Cette nuit là, j'aurais dû me réveiller.

- Hé oh ? Gwendoline ?

J’ouvris les yeux d'un coup sec. La lumière me brûla les yeux pendant un bref instant. 
Quand je pus enfin retrouver ma vue, je remarquai que 5 têtes étaient penchées sur moi à me regarder, l'air anxieux. Je ne reconnus personne. Mes premières paroles s'avérèrent courtes. 

- Où sont mes parents et ma sœur ?

J'avais beaucoup de mal à parler. On me répondit qu'ils allaient bien, qu’ils allaient bientôt venir me voir ! Je souris. Je ne me souvenais que de quelques événements, que j'étais dans une voiture avec mes parents et ma sœur ! Après, un gros trou noir. J'avais du mal à garder mes yeux ouverts. Mais il le fallait pour qu'ils fassent des examens de contrôle ! 
Après m'avoir fait des prises de sang et quelques injections, je pus enfin me reposer. 

Je fus réveillée en sursaut par des cris. Les cris d'une femme supposai-je ! Ils étaient aigus et agités. Je me levai avec l'aide d'une canne pour aller voir, dans le couloir une femme hurlait devant un lit. Je m'approchai d'elle. Dans la chambre étais posé un corps sans vie. Un homme de taille moyenne, cheveux blonds, yeux bleus. Il devait sûrement être son mari. Je retournai dans ma chambre. Un autre médecin m’y attendait. Il avait l'air bizarre ! Il me dit de m’asseoir, ce que je fis.

- J'ai une très mauvaise nouvelle ! M'annonça-t-il

Comme je le regardais l'air perdue perdu, il hésita à me l'annoncer.

- Ta sœur, Morgana, n'a pas survécu au choc ! Elle avait plusieurs fractures au niveau du crâne et quelques contusions assez profondes. Elle avait très peu de chance de s'en sortir.

- QUOI ? Hurlai-je.

- Nous n'avons rien pu faire pour elle, Gwendoline. 

- Je veux la voir, une dernière fois au moins ! Dis-je en me levant.

- Il faut que tu te reposes maintenant. Tu pourras lui dire au revoir apr...

- NON ! JE VEUX LA VOIR MAINTENANT ! J'éclatai en sanglots.

Morgana avait 15 ans. Nous disions souvent que malgré la différence d’âge de 3 ans entre elle et moi, on ne pouvait vivre l'une sans l'autre ! Maintenant je maudis ce 5 août, le jour où ma sœur est morte, où mes parents sont dans le coma. Je maudis cet accident de voiture ! Je sentis une main se poser sur mon épaule. Je ne savais pas si je devais la retirer... Je décidai de la laisser.



Quelques heures plus tard, je m'étais calmée. Mon état s’améliorait d'après les médecins. 
Je ne savais pas si je devais les croire ! Ils m'avaient menti au sujet de ma sœur quelque heures plus tôt. Ils m'avaient bien dit qu’elle allait bien, mais maintenant elle n’était plus là. Je décidai d'aller voir mes parents. Je ne savais si j'allais pouvoir les regarder, allongés sur un lit d’Hôpital. Leurs corps me paraîtraient soudain sans vie ! Il n'y avait aucun bruit dans l’hôpital, juste le choc de ma canne contre le parquet ! Je demandai les toilettes en passant par l'accueil et la chambre dans laquelle se trouvaient mes parents.

- Pour les toilettes vous tournez à droite et après à gauche. Maintenant, pour vos parents, il me faut une carte d'identité. Vous comprenez, si vous n'êtes pas de la Famille Filge vous ne pouvez pas allez les voir. 

- Je suis leur fille, Gwendoline Filge. S'il-vous-plait, je dois les voir !

Elle accepta finalement de me laisser entrer, mais elle me dit clairement de me dépêcher. Je passai vite par les toilettes. La chambre 32 se trouvais trouvait à environ 14 m des toilettes. Plus j'approchais de la chambre, plus je me sentais stressée. 
25, 26, 27, 28... 32. Je descendis la poignée doucement, espérant qu'il n'y est ait pas de médecin dans la chambre. Heureusement il n'y avait que eux et moi. Mon père était branché à un respirateur artificiel. Ma mère aussi y était branchée reliée, mais en plus elle était branchée sur en un appareil de Dialyse ! Je fis un pas dans leur direction. J'avais peur, peur de quoi ? Je ne savais pas. Je restais cependant sans bouger, les doigts serrés sur ma canne ! J'entendis des pas approcher. J'entendis parler puis plus rien. 


Je me réveillai dans ma chambre. Non, pas dans ma chambre d’Hôpital, mais dans ma vraie chambre. Avec mes posters, mon bureau, mes livres... ! Je m’essuyai le front avec ma main, j'étais complètement trempée. Je sortis dans de mon lit sans même penser à m'habiller. J'ouvris ma porte à la volée.

- AIIIIIEEEE !

Je m'arrêtai net. En ouvrant la porte n'avais pas vu mon père qui arrivait. Il était maintenant couché sur le sol en hurlant de douleur. Je m’excusai et lui demandai s’il avait vu maman ce matin. Il me répondit qu'elle était partie comme d'habitude, tôt ce matin, à son travail. En me voyant complètement essoufflée et paniquée, il oublia sa douleur quelques secondes pour me demander : 

- Que se passe-t-il Gwendo ?

- Rien, j'ai juste fait un cauchemar.

- Tu ferais bien d'aller déjeuner avant que ta sœur ait mangé tous les toasts. Plaisanta-t-il.

- J'arrive tout de suite. 

Je descendis les escaliers pour rejoindre Morgana. Ses cheveux blonds, mi-longs, tombaient sur ses épaules. Elle se retourna en entendant quelqu'un arriver.

- Ho Gwen, je t'ai gardé quelques toasts. Pourquoi tu me regardes comme ça ? Dit-elle la bouche pleine. 

- J'ai rêvé cette nuit. J'ai rêvé de notre famille, tu étais morte dans mon rêve. Tu étais morte par dans un accident de voiture.

- Et puis ? Je vais mourir demain ? 

Elle riait. Je décidai de rire avec elle. J'oubliai ce rêve et croquai dans une bonne tartine. 


Fin 



---Commentaires--- 

Merci d'avoir lu jusqu’à la fin. Ceci est ma toute première histoire, j'espère qu'elle vous a plu. 

N'hésitez pas à donner votre avis. 

USS