Depuis notre arrivée, les heures défilent, suivant leurs cours. Le soleil s’est éteint à l’horizon dans un bain chaud qui illumine la petite pièce, blanche, sans vie, terne. Je la contemple, son visage d’une pâleur telle qu’elle en est presque invisible, son teint reflète son âme. Ses yeux, pareils à deux diamants couleur émeraude m’éblouissent. Ses cheveux roux, légèrement ondulé me rappelle les longues promenades, main dans la main sous une brise fraîche de l’été. Son visage hante mes pensées.
Je me retrouve dans les eaux profondes des caraïbes. Je ne suis qu’une chaloupe contre un océan ténébreux prêt à couler, seul son visage me permet de garder la tête hors de l’eau. Le timbre de sa voix est si velouté qu’il résonne dans ma tête comme une berceuse chuchotée aux enfants.
Inconsciemment, comme une habitude, je me déplace et m’assois à côté d’elle. Ma main effleure la sienne. Nos cœurs battent à l’unisson comme une mélodie répétée maintes fois jusqu'à en être parfaite. Je savais que s’était-elle, je l’ai toujours su.
Nous restâmes immobiles ce laps de temps qui me parut durer des heures. Il nous survolait sans pouvoir imposer son rythme sur nous, impassible à son attaque. Un sourire effleura ses lèvres, un sourire que j’avais longtemps espéré et qui aujourd’hui m’appartient.
De ses yeux empreint de douceur, de son sourire qui illumine ma vie comme le premier rayon de lumière que perçoit l’aveugle qui retrouve la vue, je ne revis rien.
Les ténèbres avaient soudain empli la pièce, ils sont rentrés sans qu’on puisse les retenir bien que nous luttions, ensembles et ce, au nom de l’Amour et de la liberté. Le vent froid et glacial s’élève et l’as prend. Doucement, elle s’endort dans mes bras, un dernier baiser, une dernière étreinte, un dernier souffle. Les vagues se déchaînent, elles me submergent. Le déluge rempli mes yeux, je coule peu à peu, lentement comme si on me retenait mais je n’attends qu’une chose : que la vague, un peu plus violente à chaque fois, engloutisse mon embarcation.
Je me suis battu pour elle, Nous nous sommes battu pour lui, Elle s’est battu contre le froid, le silence, les ténèbres, la mort et elle a perdu.
Je l’ai perdu. Doucement, elle s’est éteinte, plongeant dans un sommeil qui n’a pas de fin.
Lily, tu es parti, tu t’es éteint et tu as emporté avec toi, mon cœur.
Notre bataille s’est achevé, nous avons perdu. Je l’ai perdu, moi qui me suis tellement battu pour Elle à Poudlard. Elle qui repoussait mes avances, elle qui a étais l’unique à me résister. Un jour cependant elle a dit oui, elle m’a alors appartenu, nous nous appartenions. Et puis elle est partie et doucement, mon cœur empli de peine lacha prise. Je la suivis docilement, accueillant la mort pour la rejoindre, parce que même si l’Amour est plus fort que la mort ; La mort gagne toujours sur la vie et emporte l’Amour.
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