Un petit texte de rien du tout qui me trottait dans la tête...

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Ne pas t’aimer ?

Comment, moi, Drago Lucius Malefoy, aurais-je l’outrecuidance de ne pas t’aimer ?

Tout le monde aime le grand, l’unique, le magnifique, le puissant Harry Potter !

Jeunes et vieux, hommes et femmes, petits et grands, noirs et blancs, tout le monde, vraiment tout le monde adore Harry Potter, alors pourquoi pas moi ?

Parce que tu as refusé mon amitié quand je n’avais que 11 ans ? Parce que depuis, nous sommes devenus ennemis ? Que nous avons passé l’essentiel de notre adolescence à nous faire des crasses ? Que tu as failli me tuer ? Que je suis un ancien mangemort ? Que je te dois ma disgrâce, la mort de mon père, la dépression puis le suicide de ma mère ? Non, je n’ai absolument aucune raison de ne pas t’aimer, n’est ce pas ?

Pourtant, moi qui te connaît mieux que personne, je vois bien que tout cet amour te tue à petit feu, tu ne supportes plus cette adoration permanente, tout de sirop qui dégouline dès que l’on parle de toi, dans les soirées mondaines ou les journaux. Cette obséquiosité constante, authentique ou feinte, ce besoin qu’on les autres de voir en toi le Sauveur éternel et non pas l’homme, tu es leur Messie Harry, tu n’y peux rien, personne ne songerai ou n’oserai ne serais ce que penser du mal de toi… A part moi, bien sûr…

Lamentable n’est-il pas ? On t’as mis sous cloche Harry, dans une vitrine comme une belle coupe ou une médaille et on t’exhibe régulièrement pour entretenir le mythe, on te sort de ta naphtaline, tu souris, tu fais des discours, tu inaugures mais il n’y a plus de feu dans ton regard. Pourquoi acceptes tu cela ? Pourquoi te compromettre, te renier, leur donner encore et toujours, jusqu’à ce qu’il ne reste plus rien de toi ? Où sont passé tes ambitions, tes rêves ? Ta vie aurai du commencer avec cette mort, c’est toujours comme cela d’habitude, le héro épouse sa promise (où est-elle passée d’ailleurs celle-là ?) et ils vivent heureux entouré de leur marmaille braillarde dans une jolie maison proprette avec un jardin et un chien.

Pourquoi tu n’as pas ça Harry ?

Tout cet amour et tu es seul ? Regarde moi, oui, arrête toi deux minutes et regarde moi. Quoi, tu ne me reconnais pas ? Pourtant tu es attablé à la terrasse de ce café moldu et je virevolte entre les tables en ce beau et chaud jour d’été. Allons, fait un effort, je sais que j’ai passé 5 ans à Azkaban mais tout de même ! Je n’ai pas tant changé, si ? C’est peut être l’uniforme, il me va bien pourtant, ou mon sourire, car je souris Harry, oui ça doit être cela, tu ne m’a jamais vu sourire avant, c’est à cause de cela… dommage, car tu ne vois pas comme je suis heureux, moi. J’ai un job, pas terrible certes, mais un job et tout à l’heure, dans 10 minutes, quand j’aurais fini mon service, ma petite amie viendra me chercher et nous irons au cinéma. Je ne peux plus faire de magie maintenant, mais je m’en fiche, après le ciné, nous irons grignoter quelque chose, puis nous rentrerons chez nous et nous ferons l’amour. On est fiancés tu sais, ses parents m’adorent et m’ont tout de suite adopté, je suis même des cours du soir vu que je n’ai pas de diplôme moldus et plus tard, quand nous serons mariés et qu’il sera temps, je reprendrais l’affaire de mon futur beau-père. Un bel avenir m’attend.

Tu vois Harry, grâce à toi, je suis heureux.

Oh, tu m’as reconnu, enfin. « Malefoy ? » balbuties-tu, « Tient Potter, qu’est ce que je te sers ? » que je réponds faussement étonné. Tu restes là, la bouche ouverte comme si j’étais un fantôme. Remarque j’en suis presque un, un fantôme de ton passé qui revient te hanter pour te narguer. J’aperçois Karine qui arrive, je lui fais un signe et elle me répond d’un grand sourire. Je prends ta commande, te l’apporte et te salue. Ma copine me prend la main et m’embrasse, elle est belle, hein, je t’observe par dessus son épaule et la lueur se rallume dans tes yeux, ta haine pour moi est toujours vivante visiblement…

Je me retourne, te fait un petit signe s’adieu et un clin d’œil ironique. Tu serres la mâchoire. Ca t’emmerde que je m’en sois sorti mieux que toi, je le vois. Je vais t’avouer un truc Harry, je suis un Malefoy, et à ce titre, je serais toujours un caillou dans ta chaussure et tu devrais t’en souvenir. C’est pour cela que j’existe, pour que tu me détestes.

Mais ne t’en fait pas, moi aussi, je t’aime…