Disclamer : Rien à moué tout à JKR !
Paring : HPDM
Rating : T
Pour quiqui ? Pour Nessy ! Joyeux anniversaire ma belle. Tu roxx et je te nem *_*. Je tiens à m’excuser par avance pour ce OS qui ne sert à rien. Tu mérites beaucoup mieux mais malheureusement mon cerveau est simplement capable de ça.
Merci à quiqui ? A artemis et Drakky pour leurs encouragements (le HPDM VAINCRA) et à SeanConneraille pour sa correction et sa présence (très imposante la présence) et ses encouragements aussi. En fait c’est de leur faute et de celle de Fny si cette fic existe (donc c’est à elles qu’il faut se plaindre !) –ça c’est fait-
Pourvu qu'on ait l'ivresse
8 janvier 2000
Ce n’était qu’en milieu de soirée que Draco avait repéré Neville Londubat. L’ancien Gryffondor était seul, accoudé au bar et en train d’enquiller les verres.
Draco, pour sa part assis à une table du même bar, s’était penché à l’oreille de sa voisine, Pansy Parkinson. Il y avait ronronné une remarque venimeuse sur les Gryffondors lents d’esprit qui aimaient trop la boisson, puis après n’avait plus fait attention à Londubat de la soirée.
Sauf qu’à présent, il n’avait gère le choix que de le remarquer. L’ancien Gryffondor était en train de vomir contre la devanture du troquet, visiblement malade comme un chien. Quoique si on voulait l’opinion de Draco, même un chien se conduirait avec plus de classe.
-Tiens, Londubat ? fit la voix hautaine et surprise de Blaise à ses côtés. Toujours très élégant à ce que je vois.
Comme il avait reconnu son nom, Londubat se tourna dans leur direction. Il lança sur eux un regard vitreux avant d’avoir un nouveau haut le cœur.
Draco et Blaise reculèrent précipitamment et l’instant d’après une flaque de vomi se trouva à l’endroit où avait été leurs pieds.
-Charmant ! siffla Blaise en commençant à se détourner.
Il s’arrêta en constatant que son ami ne le suivait pas.
-Un problème ? demanda-t-il en soufflant dans ses mains pour les réchauffer.
Draco hésita. Il était près de quatre heures du matin et il gelait. Tout le monde était parti et le bar venait de fermer. Londubat quant à lui venait de s’affaler dans ce qui se trouvait auparavant dans son estomac, à moitié inconscient.
-Pourquoi buvait-il seul ? grogna-t-il entre ses dents. Les Gryffondors sont sensés tout faire en bande non ? Même se tenir la bite pour aller pisser.
Blaise haussa les épaules.
-Je ne sais pas et je m’en fous. Laisse-le s’étouffer dans son vomi. J’ai toujours su qu’au moins l’un d’entre eux finirait comme ça. J’avais juste parié sur Finnigan.
Draco aurait préféré que ce soit Finnigan. Parce que l’irlandais à l’humour foireux n’avait jamais fait dévier un sort qui lui était destiné, lui sauvant la vie par la même occasion. Londubat, lui, avait fait ça.
L’ancien Gryffondor, toujours à terre, grelottait à présent. Il avait vraiment l’air pathétique et Draco plissa les yeux, dégouté à l’avance par ce qu’il s’apprêtait à faire. Il vérifia encore une fois que personne ne venait et eut un soupir de dépit en constatant qu’ils étaient vraiment seuls et qu’il allait devoir s’occuper de ça.
-Je vais le ramener chez lui, dit-il d’une voix traînante.
-Sérieux ?
Blaise avait l’air de ne pas y croire. Draco aussi avait du mal à y croire.
-Avec la chance qu’on a il risque vraiment d’y passer si on le laisse là. Il fait trop froid.
-Et alors ?
Draco envoya un regard noir à son ami. En général il appréciait la répugnance qu’éprouvait Blaise pour tout ce qui concernait les moldus, les sang-de-bourbes, les cracmols et les traitres-à-leur-sang. Mais parfois, comme ce soir, ses propos étaient un peu trop extrémistes, même pour Draco.
-Alors je n’ai pas envie qu’on nous accuse de non assistance à personne en danger.
Blaise regarda la rue l’air de dire que personne n’était là pour les voir mais ne fit aucun commentaire.
-Tu sais où il vit au moins ?
Draco l’ignorait. Il poussa du pied Londubat qui émit une sorte de grognement.
-Quelle est ton adresse ? lui demanda-t-il froidement.
Londubat baragouina quelque chose d’incompréhensible mais qui fit ricaner Blaise.
-Je serais bien rester pour voir ça, annonça-t-il, mais il fait vraiment froid et je suis sûr que tu vas très bien t’en sortir tout seul.
Draco hocha la tête, il ne s’attendait de toute façon pas à ce que Blaise reste pour l’aider. Les rôles auraient été inversés, il aurait filé aussi. Il entendit son ami transplaner et lança un « Enervatum » sur Londubat pour essayer de le faire parler.
Le jeune homme releva la tête et le fixa de ses yeux injectés de sang.
-Où habites-tu ? articula Draco comme s’il s’adressait à un demeuré.
Londubat bava un peu et répondit quelque chose comme« Je bleu de la chat ».
Draco poussa un soupire excédé. Avec une grimace il s’accroupit et commença à fouiller dans les poches de la loque humaine à la recherche d’un portefeuille ou de n’importe quoi pourvu que ça comporte son adresse.
Il ne trouva qu’une poignée de mornilles, un vieux bonbon ainsi qu’un carré étrange en plastique avec dessiné dessus une sorte de bonhomme noir et casqué et en guise de slogan « Je ne serai pas ton père ». Draco décida de mettre ce dernier objet dans la catégorie « Objets moldus », elle-même sous catégorie de « On s’en branle ! ».
Il était hors de question qu’il ramène Londubat au manoir. Il avait une dette envers ce type mais pas au point de l’héberger chez lui. Le portrait de son père risquerait de ne pas s’en remettre.
Draco n’avait pas vraiment le choix, la seule adresse qu’il possédait dans les amis du poivrot était celle de Potter. Il avait la carte du balafré quelque part dans son portefeuille. Ça faisait des mois qu’elle traînait là et tout aussi longtemps qu’il voulait s’en débarrasser. Mais allez savoir pourquoi, il ne l’avait jamais fait.
Potter avait rencontré sa mère dans la rue l’été dernier et d’après Narcissa il avait été poli et l’avait remerciée pour ce qu’elle avait fait pour lui. Ce qui était la moindre des choses et Potter aurait dû faire ça plus tôt, pas attendre deux foutues années. Mais l’Elu –ou quel que soit le superlatif qu’il avait en ce moment- avait des choses sûrement beaucoup plus intéressantes à faire que remercier la femme qui lui avait sauvé la vie. La discussion s’était terminée avec Potter donnant sa carte à sa mère et lui disant que si Draco voulait parler avec lui, comme ça il savait où le joindre.
