Auteur : Moi même.
Disclaimer : Tout à moi.
Musique : Guns'N'Roses - Knockin' On Heaven's Door.
Note : Une envie, comme ça.
Bonne lecture :
Il y a ces gens que l'on méprise pour leur façon d’être, de paraître, d’écrire ou de parler. Ceux que l'on apprécie immédiatement aussi. Sans trop savoir pourquoi, ni même sans s'interroger, on se lasse. Puis ceux qui nous touchent par leur passé, hors du commun ou la façon dont ils l'ont affronté. On apprend à les aimer, puis par la suite, à les oublier. Car ils n'ont su surmonté et avancé. On les lâche, un peu lâchement. On ne peut pas dire qu'on ne les avait pas prévenus. On peut seulement reconnaître qu'on a menti toutes les fois où on a dit qu'on les aimerait toujours. Peut-être pas complètement dans le fond. Y'a quelque chose qui perdure après tout. Un petit souvenir qui fait qu'on ne les oubliera pas, une anecdote qui nous revient dans la gueule au moment où l'on s'y attend le moins sinon. Mais c'est plus pareil. Tant pis, parce qu'on est comme ça, sans comprendre, on se lasse des gens, on a cette envie de renouveau, ou d'aimer ceux qui nous aiment mal. On s'attache aux personnes que les autres disent horribles. Puis on s'en fout, on les laisse parler, en sachant qu'on fonce dans la connerie, ça nous dérange pas plus que ça, on sait déjà que l'on paiera après.
On sourira, à ce moment là. On rira aussi, au moment où l'ami aura l'intelligence de dire " Je t'avais prévenu. " On lui laissera sa fierté, même si pour le coup, on n’en a rien à branler. Ces broutilles nous passent au dessus. Dire qu'on s'en fout totalement serait un peu gros, on les aime quand même ces gens, ils sont biens, ils sont là pour nous aussi. Contrairement à l'autre qu'a ses problèmes et qu'a sa vie. On ne cherche pas des excuses aux bonnes personnes, on en a conscience. Mais ils ne peuvent pas comprendre faut croire. Ils ne comprendront pas ce blocage intérieur, cette chose qui fait qu'on y retournera jusqu'à la destruction. Tant pis si ils prennent ça pour une passion de gamin. Qu'ils croient après tout, ça change quoi. Ils seront contents quand ils diront qu'ils avaient raison. On le sait déjà, ça aussi. Tant pis, on a déjà compris à quoi se limite le monde, et quels défauts leur font plaisir. C'est bien d'leur donner satisfaction avec pareilles conneries.
On écoute cette personne qui ne nous fait pas que du mal, peut-être même qui nous soulage d'une parole où il faudrait que d'autres en racontent bien plus long. Et on se dit que finalement, on ira peut-être plus loin. On a envie d'en parler, on a envie de dire. Mais on ferme sa gueule, ils n'y croient pas, pour diverses raisons. On rit, un peu aussi. Parce qu'il faut reconnaître que oui... Il n'y a pas que nous qui nous plantons. C'est peut-être lamentable, mais ça fait du bien. On ira jamais jusqu'à se dire abjecte en étant sérieux, parce qu'on sait que dans le fond, on est bien, vraiment bien. Même si on a peur de la réalité, même si on s'est attaché un peu aux mauvais parfois, souvent. Mais tant pis, on continue. On aime ceux qui ne le méritent pas vraiment, pas forcément. On a de la ressource, on ne sait pas vraiment où l'on puise mais les larmes ont toujours moyens de couler pour ceux là. Alors que pour le reste du monde, il faudra se forcer.
