Disclamer: Pff, ni Ryry ni Dray ne sont à moi. Triste, mais c'est comme ça.
Couple: Bah HPDM. Quoi d'autre ?
Rating: T je pense, on verra par la suite.
4:44. Je suis folle. Folle à lier. Une envie subite d'écrire m'a prise, j'étais tranquillement en train de lire une fiction quand pouf, le déclic. Peut-être que ce sera une fiction à chapitre. Ou peut-être pas. Mais dégustez maintenant cette courte...
Lettre à un parfait imbécile.
Malfoy, Draco,
Je suis malade. Malade d'aimer, malade de passer mes journées à aimer quelqu'un qui me regarde à peine. Malade des regards vides de sentiments que tu me lances, malade du fait que tu ne m'aimeras jamais.
Malfoy, notre haine, notre rivalité a disparu. Les couloirs de Poudlard ne résonnent plus de nos injures, les dalles ne sont plus tachées de notre sang s'écoulant de nos blessures. Une trêve s'est instaurée, une trêve que je ne saurais apprécier à sa juste valeur.
Le retour du calme à l'école des sorciers. Certains avaient sauté de joie, moi je ne comprenais rien. Pourquoi, subitement, tu ne voulais plus de moi, ton ennemi juré, celui qui te connait le mieux, et ce depuis toujours ? Pourquoi avoir voulu que cela cesse, que nos joutes s'arrêtent ?
Je ne te comprends pas Malfoy. Ton regard me traverse, et tes yeux autrefois si expressifs, ne reflètent à présent qu'un morne puits sans fond. Que s'est-il passé Malfoy, pourquoi tu nies mon existence ? Que s'est-il passé, pour que ton cauchemar personnel cesse d'être présent ?
Souvent dans mon lit, je repense à notre dernière dispute. Cela fait seulement quatre mois, mais comme cela me paraît loin. Tu étais alors ce que tu avais toujours été, un parfait snobinard, con et froid comme à ton habitude. Tu avais insulté mes parents sans raison particulière, je t'avais demandé des nouvelles des tiens. Tu avais saisi mon col et m'avait plaqué contre un mur.
Merlin, je m'en voulais de ressentir autant de plaisir, alors que tu n'aspirais qu'à me détruire. Ta colère, farouchement centrée sur moi, faisait monter une vague d'adrénaline dans mes veines, mon souffle devint court, et je crois bien que le rouge m'est monté au joue.
Oui, moi, Harry Potter, le Sauveur du Monde Sorcier, je rougis quand Draco Malfoy, ex-Mangemort, m'esquinte la colonne vertébrale contre un mur en pierre. Mais je suis malade, malade de toi. Malade de ta présence, malade du moindre de tes gestes.
Mon coeur battait sauvagement dans ma poitrine. Tu m'observais, et je me souviens m'être demandé si tu entendais mon stupide organe vitale qui semblait décidé à jouer la marche militaire à la grosse caisse. Un éclat perplexe brillait dans tes yeux, mais je ne baissais pas le regard. Réfléchis-y Malfoy, jamais je n'ai baissé le regard devant toi.
Iris émeraudes contre grises. Un duel incessant, qui, aussi loin que je me souvienne, avait toujours existé. Un combat perpétuel, que l'un ne laissait jamais à l'autre le plaisir de remporter.
Mais cette fois-ci fut différente. Le couloir était désert, il n'y avait aucun bruit, sinon nos respirations hachées. Car tu respirais fort Malfoy, et aujourd'hui encore je n'y trouve pas d'explications.
La suite de cette dispute contredit les théories que j'ai pu imaginer sur ton souffle erratique. Tel un parfait idiot, je me suis dis, tu es un Gryffondor Harry, tu peux tenter quelque chose.
Je ris nerveusement alors que je t'écris, car j'ai tenté, et j'ai raté. J'ai légèrement avancé ma tête dans l'espoir niais de recevoir un baiser, mais j'ai commis l'erreur de fermer les yeux. Je n'ai pas attendu longtemps. Ré-ouvrant immédiatement les yeux, j'ai constaté que tu n'étais plus là. Tu m'avais lâché, et tu étais parti.
Couard. On m'a souvent parlé de votre fichu caractère, à vous les Serpentards. De votre lâcheté, de votre comportement atroce face aux sentiments des autres. Sûrement est-ce vous qui faites un blocage sur cela, les marques d'affection ou même d'amour. Remarque, j'ai toujours dis que les Serpy étaient des coincés des sentiments.
Je ne pense pas que ce soit la bonne chose à te dire dans une déclaration d'amour. Car cela, malgré ma tentative de faire passer cette lettre pour une bafouille insignifiante parlant un peu de notre passé et beaucoup de ce que je ressens face à ton ignorance, reste une stupide déclaration.
Si tu veux tout savoir, ça me fait horriblement mal. Quand tu passes devant moi sans me regarder, j'ai la sombre impression de me noyer, et que, loin de m'aider, l'écoeurante compassion dont font preuve mes amis m'enfonce encore un peu plus la tête sous l'eau.