Draco n’avait pas besoin de ses coordonnées personnelles pour joindre Potter puisque, comme le reste du monde, il savait que le Sauveur étudiait pour devenir Auror à présent. Si jamais il avait envie de le revoir -éventualité qui le faisait doucement rigoler- il n’avait qu’à se rendre à l’école des Aurors. Ou il y avait aussi la solution de suivre n’importe quels journalistes puisqu’ils s’obstinaient encore à coller au cul de Potter. Draco était quasiment sûr que le balafré lui avait fait parvenir sa carte juste pour le faire chier. Potter ne pouvait pas avoir envie d’une discussion sérieuse entre eux.
Et pourtant Draco l’avait gardée. Il n’eut pas besoin de la sortir, il la connaissait par cœur à force de l’avoir lue.
Il observa Londubat en soupirant. Il n’avait pas vraiment le choix. Après plusieurs minutes et à grand renfort d’insultes, il réussit à le faire se redresser même si pour cela l’ancien Gryffondor dû se pendre lamentablement à son cou. Il puait l’alcool et le vomi.
Draco décida de respirer par la bouche et les fit transplaner.
Potter vivait dans une maison un peu à l’écart des autres et dont le jardin était visiblement très mal entretenu. Draco dût s’aider d’un lumos pour ne pas tomber sur les diverses mottes de terre et arriver en un seul morceau devant la porte d’entrée.
Contre sa gorge, Londubat murmurait des choses incompréhensibles, Draco le repoussa d’un air dégouté avant de frapper rapidement à la porte.
Il dut encore frapper quatre fois avant de voir la lumière filer sous la porte d’entrée. Une poignée de secondes plus tard celle-ci s’ouvrait sur Harry Potter.
-J’espère qu’il y a une bonne raison pour que…Malfoy ?
Draco qui reconnut son nom hocha vaguement la tête et à côté de lui Londubat commença à glisser sans qu’il pense à le rattraper. En face de lui, Potter ne portait qu’un indécent –du moins du point de vue du blond- bas de pyjama orné de vifs d’or qui bougeaient mollement sur le tissu et dont les lanières pendaient lâchement sur les côtés. Il l’imagina en train de l’enfiler prestement pour venir lui ouvrir. Il se dit que Potter devait dormir nu et ça le perturba plus que de raison. Il se secoua quand il se rappela que c’était Potty en face de lui et qu’il était sensé éprouver au mieux un profond dédain pour lui, alors il détacha ses yeux du torse nu et les leva sur le visage du brun. Sauf que revoir les yeux verts encore tout ensommeillés et les cheveux noirs bien trop décoiffés, lui fila une sorte de coup au cœur.
Soudain il se revit à 15 ans en train de se masturber sur la photo des capitaines de Quidditch de cinquième année, sans quitter des yeux la seule personne qui l’intéressait sur l’image. Merlin, qu’il avait détesté Potter pour ce qu’il considérait comme la fin de son monde ! Il fallait dire qu’être gay n’était pas du tout dans son plan de vie –et fantasmer sur son ennemi encore moins-.
Enfin, c’était du passé tout ça, il n’avait plus quinze ans mais bientôt vingt. Il revint sur terre et plissa les yeux tandis que l’apparition devant lui bougeait son corps pour récupérer son ami. Il réussit à se convaincre que Potter était beaucoup moins sexy que la plupart des amants qu’il avait eus.
-Je l’ai trouvé à moitié comateux dans une rue, dit-il en pointant Londubat du menton.
-Que lui est-il arrivé ? demanda Potter qui tenait toujours son ami.
Il commençait à grelotter à cause de sa tenue si légère. Draco remarqua la chair de poule sur sa peau et s’obligea alors à regarder le chambranle de la porte.
-Tu devrais deviner rien qu’à l’odeur, dit-il d’une voix traînante mais toujours sans le regarder, Londubat a passé la soirée avec son grand ami le Whisky pur feu. Et je ne connaissais que ton adresse…
-Entre, dit alors Potter.
Draco hésita sur le pas de la porte. Il avait fait sa B.A. et remit le saoulard en sécurité. C’était chez lui qu’il devrait entrer à présent. Sauf que quand il leva les yeux pour annoncer son refus –le tout agrémenté d’une remarque cynique-, il ne tomba que sur la chute de rein de Potter qui lui avait tourné le dos pour échapper à l’air glacial de l’extérieur.
Alors Draco déglutit et entra à sa suite tout en se disant que ce ridicule pantalon ne tenait vraiment que par miracle.
La chute de rein…enfin Potter le conduisit jusqu’à son salon où brûlait un agréable feu de cheminée. La pièce n’était pas très grande mais plutôt agréable.
-Installe-toi, dit Potter d’un ton beaucoup plus sympathique que dans ses souvenirs, je vais emmener Neville dans la chambre d’amis.
Draco hocha la tête. Il n’avait pas envie de s’éterniser, alors il garda sur lui son manteau et son écharpe et s’assit sur un coin du canapé, regrettant déjà d’être entré. Il regarda autour de lui avec le plus de mépris possible sauf que c’était plutôt joli chez Potter –si on omettait les nombreuses photos des Weasley- et la chaleur qui y régnait renforçait encore l’impression de bien-être qu’il ne pouvait s’empêcher de ressentir.
Potter revint vingt minutes plus tard, il avait enfilé un large t-shirt noir et les vifs d’or sur son pantalon bougeaient avec plus de vigueur que tout à l’heure.
-Joli pantalon, se moqua Draco.
Potter eut un léger sourire et s’installa sur le fauteuil en face du canapé.
-Il semblait pourtant être à ton goût tout à l’heure. Tu ne le quittais pas des yeux.
Draco ne sut pas quoi répondre et se racla la gorge, se maudissant de plus en plus d’avoir passé le pas de cette porte. Il ne manquerait plus que Potter devine ses inclinations.
-Tu n’as pas trop chaud ? demanda Potter en le fixant énigmatiquement.
-Je ne vais pas rester, répondit Draco sèchement en se reprenant. Je t’emmenais juste Londubat. Est-ce que ça lui arrive souvent de boire à ce point ?
Le visage de Potter s’assombrit et son regard se dirigea malgré lui vers le couloir qui donnait sur ce que Draco imaginait être les chambres.
-Ginny et lui se sont disputés, ça va faire plus d’un mois. Il a dû mal à reprendre pied.
Draco fronça les sourcils.
-Ginny Weasley ? demanda-t-il.
Potter hocha la tête.
-Je croyais que c’était ta copine. Enfin il y a trois ans ça l’était, n’est-ce pas ?
C’était une question purement rhétorique. Draco savait que c’était sa petite amie à Poudlard, il se souvenait aussi le nombre de fois où il avait voulu être à la place de la rouquine et où il s’était détesté pour ça.
-On s’est séparé peu après la guerre, expliqua Potter en remontant ses lunettes sur son nez. Ce n’était pas la bonne après tout. Tu veux boire quelque chose ?
Draco se demanda s’il y en avait une « de bonne » à présent dans la vie de Potter mais préféra ne pas poser la question. De toute façon il s’en moquait.
-Non, dit-il, je ne vais pas m’éterniser.
Sauf qu’il n’avait plus vraiment envie de bouger. Peut-être que c’était l’effet des yeux de Potter sur lui ? Le brun avait toujours eu un étrange et agaçant pouvoir sur lui.