On a peut être pas fait que les mauvais choix alors. Surement qu'on ne sera pas totalement déçu. En attendant, on rêve et on imagine l'avenir avec les moyens du bord, en écoutant les autres ricaner et nous rappeler ce qu'est leur notion de la normalité, tenter de changer la notre, puis dire que finalement " ils s'en foutent " . Non, ça nous blesse pas, ça nous blase plutôt. Ce n’est pas grave, on continue. Ce n’est pas fini. Le cauchemar est profond, sans doute un peu plus que le rêve, tant pis si il s'agrandit à coups de baratin et de foutaises, ça nous fait du bien à nous, d'y croire. Même si le mur est droit devant, y'a là un certain plaisir à accélérer pour que la collision soit plus douloureuse, plus belle quelque part. On s'dit aussi qu'on est tombé sur les mauvaises personnes, mais qu'on ne mérite pas mieux. Que les gentils et les heureux ne nous intéressent guère plus. De toute façon, on s'en fout d'eux, ils vivent dans un autre monde. Nous on préfère s'inventer le notre et se rappeler ce qu'est la réalité en ayant mal, une fois pour toute, ou pour jamais.
On rit en se disant qu'on n’aurait pas du les connaître, puis il nous revient à l'esprit qu'il s'agit pour certains de notre famille, alors que pour ne pas les connaître, il aurait fallu ne pas naître. Alors non, on est bien content d'être là, y'a des fois où l'on en bave, mais ce n’est pas si grave, la vie c'est fait pour ça, puis y'a toujours pire quelque part. Alors on ignore les pessimistes qui nous disent que ce n’est pas ça la vérité. Qu'on n’a pas l'âge d'aimer pour de vrai. Qu'eux non plus, ils n’ont pas l'âge et la proximité pour que ça soit la vérité. Même si ils ont surement raison, on s'en fout. On aura mal dans tous les cas, alors autant avoir donné auparavant, même si c'est à des enfoirés. Qui nous dit qu'eux sont mieux. Puis ils le disent, ils ne nous aimeront pas vraiment non plus. Alors qu'ils se moquent, on chialera, mais on le montrera pas, on ponctuera toujours par un " XD " et on leur dira une autre fois, ou pas. Y'a aussi ceux qui le sentent et à qui ça fait mal de le cacher, mais c'est pour leur bien. On les préserve, pour une fois, on s'dit qu'on fait preuve de gentillesse. Même si ce n’est pas vraiment ça, que c'est plutôt de la lâcheté, ou de la bassesse.
Tant pis, on est irrattrapable, alors leur parole ne font plus si mal, la pseudo froideur des gens que l'on aime ou que l'on aimait nous énerve plus qu'autre chose. Il n'y a que la leur qui blesse. Qui nous déchire le cœur. Il y a ceux qui tentent de devenir comme nous, de changer de mentalité pour reproduire celle que l'on possède. Ça aussi, c'est bien comique, parce que nous même, on a toujours pas compris comment l'on pensait. On sait pas trop pourquoi des fois, il n'y a que le cul qui nous atteint, ni pourquoi d'autre fois on serait à la limite de la dépression d'enfants qu'ils disent tous avoir. On ne comprend pas trop pourquoi on ressent plus rien, ni même pourquoi on a une si grande distance qui nous sépare de ce monde qui braille en chœur et en écho. On sait qu'on n’est pas différent, qu'eux aussi, un jour ils ont été comme ça, mais ça nous plait de le penser, alors on y croit. On s'attache à nos mesquines idéologies qui nous ont individualisé et on se moque de ceux qui nous rappellent que l'humain des années 2000 vole bien bas. On fait comme si on n'avait jamais fait partie de l'espèce.
Et on mange du chocolat en hurlant qu'on s'en fout bien de ne ressembler à rien. De toutes façons, quelque part, c'est bien vrai, ce n’est pas ça qui nous fait peur mais plutôt le rejet de ceux à qui l'on tient si le regard qu'ils ont sur nous changeait. On rit aussi en entendant qu'ils nous appellent " mon ange " et on se demande pourquoi. Parce qu'on sait que ce que l'on a souvent pensé est atroce, et qu'il est bien contraire à la notion de l'idéal. On sait qu'ils s'en foutent un peu aussi, qu'ils nous pardonneraient, dans certains cas ou nous épargnerait leur jugement. Mais on a conscience d'à quel point on ferait vomir les bons humains. On lit aussi, beaucoup selon certains, peu selon d'autres. Mais bien selon nous. Y'a des livres qui parlent de cruauté qui nous plaisent, ceux qui parlent de réalité concrète un peu moins. Ceux qui sont écrits pour toucher ne nous cause pas, on a jamais su parler comme eux, on a jamais su comprendre ce qu'était la marque. Oui, c'est bien, ça fait plaisir de l'avoir. Et ce n’est pas si mal de boire du champagne, ni même de fumer. Mais on nous a dit que l'on n’avait pas le droit. Alors on promet puis on fait face à ceux qui nous boudent si l'on a osé le faire. Certainement que c'était mérité. Mais cet acte c'est si peu. On a tant envie de s'éclater la main dans un mur en se rappelant que l'on nous a forcé à pardonner bien pire.
