver   C’est l’été. Il pleut. Tout est sale, noir, poisseux… la pluie s’intensifie, le ciel veut-il faire le ménage ? Je regarde devant moi sans rien voir, c’est irrespirable, les trombes d’eau finissent par camoufler les corps jonchant le sol chaud dans la brume et la boue. Des rivières pourpres mêlées de terre tracent des sillons macabres,  mélange fertile, futur terreau de la vie. Le silence serait assourdissant s’il n’était couvert par le bruit des plaintes et de l’orage.   Elle disait j'ai déjà trop marchéMon cœur est déjà trop lourd de secrets
 Trop lourd de peines
   Je rouvre les yeux, je ne me rappelais pas les avoir fermés, mes oreilles bourdonnent et instinctivement je me retourne. Je la vois. Elle est debout, rare silhouette toujours dressée, les bras ballants, ses longs cheveux dégoulinants. Soudain elle avance, se met à courir même, glisse, trébuche, enjambant les morts, les blessés et s’arrête brusquement. Elle tombe à genoux et je comprends.   Elle disait Je ne continue plusCe qui m'attends je l'ai déjà vécu
 C'est plus la peine
   Je m’élance vers elle et je crie « Hermione ! ». Elle ne répond pas, pose ses 2 mains sur le corps aux cheveux roux étendu dans l’herbe pour faire un massage cardiaque, son buste se plie sur lui pour un ultime bouche à bouche, mais rien ne se passe, elle insiste, j’arrive près d’elle et me laisse choir à ses cotés. Je peux la voir pleurer malgré la pluie.   Elle disait que vivre était cruelElle ne croyait plus au soleil
 Ni aux silences des églises
 Même mes sourires lui faisaient peur
 C'était l'hiver dans le fond de son cœur
   Je la prends dans mes bras, elle m’agrippe, me fait mal, tient des propos incohérents entrecoupés de sanglots. Je reste tétanisé, incapable de réagir à sa douleur et à la mienne. Mort… Ron est mort. Mon ami, mon frère celui qui a partagé les 7 dernières années de ma vie, qui m’a suivi dans toutes mes aventures, des plus risquées aux plus drôles, qui ne faisait rire, chassant mes idées noires, il n’est plus.   Elle disait que vivre était cruelElle ne croyait plus au soleil
 Ni aux silences des églises
 Même mes sourires lui faisaient peur
 C'était l'hiver dans le fond de son cœur
   On se relève, on nous entraine, on l’emmène, nous avons « gagné », Voldemort est effacé, la menace n’existe plus, c’est la fête, les cris de joie explosent dans mon cerveau comme autant de coups à l'âme… il faut continuer, on se soutient. La vie doit reprendre ses droits, on doit oublier, tourner la page. Il faut vivre pour que ces morts aient un sens nous dit on, mais les enterrements se succèdent, les discours et les congratulations aussi, ad nauseam. Mon dieu qu’elle est amère cette victoire…   Le vent n'a jamais été plus froidLa pluie plus violente que ce soir là
 Le soir de ses vingt ans
 Le soir où elle a éteint le feu
 Derrière la façade de ses yeux
 Dans un éclair blanc
   Je ne veux pas la laisser seule, mais elle me dit que ça va, qu’elle s’en remettra. Je ne la crois pas, je sais ce qu’elle ressent. Je ne lui ai jamais dit, ni à Ron d’ailleurs, c’est le seul secret que j’ai gardé pour moi, un si doux secret qui me fait tant souffrir à présent qu’il m’a quitté. Comment la consoler alors que je ne le pourrais moi-même ? Je connais le vide qui l’habite, cette part de notre âme qui est partie avec eux. Qui dit que le temps efface les blessures ? Cela fait plus de 2 ans maintenant et le manque est toujours là, cruel et bien vivant lui. On vit ensemble pour ne pas flancher, accrochés à je ne sais quoi, 2 épaves sur la grève, je ne sais plus qui a eu cette idée, moi je crois. Etait-ce une bonne idée, de joindre nos 2 désespoirs, nos mal-être, notre incapacité à oublier ?   Elle a sûrement rejoint le cielElle brille à côté du soleil
 Comme les nouvelles églises
 Même si depuis ce soir là je pleure
 C'est qu'il fait froid dans le fond de mon cœur
   J’ai failli mon ami, excuse moi, je n’ai pas pu, pas su la retenir, elle est parti elle aussi, le jour de ton anniversaire, elle t’a rejoint et je n’ai rien pu faire, cette bataille là était de trop. Aujourd’hui, on l’inhume, encore un cimetière, encore une victime de la guerre. Ca ne finira donc jamais ? Que fais-je encore ici ? Pourquoi m’obstiner ? J’ai peut-être sauvé le monde, mais je suis mort à l’intérieur, en même temps que mes amis, en même temps que mon amour, sur le champ de bataille, comme Hermione. Elle était ma dernière raison de rester, de survivre, en vain. Alors j’arrive, je ne vous laisserais pas vous amuser sans moi…   Elle a sûrement rejoint le cielElle brille à côté du soleil
 Comme les nouvelles églises
 Même si depuis ce soir là je pleure
 C'est qu'il fait froid dans le fond de mon cœur.
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