-Merci de ne pas l’avoir laissé seul dans la rue.
Draco hocha vaguement la tête en se rappelant qu’ils étaient en train de parler de Londubat.
-Je suis sûr que tu ferais pareil avec mes amis, railla-t-il. Sauf que les miens savent se tenir en public, ce n’est pas le cas de Londubat. J’ai rarement vu aussi pathétique.
-Neville est dans une mauvaise passe, répliqua Potter immédiatement sur la défensive. Au fait, comment connais-tu mon adresse ?
Draco eut un reniflement dédaigneux. Il se fichait des histoires de cœur de Londubat. Mais il était satisfait de voir que Potter était toujours aussi facile à irriter. Et toujours sur les mêmes sujets en plus : ses potes. Comme quoi certaines choses ne changeaient jamais.
Par contre, il était lui-même agacé par le fait que Saint-Potter ait oublié qu’il avait refilé ses coordonnées à Narcissa.
-Tu as donné ta carte à ma mère. Mais je suppose que tu étais trop occupé pour te souvenir de ça.
Le balafré devait balancer ses cartes dès qu’il croisait une veuve éplorée, histoire de se donner bonne conscience ou de satisfaire son complexe de héros.
-Non je n’ai pas oublié, murmura Potter en le fixant. Je pensais qu’elle l’aurait immédiatement jetée. Ou que toi tu l’aurais fait. Après tout, je lui ai dit que j’aimerais te parler et tu n’es jamais venu.
Draco haussa les épaules.
-Je ne suis pas un chien qui accourt dès qu’on le siffle, dit-il sèchement.
A sa grande stupéfaction cela fit rire Potter, d’un rire doux et grave qui sembla transpercer les couches de vêtements de Draco pour lui envoyer des frissons directement le long de sa colonne vertébrale. Ce fut donc avec une stupéfaction plus grande encore, qu’il se rendit compte que l’homme en face de lui avait un beau rire. Un de ces rires communicatifs qui lui donnait envie de sourire à son tour, et que ça lui plaisait. Tout comme les yeux verts brillants de cette lueur amusée, lui plaisaient. Même si Potter était en train de se foutre de sa gueule.
-Je sais ça, répliqua le brun finalement avec un grand sourire. C’est plutôt toi qui sifflais tes larbins du temps de Poudlard. Même si tu étais assez doué pour lécher les pompes des adultes.
-Des adultes qui pouvaient m’être utiles, précisa Draco d’une voix traînante, plutôt amusé à son tour.
Il ne considérait pas le fait de s’écraser devant quelqu’un pour arriver à ses fins comme quelque chose dont il devait avoir honte. Presque tous les moyens étaient bons pour réussir du moment que le résultat était là. C’était ce qui s’appelait être futé mais Potter ne comprendrait sûrement jamais quelque chose comme ça.
-Wahou, souffla alors le brun impressionné, tu utilises toujours ce ton.
-Lequel ? demanda Draco en haussant un sourcil surpris.
Potter avait l’air ravi d’un gamin le jour de Noël.
-Ce ton qui nous fait nous sentir comme une merde. J’avais tellement horreur de ça à Poudlard !
-Et maintenant ça te fait plaisir on dirait, répondit le blond de plus en plus étonné par l’attitude de son ancien ennemi.
-Disons que c’est rassurant de voir que certaines choses ne changent pas.
Draco haussa un sourcil.
-Parce que tu me trouves changé ?
Potter eut un sourire énigmatique avant de se mettre à bailler. Draco trouva qu’il souriait beaucoup trop et que ça lui faisait beaucoup trop d’effet.
-Déjà tu ne m’as pas encore insulté, daigna expliquer Potter en s’enfonçant un peu plus dans son fauteuil.
-Je me suis foutu de ton pantalon et de tes amis.
-Toi et moi savons que ce n’étaient pas de vraies insultes.
Draco n’en savait rien mais hocha quand même la tête, histoire de connaître la suite.
-Ensuite ? demanda-t-il accroché aux lèvres et à la voix grave de Potter.
Potter cligna des yeux comme s’il reprenait ses esprits et Draco crut le voir rougir mais c’était surement un reflet dû au feu de cheminée.
-Ensuite rien, répondit-il en se levant. Je vais me coucher, demain je commence tôt. Tu connais la sortie Malfoy.
Draco se leva à son tour, un peu choqué par ce brusque revirement d’humeur et par l’impolitesse flagrante du brun. Puis il décida que le mieux était que Potter aille se faire voir.
L’ancien Gryffondor tendit la main vers lui, sûrement pour lui dire au revoir et se rattraper de sa trivialité. Draco la regarda un instant comme s’il s’agissait d’une bête curieuse. Puis ses yeux froids revinrent au visage de l’Auror.
-Je ne crois pas non, dit-il d’un air dégouté avant de tourner les talons, laissant là Potter et sa pathétique poignée de main avortée.
L’air vif et glacé de l’extérieur fut une véritable bénédiction. Il se rendit compte qu’il avait retenu sa respiration tout en quittant la maison du brun.
Est-ce qu’il avait réellement cru que Potter allait le rattraper ?
Draco secoua la tête se demandant ce qu’il lui prenait et transplana.
°O°O°O°
10 janvier 2000
Il n’était pas loin de quatre heures du matin quand Draco sortit de l’appartement de son bon ami. Appellation policée pour désigner un plan cul. Il traversait la rue, quand il tomba sur Londubat qui titubait devant le même bar que l’avant-veille. L’établissement était fermé. Et apparemment Londubat essayait de revenir à l’intérieur et insultait copieusement la porte qui avait l’audace de refuser de s’ouvrir.
Draco soupira, se demandant pourquoi il avait eu l’idée de marcher un peu plutôt que de transplaner immédiatement. Il s’approcha de Londubat qui parut surpris de le voir.
-Une fouine ! s’exclama-t-il tellement fort que cela raisonna dans la rue.
-Un crétin ! répliqua Draco d’une voix froide, mais cela eut seulement pour effet de faire ricaner l’ancien Gryffondor.
-Qu’est-est ce que tu-tu vieux ? articula difficilement Londubat.
-Je veux un tas de chose, Londubat. Par exemple que les Flèches d’Appleby gagnent en finale. Ou que le Ministre refuse de signer la stupide charte de Granger sur la protection des elfes de Maison. Mais tout de suite ce qui me ferait vraiment plaisir c’est de ne plus avoir de poivrot sous mon nez.
Londubat fronça les sourcils et se retourna.
-Il..n’y a aucun pr-oivot, dit-il après avoir examiné les lieux.
Draco leva les yeux au ciel.
-Je suppose que tu n’es pas en état d’effectuer un transplanage, murmura-t-il en essayant de faire preuve de patience.
-C’est toi le transplanage ! répondit Londubat et il éclata de rire, visiblement enchanté par sa boutade.
Une fenêtre dans l’immeuble d’en face s’ouvrit brusquement et un homme leur cria de faire moins de bruit car les honnêtes gens voulaient dormir, bordel de Merde !
-Qu’est-ce t’as ? ! cria Londubat à son tour au sorcier de la fenêtre. Malfoy et moi on te prend, pauv’ connard !
