Commentaire de l'auteur : C'est une histoire que j'avais depuis longtemps envie d'écrire. Elle n'est pas dans mes critères classiques, en espérant vous plaire !
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Je ne peux pas le laisser partir. Il est mon univers, et même si je lui dirais jamais en face, il représente l'ensemble de mon existence.
Ca semble un peu ringard ? Je pensais bien aussi.
Ce qui est très étonnant, c'est les sacrifices qu'on peut faire l'un pour l'autre. Je l'ai récemment découvert. Mais pas comme je l'aurais voulu.
Sora m'avait dit que certaines personnes au lycée essayaient de remettre Roxas dans le "droit chemin", en le menaçait de me faire du mal à moi si il ne faisait pas ce qu'ils disaient. C'est donc ça qui expliquait tous les bleus sur son bras, qu'il avait essayé de cacher. Sora l'avait trouvé récemment dans une ruelle, ensanglanté, avec les poignets cassés. Mais Roxas n'avait rien dit, ne s'était pas plaint, et avait continué à obéir.
Petit à petit, Roxas à su que je savais ce qu'il passait. Je m'en étais rendu compte quand je l'ai vu parler avec Seifer, plutôt nerveux. Seifer avait toujours aimé que les gens qu'ils croisaient sur son chemin lui obéissent, et il avait l'air de s'amuser énormément avec Roxas.
Mais désormais, il avait été trop loin. C'était jouer avec la vie et la mort.
"Alors, où est-il?"
Demyx mordait nerveusement sa lèvre. "Je crois que… Qu'ils l'ont emmené à l'embarcadère de la Terrasse du Couchant."
"Où est-ce que tu as entendu ça ?"
"Naminé..." Le joueur de sitar avala difficilement. "Naminé a dit qu'elle avait entendu Seifer dire à Roxas qu'il devait être prêt pour 'l'acte final', comme il à dit. Je ne sais pas ce qu'il voulait dire, mais ça ne peut être rien de bon. Tu dois y aller, et vite. Il a assez souffert. "
J'acquiesçais de la tête. Demyx était un bon gars, un peu rêveur, mais un bon ami, quand on avait besoin de lui. "Bien, merci." Je me précipitais dans le réseau de tunnels qui parcourait le dessous de la ville. Même le train n'aurait pas été assez rapide. Attends-moi, Roxas. Ne fais rien de stupide...
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L'eau à l'embarcadère était profonde. La seule fois ou j'y étais venu, il y avait Roxas, Riku, Sora et nous avions failli nous noyer. Je n'y ai jamais remis les pieds depuis.
Du tunnel, je pouvais voir très clairement la falaise et la colline du Couchant. Et d'après ce que j'avais pu voir, j'arrivais déjà trop tard. Les seuls sur le quai étaient Seifer, Rai, et Fuue et une des chaussures de Roxas qui gisait sur le sol
Mon cœur se mit à frapper dans ma poitrine, mon ventre se serra, et je commençais à redouter le pire. Je me précipitais à l'embarcadère.
«Où est Roxas?"
Seifer, cet enculé, se tourna vers moi, un sourire narquois sur le visage "Fais-moi une faveur..." Il fronça du nez quand je l'attrapa par sa chemise.
"Où…est... Roxas?"
"La dessous". Fuu pointait la surface de l'eau. Je jetais un regard vers le bas, des bulles éclatant à la surface, à un rythme de moins en moins fréquent. Je me raidis. Pourquoi ne remontait t'il pas ? "Briques…" marmonna Fuu. Elle avait répondu à ma question, comme si elle avait lu dans mes pensées. Pris de panique, j'écartais Seifer d'un coup de poing et plongeait.
Bien que l'eau paraisse claire à la surface, les profondeurs étaient extrêmement sombres et il était difficile de voir sans n'importe quelle source de lumière. Je devais suivre mon intuition. Fuu avait dit quelque chose au sujet de briques. Cela signifiait que Roxas devait être quelque part dans le fond. Je nageais vers le sol, mettant mes yeux à rude épreuve, en ignorant la sensation de brûlure du sel.