Dans ces moments, mes poumons me brûlent, et je n'ai qu'une envie, c'est de me les arracher de la poitrine, avant de les tordre dans tous les sens, afin de les purifier de la pollution externe que, sans aucun doute, tu m'apportes.
A l'heure où je t'écris Malfoy, il est vraiment tard. Le réveil de Ron annonce 4:17 mais tu peux rajouter ou enlever une heure, comme tu veux. L'appareil est un peu déréglé, je crois que les nombreux sorts testés dessus ont eu raison de lui.
Je ne sais pas pourquoi je te raconte tout ça. Sûrement pour exister encore un peu au fond de tes yeux. Pour pouvoir m'endormir le soir en me disant que tu penses à moi. En me disant que tout n'est pas fini, qu'il y a encore une chance. Que nous devons la saisir, redevenir ennemis.
Tu ne peux pas m'abandonner comme ça Malfoy. Je t'aime, et alors ? Qu'est-ce que cela change ? Je renoncerai à tout pour avoir, ne serait-ce qu'un sourire de ta part, un rictus ferait l'affaire. Je ne veux plus de cet air absent que tu affiches en permanence.
Que s'est-il passé dans ta tête bordel ? Pourquoi tu as tout fichu en l'air, pourquoi tu as tout brisé ? Ma vie avait trouvé un équilibre à peu près convenable, j'avais mes trois piliers fondamentaux, mes amis, mon travail, et mes ennemis. Toi en fait. Tu étais une des personnes les plus importantes de ma vie, et tu as tout cassé.
Si je te parle comme à un enfant de quatre ans aujourd'hui, c'est parce que, en effet, je pense que tu aurai besoin d'une remise à niveau. Je suis comme une horloge détraquée depuis que tu m'ignores Malfoy, je sonne à la mauvaise heure, je dors quand il ne faut pas.
Je ne suis plus que l'ombre de moi-même. Et quand je te regarde, riant rêveusement à une blague d'un de tes amis serpy, une subite envie de hurler s'empare de moi. Bizarre non ? Non. Pas tant que ça. Car c'est toi qui m'a ôté l'envie de rire. C'est toi qui m'a enlevé l'envie de vivre.
Que ne donnerai-je pas pour une dernière bataille ? Un dernier combat, toi et moi, à mains nues. Comme au bon vieux temps, celui où je pensais te connaître aussi bien que moi-même. Celui où me faire mal te faisait du bien. Celui où tes coups ne me procuraient pas de plaisir.
En parlant du bon vieux temps, un épisode de notre passé commun me revient en tête. Il me semble qu'un matin, tu t'étais amusé, Merlin seul sait pourquoi, à répandre la rumeur de comme quoi j'étais fétichiste des nombrils.
Pas vraiment glamour n'est-ce pas Malfoy ?
Je ne peux m'empêcher de rire doucement, seul devant ma feuille, en pensant à la tête que tu auras quand tu liras ce passage. Quel rapport, dois-tu être en train de te demander. Tu dois être en train de pester contre moi, et ma fichue manie de tourner autour du pot.
Ou alors, tu as jeté ma lettre au feu, et n'a même pas lu jusqu'ici. Je peux donc écrire ce que je veux si on part par là ? On part par là.
Tu avais donc répété à qui veut l'entendre que j'étais fétichiste des nombrils. Je ne t'en remercierai jamais assez. Je n'ai jamais eu autant de propositions sexuelles qu'à partir de ce moment. Comme quoi tu vois, même les pires rumeurs peuvent se tourner en ton avantage.
Je m'essouffle Malfoy, ma plume devient sèche, mes paumes sont moites d'anticipation. J'ai tellement peur de ta réaction face à cette missive, une boule me serre le ventre.
Est-ce cela qu'on appelle stress ? Il est étrange de se dire que je n'ai jamais été stressé. Peut-être est-ce mon statut d'Élu qui a fait que je n'ai jamais eu à m'inquiéter de rien ? Je me contentais de faire ce que m'ordonnaient les autres. Dumbledore a toujours décidé pour moi, et depuis que lui et Voldemort ne sont plus, je me laisse guider tel un automate par Hermione et Ron, fidèles compagnons.
Il m'arrive souvent de me demander si tes gorilles feraient pareil pour toi. Cette question, seulement toi peut y répondre – même si je t'avouerai qu'ils ne sont pas vraiment au centre de mes préoccupations.
Le cause de mes problèmes, c'est toi. Encore et toujours toi.
Mais qu'est-ce que ça change de te l'avouer Malfoy ? Redeviens celui que tu étais, mesquin, chieur, arrogant, profondément con. Mais toi. Pas cet espèce de robot qui marche, mange, parle, rit, mène sa vie comme un enfant colorie son dessin, avec application mais sans grand intérêt ?
On ne se rappelle pas de chaque dessin qu'on a colorié Malfoy. Mais on se rappelle des fois où on a débordé. Je fus la rature pastel rouge qui déborda de ta vie soigneusement ordonnée. Et un coup de gomme ne suffit pas à effacer du crayon de couleur.
Je serai toujours là.
Reviens-moi.
H.P. |