-Ou pas, murmura Draco car l’homme ressemblait plus à un troll qu’à un humain et il n’avait pas envie de le prendre de quelque manière que ce soit. Et d’ailleurs il n’avait pas envie de prendre qui que ce soit en compagnie de Londubat.
L’homme poussa un juron et sa tête disparut à l’intérieur de son appartement mais il ne referma pas la fenêtre.
-C’est ça tire toi ! beugla Neville. Malfoy et moi on sait quand même où tu trèches !
Draco fixait la fenêtre d’un air inquiet et s’approcha de Londubat sans la quitter des yeux. Il grimaça intérieurement car cela faisait deux fois que le débile venait de gueuler son nom dans la rue.
-Ferme-la ! souffla-t-il à l’ancien Gryffondor mais ce dernier éclata de rire et préféra entamer une chanson qui parlait des mœurs légères qu’entretenait une sorcière avec son balai.
Il n’eut pas le temps de terminer le premier couplet que l’homme à la fenêtre réapparut. Il était allé chercher sa baguette et la pointait sur eux. Draco ne lui laissa pas le loisir de jeter son sort, il attrapa Londubat par l’épaule et transplana.
Draco ne savait pas s’il avait pensé consciemment ou pas à la maison de Potter mais toujours était-il qu’elle se dressait désormais devant eux.
« Bien. Pensa Draco. Je vais déposer Londubat devant sa porte et me tirer. »
Il se fit l’effet d’une cigogne à l’humour douteux qui, au lieu de déposer un mignon bébé joufflu sur le pas de la porte de ses futurs parents, ramènerait un pochard puant. Cette image lui arracha un ricanement narquois.
-Bon je te laisse ici, dit-il à Londubat, tu n’as plus qu’à frapper.
N’obtenant aucune réponse, il se retourna. Londubat se trouvait sur le côté et était en train d’essayer de déboutonner son pantalon. Draco se hâta d’avancer jusqu’à la porte, refusant d’en voir plus.
Il aurait dû transplaner et repartir chez lui, il le savait. Mais une part de lui trouvait trop bête de se trouver ici et de ne pas le voir.
Il n’avait pas oublié que l’avant-veille Potter était venu lui ouvrir torse nu. Ce spectacle valait le coup d’œil. Alors c’est en pensant à la délicieuse chute de rein de l’ancien Gryffondor qu’il frappa à la porte.
Potter ouvrit la porte plus rapidement que la première fois et un éclair de déception passa dans les yeux gris en voyant qu’il portait un t-shirt. Sûrement un truc moldu car les personnages dessinés dessus n’avaient même pas la décence de bouger sous son regard hostile. Et en plus son pantalon n’était même plus celui avec les vifs d’or.
-Malfoy ? fit Potter qui lui aussi le regardait de haut en bas.
L’ancien Gryffondor fronça les sourcils, il avait à la fois l’air soupçonneux et fatigué. C’était sûr que deux visites de sa part en trois jours et à chaque fois en pleine nuit avait de quoi surprendre. Mais Draco ne voulait pas qu’il s’imagine n’importe quoi alors il s’empressa de dévoiler la raison de sa venue.
-J’ai trouvé Londubat. Dehors. Ivre.
-Encore ? fit Potter en fronçant encore plus les sourcils. Où est-il ?
Draco s’écarta, permettant à l’Auror de voir derrière lui.
-Je suppose qu’il est en train de pisser à moitié sur tes gnomes de jardin et à moitié dans son pantalon.
Les yeux verts se posèrent un bref instant sur lui, las et mornes, alors Draco garda le reste de sa remarque acerbe dans sa tête.
-Je n’ai pas de gnome de jardin, dit Potter avant de se diriger vers son ami.
Potter parla doucement à Londubat, comme s’il s’agissait d’un gosse paumé qu’il ne fallait surtout pas effrayer et l’ancien Serpentard les regarda passer devant lui comme s’il n’existait pas.
Et puisque Potter n’avait pas fermé la porte d’entrée derrière eux, après quelques secondes de débat intérieur, Draco décida de les suivre. Il exigeait au moins des remerciements de la part de Potty pour cette nouvelle bonne action.
Il n’attendit pas dans le salon cette fois et se rendit devant la chambre d’ami. Là aussi Potter n’avait pas complètement fermé la porte et Draco avait une vue imprenable sur la scène qui se déroulait dans la chambre.
Le futur Auror avait déjà enlevé les chaussures de son pote et se débattait avec son pantalon tâché de pisse et de whisky sorcier bon marché.
-Je suis désolé, ne cessait de balbutier Londubat d’une voix chevrotante. Je suis tellement désolé…
-Ça va aller, murmura Harry et une fois encore Draco fut surpris par sa douceur et sa patience.
Trop bon, trop con. C’était exactement l’effet que ça faisait à Draco de le voir là en train de s’occuper de l’autre bouffon. Et il trouvait tout à fait écœurant de les voir si proches physiquement l’un de l’autre. Comme si Londubat ne pouvait pas se défroquer tout seul !
Pour être honnête, le pote de Potter n’était pas en état de le faire mais à la place du balafré, Draco l’aurait laissé dans sa crasse.
-Non. Harry, elle est partie, Harry…murmura Londubat d’une voix éteinte.
Puis un long sanglot déchira l’air faisant sursauter Draco et tourner la tête de Potter dans sa direction.
-Sors d’ici ! siffla le héros du monde sorcier visiblement furieux.
Draco grimaça et s’éloigna. Il n’avait pourtant pas l’intention de quitter la maison tout de suite. Il n’était pas un foutu chien qu’on chasse d’un claquement de langue. C’était lui qui avait ramené Londubat. Potter allait devoir le traiter mieux que ça !
Il attendit alors dans le salon que le balafré rapplique. Dix minutes plus tard –honnêtement, il faisait quoi là-bas avec Londubat ? Il le bordait ? Une petite fellation avant de dormir ?- Petit Pote Potter daigna enfin pointer le bout de son nez.
-J’ai failli attendre, ironisa Draco.
-J’espérais que tu étais parti, répondit Potter en se jetant sur le même fauteuil qu’il avait choisi la dernière fois. Enfin ça sera plus simple que de t’envoyer un hibou…
-Un hibou ? A propos de quoi ?
Potter lui adressa un regard glacial.
-Je ne veux pas que tu racontes à qui que ce soit l’état dans lequel s’est mis Neville, dit-il sombrement. Ce n’est déjà pas évident pour lui alors il n’a pas besoin que la presse ou tes petits copains s’amusent à ses dépends.
-Diantre ! Moi qui pensais que ta lettre aurait été pour me remercier d’avoir encore une fois sauvé les miches de ton pote.
Potter eut un sourire en coin.
-Je te connais, tu ne fais jamais rien gratuitement et surtout pas aider d’anciens Gryffondors. La dernière fois, tu avais une dette de sorcier envers Neville. Je pense que dans ton petit cerveau tu estimes que vous êtes quittes. Alors ce soir, pourquoi l’as-tu aidé ? C’est ça que je cherche à savoir. Peut-être qu’après je te remercierai. Pour l’instant j’attends que tu m’envoies la note. Et je veux juste m’assurer que tu laisses Neville tranquille.