Je sentais quelque chose pincer mon bras. J'ouvrais encore plus mes yeux, luttant contre la douleur, pour y voir plus clair. Je cherchais à l'aveuglette.
Roxas...
Il était évident qu'il avait perdu connaissance. Avec des briques liées à ses bras et ses jambes, il n'y avait aucun moyen qu'il remonte à la surface. Mais à quoi pensait Seifer ? Je détachais les briques des cordes, avec le peu d'énergie qu'il me restait, et je saisissais Roxas autour de la taille. Je donnais de grands coups de jambes, mes poumons réclamant de l'air plus que tout. Quand je me retrouvais hors de l'eau, j'aperçu Naminé, Kairi, Riku, Sora et Demyx qui m'attendaient. Je remis Roxas à Sora et Naminé, permettant à Demyx et Riku de me sortir de cet enfer aquatique.
"Roxas ! Roxas ! Ouvres les yeux ! " Sora hurlait, comme prit de folie, en agitant le corps immobile de son jumeau. Le spectacle me rendait malade. " Tu ne peux pas nous laisser !"
Les filles écartèrent Sora, tandis que Riku tentait de réanimer celui que j'aimais. La première tentative fut un véritable échec. En le regardant, j'ai senti des larmes brûler mes yeux, plus douloureuses que le sel. Mais après la troisième tentative, Roxas eut une légère toux, et mon cœur s'est remit à battre. Ses iris de saphir s'ouvrirent, mais seulement sous l'effet du mouvement, il n'y avait plus la moindre vie dans ce magnifique regard que j'avais tant aimé. Riku le roula sur le coté, de sorte que l'eau s'échappe de ses poumons. Il m'a regardé. "Il faut l'amener chez un médecin, ce n'est que temporaire. Je ne peux rien te garantir.. "J'acquiesçais et nous emmenâmes Roxas à l'hôpital le plus proche. Seul Sora avait été autorisé à rester avec lui.
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"Demyx, du calme, je ne comprends pas!" Demyx m'avait appelé à environ 7h30 le lendemain matin. Il pleurait, et il ne pleurait jamais. «Ecoute, prends deux-trois grandes respirations et explique moi ce qui ne va pas ?"
Il y eut un silence à l'autre bout du fil pendant un moment, puis un "sniff" de mon bon ami. «Je... J'ai reçu un appel de S…Sora il y… Y'a vingt minutes..."
Mon cœur se gela, et mon monde cessa de tourner. "... Et... ?" Je redoutais les prochains mots de Demyx.
"Il est mort, Axel... N-Nous l'avons perdu ..." Il se mit à murmurer. "Roxas est mort à environ 3h00 ce matin."
"..." Mes jambes s'engourdirent, et je me suis mis à glisser le long du mur du couloir. Je ne pouvais pas croire ce que j'avais entendu, ce devait être une sorte de très mauvaise plaisanterie.
"Si tu-tu ne me crois pas, viens, et rejoins-nous avec tout le monde à l'hôpital..."
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Sora était pris un accès de larmes, ses épaules tremblaient et aucun murmure de Riku ne pouvait le réconforter. Naminé était le soutient de Kairi, qui était elle aussi aux prises avec une horrible crise de larmes. Ce fut dans ce triste tableau dans lequel Demyx et moi entrèrent. Nous n'avions pas échangé un mot depuis son appel.
"... Ca ne peut pas être vrai… " C'est tout ce que j'arrivais à dire. Sora ne pleurait jamais, ou du moins, pas comme ça.
Sora rassembla ses esprits avant de se lever et de venir vers moi, je ne voulais pas y aller seul et Demyx refusait de m'accompagner. Sora m'emmena jusqu'à devant la chambre que Roxas occupait. Je m'approchais du lit.
