Alors voici un OS écrit tout spécialement en la mémoire d'Erwan partit bien trop tôt. Mais ce texte est aussi en grande partie dédié à une amie qui est restée courageuse jusqu'au bout.

Bonne lecture :)

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Elle s’arrête quelques instants. Elle n’a plus de souffle. Sans dire un mot, elle les regarde continuer d’avancer, elle ferme les yeux. Elle doit être forte, elle doit rester droite. Eux aussi traversent un moment difficile, pourtant ils gardent la tête haute, ils continuent de marcher. Aucun d’eux ne cherchent à se retourner, ils acceptent tout simplement. Elle aimerait tellement réussir elle aussi, elle voudrait arrêter d’avoir peur, arrêter de se souvenir, d’imaginer ce qu’il aurait pu se passer. Calmement elle ouvre les yeux, tous sont déjà loin. Inspirant pour se donner du courage, elle court pour les rattraper.

Parfois il lui arrive de se réveiller en pleine nuit et de penser qu’elle vient juste de rêver tout ça, toute cette peine. Puis elle réalise que les jours ont passé, qu’elle a continuer à vivre, sans lui. Elle regarde alors sa chambre dans le noir, elle l’imagine assit sur cette chaise, souriant. Elle le revoit passant la porte avec ses gâteau préféré, il lui parle, lui dit que tout va bien, qu’elle peut dormir tranquillement, il reste près d’elle. Alors elle se rendors avec le sourire, pendant quelques instants elle a oublié que plus jamais sa chambre ne sentira le gâteau au chocolat.

Le ciel est gris,typiquement clichépense-t-elle avant de rejoindre ses amis. Tous regardent le trou béant dans le sol. Elle continue de regarder le ciel, elle préfère imaginer qu’il est en ce moment en train d’observer la scène, elle cherche ses yeux, quelques part au milieu de tout ces nuages. Le prêtre commence à parler mais elle n’écoute pas. Elle l’appelle, continue de le chercher. A côté d’elle sa meilleure amie pleure en silence, les yeux toujours rivé sur le sol. Les gens autour l’imitent, certains avec discrétion, d’autre se laisse complètement aller. Leur sanglot ne l’atteigne pas. Elle est déjà partie ailleurs, elle nage aussi au milieu des nuages. Et il est là. Il est là.

Elle avait connu des jours horribles. Ces jours où l’on préférerait ne jamais être né. Souvent elle avait juré contre le monde entier, s’était improviser personne la plus triste au monde. Mais ce fut le jour où il est partie qu’elle a comprit combien sa vie pouvait être belle dans ces moments là. Elle s’est détesté pour avoir oser trouver sa vie minable à cause de chose futile. Elle avait déversé sa haine contre elle-même au lieu de le pleurer lui. Celui qu’elle ne reverra plus jamais, qu’elle avait tant aimé. Oui, elle s’était haïe autant qu’elle le pouvait. Et puis elle avait réalisé. Lentement, au fil des heures elle avait compris qu’il était partie, qu’il l’avait laissé, seule. Alors elle a commencé à pleurer.

D’un seul coup tout le monde bouge. Elle reprend alors contact avec la réalité et s’aperçois que les gens ont commencé a jeter de la terre dans la tombe. Elle sent sa meilleure amie lui prendre la main pour l’entraîner dans la queue. Peu à peu elle se rapproche de la tombe, de ce trou horrible, tellement banal. Et plus elle approche, plus elle à peur. Non, il ne peut pas être partie. Pas comme ça, pas sans elle. Pourquoi il a fait ça, comment a-t-il pu oser la laisser. Comment va t-elle faire maintenant ? Comment est-elle censé vivre sans ses bras pour la serrer, sans sa voix pour la guider, sans son corps pour la soutenir ? Elle craque, elle tombe à genoux et les larmes qui semblaient s’être coincées dans sa gorge dévalent ses joues.Reviens, elle murmure.Reviens, elle crie.

Leur première rencontre, son charme à deux balles. Leur premier baiser, si maladroit. Leur première sortie, leur mains jointes a s’en faire mal aux doigts. Leur première fois, si douce, tendre. Leur première dispute, blessante et inutile. Tout ces jours passé à rire, ces soirées au téléphone, ces nuits a se murmurer des mots d’amour. Toutes ces choses qui d’un seul coup s’envolent, semblent tellement loin, intouchable. Et pourtant elle veut se souvenir, elle veut le faire vivre, ne serais-ce que dans son cœur. Elle ne veut pas oublier ce jour où ils se sont quitté sans savoir que cet au revoir était en fin de compte un adieu. Que plus jamais elle ne sentirait son regard sur elle, ses mains chaudes. Et il vivra, aussi longtemps qu’elle bougera dans ce monde vide de sens. Il vivra, encore. Toujours.

Ils l’ont mis en terre. Elle ne s’est jamais réellement relevé. Le temps a continuer à s’écouler.

Le printemps est venu : comment, nul ne l’a su.