Draco le fixa un instant sans rien dire, ce qui fit étirer les lèvres de Potty en un sourire paresseux. Potter avait raison, il attendait inconsciemment quelque chose de tout ça. Et il se rendit compte que le seul intérêt que le sauvetage de Londubat lui avait apporté c’était cet instant là. Cette discussion là. Etre en face de Potter. Le regarder –le bouffer des yeux-. L’entendre parler –imaginer sa voix quand il prend son pied-. Le toucher…
Draco se leva d’un bond, le cœur battant plus vite qu’il n’était nécessaire et les mains soudainement moites.
-Je dois partir, dit-il précipitamment.
Mais Potter fut plus rapide que lui car il lui attrapa le poignet.
-Attends. Et pour Neville ?
-Je ne dirai rien, grinça Draco les yeux fixés sur la main de Potter. Lâche-moi !
Les yeux verts semblèrent surpris et la main de Potter le libéra doucement.
-Qu’est-ce qu’il te prend, murmura-t-il, on dirait que tu as peur.
-Ne prends pas tes rêves pour la réalité. Je n’aurai jamais peur de toi !
Et en effet à présent il se trouvait ridicule. Bon sang, Potter avait raison de faire cette tête ! Il se comportait comme une vierge effarouchée. Draco recouvra son sang froid. Soit, il semblerait qu’il désire, et peut-être même plus que ça, encore ce type après toutes ces années. Mais il n’allait pas laisser la chance au « plus que ça » de se développer. Il avait brillamment réussi à éviter Potter jusque là –les derniers jours étant simplement une lamentable erreur qui ne se reproduirait plus-.
-Je rentre chez moi, répéta-t-il de sa voix traînante.
Il était heureux d’avoir enfin recouvré son sang froid.
-Bien, au revoir alors.
Potter lui tendit la main. Draco haussa un sourcil et pour se prouver à lui-même que ça ne lui ferait rien du tout de le toucher, il l’attrapa.
-Une poignée de main ! s’exclama-t-il avec ironie parce que la main dans la sienne était trop froide, un peu calleuse et qu’il n’arrivait pourtant pas à se dire qu’elle n’était pas parfaite. Tu m’épates Potty ! Qu’est-ce que ça va être la prochaine fois ? Un roulage de pelle ?
Les sourcils de Potter se levèrent haut sur son front. Draco voulut lâcher cette main mais l’ancien Gryffondor s’approcha de lui. Alors Draco ne bougea plus. Il se sentait comme une mouche engluée dans une toile d’araignée. Il ne savait pas si c’était parce qu’il voulait que Potter l’embrasse ou simplement parce qu’il était effrayé à l’idée qu’il ne le fasse pas.
-La prochaine fois, la fouine ? susurra le héros du monde sorcier à son oreille. Pas encore parti que tu penses déjà à notre future rencontre…C’est intéressant. Je pourrais te prendre au mot…la prochaine fois.
-C’était une plaisanterie, articula Draco.
Potter s’éloigna en souriant.
-Bien sûr que c’en était une ! dit-il. Je n’embrasse que les filles.
-Et moi je n’embrasse pas les cons, donc aucune chance que ça se produise.
Potter grimaça sous l’insulte mais sembla considérer ça comme de bonne guerre puisqu’il ne lui envoya aucun sortilège à la figure.
-Tu sais, dit-il alors que Draco s’était déjà détourné vers la porte. J’attends toujours la facture mais merci pour ce que tu as fait pour Neville.
Draco ne se retourna pas mais esquissa un sourire.
-Je savais que tu le dirais quand même, répondit-il.
Puis il ouvrit la porte et sortit dans la nuit froide.
°O°O°O°O°
-Passer le secrétariat de ton école est pire que réussir le tournoi des trois sorciers, siffla Draco.
Dans le couloir de l’Académie des Aurors, la double A pour les intimes, Weasley et trois autres mecs qui l’accompagnaient se retournèrent dans sa direction.
-La seule chose que tu ais faite au tournoi ce sont des paris illégaux sur le temps de survie de Harry, répliqua Weasley qui ne semblait pas surpris outre mesure de le voir là.
Draco haussa les épaules. Il n’avait pas trouvé Potter dans cette fichue école-où la secrétaire devait avoir été un dragon croisé avec un hippogriffe dans une vie antérieure- mais il avait repéré la tignasse orange criarde de la belette. Il supposait que le balafré ne devait pas être loin.
-C’était le bon vieux temps, dit-il.
Weasley eu un grand sourire et se tourna vers ses trois autres camarades.
-Je vous présente Draco Malfoy. Le type le plus hautain, gominé, vil et prétentieux que je n’ai jamais rencontré. Je n’ai rien oublié, Malfoy ? demanda Weasley innocemment.
-Si. Tu as omis mon insoutenable bonté envers les plus démunis. La preuve, je t’adresse la parole.
A son grand étonnement le sourire de Weasley s’agrandit. Ses amis semblaient un peu choqués par contre.
-Ah, Malfoy ! Cette école manque sérieusement de types comme toi. Je m’obstine à le répéter à Harry qui bien sûr pense que tout est mieux ici. Certes on a des amis à la pelle mais des connards dignes de ce nom, il n’y en a pas. C’est d’un triste !
Draco n’eut pas le loisir de lui répondre qu’on l’interpela.
-Malfoy ? Encore toi ? Ma parole, ça devient une habitude !
Le blond se retourna, Potter était derrière lui avec un livre à la main. Draco ignorait que les Aurors devaient savoir lire. Ce fait l’étonnait grandement.
-Potter, répondit Draco froidement décidant de s’arracher le cœur dès qu’il sortirait d’ici car ce con ne se contrôlait décidemment plus en présence du binoclard.
-C’est maintenant que ça devient intéressant les mecs, commenta Weasley pour ses amis puis il s’appuya sur le mur et croisa les bras avec un petit soupir de contentement, les yeux rivés sur eux.
-J’aimerais te parler en privé, articula Draco en envoyant un regard noir au comique de service.
Potter, après une brève hésitation, hocha la tête.
-Mais non ! s’écria Weasley visiblement déçu. Harry, depuis quand es-tu aussi égoïste ?! Je vous assure, il n’était pas comme ça à l’époque de Poudlard !
Potter esquissa un sourire amusé et tapota l’épaule de son ami.
-Je te raconterai tout, promit-il. Mais il faut croire que Malfoy est devenu timide avec le temps.
-Je vous emmerde, commenta Draco.
-Par contre il est toujours aussi charmant, ironisa Weasley.
Potter ricana, sûrement pour faire plaisir à son ami car du point de vue de Draco, l’humour de Weasmoche était vraiment affligeant. Puis Harry fit signe au blond de le suivre avant de s’éloigner.
Ils entrèrent dans une salle que Draco supposa être d’entrainement car il y avait des runes par terre mais ni tableau noir, ni tables, ni chaises.
-Ne marche pas dans ce cercle, prévint Potter en montrant le sol quelque part sur sa droite. Je crois que le piège est mal désactivé.