Mais ce n’est pas de leur faute, pas de leur faute si ces maladies et ces états d'esprits existent. Ni même si les dépressions en France crèvent les plafonds. On pense qu'un jour, ça nous fera des histoires à raconter. Et on sourit quand le voisin de table nous dit qu'on écrit avec des mots qui font mal ou qui les dépassent. Quand ils nous regardent avec cet air blasé en voyant qu'un texte est triste, pour changer. On sait que c'est de notre faute, mais on s'en moque, on a jamais su festoyé avec le positif, et encore moins le coucher sur papier. Les mots qui racontent le bonheur ne nous sortent pas des mains si l'on ne pense pas à eux. Et quand même on le fait et le ferait, ça deviendrait trop intime ou trop niais pour que ça leur plaise. Et notre but n'est pas que ça plaise mais que ça nous libère de ce poids qui nous écrase et nous fait mal, chaque jour un peu plus. On shoote encore un fois sur un caillou en plein milieu de la route et on a un peu mal pour lui, on aimerait pas vraiment être à sa place, parce qu'être un caillou, c'est pas terrible.
Alors on marche encore un peu sur la route, sous la pluie de préférence, parce que la pluie, ça sent bon, et parce que ça fait du bien de se sentir, un peu seul et libre, un petit moment encore. Même si l'on devra rentrer, et gueuler, pour défendre nos opinions, erronées, ou juste inventées. On rit du monde tel qu'il est et tel qu'il sera. On s'dit aussi qu'on n’a pas envie de grandir, pour pas devenir comme eux, pis par flemme de travailler aussi, parce que oui, quelque part, on est flemmard de vivre sans vraiment penser. Mais ça ne nous intéresse pas d'apprendre des dates et des formules. Fut un temps où l'on était parfait, où les résultats étaient bons, mais comme on dit " c'était le passé ". Maintenant, ça nous passe au dessus, ça aussi. C'est pas l'école qui nous fera changer, c'est le temps, et surement l'argent. D'après les grands, c'est la même chose. Ils travaillent tous pour pouvoir se barrer, quelques jours, semaines ou mois, toute une vie dans le meilleur cas. Et nous, on sait déjà qu'on ne bougera pas, qu'avec un peu de chance, on le trouvera lui, même s'il s'est lassé de cette routine et de notre pseudo sainteté. Et si l'on s'est aussi un peu lassé des insultes sur son compte. A juste raison ou non.
On se sent déjà blasé des paroles que l'on recevra sur sa gueule dans le futur, même si encore une fois, c'est la vérité. Nous on s'attache, on aime et on se donne. Ils ne comprennent surement pas, lui non plus peut-être. On ne serait d'ailleurs expliquer pourquoi on aime à en perdre la raison et à s'en damner. On ne sait pas non le montrer mais on sait que c'est vrai. Même si l'on est encore jeune, et con. Comme dit un bon. Y'a aussi celles qui répètent qu'on peut aimer à tout âge, et quelque part, on est reconnaissant de voir qu'on n’est pas totalement seul à penser comme ça. Même si elles en ont rien à foutre de nous, pas plus qu'on se préoccupe d'elles. Mais avoir une idée et y croire dans la solitude a quelque chose de pesant. Si quelqu'un la partage, sans même s'en douter, ça soulage.
Alors oui, on se plante certainement, on est encore plus certain d'être en proie de moqueries et de jugements sur notre condition et notre droit d'aimer. Parce qu'apparemment, il y a désir et désir. On saura pas choisir, et même si l'on se plante, ce n’est pas grave, on acquiescera devant leur fier sourire. On a mal joué, ce n’est pas si grave, au moins, nous, on aura su aimer, même mal, on aura su... |