Disclaimer: les personnages et l'univers appartiennent à JK Rowling.

Pairing: HP/DM sous-entendu (et oui, j'aime me prendre la tête)

Rating:  T

Note: voici mon second one-shot, une fic ou Ginny découvre que la vengeance est un plat qui se mange froid mais qui doit se servir chaud. Enjoy!

Chronique d’une vengeance avortée

Ginny n’arrivait pas à y croire. Quelle honte ! Personne ne devait savoir. Personne ne saura. Elle savait que sa décision était prise dès lors qu’elle les avaient vus. Ensemble. Dire qu’ils venaient de rompre… Deux jours plus tard, et elle le voyait avec lui…

La rousse au teint pâle descendait les marches de la tour d’astronomie à toute vitesse, manquant plusieurs fois de perdre l’équilibre sur les marches affaissées par le temps et les nombreux passages d’élèves, en quête de sérénité et de mort en ce point le plus culminant de Poudlard.

Ginny y avait cherché la mort, mais elle y avait trouvé la sérénité. Ou plutôt une froide résolution. Ils devaient payer. Et le prix serait conséquent.

Alors qu’elle allait poser son pied sur la dernière marche de l’escalier avant de toucher le sol, elle suspendit son geste. Elle venait de se souvenir que la dernière marche était cassée, et ainsi particulièrement traîtresse pour les gens pressés ou tête en l’air. Ce n’était pas le moment de se blesser. Aujourd’hui, ce n’était pas à elle de subir, mais bien de faire souffrir.

Elle se plaça devant une fenêtre et regarda le soleil couchant. Oui, son plan était parfait, elle le savait. Elle eut un rire maléfique. Le soleil, qui éclairait ses cheveux roux, lui donnait un air démentiel. Un poufsouffle qui passait dans le couloir préféra presser le pas. Gryffondor ou pas, la rouquine était à cet instant franchement effrayante.

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Ginny le fusillait du regard. Tout était sa faute. Sans lui, Harry serait encore à elle. Elle en était persuadée : leur rupture n’était que l’officialisation de cette… abomination. Elle n’arrivait pas à parler de relation pour décrire ce qu’elle avait vu. Voyant qu’elle le regardait, le blond lui fit un clin d’œil aguicheur, ce qui énerva un peu plus la rousse. Foutu Drago Malefoy ! Ah c’est sûr, le bel aristocrate pouvait être fier de lui, et se pavaner dans toute la grande salle ! Il se tapait le survivant ! Harry !

Bien sûr, seule Ginny était au courant, ou au maximum, les amis proches des deux amants. Mais c’était suffisant pour la rousse, qui avait l’impression de sentir les regards de tous les gens attablés sur elle. Ils devaient avoir pitié d’elle, hein ! Pauvre petite Ginny qui avait été larguée en bonne et due forme par le sex symbol aux yeux verts !

Et pour qu’il aille avec qui ? Un mec ! Un putain de mec ! Un serpentard en plus ! Et pas n’importe lequel : Drago Malefoy, leur leader. Le grand prince des serpentards dont la froideur est aussi légendaire que la beauté !

Oh auparavant, elle le haïssait déjà. Mais de cette haine rituelle qui unit serpentards et gryffondors, limitée à des invectives et à un dégoût mutuel. Or maintenant la colère et l’envie de vengeance étaient si puissants en elle qu’elle se sentait brûler de l’intérieur.

Heureusement, la potion serait prête le soir suivant. Elle serait bientôt vengée.

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Ginny avait su comment elle les tuerait à l’instant où elle les avait vus. Elle voulait juste demander à Harry pourquoi il l’avait larguée, si brutalement. Mais en les voyant dans ce couloir de l’aile l’ouest se dévorer la bouche, elle avait eu sa réponse.

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Bleu corail. Elle était parfaite. Et sublime. La potion de Mort Partagée était en effet réputée pour sa beauté. C’était ce que le professeur Rogue leur avait dit en première année. Elle s’en souvint, elle avait tremblé de terreur. Là, elle frissonnait d’une joie malsaine. Le liquide bleu avait, outre sa couleur exotique, une intéressante particularité. Il permettait de faire mourir lentement et dans d’atroces souffrances ceux qui la buvaient. Surtout, ces derniers ressentaient la douleur des autres consommateurs du breuvage de mort. C’était ça qui intéressait Ginny. Qu’Harry et Drago se sentent mourir en voyant leur amant – leur amour ? – mourir. Qu’ils souffrent comme elle avait souffert. Au centuple.

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Ginny savait que les deux princes de Poudlard avaient pour habitude de consommer chacun une boisson particulière pendant les repas du soir, qui différait de celles proposées aux autres étudiants. Ce traitement de faveur était possible grâce à la complicité qui liait Harry et l’elfe de maison Dobby, ainsi que la peur qu’inspirait l’héritier Malefoy à Winky, une elfe auparavant au service de la famille du prince des serpentards.

Verser le poison dans les verres ne serait pas une difficulté, tous les elfes de maison ayant l’habitude de délaisser les cuisines et les plats en préparation pour assister une fois par semaine à la réunion de la S.A.L.E. (Société d'Aide à la Libération des Elfes), présidée par Hermione Granger. Aujourd’hui, la voie était donc libre et sa vengeance allait s’accomplir.

C’est alors qu’elle entrait à pas feutrés dans les cuisines qu’elle le vit, lui tournant le dos. Neville, celui qui avait toujours secrètement fait battre son cœur, était occupé à confectionner un gâteau. Rose. Ginny eut une poussée de jalousie en imaginant que ce présent était sûrement destiné à une fille dont le gryffondor était tombé amoureux. Tout compte fait, la potion servirait peut-être pour une autre personne…

« Alors Neville, on s’improvise pâtissier, maintenant ? » lui susurra-t-elle à l’oreille, espérant qu’il lui confie le nom de la future morte.

- Ginny ? Eh bien, je voulais faire une surprise… bafouilla le brun. Mais bon, autant me lancer : Ginny, je-t’aime-veux-tu-sortir-avec-moi ? Débita-t-il d’une traite.

La rousse fut sonnée. C’était inattendu. Et d’un autre côté, elle attendait une telle déclaration depuis près de trois ans.

Elle desserra la pression qu’elle exerçait sur la fiole dans la poche droite de sa robe. Sa vengeance pouvait bien attendre, après tout.

Elle embrassa avidement Neville.

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Severus Rogue, maître en potions, venait de faire l’état des lieux de sa réserve. Il lui manquait plusieurs ingrédients rares servant à la confection de la potion de Mort Partagée. Heureusement que je ne dis jamais aux élèves que la potion doit, pour être active, être administrée dans la minute suivant sa conception, pensa le professeur. Dans le cas contraire, elle déclenche des orgasmes très puissants. Oui, très puissants, songea-t-il les yeux dans le vague. 

Une sonnerie de minuteur retentit dans la pièce.

« Parfait, les 60 secondes sont terminées », énonça-t-il à voix haute. Et il but une gorgée d’une potion d’un bleu sublime.

 Fin.

(Voilààààà. Pour toute envie de me féliciter ou, plus sûrement, de me tuer, c'est dans la zone des reviews =)