Draco grimaça, ça ne l’étonnait pas vraiment de la part de ces gros bourrins d’Aurors. Potter se tenait debout en face de lui, attendant visiblement qu’il prenne la parole. Draco s’éclaircit la gorge.
-Je veux l’adresse de Londubat ! dit-il.
Potter fronça les sourcils. Draco fut pris de l’envie subite de lui enlever ses lunettes pour mieux voir ses yeux.
-Pourquoi ?
C’était la question que l’ancien Serpentard attendait. Il retira de sa poche l’article de la Gazette du Sorcier, qu’il avait découpé un peu plus tôt et le tendit à Potter. Il ne put s’empêcher de le détailler étant donné qu’il était occupé à lire. Cette fois Draco était lucide, il comprenait que Londubat n’était qu’une excuse. Il se fichait comme de sa première chemise de savoir où le pote du balafré créchait. Il avait simplement voulu voir Potty.
Et maintenant qu’il l’avait sous les yeux, il était obligé de confirmer son premier pronostique : il avait un sérieux problème. Et ce problème s’appelait Harry Potter, ennemi officiel et hétéro de son état.
Mais après tout, Draco n’avait jamais aimé la simplicité.
-Ton pote a braillé mon nom dans la rue, maintenant la population sorcière pense que le méchant fils du terrible Mangemort aime empêcher les honnêtes gens de dormir.
-Ce n’est pas le premier ragot qu’on lit sur toi. Il y a eu pire, répondit Potter en quittant enfin l’article des yeux pour les poser sur lui. Et je ne t’ai jamais vu faire quoi que ce soit contre ça.
Draco se demanda si Potter se délectait des choses absurdes qu’on disait sur lui. Lui-même était assez content quand le petit chouchou des journalistes en prenait pour son grade, chose rare donc d’autant plus précieuse. Mais il n’avait pas envie que Potter soit comme lui. Et il trouvait ça désagréable de l’imaginer en train de rire de ses mésaventures.
-C’est intéressant d’apprendre que tu lis les articles me concernant, répondit Draco.
-J’ai toujours gardé un œil sur toi Malfoy. Et je crois que je ferai ça toute ma vie.
-Pourquoi ? demanda le blond franchement étonné.
Potter remonta ses lunettes sur son nez en soupirant.
-Tu es potentiellement dangereux, expliqua-t-il.
-Tu as enfin pris conscience de mon niveau, se rengorgea Draco de plus en plus ravi par la tournure de cette discussion.
Potter fronça les sourcils et secoua la tête, ce qui était plutôt vexant.
-Non, reprit-il. Ce n’est pas ça. Tu es fort mais soyons réalistes, tu ne l’es pas autant que moi.
-Et bien, ce n’est pas la modestie qui t’étouffe, coupa Draco. Saint-Potty est donc tellement parfait ? Mais qui va pouvoir se mesurer à lui ?
-Arrête ta comédie, souffla Potter, j’énonce simplement des faits. Dans un face à face, tu es le perdant.
-Parce que tu crois que si je veux te battre, je vais solliciter un duel ? hallucina Draco.
Grand Salazar, est-ce que Potter le connaissait aussi peu ?
-Non. C’est pour ça que j’ai parlé d’un potentiel de dangerosité. Tu es du genre à attendre ton heure tapis dans l’ombre.
-Tout à fait ! s’exclama Draco soulagé.
Cela fit sourire le brun.
-Tu es tellement prévisible, dit-il. Je savais que ça t’énerverait…Oui, décidemment, je n’ai pas grand-chose à craindre de toi.
-Prévisible, hein ? murmura l’ancien Serpentard.
Quelque chose dont son ton dût alarmer Potter car il perdit son sourire et recula même d’un pas.
Mais Draco ne lui laissa pas le temps de s’éloigner plus, il était déjà sur lui.
Puis il fit la chose la plus stupide au monde quand on s’appelait Draco Malfoy : il embrassa Harry Potter.
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13 janvier 2000
Potter se trouvait devant lui, dans son manoir et Draco n’avait même pas daigné se lever de son fauteuil pour l’accueillir.
-Je venais te faire mes excuses, dit Potter très vite et avec un malaise évident.
Draco haussa un sourcil. D’un côté c’était un spectacle plaisant que de voir Saint-Potter se tenir dans son antre avec cette tête de condamné à mort –à croire que s’abaisser devant Draco Malfoy devait être vraiment déshonorant-. Mais d’un autre côté, Draco était en colère parce que le voir, ne lui rappelait que trop ce qu’il s’était passé dans la salle d’entraînement.
-Ce n’est pas la première fois que tu me frappes, siffla-t-il, et tu ne t’es jamais excusé avant.
Les yeux verts croisèrent les siens et semblaient lui en vouloir de diriger la discussion sur ce terrain glissant. Draco se demanda s’il arriverait à se sortir un jour ce type de la tête.
-Je t’ai déjà frappé mais parce qu’on était en train de se battre ou parce que tu m’insultais, pas parce que tu…enfin tu vois ? Ça m’a surpris. Désolé.
Draco leva les yeux au ciel. Potter n’était même pas capable de dire qu’ils s’étaient embrassés. C’était pathétique.
-Si ça peut te rassurer je ne recommencerai plus, dit-il froidement. Je savais pourtant que c’était une erreur d’embrasser les cons.
Au début pourtant, l’erreur ne lui avait pas semblé si affreuse que ça, surtout quand il tenait Potter contre lui. Mais ça n’avait pas duré très longtemps. Le futur Auror d’élite, s’étant vite rendu compte qu’on était en train de l’embrasser –et pas n’importe qui, son pire ennemi, s’il vous plait- lui avait envoyé son poing dans sa figure.
En y repensant, Draco trouva que c’était une réaction normale étant donné leur histoire et l’effet de surprise. Mais si Potter se tenait devant lui aujourd’hui ce n’était pas à cause du coup de poing. C’était parce que sous le choc Draco avait titubé jusqu’à se trouver dans le fameux cercle runique où il ne devait pas aller. Il avait pu en effet constater que le piège n’avait pas été désamorcé.
Résultat : Draco avait passé les deux derniers jours à Sainte-Mangouste, complètement paralysé, devant attendre que le sortilège finisse de faire effet.
Il allait mieux à présent mais avait encore toute la partie droite de son corps passablement ankylosée -ce qui faisait, entre autre, qu’il ne pouvait lever que son sourcil gauche-.
-Pourquoi as-tu fait ça ? demanda Potter d’un air farouche.
Draco se demanda à quel moment il était passé de victime à accusé. Visiblement Potter n’était pas venu jusqu’ici simplement pour s’excuser.
-Fait quoi ? répliqua Draco froidement refusant de lui faciliter la tâche.
-M’embrasser ! siffla l’ancien gryffondor en le foudroyant du regard.
Ah, il parvenait enfin à le dire ! Draco l’aurait bien applaudi mais il avait peur que Potter le prenne mal.
-Tu disais que tu me trouvais prévisible, j’ai simplement voulu te prouver le contraire. Et puis j’adore me retrouver à l’hôpital.
Draco n’était pas stupide au point de lui révéler qu’il l’avait embrassé parce qu’il en rêvait depuis qu’il avait treize ans. Cependant Potter n’avait jamais vraiment su cacher ses émotions et le blond intercepta l’éclair de contrariété qui passa dans les yeux verts avant que son propriétaire ne les baisse sur le sol.