Roxas semblait dormir. Mes yeux s'embuèrent, je savais que ce n'était pas vrai. Ses mains étaient gelées. Je me forçais à rire, assis sur la chaise que Sora avait occupé la veille. "C'est une bonne chose que je ne sois pas nécrophile hein ? " Je sentais les larmes apparaître. Comment pouvais-je faire des blagues ? La seule personne qui les écoutaient n'était plus la désormais.
Ne pleure pas Axel.
Je n'allais jamais entendre sa voix de nouveau. Voir son sourire. Rien. Il n'était plus la maintenant. Ma gorge se serrait. Tout ce que je voulais était entendre sa voix une dernière fois. "Imbécile…" ai-je murmuré, les larmes courant sur mes joues. "Tu ne m'a pas donné la chance de te dire au revoir…"
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Le jour des funérailles était affreusement sec. Et trop chaud. Sora m'avait supplié de dire quelque chose, faire un discours, pendant des semaines, mais je n'avais pas pu.
J'avais écrit une lettre entre le moment de la mort de Roxas et les funérailles. Une lettre dans laquelle je lui disais tout ce que j'aurais aimé lui dire si j'en avais eu l'occasion. Je comptais bien lui envoyer, d'un moyen où d'un autre Roxas ~ Je ne sais pas si tu la liras. Je ne sais pas si tu l'obtiendras mais ça ne coûte rien d'essayer hein ? Je ne pense pas un jour pardonner Seifer pour ce qu'il a fait, pour ce qu'il t'a fait. Mais une chose que je souhaite que tu sache, c'est que je n'ai pas peur de lui. Je pouvais lui faire face. Tu n'avais pas à affronter tout ce qu'il te faisait subir. Ca me fait plus mal que n'importe quelle autre peine. Au moment où j'écris cela, je me demande ce qui t'a fais croire qu'écouter Seifer était la chose la plus sure. A cause de lui, maintenant, je ne te reverrais plus jamais. Je ne pourrais plus jamais entendre ton rire quand je me fais remarquer en classe ou encore ton adorable voix quand je dis des blagues. Tu sais très bien qu'elles sont nulles. Tu me manques tout entier. Mais je ne t'oublierais jamais. Peu importe à quel point c'est douloureux, je viendrais te rendre visite tous les jours, même Demyx à promit, et tu sais bien à quel point il déteste les cimetières. Je te promets, pour l'instant jusqu'à ce que l'éternité s'éteigne, que je t'aimerais toujours... et pas jusqu'à ce que la mort me fasse disparaître… Je vais te dire Roxas. Lorsque nous serons réunis, on ira danser sous la pluie, comme tu as toujours aimé le faire. Okay ? Prenons ça comme un rendez-vous…
Je ne pouvais pas trouver le courage de la lire, le moment venu. Comment allais-je faire pour te…? Puis, une pensée me vint à l'esprit. La fumée atteint les cieux plus vite que la terre. Sans hésiter, j'ai brûlé la lettre juste avant la cérémonie, en regardant la fumée s'élever dans le ciel. "J'espère qu'elle te parviendra Roxas…"
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Au moment où la cérémonie commença, un orage soudain éclata au-dessus de nos têtes.
«C'est étrange», a murmuré Demyx. "Il n'y avait pas de pluie dans les prévisions..."
Je me suis permis un léger sourire. "Alors ... c'est ta réponse à ma question, Roxas… ? Tandis que je m'avançais, les larmes coulaient le long de mes joues, et je me suis mis à danser, comme nous avions l'habitude de le faire.
Tu dois comprendre Axel. C'est parce que je t'aime que j'ai enduré cette douleur. J'aurais sacrifié n'importe quoi pour te le prouver. Même ma vie. Je voulais également que tu sache que tu as fais ce qu'il fallait. Tu as essayé de me sauver, et c'est amplement suffisant pour me prouver que tu m'aime. Je suis éternellement tien, Axel... |