Un léger sourire étira ses lèvres –enfin surtout du côté gauche- et Draco se leva.
-La prochaine fois, surprends moi autrement. Je ne suis pas attiré par les hommes.
Ce n’était pas la première fois que Potter lui faisait ce genre de remarque, à croire qu’il n’y avait pas que Draco qu’il cherchait à convaincre. Peut-être que le valeureux héros du Monde Sorcier éprouvait de vilaines choses envers son ennemi de toujours et que ça perturbait son petit esprit étriqué.
L’ancien Serpentard savait qu’il était probablement en train de prendre ses rêves pour la réalité mais après une brève inspiration il décida de tenter le coup. Parce que Potter l’obsédait depuis Poudlard et parce qu’il le voulait pour lui.
-Comment se porte Londubat ? demanda-t-il en s’approchant de sa proie.
-Est-ce que tu cherches encore à lui faire payer le coup du tapage nocturne, demanda le brun d’un ton soupçonneux.
Draco haussa les épaules, il se moquait de Londubat comme de sa première chemise mais il voulait que Potter le prenne pour quelqu’un de gentil.
-Pas du tout, répondit-il. Il m’a semblé tellement –répugnant- triste que je ne peux m’empêcher de vouloir savoir s’il va mieux –mais s’il était mort ça m’irait aussi-.
Cependant Potter ne sembla pas vraiment dupe puisqu’il lui adressa un sourire narquois. Ceci dit ça lui allait bien quand même et Draco avait –encore une fois- juste envie de bouffer ses lèvres pour capturer son sourire.
-Il va mieux, répondit-il quand même, je l’héberge depuis que tu me l’as ramené.
-Tu quoi ?
Draco n’en revenait pas. Enfin ce qui le sidérait le plus ce n’était pas tant que Potter pousse l’altruisme jusqu’à se coltiner l’abruti de première mais c’était la bouffée de haine qui venait de faire éruption dans son cerveau. Il se souvenait de la manière dont Potter s’était occupé de Londubat. De leurs corps si proches…Peut-être qu’ils couchaient ensemble. Monsieur Hétéro et Monsieur Cœur Brisé, c’était ridicule, mais peut-être qu’ils couchaient ensemble…
L’ancien Serpentard était stupéfait par la violence de ce qu’il ressentait. Et pour rien en plus, la partie raisonnable de son esprit le savait mais tout le reste voulait simplement transplaner chez Potter pour expédier Londubat sur une autre planète.
-….et comme c’est moi qui ai en quelque sorte joué les entremetteurs entre eux, je me sens responsable. J’ai essayé de parler à Ginny mais elle est trop triste et en colère pour lui pardonner.
Draco n’avait pas tout suivi et il se fichait éperdument des amours du crétin et de sa belette rousse.
-Fichu complexe de sauveur, grogna-t-il.
-Arrête avec ça ! Il s’agit juste de faire preuve d’amitié, mais tu ne connais sûrement pas le sens de ce mot.
Draco fit un pas pour retourner s’asseoir, faussement blessé dans son orgueil et il fit en sorte que sa jambe droite se dérobe sous lui. L’instant d’après Potter le retenait dans ses bras.
-Pas de complexe de héros, hein ? murmura Draco contre son torse.
Potter, comprenant qu’il s’était moqué de lui, voulut se dégager mais le blond attrapa ses épaules et posa son front contre le sien.
-A quoi tu joues ? siffla Potter les yeux brillant d’un éclat dangereux mais sans chercher à partir cette fois.
Draco prit le temps de bien le regarder. Il l’aimait comme ça, quand il s’opposait à lui. Potter n’avait jamais été un lâche et le voir si proche et sur le point de faire une chose stupide comme lui jeter un sort, ça le rendait fou. Ça le rendait dur.
-J’ai envie de toi, répondit Draco surpris par le ton calme de sa voix.
-Je ne suis pas gay, siffla Potter.
-Je m’en fous. Je pense que je le suis assez pour deux.
Potter cligna des yeux, un peu décontenancé par cette réponse. Draco décida que c’était sa façon à lui de lui demander de faire de son corps son jouet.
Ses mains attrapèrent ses poignets, histoire de ne pas risquer un nouveau coup de poing –il apprenait vite-. Et ses lèvres se chargèrent de sa bouche.
Potter ne se débattit pas pourtant. Ce fut sa langue- l’ancien Serpentard en était sûr- qui était allée trouver la sienne. Et c’était aussi lui qui avait poussé Draco jusqu’au mur le plus proche pour mieux plaquer leurs corps l’un contre l’autre.
Et puis Potter sembla se rendre compte de ce qu’il faisait car il cessa de l’embrasser mais ne s’éloigna pas pour autant. Son souffle court s’écrasait contre sa joue.
Draco pouvait sentir son érection contre sa cuisse et c’était la meilleure chose au monde. Pourtant son truc en général c’était de dominer, pas de se faire écraser contre un mur. Mais là c’était différent. C’était Potter. Et il n’y avait plus de règles à respecter avec lui. S’il lui ordonnait de baisser son pantalon et d’écarter les jambes pour lui enfoncer ce que Draco sentait contre sa jambe, il obéirait avec plus d’entrain que le plus servile des elfes de maison.
Les lunettes un peu de travers Potter le fixait d’un air étrange. Draco savait que cette fois il allait s’éloigner et il sentit sa gorge se serrer. Juste un peu.
-Pauvre con ! murmura Potter sombrement. Je devrais te tuer.
C’était une réaction un peu extrême si on voulait l’avis de Draco mais il se contenta d’hausser un sourcil narquois. Il ne fallait surtout pas que Potter comprenne à quel point il était bouleversé par leur proximité.
-Tu m’as demandé ce que je voulais en paiement pour avoir sauvé la vie de ton pote, susurra-t-il en remontant légèrement sa jambe histoire de presser encore plus l’érection de Potter contre lui. Je veux ton cul, Potty.
Mais c’était faux, ce n’était pas son cul qu’il voulait –enfin si Potter disait banco, il n’allait tout de même pas cracher dessus-. Il voulait son cœur. C’était stupide. Mais avec Potter il n’y avait plus de règles.
Les yeux verts étincelèrent et une baguette se posa contre sa trachée.
-Tu peux crever.
Draco déglutit, cessa de se frotter contre lui et lui adressa un sourire penaud.
-Une caisse de bon vin fera aussi l’affaire, dit-il.
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12 février 2000
-A Blaise Zabini ! s’exclama Théo. Le premier d’entre nous à avoir vingt ans ce qui ne veut pas dire qu’il est le plus intelligent, puisque c’est moi. Ni le plus riche, Draco baisse ce verre, on sait que c’est toi. Ni le plus sexy, Draco baisse moi ce foutu verre, je pensais à Pansy ! Blaise, tu es juste le plus vieux ! Joyeux anniversaire !
Blaise grimaça mais trinqua quand même avec ses amis. Draco lui affirma qu’il le trouvait plus sexy que Pansy avant d’avaler d’une traite le contenu de son verre.
A l’autre bout du bar, Potter et sa bande de loosers trinquaient aussi au rabibochage de Londubat et de la miséreuse. Enfin Draco supposait que c’était pour ça car ils n’avaient cessé de se rouler des pelles depuis qu’ils étaient entrés sous l’œil bienveillant des autres. Et c’était plutôt affreux à voir.
Il n’avait pas revu Potter depuis la fameuse journée à son manoir, ce qui faisait presque un mois. Cependant il avait reçu douze bouteilles de Mouton Rothschild de 1945.
Potty ne s’était pas foutu de sa gueule avec ça mais de rage Draco en avait fracassé onze. Parce que cela voulait dire que Potter préférait encore dépenser des milliers de gallions plutôt que le laisser le toucher. Il en avait gardé une seule. Il avait décidé de l’ouvrir le jour où il oublierait le balafré.
Et il allait tout faire pour que ce jour arrive très vite.
En attendant il se contentait du whisky pur feu servi au bar tout en essayant de ne pas regarder au fond de la salle.
Il y était plutôt bien parvenu et était en train de se laver les mains, après avoir vidé sa vessie, lorsque la porte des toilettes s’ouvrit.
Un frisson le parcourut quand il le reconnut.
Leurs regards se croisèrent dans le miroir avant que Draco ne détourne le sien. Ça le reprenait. Il avait envie de lui et il avait fallu d’un simple regard.
-Salut, dit Potter en se dirigeant vers l’urinoir.
Draco frissonna au son de cette voix.
-Ça ne va pas le faire, murmura-t-il.
-Pardon ?
L’ancien serpentard secoua la tête comme pour s’éclaircir les idées.
-J’ai cassé toutes tes bouteilles sauf une, expliqua-t-il.
A sa décharge il avait un peu trop bu. En temps normal, il aurait juste sagement quitté les lieux.
-Tu as cassé onze bouteilles du vin le plus cher au monde ? demanda le héros du monde sorcier amusé.
Draco hocha la tête. Quand il comprit qu’il était sérieux, Potter cessa d’être amusé. A la place, il cligna brièvement des yeux avant que sa mâchoire n’attrape une sorte de tic nerveux et se contracte spasmodiquement. Draco avait l’impression que le brun était sur le point de mordre.
-J’ai décidé de t’oublier, reprit Draco essayant de chasser de son esprit la vision de Potter en train de poser les dents sur lui. La dernière bouteille je l’ouvrirai quand tu ne seras plus rien pour moi. Mais ça ne va pas être possible si je te croise tous les mois.
Les yeux de Potter s’assombrirent dangereusement.
-Tu veux peut-être que je déménage ? demanda Potter aimablement en total contradiction avec son regard. L’Australie, ça t’irait ?
-Je crois que la Nouvelle-Zélande est encore plus loin, observa Draco qui ne voyait pas le danger. Ça serait mieux là-bas.
Potter hocha la tête en souriant.
-Va te faire foutre, dit-il enfin toujours aussi gentiment et il quitta les toilettes.
Le pauvre, il n’avait même pas eu le temps d’uriner.
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13 février 2000
-Pardon Maître Draco, chuchota Lochy en touchant son épaule du bout du doigt. Il y a deux messieurs qui demandent à voir Maître Draco.
-Quelle heure est-il ? grogna Draco alors que l’elfe reculait précipitamment de trois pas.
-Trois heures du matin Maître Draco, couina Lochy visiblement contrit (1). Je vais les mettre dehors, Maître. Je suis désolé, Maître.
Draco soupira.
-C’est bon, je vais aller voir, dit-il en se levant.
Il enfila un peignoir et se rendit jusqu’à la porte d’entrée d’un pas lourd.
-Potter ? murmura-t-il en découvrant l’ancien Gryffondor sur son palier.
Peut-être qu’il était encore en train de rêver.
-Et Nott, précisa Potter en montrant le second intrus que Draco avait remarqué aussi.
Cependant, étant donné l’état d’ébriété de son ami, il avait préféré faire comme s’il ne le voyait pas. Et puis Potter était beaucoup plus agréable à regarder.
-Je ne savais pas où il vivait alors je te l’ai ramené. Il fait froid et on ne sait jamais ce qu’il peut arriver dehors en pleine nuit.
Draco haussa un sourcil –droit cette fois, il pouvait à nouveau le faire-. Il avait fui le bar assez tôt. Quand il avait vu que Théo et les autres commençaient à s’approcher de la table des Gryffondors, il avait trouvé plus raisonnable de partir.
-Tu l’as toi-même saoulé ? demanda-t-il.
Potter hocha la tête.
-J’ai trouvé que c’était un bonne excuse pour venir te voir.
-L’idée est plutôt bonne, en effet, se rengorgea Draco.
Potter se mordit la lèvre. Draco fut un peu étonné de le voir soudainement gêné mais attendit patiemment la suite.
-Je ne veux pas que tu m’oublies, dit enfin l’ancien Gryffondor en le fixant. Je veux t’obséder. Jour et Nuit.
Draco détourna les yeux. Il ne savait pas trop ce qu’il devait comprendre. Peut-être que c’était juste une blague. Peut-être que Potter allait éclater de rire d’ici une poignée de secondes.
Près de la porte, Théo était en train d’expliquer au portrait de son arrière-arrière-grand-père que certaines moldues étaient tout à fait baisables.
-Tu sais, reprit Potter. J’ai contacté ta mère après avoir lu dans les journaux que tu étais homosexuel.
Cette fois les yeux gris revinrent sur l’ancien Gryffondor. Il se souvenait que ça avait fait les gros titres.
-Je ne veux pas que tu m’oublies, répéta le brun tout doucement. Je crois que ça me ferait devenir fou.
Draco hocha la tête lentement. Il croyait toujours que Potter allait lui rire au nez mais après tout ce n’était pas si grave. Il y avait aussi une chance que Potter l’ait rejeté, simplement parce qu’il était mort de trouille.
Il pouvait comprendre ça, il avait peur lui aussi.
Il se dirigea vers les escaliers qui menaient à sa chambre puis se retourna en voyant que Potter ne le suivait pas.
-Allez viens, lui dit-il sachant que c’était à ce moment là que Potter devait rire.
Mais l’ancien Gryffondor ne rit pas. Il n’esquissa même pas un sourire. Il s’approcha de lui sans dire un mot. Et lorsque Draco, un peu surpris mais ravi, glissa sa main dans la sienne, il ne rit pas non plus. Il se laissa entrainer dans sa chambre, juste comme ça.
D’ailleurs, il laissa Draco faire beaucoup de chose cette nuit là.
La nuit deThéo fut moins bonne puisqu’il la passa couché sur le carrelage froid du hall d’entrée.
La dernière bouteille de Mouton Rothschild de Draco ne fut jamais ouverte.
Fin
1) tel le kinder
Hum bon…une histoire qui ne sert à rien, j’avais prévenu, donc un grand merci pour ceux et celles qui ont lu jusqu’au bout.
Ness si, j’espère que ça t’a au moins fait un peu passer le temps. Encore désoulée.
Ceci dit : Joyeux Anniversaire
Tou roxx !
Artoung
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